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Résumé Le Provencal

du 17 octobre 1955

  

Méconnaissable devant MONACO, l'O.M. obtient

le match nul (1 - 1)

Dominés depuis le début, les Olympiens terminent

en force et arrachent une égalisation inespérée

Le temps est splendide et le soleil présent quand l'équipe monégasque pénètre la première sur le ground sous les acclamations de ses supporters, extrêmement bruyants et exubérants.

L'arrivée du team local déclenche de longs applaudissements.

À Monaco, Stopyra est l'ailier droit, Pratesi intérieur gauche. La formation olympienne n'a subi aucune modification.

Les "rouges et blancs" engagent s'installent d'autorité dans le camp phocéen mais Scotti desserre l'étreinte et une combinaison Constantino - Mesas se termine par un tir, au ras de la barre, du dernier nommé.

À la 3me minute, Johansson repousse une passe de Bruey à Pratesi, Rustichelli descend et obtient vainement le premier corner de la partie.

Puis Gransart s'intégrant à l'attaque place un tir vicieux avant d'alerter Andersson d'ailleurs mal placé.

La balle voyage d'une moitié de terrain à l'autre.

À la 6me minute, Marcel concède un coup de pieds de coin Stopyra le tire mais ni Pratesi, ni Bruey ne peuvent profiter des occasions créées par cette sanction.

L'O.M. se cherche

L'O.M. comme surpris par la vitesse des Monégasques d'attaque pas la balle franchement. C'est ainsi qu'à la 9me minute Ben Tifour passe. Heureusement pour Marseille il shoote derrière la cage !

Sur une contre-attaque, Rustichelli voit son tir sortir en corner. Mais la ligne offensive de Rolhion ne parvient pas, elle non plus à s'organiser.

Constantino, sur coup franc accordé à la suite d'un fauchage d'Andersson, manque de précision... et le but.

Scotti n'est pas plus heureux à la 20me minute. Boubekeur, parti à l'aventure revenant à point nommé pour lui plonger dans les pieds tandis que, blessé, Bruey se fait soigner sur la touche et reprend le jeu le front bandé.

Aux 23me et 24me minutes, alors que Ben Tifour est devenu avant-centre et Bruey ailier, Rustichelli sur corner et Andersson ne peuvent inquiéter Boubekeur.

Le but de chauffe !

Après un renvoi de Zitouni sur tir d'Andersson, un shoot de Valorizek, une tentative de lobe de Stopyra, sur attaque des footballeurs de la Principauté à la 31me minute Ludo est Stopyra ratent la reprise d'un service venu de la gauche alors que la cage marseillaise etait vide.

Les visiteurs jouent toujours à la même cadence s'assurant ainsi la direction des opérations.

À 37me minute encore sur erreur de Gransart, Valorizek place des 18 mètres un tir qui perce le mur phocéen. Fort opportunément, Poncet se couche sur sa ligne, repoussant, puis bloque.

Et c'est la mi-temps sur le score de 0 à 0.

Permutation Scotti Marcel

A la reprise Scotti passe demi et Marcel intérieur.

Aussitôt Boubekeur est mis à l'épreuve.

D'abord par Constantino puis par Andersson.

L'O.M. se reprend nettement et si Stopyra s'échappe et échoue sur Poncet, les locaux obtiennent coup sur deux corners.

Après 5 minutes de jeu, les visiteurs se ressaisissent. Ben Tifour bottant deux coups de réparation la première extrêmement dangereuse.

Bellot marque.

À la 63me minute, Bellot ajuste de loin un tir tendu et précis qui termine sa course dans le coin supérieur du but de Poncet, malgré une détente désespérée de celui-ci.

Quatre minutes plus tard, alors que Scotti et Marcel ont changé de place une nouvelle fois, le second botte en puissance un coup franc qui manque la cage de la Principauté.

Monaco a repris son ascendant sur son adversaire complètement désorganisé.

Si Marcel place un tir canon bien arrêté d'ailleurs par Boubekeur, à la 63me minute, on sent que cette action est inspirée par l'énergie du désespoir.

Il n'y a pas plus qu'un "onze" sur la pelouse : Monaco. Marseille joue en effet à deux avants : Andersson et Rustichelli, rarement et mal servis.

Monaco construit au contraire un football vif, simple, calme.

Tir de Constantino

Dans cette grisaille olympienne un éclair jaillit : Constantino place un joli tir à la 69me minute. Mais la balle passe en haut du cadre.

Peu après Mesas commet la même maladresse.

À la 73me minute, Poncet stoppe in extremis Pratesi, mal contenu par Gransart.

Marcel se distingue par quelques actions volontaires, mais il est trop seul.

À la 76me minute sur service de Scotti, Rustichelli rate de peu l'égalisation.

Sur la contre-attaque Valorizek descend au sprint et botte dans sa foulée. Poncet plonge la balle frôle le cadre.

Marseille par Andersson oblige la défense monégasque à s'employer, mais rien ne passe.

À la 79me minute, seul devant Ben Tifour, Poncet parvient à détourner un bolide, puis Andersson shoote au-dessus.

Marcel égalise

A la 82e minute, sur offensive de Palluch, l'O.M. obtient un corner, le tire et Marcel de la tête égalise. Boubekeur étant sortie.

Marseille produit un effort désespéré : Marcel tire au-dessus. Rustichelli place un heading à côté. Palluch shoote au ras de la barre et se démène mais le résultat est acquis et la fin survient sur ce match nul.

Georges LEOST

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L'O.M. invertébré, a joué sans attaquants

Point n'était besoin d'être grand clerc pour penser que l'affectation de Mesas au poste d'ailier gauche ne pouvait être payante devant l'A.S. Monaco.

Nous l'avions souligné en faisant ressortir que ce joueur ne rendrait pas à cette place les services que l'on est en droit d'attendre d'un avant de pointe... et que son placement en repli n'était pas à envisager avec sérieux.

Malgré cela l'habituel défenseur a opéré sous le maillot 11 et ce qui avait constitué une chose fort astucieuse contre Nice a été "couronné" si l'on peut dire, par un échec.

Certes, l'O.M. s'en tire avec le point du "draw".

Mais c'est là un score assez heureux : Palluch donna le corner qui permit à Marcel de battre Boubekeur alors que depuis 82 minutes, les Marseillais avaient affiché une inquiétante stérilité.

Ceux qui virent en 3 jours les Phocéens à Nice, puis à Marseille sont d'accord, il y a autant de différence entre les deux productions des "blancs" qu'entre le jour et la nuit.

Comment expliquer ce changement total autrement que par l'inconstance dont on taxe communément le club de la place Félix Baret ?

Les poulains de Roger Rolhion se heurtèrent, disons-le tout d'abord, à un team monégasque complet, soudée, rapide, décidé, pratiquant un football plaisant malgré l'absence de Conti.

Dès le départ l'O.M. montra qu'il lui serait difficile de s'imposer face à son rival du jour, un rival jouant directement et simplement.

Finalement l'O.M. ne put jamais prendre la direction des opérations malgré l'avantage du terrain et du public.

Ainsi dans le dernier quart d'heure, Palluch amena l'égalisation, par Marcel, alors que les Olympiens se ruaient à l'attaque d'abord pour rejoindre leurs adversaires à la marque, puis pour tenter de distancer, il s'agissait là d'efforts désordonnés, frappés beaucoup plus du sceau de l'énergie que celui de la classe.

Mais même, ne laissant que trois et même que deux attaquants à proximité des buts de Boubekeur les locaux semblèrent accepter le sort avant le heading de Marcel.

La défense marseillaise pourtant ne joua pas plus mal que lors de ses précédentes sorties. Mais son quintette offensif s'avéra rapidement fantomatique. Cela eut sans doute pour effet de faire perdre aux Provençaux leur calme ; les hésitations se multiplièrent et les représentants de la Principauté menèrent l'affaire à leur guise jusqu'à un quart d'heure de la fin...

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RENDEZ-VOUS

MANQUE

La forme, la réussite sont à des choses qui s'émoussent en une fin de semaine ? On serait tenté de le croire après avoir vu l'O.M., balbutiant, ankylosée devant cette nerveuse équipe monégasque, et cela, quatre jours seulement après le très bel exploit réussi à Nice.

Le onze olympien trouvera-t-il un jour l'unité dans ses productions ? Ses oeuvres seront-elles de la même veine, du même style ?

À la vérité on ne déplace pas les joueurs sur l'échiquier olympien sans risque de casse. Ce qui est valable pour un match n'est pas pour l'autre. Tel joueur efficace aujourd'hui ne sera pas forcément demain en fonction et de l'adversaire et de la tactique.

Certes, le onze de la Principauté est d'une toute autre qualité que celle des Aiglons. Son football plus précis, plus rigide à souvent, trop souvent même, laisser les Marseillais sans réaction.

Que l'O.M. ait dû subir cette manière monégasque en supportant tous les frais, on peut à la rigueur l'admettre. Mais ce qui est plus difficile à comprendre, c'est cet immobilisme soudain des attaquants olympiens. Ils étaient parfois comme rivés au sol.

Quelle différence entre le combatif Andersson du Stade du Ray, et ce centre-avant presque figé qui ne rechercha jamais la position idéale, voir la réplique (pour la forme) aux actions de l'adversaire.

Seul Johansson, puis Marcel et par moments Constantino, Rustichelli et Palluch ont essayé hier de rejeter l'emprise des Monégasques.

Il y eut évidemment ce dernier quart d'heure que l'on arrache plus qu'on ne le joue, et au cours duquel Palluch et Marcel - les gagneurs - se sont battus remarquablement.

Toujours est-il que le but de Marcel a sauvé une situation bien compromise. Il a apaisé vingt mille spectateurs angoissés et déçus.

Car il était vingt mille et davantage, venus pour applaudir au second triomphe du renouveau olympien. Le public marseillais est comme ça ; il aime acclamer ceux qui lui font honneur. C'est pour cela que les colères sont terribles.

Vingt mille qui auraient souhaité se rougir les mains en applaudissant.

Ils étaient là, fidèles et ponctuels.

Mais la forme et la réussite n'étaient pas sous le talon de leur idole.

Rendez-vous manqué

Lucien D'APO

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CONSTANTINO

était trop seul

Plus de 20.000 personnes avaient tenu applaudir les vainqueurs - brillants - de l'O.G.C. Nice. Ils le firent quand le "onze" local pénétra sur le terrain. Mais ils n'eurent plus guère l'occasion de manifester leur joie, mis à part l'instant de la 82me minute.

Pris de vitesse, le team de Rolhion flotta en fait dès le départ et malgré une fin de match extrêmement énergique, ne trouva jamais la bonne cadence.

Pourtant, dans les bois, Poncet effectua sa tâche sans avoir à s'attirer des reproches sérieux.

Devant lui, Gransart n'eut pas toujours le dessus face à Ben Tifour, surtout durant le premier half. Mais l'arrière marseillais faisait, ne l'oublions pas, sa rentrée. Palluch émergea sur la fin en s'installant délibérément dans le camp de Boubekeur, permettant à Marcel d'égalisé. Avant cela, Palluch avait correctement tenu sous son joug le rapide Stopyra.

Marcel a encore beaucoup couru et travaillé. Dans une équipe prise de vitesse, son action ne fut pas cette fois prépondérante.

Johansson a été un sujet de satisfaction. Bruey, bien que blessé, étant particulièrement turbulent.

Molla accomplit sa besogne de sa façon coutumière.

Rustichelli n'a pas eu ni mordant ni détermination. Scotti essaya de construire.

Andersson ? Il a été bouclé littéralement par Zitouni.. qu'il n'attaqua pas souvent. Et les bonnes balles ne lui parvinrent pratiquement jamais.

Constantino se montra le plus régulier jusqu'au milieu de la seconde mi-temps mais sans résultat.

Mesas, enfin opéra à une place qui n'est manifestement pas la sienne.

À Monaco, Bellot, Valorizek, Bruey et Pratesi furent les meilleurs d'un ensemble jouant vite, avec décision, et produisant un football plaisant partant d'une défense "assise".

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La colère de Boubekeur

Des qu'il eut rejoint les vestiaires, le portier monégasque Boubekeur laissa éclater sa colère contre l'arbitre est contre... Scotti.

Voulant connaître les motifs de sa rancoeur nous nous empressâmes de demander à l'immense goal les raisons de son ire.

"Au moment ou je me détendais pour prendre la balle sur la tête de J.J. Marcel, Scotti m'a tiré violemment par le pull-over. Ce geste bien entendu m'a empêché d'arrêter l'action du demi marseillais. Sans cette faute je n'aurais pas été battu" a affirmé avec force Boubekeur.

Nous laissons bien entendu la responsabilité de cette déclaration au Monégasque.

Toutefois on nous permettra de dire que lui-même ne s'est pas gêné pour écarter maintes fois irrégulièrement les avants olympiens en les poussant dans le dos entre autres.

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MONACO a impressionné les Olympiens

On était assez satisfait, hier après-midi, dans les vestiaires olympiens du nul obtenu passe à Monaco.

Avec une belle franchise d'auteurs joueurs et dirigeants reconnaissaient que le but-surprise de Jean-Jacques Marcel les avait délivrés d'une grande angoisse.

Palluch tout en se rhabillant déclarait :

"Nous ne méritions pas de gagner aujourd'hui. Monaco possède une grande équipe. Je comprends mieux maintenant ses excellents résultats à l'extérieur. Néanmoins le match de jeudi a pesé dans nos jambes".

Scotti son côté complétait la pensée de son coéquipier.

"Monaco a exactement opéré comme nous à Nice. Aujourd'hui pour battre cette équipe, il fallait attaquer la balle les premiers".

Quant à Rolhion, détendu par les points pris par ses poulains cette semaine confiée :

"Monaco m'a produit une très grosse impression tant par sa rapidité que par son excellent football. Croyez-moi, le onze azuréen n'a pas fini d'étonner".

 

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