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Résumé Le Provencal

du 29 août 1955

  

L'O.M. marque (ANDERSSON 11e minute), REIMS peine

et arrache le match nul (TEMPLIN 33e minute)

(De notre envoyé spécial : Georges LEOST)

REIMS (par fil spécial) - Tandis que le temps frais et gris du matin - qui un moment avait fait craindre l'apparition de la pluie - à fait place un soleil timide, dissimulé derrière des nuages et qui rend la température lourde, le haut-parleur officialise la composition des équipes dont chacun parlait depuis quelques heures aux alentours de la place Drouet d-Erion.

C'est ainsi que dans les rangs rémois, Kopa et Cicci absents sont remplacés par Bliard et Siatka. Leblond opérant au poste d'intérieur gauche tandis qu'à Marseille, Rustichelli est là, Molla et Mesas restant sur le banc des remplaçants.

Reims engage

Ce sont les Rémois qui engagent et d'entrée Leblond essaie de percer devant Gransart. La balle sort et cet essai semble assez timide.

Contre toute attente les Champenois démarrent assez lentement et Chicha puis Andersson en profite pour se montrer dangereux dans les 18 mètres adverses au cours des deux premières minutes.

Les "blancs" dominent et le public on s'en doute, n'attend pas plus longtemps pour conspuer le team au local étonnant de maladresse, incompréhension.

Alors que les champions de France se cherchent visiblement, accumulant les erreurs, Marseille prend de l'assurance, contre-attaquant par exemple par Johansson (6me) et jouant l'interception dans son bonheur.

À la 8me minute Marcel ne donne violemment un coup franc : Siatka repousse mais la balle revient devant le keeper champenois.

Quatre minutes plus tard, Scotti botte sur l'arête de la barre, une balle adressait sur coup de pied de réparation accordée à la limite de la ligne des 18 mètres.

Décidément, rien ne va chez les poulains d'Albert Batteux.

A la 11me minute, alors que la sphère est toujours dans la moitié du terrain des locaux, sur coup franc, Scotti lobe la défense rémoise, Andersson reçoit la balle tire : but...

La foule, déçue, applaudit.

O.M. : 1 -Reims : 0

A la 14e minute, l'avant-centre olympien reçoit une excellente passe. Mais M. Schwinte siffle très justement hors-jeu.

Après avoir shooté un coup franc au-dessus de la cage de Poncet, Templin est stoppé in extremis par Gransart.

À la 19e minute, Rustichelli et Constantino combinent avec élégance, puis Johansson arrête de justesse Bliard.

PONCET se distingue

Sur le corner (donné par Hidalgo) qui suit, Poncet plonge splendidement est maîtrise la sphère devant Bliard surgi au bon moment.

Quelques secondes après Poncet repousse du poing une tentative de Siatka.

Indiscutablement, Reims reprend du poil de la bête.

Pourtant à la 25e minute, Chicha transmet astucieusement à Andersson, alors que Jonquet croyant au hors jeu s'était avancé. Le néo-Français manque malheureusement (pour l'O.M.) son tir et Paul Sinibaldi, à plat ventre, voit la balle passer à côté du montant. Le goal rémois sera plus heureux à la 25e minute, puisqu'il cueillera le ballon dans les pieds de Lusy.

Sur le renvoi Poncet pare impeccablement un centre shoote de Glovalski.

À la 31e minute, Poncet admirable stoppe un dur shoot de Bliard : c'est du grand, du très grand James.

Templin égalise

A la 33me minute, sur coup franc contre l'O.M., la balle parvient dans un paquet de joueurs. Le public voit le cuir sortir des limites du champ de jeu au moment ou Templin surprenant tout le monde reprend posément de l'intérieur du pied gauche et bat Poncet en coin.

O.M. : 1 - Reims : 1

Avant la mi-temps, Glovalski perce, donne à Bliard mais ce dernier se heurte à quatre défenseurs. Luzy déborde sur l'aile, mais la balle à un mauvais rebond. Hidalgo adresse un tir croisé à ras de terre, qui manque la cage, Poncet fait échec à une tentative de Siatka Sinibaldi est sauvé par le poteau sur tir de Chicha. Poncet arrête miraculeusement devant Bliard, Marcel et Constantino shootent chacun un coup franc, et c'est la pause.

Marseille domine encore

A la reprise c'est Poncet qui porte à son actif le premier arrêt... Mais Marseille riposte et Chicha oblige Paul Sinibaldi à quitter sa ligne, puis Constantino (49me) adresse une longue balle qui frôle la barre.

Sur faute de Marcel, Penverne serre Glovaski, la balle sort.

À la 54e minute Glovalski déborde, sert tremplin de l'autre côté des buts de Poncet, Johansson repousse.

Peu après Rustichelli déborde, passe en retrait à Andersson, lequel obtient un corner que Paul Sinibaldi réduit à néant en interceptant en l'air.

Une descente de Marcel (55me) provoque un nouveau coup de pied de coin inutilement.

Le même Marcel botte sous l'angle des Sinibaldi détourne hors du terrain : Reims a eu chaud.

Sas joueurs le comprennent. Siatka descend, tire et Poncet plonge efficacement.

En fait, les Rémois changent de rythme et franchisent plus souvent qu'ils ne l'ont fait depuis le repos, la ligne médiane. Sans beaucoup de bonheur d'ailleurs, la défense marseillaise, bien aidé par Jean-Jacques Marcel, faisant bonne garde et réussissant à annihiler les tentatives maladroites.

Ce n'est pas le Reims des grands jours, à tel point que les spectateurs qui voient le clocher de la fameuse cathédrale devant eux sont tous d'accord.

"Ils (les Rémois) ne méritent pas mieux que le nul".

Comme pour apporter de l'eau au moulin de ses supporters déçus, Templin (68me) botte mollement dans les bras de Poncet un coup franc accordé aux 20 mètres. Le même Templin peine pour faire arriver le cuir devant la cage méridionale sur corner.

À la 72me minute, Chicha perd une belle occasion : sollicité par Constantino, il n'a pas cette spontanéité de shoot, ce punch qui fait but... Et Paul Sinibaldi s'empare du ballon.

Jeu rapide

Les deux onzes se dépensent maintenant à une vitesse accélérée : les passes rémoises sont plus assurées, plus vives et les footballeurs déferlent par vagues d'un camp à l'autre.

Sur deux actions Poncet et en difficulté, la balle lui échappant.

À la 77me minute, Andersson a raison de Sinibaldi... mais M. Schwinte a signalé off side.

À la 81me minute de la fin Glovalski est touché au pied droit en disputant une balle à Scotti. Luzy voit un centre, dont il est l'auteur arrêté par Sinibaldi et un coup franc contre les Provençaux est donner sans résultat.

Reims qui sent la fin approcher, jette toutes ses forces dans la bataille. Mais le compartiment défensif des visiteurs arrête et renvoie tout se montrant à la hauteur des circonstances.

Se rappelant qu'il avait été un avant, Palluch dévale au pied Siatka "prolonge" à côté (86me) une balle de Glovalski. Zimny shoote un coup franc au-dessus de Pierre Sinibaldi bondit dans les pieds d'Andersson et le match prend fin sur ce drame équitable.

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BLIARD n'a pas fait oublier KOPA

REIMS (par fil spécial) - Lorsque dimanche matin, les sportifs rémois parlant du match qui devait opposer l'après-midi les locaux aux Olympiens marseillais tenaient compte des défections possibles de Kopa et de Paul Sinibaldi.

Ils ne pensaient pas à que le remplacement de l'habituel leader d'attaque des champions de France par Bliard - dont la valeur est connue - diminuerait dans de grandes proportions le rendement du quintette offensif.

C'est pourtant ce qu'il advint.

Car si le keeper titulaires put garder sa cage le "continental" vint bien au stade mais uniquement en spectateurs.

Bliard, il faut le dire ne justifia en aucune façon la réputation qui entoure son nom. Leblond erra souvent à un poste qui ne parut pas lui convenir.

Départ au sprint

Ceci dit, remarquons que l'O.M. dès le coup d'envoi d'une partie arbitrait de façon parfois "étrange" - pour ne pas exagérer - prit le mors aux dents et la direction des opérations.

Vingt minutes durant - c'est là un minimum - les boys de Batteux cherchèrent vainement la vraie cadence.

On eut alors le spectacle effarant des champions de champion de France assurant mal leurs passes, ou les adressant à l'adversaire, commettant des erreurs de jugement et de placement monumentales, opérant au ralenti, ou à contre-sens, et rend sur le ground, dégarnissant leur défense dangereusement, bref, s'employons comme de mauvais juniors.

Les Marseillais, après quelques banderilles, en profitèrent pour concrétiser leur avantage au tableau d'affichage, par Andersson exploitant à la 11me minute un service en cloche de Scotti.

Par la suite, comme mortifié par cette humiliation d'ailleurs méritée, Reims tenta de changer le rythme, mais sans y parvenir totalement.

L'O.M. s'affirme

On crut alors que l'aspect de la partie allait changer du tout au tout, que le compteur allait être spectaculairement dévoré...

Tout au contraire, ayant merveilleusement compris quel parti ils pouvaient tirer de la carence des attaquants du Stade de Reims, les Marseillais serrèrent davantage les coudes, accélérèrent l'allure, refermèrent leur étreinte.

Tant et si bien que si Templin sauva l'honneur à la 33me minute, il le dut à une chance inouïe. L'ailier local se trouvait alors dans un paquet de joueurs qui se désintéressaient déjà d'une balle que tout le monde voyait se diriger vers la ligne de sortie. Le footballeur maillot frappé du No11 contrôla in extremis du gauche et comme à l'entraînement - sans plus de conviction apparente - la déourna hors de portée de Poncet tout marri.

Le vrai but "fada" que personne n'attend même celui qui va inscrire.

Après cet espoir de Templin, Poncer, surtout et aussi Paul Sinibaldi eurent à se sortir de situations parfois fort périlleuses. Ils le firent soit avec leurs moyens réels, soit avec la complicité de dame chance (pour le Rémois surtout).

Et si l'O.M. prit presque au vol en gare de Reims le train de 17 h 13 avec 1 point dans sa valise et il le doit en l'occurrence à l'héroïsme de sa défense.

C'est en effet grâce aux qualités individuelles de ses composants et en même temps par sa valeur sur le plan de l'Homogénéité que le compartiment défensif préserva sur la fin dans les 20 dernières minutes plus exactement, un draw acquis après le cap de la première demi-heure.

Alors que les Champenois ne s'étaient pas résignés à partager le gâteau les Marseillais s'impliquèrent généreusement et efficacement.

Certes, on n'eut pas du grand, grand football. Mais dans le sport professionnel, le résultat compte surtout.

Il est encourageant écrivons-le, pour l'O.M., qui sait se servir de ses armes et montra un grand courage.

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La défense marseillaise et SIATKA

le remplaçant, meilleur du match

REIMS (par fil spécial) - Nous avons dit tout le mérite des défenseurs olympiens au terme d'un match dont ils ont consacré le résultat.

Nous préciserons pourtant que James Poncet inscrivit une grande partie à son actif. Ceci malgré le but de surprise que Templin lui "passa" et aussi malgré deux balles malencontreusement lâchées au 75 et 76mes minutes. Indiscutablement, la forme vient...

Gransart dans le style qui lui est particulier ne laissa pas grande chance à son adversaire direct lequel ne le trompa qu'une seule fois pour... marquer. Mais Maurice faillit lui aussi battre Paul Sinibaldi. Il se montra effectivement actif, rapide, sûr.

Palluch, devant un public qu'il connaît bien eut la partie facile : Hidalgo ne se signala que très timidement. Mais quand le danger vint d'autres côtés, Jean se trouva là, puissant, décidé, net.

Chez les demis, Marcel et Scotti abattirent un gros labeur et furent précis sur la fin quand il faisait fallut préserver le résultat.

Marcel oeuvra avec acharnement. Scotti avec sa parfaite connaissance de toutes les ficelles et sa technique.

Gunnar Johanson, pour sa rentrée a été Gunnar Johanson... sur, parfois impérial, bien placé, voyant clair, précis et froid. La défense reposa encore sur lui à plusieurs reprises.

Rustichelli tonna un échantillon de sa classe indiscutée. Il accomplit des choses merveilleuses mais eut le tort, comme Lusy de se rabattre trop souvent vers le centre. Cela n'empêche pas qu'il faille le gratifier d'une bonne sortie.

Constantino travailla, couvrit du terrain, construisit, bref s'affirma très précieux.

Chicha a progressé : on a raison de lui faire confiance, ses camarades le savent et l'utilisent.

Luzy se dépensa comme à l'ordinaire et il regretta d'avoir perdu la balle du match...

Enfin Andersson marqua et mena la vie dure à Jonquet peu enclin à employer semblait-il.

À Reims, Siatka, le remplaçant se montra en définitive le meilleur avec Penverne et parfois Jonquet

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Andersson le Gentlemen

REIMS - À la 44me minute du match Gunnar Andersson posté en position très (trop) avancé, est sifflé hors-jeu par le référee M. Schwinte. L'ex Suédois stoppa aussitôt sa course et prenant le ballon sous le bras, vint le poser lui-même sur le gazon à l'endroit où la faute avait été commise.

La foule sportive apprécie ce geste et le fit comprendre à son auteur.

   

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