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Résumé Le Provencal

du 02 novembre 1955

  

L'O.M., bat (3-0) TOULOUSE qui s'en tire à bon compte

Andersson ouvre la marque et Scotti

la complète sur penalty et coup franc

Rustichelli et Kasmarek expulsés

L'O.M., qui jouent en bleu, et Toulouse, s'alignent dans la formation annoncée à l'appel de M. Bondon.

Un vent frais et humide balaie le stade, mais la pluie qui s'est arrêtée depuis le matin n'a pas alourdi le ground.

Les locaux gagnent le toss et Marcel place ses camarades avec le vent dans le dos.

C'est donc Toulouse qui engage et immédiatement Rustichelli déboule irrésistiblement puis Tivoli tire un corner vainement.

L'O.M. domine

et marque

À la 3me minute, Andersson utilisant une longue ouverture de Marcel ajuste son shoot mais rate lamentablement sa chance, la balle sortant du terrain alors qu'elle avait été plus poussée que frappée.

Coup sur coup, Tivoli, puis Scotti (2) adresse des corners mais chaque fois la défense de Bigot repousse le danger.

Et, après une balle plongeante de Scotti, suivi d'un choc Brodd-Marcel, et d'un tir imprécis de Mercurio, une splendide action Mercurio - Tivoli - Rustichelli met Andersson en possession du ballon.

L'avant-centre marseillais place un tir croisé qui trompe Roussel avec une surprenante facilité.

O.M. : 1 ; Toulouse : 0.

Penalty

Roussel se distingue peu après en plongeant devant Andersson, puis Cahuzac tente sa chance et Poncet met en corner. Sur un coup franc donné par Dereuddre, Daniel manque la reprise (17e minute).

L'O.M. parvient cependant à desserrer l'étreinte et à la 18me minute, Kasmarek intercepte la sphère de la main dans sa surface, devant Palluch. Un peu sévèrement semble-t-il, M. bondon montre le point de penalty.

Scotti, posément, glisse le "cuir" sous Roussel.

O.M. : 2 ; Toulouse : 0.

Encore Scotti

Sous l'impulsion de Di Loretto les joueurs de la cité des Violettes tentent de se reprendre.

À la 34e minute pourtant, Palluch, ayant été arrêté irrégulièrement, c'est encore autour de l'O.M. de bénéficier d'un coup franc.

Exécuteur des hautes oeuvres, Scotti s'élance et bat astucieusement Roussel.

O.M. : 3 ; Toulouse : 0.

Rustichelli

et Kasmarek expulsé

Alors que l'O.M. a pris le large et que Toulouse semble incapable de remonter le courant, malgré un splendide centre-shoot de Dereuddre, repoussé par la barre, Kasmarek et Rustichelli en viennent aux mains. Les joueurs des deux camps accourent, le délégué et les dirigeants pénètrent sur le terrain (43e minute) et le match est arrêté pendant 7 minutes.

Il reprend sans Rustichelli et Kasmarek que M. Bondon a expulsé.

La rencontre est jouée.

La seconde mi-temps, au cours de laquelle le vent tombe et que marque une domination toulousaine trop accusée pour être productif, n'amène rien. Di Loretto organise en pure perte : il est trop seul.

Tout au plus peut-on noter : un shoot raté d'Andersson (55e), un tir derrière la cage de Cahuzac (56e), une nouvelle maladresse d'Andersson (65e), un arrêt opportuniste : Poncet (68e), un bolide de Marcel, qui frappe l'arête du poteau (87e) et deux tirs de Tivoli (88e et 89e).

Et c'est tout...

Georges LEOST

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L'absence de RUSTICHELLI permit

à TOULOUSE de limiter les dégâts

L'O.M. a remporté deux points au détriment du Football Club de Toulouse au terme d'un match qui promit beaucoup mais dont l'intérêt tomba à partir du moment où Rustichelli et Kasmarek regagnèrent le vestiaire à la suite de l'incident que l'on sait.

À qui la faute ?

À Toulouse, sans doute, tout d'abord pour avoir présenté un team sans âme, pratiquant un football approximatif, mièvre, sans ampleur.

On pensait généralement que les Phocéens seraient en danger devant les hommes de Bigot.

Ils ne le furent, en réalité, à aucun moment et s'ils s'inclinèrent finalement par 3 buts à 0, ils peuvent s'estimer heureux sans que pour autant sur l'ensemble de la partie, les Marseillais doivent être crédités d'une production sensationnelle.

Les spectateurs présents n'auront pas été sans remarquer par ailleurs, que sur les trois buts marqués par les locaux, un seul - le premier - a été la conséquence d'une action collective une combinaison de jeu.

Dans ce domaine, en n'oubliant pas que Roussel s'inclina un peu trop facilement sur le shoot anodin de Gunnar Andersson, on constatera également que les boys de Rolhion durent à l'astuce de Roger Scotti de mettre à profit deux balles arrêtées sur penalty et coup franc.

Ceci précisé, il est bon de dire que les Marseillais souffrirent probablement plus de l'absence de Rustichelli que les Toulousains de celle de Kasmarek.

Jusqu'à incident, l'ailier droit, qui effectuait sa rentrée, se montra le plus dangereux avant olympien.

Si l'équilibre numérique subsista donc l'O.M. perdit sans doute là les chances qu'il avait de creuser l'écart davantage au tableau d'affichage.

Il est pourtant difficile de l'affirmer, puisque Rustichelli ne parvint pas à vaincre Roussel durant le premier half et alors que les "bleus" faisaient le forcing.

On peut penser cependant que la défense toulousaine, qui flotta souvent aurait dû s'incliner encore à force de commettre des erreurs, sans que la présence de Kasmarek puisse contre-balancer ces fautes.

L'attaque des footballeurs de la cité des violettes afficha, en effet, une stérilité qui ne se démentit jamais. Di Loretto par son travail - d'ailleurs intermittent - et Dereuddre par son activité plus obscure étant les seuls à manifester sans perçant pour le premier et avec imprécision pour le second les dispositions offensives nettement insuffisantes pour mettre en péril une défense phocéenne dans la tâche trouva facilitée.

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L'échec aurait pu

être plus cuisant !

Le Toulouse Football Club n'était pas à l'abri d'un désastre quand l'incident Kasmarek- Rustichelli éclata. Tout aussi bien les hommes de Bigot pouvaient écoper d'une sensationnelle correction.

En effet, face à cette équipe aux actions nouées, à l'inspiration latente, l'O.M. opposait un ensemble d'autant plus vif et incisif que le volcanique Rustichelli semblait en éruption et que Gunnar Andersson soi-même s'était mis en frais. Ce départ en geyser aurait donc pu avoir de sérieuses conséquences sur le restant de la partie si l'incident qui entache le match n'était pas venu en briser le rythme.

Ceci dit, ce combat heureusement écourté par la grâce d'un splendide "gauche" de Rusti, nous aura tout d'abord apporté la preuve que le timoré ailier de l'an dernier a laissé la place à un solide gaillard prêt à défendre son prestige comme un bouledogue défend son os.

Mais on regrettera que le meilleur attaquant actuel de l'O.M. soit encore - bien involontairement - au centre de la discussion. Une nouvelle suspension va très probablement le condamner à rester sur la touche, sans avoir pourtant recherché incident.

À ce propos, la logique voudrait d'ailleurs qu'une sanction très nette soit adressée à Jules Bigot, qui intervient très maladroitement, en vertu d'on ne sait quel règlement. Il faut faire un tri dans la distribution des sanctions, nous est avis que les deux antagonistes ne doivent pas être les seuls bénéficiaires.

Par ailleurs, on attendait Gunnar Andersson au détour de ce match. Le "fantôme" de Saint-Étienne se devait de retrouver des formes plus réelles. Nous ne dirons pas que l'avant-centre marseillais a provoqué des "oh" et des "ah" d'admiration ; mais il n'en a pas moins affiché une bien meilleure volonté. On le voudrait cependant plus prompt. On voudrait aussi qui se débarrassait des dribbles superflus qu'il a ajoutés à sa manière.

On voudrait, en deux mots, que Gunnar retrouve ce fameux petit crocher (jamais rouillé) et ses tirs complémentaires (souvent vainqueur) dont il détenait l'exclusivité exclusivement le secret.

Gunnar saura bien nous rendre très bientôt le tout.

Il s'agit simplement de le lui demander.

Lucien D'APO

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Deux opinions... divergentes

Après le match, bien entendu, il n'était question que de l'incident qui avait mis aux prises Rustichelli et Kasmarek.

Si, du côté toulousain en observait un silence prudent, du côté olympien par contre, en accusé avec juste raison, l'arrière droit garonnais d'être l'instigateur de la bagarre.

Nous n'avons pas pu hélas prendre l'avis des neutres, en l'occurrence l'arbitre du match et le délégué du groupement.

Cependant, on nous a rapporté que le premier aurait déclaré avoir vu Kasmarek frapper Rustichelli alors que le second, au contraire affirmerait que l'ailier droit olympien serait fautif de l'histoire.

Si les déclarations de M. Allemand sont exactes, elles vont à l'encontre de la vérité.

Car il serait sans doute le seul sur les quelques 15.000 spectateurs présents au match, à avoir vu Rustichelli frapper le premier le joueur toulousain.

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L'incident

de la 44e minute

À la 44e minute, alors que l'O.M. menait par 3 buts à 0, un accrochage mit aux prises Rustichelli et Kasmarek.

De vilains mots furent-ils prononcés ? Toujours est-il que l'on vit brusquement le Toulousain se jeter sur le Marseillais.

Puis les deux joueurs échangèrent des coups provoquant un attroupement sur la pelouse amena l'arrivée du délégué et des dirigeants des deux clubs.

Si l'initiative de cette agression revient indiscutablement à Kasmarek il n'en demeure pas moins regrettable que Rustichelli ait répondu à des coups par d'autres, s'attirant une peine minimum d'un match de suspension.

La durée de ce pensum sera d'ailleurs fixée par la Commission Centrale de Discipline, en fonction des rapports que présenteront à ce sujet l'arbitre et le délégué.

 

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