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Résumé Le Provencal

du 22 novembre 1954

 

L'O.M. n'a pas eu besoin de s'employer

pour battre TROYES (3-0)

Andersson, Scotti (2 buts, dont 1 sur penalty) ayant concrétisé la domination constante des Marseillais

Plus de 17.000 spectateurs avaient pris place autour de la pelouse quand l'O.M. engagea, les deux équipes s'étant présentées dans la composition annoncée, sous la direction de M. Fauquenberghe. Aussitôt le demi centre Pietrzik doit intervenir puis Rustichelli place le premier tir du match.

Les formations se cherchent visiblement et si la défense olympienne hésite, à la 5e minute, Flamion et Daverto se montrent incapables d'en profiter, tandis que Vandooren peu après, fonce et s'écroule en compagnie de deux Troyens. A la 11e minute, Vandooren encore lui, adresse une balle à trajectoire tendue à Rustichelli. L'ailier droit sprinte mais Czapski revient bien. Landi, qui a compris le danger, sort sans pouvoir toutefois se rendre utile et c'est Pietrzik qui sauve au prix d'un corner.

Tour à tour, Bessonnart, Delcampe et Daverio mettent Angel à l'épreuve. Vainement.

Y a-t-il but ?

Par contre, à la 18e minute Rustichelli, qui s'est échappé le long de la ligne de touche fonce vers la cage de Landi place vers le cadre blanc un centre shoot que Vandooren détourne. Le goal des Bonnetiers est pris à contre-pied. Le but semble acquis quand Landi se détendant renvoie le cuir d'une "manchette". La foule manifeste, mais M. Fauquemberghe refuse le point. Cette balle a été reprise à l'intérieur de la cage des visiteurs ? Voilà un bon sujet de discussion !

À la 30e minute, alors que les Marseillais dominent sans pouvoir marquer Marcel tente sa chance des 30 mètres. Il échoue nettement. Un peu plus tard sur action de Ben Tifour, le gardien local réussit une curieuse parade : il sort au sprint est maîtrise ballon en dribblant... comme un bon basketteur.

Andersson marque.

À la 33e minute, Vandooren est à l'origine d'une longue ouverture. Le demi gauche Ferrad, devant ses buts, manque sa tentative interception. La sphère parvient ainsi dans les pieds d'Andersson. L'avant centre phocéens, qui n'en demandait pas tant, déclencha un tir foudroyant sur lequel Landi ne peut que s'incliner :

O.M. : 1 ; Troyes : 0

Troyes essaie de redresser la barre et, à la 34e minute, Ben Tifour s'infiltre dans la défense marseillaise et décoche à ras de terre un bolide qui ne surprend pourtant pas Angel.

Cinq minutes plus tard, Thomas paraît toucher le ballon de la main à l'intérieur de la surface de réparation des Troyens. La foule montre sa façon de penser... sans résultat.

La mi-temps survient alors.

Quand le jeu reprend, Andersson se signale sans plus attendre, par un rush vers les buts de Landi, mais il hésite et le keeper réduit cet effort à néant.

À la 49e minute, Vandooren botte sur le poteau et Landi est encore heureux. Huit minutes après, à la suite d'une série de trois corners, Le Gall donne la boule à Scotti dans un paquet de joueurs. Le remplaçant de Ben Barek frappe forte et avec précision une balle qui achève sa course dans les filets adverses.

O.M. : 2 ; Troyes : 0

La domination provençale se poursuit. Les hommes de Rolhion ont bénéficié de dix corners sans en concéder un seul !

Les boys de Courtois opèrent par contre-attaques souvent d'ailleurs menées sans organisation, tandis que la défense de l'Aube doit faucher Le Gall à deux reprises pour écarter un danger pressant.

Penalty !

Sur cette dernière action au détriment du Breton, M. Fauquemberghe accorde le penalty. Scotti posément, bat Landi,

O.M. : 3 ; Troyes : 0.

Au cours des dernières minutes Ben Tifour puis Bessonnart se battent pour sauver l'honneur, mais le score ne changera plus consacrant la facile victoire olympienne.

Georges LEOST

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Un bilan satisfait... malgré le

modeste comportement de Troyes

Ainsi le résultat de cette confrontation O.M. - Troyes a montré que ceux qui pensaient que les visiteurs possèdent une formation qui n'est pas encore de taille à inquiéter les Phocéens "at home" avaient raison. Car si le tableau d'affichage, à l'issue de 90 minutes de jeu, traduisait la supériorité des Méridionaux par 3 à 0, il s'agit là d'une marque qui eut pu être plus bête.

Au petit galop

A certains moments même on aurait parfaitement pu croire que ce n'était pas là l'explication entre le troisième et le sixième de D.N. tant était fictive l'opposition des footballeurs de l'Aube.

Ceux-ci faisant preuve d'une passivité certaine, les Olympiens restèrent en dedans de leur action. Quelqu'un dit à côté de nous, peu après le but inscrit par Andersson : "On n'en restera la, l'O.M. gagnera par 1 but à 0. S'il, n'en est rien, il faut tout de même admettre que Scotti aggrava le score à la faveur d'un corner puis le penalty. Ces deux points supplémentaires ne naquirent donc pas de combinaisons savamment menées. Certes, les élèves de Rolhion en portèrent à leur actif mais elles échouèrent toutes et c'est pourquoi encore l'attaque des "blancs" n'a pas réalisé ce que l'on est en droit de lui demander. Ceci étant d'ailleurs une conséquence directe du jeu assez moyen fourni par les bonnetiers.

Marcel confirme son retour en forme

Et si l'attaque de l'A.S.T. ne parvint pas à tirer son épingle du jeu, c'est d'abord parce qu'elle se heurta à une défense de première force... et aussi par ce que Ben Tifour (surtout), Bessonnart et Flamion, bien que se montrant les meilleurs avants, étaient insuffisants pour venir à bout de la tâche que leur imposa l'adversaire malgré le soutien de Ferrad et Thomas, les plus en vue.

À Marseille, Marcel a confirmé son retour en forme, Palluch ses progrès et Mesas a laissé entendre que lui aussi était capable de s'améliorer. Johansson a été précieux comme à l'ordinaire et Vandooren attaquant le plus valeureux par son travail.

Un bilan satisfaisant... malgré le modeste comportement de Troyes.

G.L.

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UNE VICTOIRE

FACILEMENT COMPOSEE

Bien faire n'est rien, le difficile est de le faire tous les dimanches. En fonction de cet adage, le onze olympien aura droit aujourd'hui à quelques poignées de lauriers.

Sa victoire si facile composée hier au détriment des Troyens n'a pas été pourtant d'une facture supérieure. Si la défense a été une fois de plus le solide bastion sur lequel se brisent les entreprises les plus audacieuses, les mieux dirigées, son attaque par contre a encore été privée dans son ensemble de cette efficacité qu'on applaudit parfois. Certes les Marseillais ont remarqué deux buts un penalty, mais combien en ont-ils marqué ?

S'il est vrai que l'on retrouve parmi chaque avant "quelque chose qui parle", il est rare de les entendre parler tous ensemble.

Si ce n'est pendant cette flambée de vingt minutes, au cours de laquelle Landi conduit tous les tourments, l'attaque de l'O.M. hier encore n'a pas exprimé le langage qu'elle connaît. Elle s'enferme par moment dans une conception hermétique, et c'est tout naturellement lorsqu'elle s'en évade, lorsqu'elle donne de l'air à ses mouvements qu'elle devient menaçante.

Ce ne sont là que des remarques. L'O.M. a certes gagné hier en toute quiétude, mais sa victoire aurait pu être plus éloquente.

Quoiqu'il en soit, l'absence de Ben Barek est toujours préjudiciable au rendement du quintette offensif. On peut donc penser qu'avec l'appoint du "régulateur", le onze Olympien a les possibilités de jouer un rôle majeur dans ce championnat ascenseur. D'autant que les hommes de Rolhion ont prouvé, à l'inverse des années précédentes qu'ils pouvaient tirer leur épingle du jeu à l'extérieur.

En attendant ce nouveau et confortable succès des troupes olympiennes, en regard du double échec de Toulouse et Reims, laisse à la bouche le goût des regrets.

Ceux que le but refusé par M. Lequesne fit naître il y a huit jours à Toulouse et attise aujourd'hui.

Lucien D'APO

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Roger COURTOIS

"L'O.M. est une des meilleures équipes

que nous ayons rencontrées cette année !"

Les privilégiés qui ont accès aux vestiaires à l'issue d'une rencontre de football, à plus forte raison si elle est importante, auront été surpris opérer en pénétrant dans le local réservé aux Troyens : ils n'y ont pas trouvé ce "climat" tendu qui est presque une tradition.

Roger Courtois, en tête, accepte avec philosophie la défaite. Alors que nous franchissons sa porte, le coach de l'A.S.T. se sert une boisson chaude en précisant : "Il fait froid à Marseille !" Et cette déclaration ne semble pas prendre dans la bouche de l'entraîneur des Bonnetiers la valeur d'une galéjade !

Parlant du match, l'ex-international nous confie :

"Nous avons perdu et c'est justice. C'est justice par ce que nous avons mal joué. D'ailleurs je crois que l'O.M. est une des meilleures équipes que nous avons rencontrées cette année. J'avoue que j'attendais sensiblement mieux de la part de certains de mes hommes, Ben Tifour et Flamion par exemples...

Dans un coin, Landi se dévêt enlevant délicatement le pansement qui protège sa main droite, souvenir d'un choc de la semaine dépasser :

Oui j'ai été gêné pendant toute la partie, par ma cuisse gauche, touchée lors d'un choc avec Vandooren.

Chez les Marseillais, le moral est au beau fixe. Tout le monde est content. Le Gall qui se déchausse, glisse : "J'ai eu peur pour ma cheville. J'espère que ce sera bénin.

Quant à Johansson, quand il a apprit les défaites de Reims et de Toulouse, il s'écria : "Ca c'est mieux !.

En voilà un qui pense à tout !

G.L.

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Notre reporter photographe l'affirme

"LE BUT DE VANDOOREN ETAIT VALABLE

Notre reporter photographe Louis Rancurel était fort bien placé au moment du tir que Landi détourna alors que tout le monde avait vu le ballon dans la cage.

"Rustichelli avait adressé un centre shoot devant la cage du goal troyen, explique Louis Rancurel. Ce centre repris par Roger Vandooren fut détourné de l'intérieur des filets par Landi. Ce dernier a été obligé de tendre son bras en arrière pour attaquer cette balle et la renvoyer ensuite adroitement de la main et du coude."

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Et les ailiers...

Malgré son succès très net, l'O.M. nous les soulignons par ailleurs ne mérite pas que des louanges. Il en est ainsi en sport ou le but à atteindre doit être toujours reculé, où les frontières n'existent pas.

S'il n'est pas possible de critiquer le jeu du goal, des arrières et des demis, et s'il n'y a rien à dire à Scotti et Andersson (passif toutefois), il n'en est pas de même en ce qui concerne les autres attaquants.

Hier encore, nous avons entendu des spectateurs exprimer bien haut leur point de vue concernant Vandooren, à savoir que celui-ci garde trop la balle. Mais plusieurs occasions nous ont permis de constater que le Nordiste n'a pas toujours le choix au moment de se débarrasser de la balle. Et s'il lui arrive de tenter sa chance dans des conditions discutables c'est, parfois parcequ'il n'a guère d'autres solutions.

Ceci beaucoup parce que les ailiers olympiens enterrés dans la défense adverse, s'avèrent incapables de tromper cette surveillance.

Le Gall et Rustichelli, pourtant rapide jouent trop souvent à l'arrêt et c'est ce qui explique que leurs percées ne soient pas toujours bénéfiques.

Quand ils l'auront comprit l'O.M. fera encore davantage de ravages !

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Résumé Est Eclair

du 22 novembre 1954

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