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Résumé Le Provencal

du 29 août 1954

 

Après un début laborieux, l'OM se reprend

et fait match nul (3-3) avec le Racing

Les Parisiens menaient à la pause (3 à 1)

Mais l'attaque olympienne sut se battre

PARIS (De nos services parisiens) - Les 20 000 spectateurs du Parc crurent longtemps à une victoire du Racing, d'un Racing ressuscité et donc la jeune et dynamique ligne d'avants (Grillet, Sené, Pillard, Guillet, Curyl) prononçait attaque et contre-attaque avec une verve endiablée. On crut à cette victoire du Racing qui menait par 3 buts à 1 à la mi-temps. Parce que son équipe était vraiment dans un jour faste tandis qu'en face, à l'O.M., il y avait toujours un rien, une faille, un "epsilon" pour empêcher d'achever les actions les mieux construites.

Le match d'ailleurs, était vivant, rapide, agréable et parsemé de tout ce qui plait à la foule : incertitude, action rapide et tirs puissants. Mais la logique des choses fut finalement la plus forte et l'O.M. pour qui les trois buts encaissés seront un précieux avertissement, finit par égalisé après avoir dominé dans tous les compartiments en 2me mi-temps.

Un but de surprise pour le Racing

A peine l'O.M. avait-il donné le coup d'envoi qu'on avait l'impression que les Marseillais allaient faire cavalier seul.

Mais alors que tous les "blancs" étaient à l'attaque envient soudain Curyl échapper à Palluch et centrer. Pillard reprit (hors-jeu semble-t-il) et marqua à bout portant, à la 6me minute.

Racing : 1 - O.M. : 0.

...Et un second

Ce but coupa-t-il les jambes aux Olympiens ? Toujours est-il qu'à l'étonnement général, on vit la jeune ligne d'avants du Racing prononcer attaques sur attaques, mettant chaque fois les arrières marseillais en difficulté, Mesas surtout. Toutefois, la balle voyageait sans arrêt les avants olympiens ne se faisaient pas faute de tirer au but. Le Gall expédia même une balle décisive dans les buts vides, que Gabet renvoya sur la ligne. Au moment où la pression de l'O.M. s'accentuait, Grillet réussissait à percer au centre et terminait sa rapide victorieux à la 12me minute.

Racing : 2 - O.M. : 0.

Vexés (on le serait à moins, car l'O.M. menait le jeu), Ben Barek et ses camarades se livrèrent alors à bombardement en règle des buts défendus par Pivois, mais la chance n'était pas de leur côté. À cinq ou six reprises, ils frisèrent le but. Il obtinrent six corners, tous difficilement dégagés, mais rien ne passe. Après 20 minutes de ce jeu endiablé, l'action se ralentit et il y eut quelques passages à vide très marqués.

Ben Barek réduit l'écart...

Grillet, cependant, restait le roi du terrain. Par deux fois, on vit l'O.M. revenir. À la 39me minute, après une série de tirs et d'actions, auxquelles tous les avants prirent part, Ben Barek réussit enfin un but amplement mérité.

Racing : 2 - O.M. : 1.

... mais Grillet l'aggrave

Peu après, Mahjoub réussit à annihiler Rustichelli au moment ou il allait égaliser puis, dans la minute qui suivit, Grillet, toujours lui, échappa à Mesas. Une première fois, Angel sauva superbement, mais il dut concéder le troisième but à la 44me minute.

Racing : 3 - O.M. : 1.

Seconde mi-temps : début rapide

Le début de la 2me mi-temps fut à nouveau pour Marseille qui reprit sans succès ses bombardements, tandis que les rapides échappées du Racing restaient au moins aussi dangereuses. Un but pour hors-jeu et refusait justement à Curyl, et Angel évita deux buts par des arrêts magnifiques.

Incident et buts d'Andersson

Soudain se produit un incident. Sur une très belle action de Ben Barek, Toris arrête des deux mains à trois mètres de son gardien, en pleine surface. L'arbitre ne dit rien, mais si les Olympiens encaissent sportivement, le public lui hurle son mécontentement.

Mais la justice sportive veille à la 57e minute, sur passe de Ben Barek, Andersson marque le 2me but marseillais sur un joli tir en biais.

Racing : 3 - O.M. : 2.

À partir de ce moment on peut dire que le combat changea totalement l'aspect. L'O.M. afficha incontestable supériorité territoriale et tactique, tandis que les contre-attaques du Racing devenaient de plus en plus rares. Cependant, Angel fut en très grand danger à plusieurs reprises et il sauva notamment deux fois avec une admirable maestria. Mais par contre, les avants olympiens descendaient, combinaient et tiraient aux buts de plus en plus fréquemment.

À la 77e minute, Larbi tira et Pivois eut beaucoup de mal à reprendre la balle en-deçà de la ligne, a-t-il semblé... L'arbitre n'accorde pas le point, mais il fut réussi à la 85e minute par un très curieux retourné d'Andersson servi une fois de plus par l'incomparable Ben Barek.

On en reste là : 3 à 3, Perez et Pivois ayant chacun sauvé un but.

Considérations

Deux hommes ont dominé le match : Larbi Ben Barek qui fut simplement l'égal de ce qu'il a été en ses meilleurs jours, et le jeune ailier racingman Grillet qui, toutefois, fut moins brillant en 2me mi-temps lorsque Mesas prit enfin sa mesure.

Le Racing avait une équipe expérimentale : les jeunes devant, des vétérans derrière. Les vétérans tinrent, à peu près le coup : les jeunes affichèrent une réussite qui demandera confirmation.

Les deux adversaires on ce qu'il faut pour bien faire mais doivent se rendre compte que tout n'est pas parfait pour autant.

À Marseille, la défense formait par Angel et Johansson, tous deux impeccables. Mais si Palluch parvint non sans mal à neutraliser Curyl le plus souvent, il s'attira d'assez nombreux coups francs pour sa manière rude.

Quant à Mesas, il fut longtemps pris de vitesse par Grillet. Il est pourtant vite mais il lui fallut une mi-temps et peut-être aussi la fatigue de son adversaire, pour trouver des parades efficaces.

Pérez n'a pas reproduit le match remarquable dont il a été crédité il y a huit jours. Il a été pourtant courageux et généreux dans l'effort. Scotti et un demi d'attaque : extrêmement précieux pour soutenir l'offensive il ne se replit pas toujours et souvent les cinq avants du Racing se sont présentés devant quatre hommes.

Rustichelli est vite, agressif et a le sens du jeu. Il a fait de très bonnes choses. Roger Vandooren fait avec lui un bon tandem qui a le sens du démarquage, mais la réussite finale n'était pas avec eux ce samedi.

Andersson, terne il y a huit jours, a donné l'espoir d'un retour en forme, mais n'y est parvenu que partiellement.

Nous avons dit tout le bien que nous pensions de Ben Barek. Quant à Le Gall, c'est un élément intéressant, mais il n'est pas encore amalgamé.

Au Racing, le demi centre Lelong, l'inter Guillot ont été après Grillet, les plus en vue. Mahjoub et Marche ne se sont montrés que par à-coups.

OP.J. CATHALA

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