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Résumé Le Provencal

du 02 mai 1955

L'O.M. prend LILLE de vitesse dès le départ

et gagne nettement par 5 à 1 sans être inquiété

RUSTICHELLI (2), LUZY, ANDERSSON

et MARCEL ont battu RUMINSKI

Quand M. Le Men donne le coup de sifflet initial de cette rencontre O.M.-Lille comptant pour la 33me journée du championnat de France, 15.925 spectateurs assurant aux guichets une recette de 4.172.010 francs, sont la, malgré les moyens de locomotion extrêmement réduits.

Les deux équipes se sont présentées dans les formations annoncées, Mesas, à l'O.M. tenant sa place de demi gauche.

Rustichelli marque d'entrée...

Les Marseillais, qui jouent en maillots bleus pour laisser les Lillois opérer sous leurs tuniques habituelles, engagent et Molla est à l'ouvrage devant Vincent. Sur la contre-attaque Rustichelli passe à Marcel, mais Ruminski se trouve à la parade.

À la 2me minute, pourtant, Salem, en renvoyant la balle l'adresse à Marcel. L'inter gauche s'en débarrasse au profit de son ailier Rustichelli. Celui-ci d'un coup de patte maîtrise le ballon en le rabattant et frappe de volée dans sa foulée. Le goal nordiste est bel et bien battu sous les frénétiques applaudissements de la foule.

O.M. : 1 - LO.S.C. : 0

Le même Rustichelli, décidément à l'aise en ce début de partie, fait se dresser le public, dans les instants qui suivent.

Le rythme est extrêmement rapide et la balle voyage de part et d'autres avec vivacité.

Luzy confirme

Après un très bon essai d'Andersson, à la 13me minute, Ben Barek sert fort judicieusement Luzy par une longue balle à suivre. L'ex-grenoblois descend, seul au sprint, et botte imparablement :

O.M. : 2 - LO.S.C. : 0

Les locaux mènent le jeu et Poncet n'a que très peu de travail à effectuer. À la 30me minute cependant James porte à son actif un joli arrêt.

Et si Andersson botte dans les nuages à la 39me minute, quelques secondes avant la pause, L'ex Suédois attire Ruminski, trompe Lemaître qui tombe en repoussant faiblement et Gunnar aggrave le score :

O.M. : 3 - LO.S.C. : 0

Marcel et encore Rustichelli

Dès la remise, Rustichelli descend en trombe et Marseille poursuit sa domination.

À la 55me minute, consécutivement à une tentative de Lemaitre, désireux de donner le bon exemple, Marcel s'infiltre au sein de la défense lilloise et met la sphère dans le but sous les yeux de Ruminski sans réaction :

O.M. : 4 - LO.S.C. : 0

Quatre minutes plus tard Poncet arrête le premier tir dangereux décoché par Vincent.

À la 62me minute, Lefevre passe Molla, donne à Vincent qui, de près, sauve l'honneur :

O.M. : 4 - LO.S.C. : 1

Peu après Poncet est sur les boulets sur corner tirer par Lefevre, Douis place un heading qui frappe la barre. Palluch dégage fort heureusement pour son camp.

À la 75e minute enfin, après deux alertes chaudes pour Ruminski, Ben Barek glisse à Rustichelli une balle qui termine sa course dans les filets lillois :

O.M. : 5 - LO.S.C. : 1

Ce but met fin à une période excellente des visiteurs qui perdent Bieganski à une minute de la fin sur un choc avec Ben Barek.

Mais le match est joué et bien joué.

Georges LEOST

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Roger ROLHION :

"Résultat amplement satisfaisant"

Calmes et décontractés, et c'est assez compréhensif à l'issue de la nette victoire acquise par les locaux, les joueurs marseillais avaient conscience de devoir se montrer sous un bon jour. Ils y ont réussi et Roger Rolhion peu bavard mais visiblement fait nous donna tout simplement :

- Résultat simplement satisfaisant

Evidemment surtout quand il s'agit d'un match à domicile gagné par 5 buts à 1.

Ben Barek quant à lui, exprimait la pensée de tous en même temps que la sienne :

- Cinq buts, c'est déjà beaucoup !

Luzy avouant sa fatigue concevait, après avoir réclamé à boire :

- Cette chaleur m'a tué ! avant de préciser :

- Je me fais à ma place d'ailier gauche.

Mesas, en sortant des douches, remarquait, rassure

- J'aurais pu avoir mal mais je n'ai pas ressenti cette douleur qui me fit douter un moment de ma participation à cette rencontre.

À côté dans les vestiaires voisins les Lillois altérés ne contestaient pas la valeur des Marseillais et soulignaient :

- Nous avons été surpris par la chaleur. Mais Rolhion a là une belle l'équipe que nous n'avons pas reconnue. L'avantage du terrain à jouer pleinement. Il n'y a pas de honte à avoir...

La défense, elle, ne cache chez pas :

- Andersson et ses camarades de l'attaque nous ont harcelé sans cesse. Ce sont de méchant client !

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Les avants lillois ne furent

qu'une fois en position de shoot

On attendait la venue de Lille avec curiosité. D'abord par ce que l'on se demandait pourquoi les Nordistes occupent une place si modeste au classement et ensuite surtout parce qu'il s'agissait pour les marseillais d'assister à la dernière sortie de leurs préférés pour le championnat 1954-55.

Si quelques 15 000 spectateurs vinrent au Boulevard Michelet, le président Robin ben pas tort de regretter que le chiffre des entrées n'ait pas été plus important, tant il est vrai que les absents une fois de plus n'eurent pas raison.

L'O.M. pour ses adieux, a tout simplement gratifié son public d'une remarquable production sur le plan général. Tandis que dans le détail, Rustichelli a amplement confirmé les moyens qu'il n'est pas possible de lui contester.

Lille malgré la sécheresse du score, pourtant juste et qui eut pu être plus net encore n'a pas donné une mauvaise réplique au locaux loin de là.

Mais la défense commit de monumentales erreurs. Ruminski restant pour sa part figé sur sa ligne et son attaque afficha une déconcertante stérilité puisque Vincent tentant de sauver l'honneur décrocha un premier tir dangereux pour Poncet à la 59me minute !

Indiscutablement le réseau défensif phocéen est à créditer, d'un excellent match. Et comme son compartiment offensif construit de très bons mouvements on comprend que les boys de Cheuva n'eurent pas la partie belle.

Mais Marseille a nettement dominé Lille par son efficacité bien que les blancs aient produit assez souvent un football qui ne manquait pas de qualité.

Mais comment opposé stérilité et efficacité.

Histoire de cette confrontation est beaucoup dans cette impossible comparaison.

G.L

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JOHANSSON n1 de la défense... mais

l'attaque a particulièrement flambé

C'est donc en beauté que les avants olympiens on pris congé de leurs supporters parfois déçus, parfois comblés, en prenant le meilleur sur des Lillois pourtant désireux de ramener au moins un point de leur périple au pays du soleil..

Cette fois le public a été comblé et nous ne nous voyons franchement pas a qui nous pourrions adresser des reproches sérieux, comme cela peut être le cas même quand le tableau d'affichage traduit par 5 à 1 la supériorité d'un team.

Poncet attendit longtemps le premier tir périlleux, pour lui. Mais il maîtrisa celui-ci avec un plongeon opportuniste, se montrant finalement irréprochable.

Molla contint de façon satisfaisante le turbulent et rapide Lefebvre : il y a encore ravi un échelon.

Johansson fut encore une fois le numéro un d'une défense assurée, énergique et vite. Voilà une habitude...

Palluch ? Il pose tout simplement sa candidature pour l'équipe de France, et ceci de manière plus précise chaque semaine.

Salem et Mesas ont abattu une lourde besogne dans leur style particulier, et avec efficacité.

Dans la ligne d'attaque, Rustichelli débuta à la vitesse d'un éclair, ouvrant le score à la suite d'une véritable petit chef-d'oeuvre de technique, de sang-froid et de précision. Il baissa de régie mais se trouva là pour fermer la marche. Deux buts c'était presque inespéré...

Marcel ne porta pas la balle exactement et c'est tout dire.

Andersson oeuvra beaucoup et marqua, tentant même sa chance de la tête : voilà un indice.

Ben Barek donna de bonnes balles et éclairant le jeu. Luzy apparut encore en progrès à un poste auquel ils s'habituent petit à petit.

A Lille, Ruminski sembla lourd tout comme Pazur, Lemaître et même Biesanski. Clauws et Sommerlynck se livrèrent sans grand résultat, et Vincent et plus rarement Lefevre furent les avants à se manifester le plus.

En définitive une revue de détail qui met en parallèle un ensemble, un tout, à des lignes discontinues, brisées avec succès par une homogénéité j'avais démenti.

G.L.

 

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