Résumé Le Provencal

du 07 mars 1955

Victoire méritée de NANTES

(De notre correspondant particulier : Tony EFFLING)

ANGERS - L'O.M. a été battu, hier, par une équipe plus rapide, en meilleure condition physique, et qu'il voulait davantage la victoire. L'équipe marseillaise évolua sans conviction, mais aussi, ce qui est plus grave, sans tactique définie.

Les équipes trouvent assez rapidement la cadence et l'O.M. obtient le premier corner (2ème minute) mais le vent souffle fort et Le Gall tire derrière les filets.

Insensiblement Marseille semble prendre la direction des opérations, et Vandooren sert excellemment Le Gall. Mais les Nantais répliquent énergiquement ; Devallan intercepte et dégage.

Sur le dégagement, la balle traverse tout le terrain et Palluch et même contraint de concéder un corner à Orosco. Ce coup de pied de pénalité arrive à point sur la tête de Manairaud, qui oblige Angel a plongé pour éviter le but (4me minute).

Marseille fait la loi au centre du terrain, mais les Marseillais ne poussent pas suffisamment leurs actions et surtout ne tirent pas du tout au but.

Meilleurs techniciens, mais d'une lenteur d'exécution inouïe, les Marseillais n'en imposent nullement aux Nantais courageux et beaucoup plus rapides. Aussi voit-on dès la 10ème minute de jeu, les divisionnaires malmener sérieusement les nationaux.

Alors que les avants de l'O.M. se complaisent en petites passes courtes sans efficacité aucune, les Nantais jouent d'une façon plus sobre, plus dépouillée, mais infiniment dangereuse. Et ce sont eux qui mettent les offensives les plus soudaines à leur actif.

Successivement Manairaud, Van Geen et surtout Orosco mènent des attaques qui obligent tour à tour Johansson, Palluch et Salem à intervenir à la désespérée pour sauver leurs buts (14ème et 20ème minutes).

Contrairement à ce qui s'était passé tout au long du match, les Nantais prennent petit à petit de l'assurance et dominent territorialement.

Toujours désinvolte et lents, les Marseillais ne réagissent qu'après un tir tendu de Orosco, qui oblige Angel à dégager du poing. Très surs d'eux, mais jouant un peu trop décontractés, les Marseillais déplacent le jeu dans le camp nantais.

Ayant relâché quelque peu leur surveillance, les défenseurs nantais Devallan et Staho laissent Le Gall servir Andersson, et celui-ci a toute latitude pour ouvrir le score, en déviant la balle dans le coin droit des buts de Giraudeau.

Les Nantais ne perdent pas courage cependant, et Manairaud, en position d'ailier droit, dribble Palluch, et centre en direction des buts. La balle roule devant Angel et Johansson, mais c'est Orosco qui surgit, s'en saisit et égalise à la 41ème minute.

Il s'en faut de peu d'ailleurs, une minute plus tard, que le même Orosco ne donne l'avantage aux Nantais, mais son tir et repoussé de justesse par Salem, et la mi-temps arrive peu après.

Au retour des vestiaires, Marseille ne se présente qu'à dix, mais Gransart, blessé rentre sur le terrain - où il prend la place de l'ailier gauche - quelques minutes plus tard.

Le jeu est plus animé qu'en première mi-temps car l'O.M. commence à se méfier des ardents nantais qui se comportent avec un courage remarquable et profitent de chaque occasion pour attaquer.

À la 57ème minute, Fassonne lance Orosco, qui décoche un tir très dur, détourné d'extrême justesse par Johansson, puis mis en corner pas Luzy, replié.

Décidément, l'O.M. déçoit sur toute la ligne, car les Nantais visiblement inférieurs au point de vue technique, n'en dominent pas moins nettement le onze marseillais, véritable corps sans âme.

Et c'est miraculeusement que le portier Angel réussit à la 58e minute, a repoussé du coude un tir violent de Van Geen servit par Manairaud.

Vers le milieu de la seconde mi-temps, Marseille tente sa chance en vain d'organiser quelques offensives, et le goal nantais Girardeau a toutes les peines du monde à arrêter un tir d'Andersson (61ème minute).

Mais c'est encore Nantes qui se montre le plus dangereux par Le Men, qui dribble Palluch et centre sur Fassonne, dont le shoot et repoussé par Angel (66ème).

C'est alors que la neige se met à tomber, ce qui a le don d'émoustiller quelque peu les deux équipes. Marseille attaque par Andersson et Vandooren mais sans succès car la défense nantaise repousse tout.

Cette alerte passée, les Nantais repartent inlassablement à l'assaut des buts marseillais et Palluch doit concéder un corner à Manairaud.

Sur corner excellemment tiré par Le Men, on voit Manairaud shooter, reprend la balle de la tête et la loger hors de portée d'Angel, qui se défend trop tard (74ème minute). Trop tardive aussi sera la réaction de Ben Barek et Vandooren, qui dans les dernières minutes essaient de combler leur handicap en faisant le forcing.

Mais la défense nantaise ou brille Smolinski et Balloche est sur ses gardes et ne laisse rien passer.

La fin arrive donc sur la victoire absolument méritée du F.C. Nantes, qui a donné une leçon de jeu direct et de courage à l'Olympique de Marseille, qui n'a jamais justifié sa réputation.

On cherche en vain qu'elle joueur on pourrait citer dans les rangs de l'O.M. Par contre à Nantes, Orosco, l'ailier gauche ; l'inter Fassonne ; le demi centre Smelinski et l'arrière gauche Balloche émergèrent d'une équipe homogène et courageuse.