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Résumé Le Provencal

du 21 novembre 1955

  

L'O.M., l'emporte facilement sur TROYES,

vite découragé (1 but à 0)

PALLUCH marque à la 15e minute

Puis l'O.M. préserve son avance devant des adversaires lents et inconsistants

(De notre envoyé spécial : Georges LEOST)

TROYES - La brune qui baignait la calme cité troyenne le matin s'est dissipé lorsque M. Bois, arbitre de la rencontre, donne le coup d'envoi.

Les installations vétustes du stade de l'Aube ont accueilli une bonne galerie et un timide soleil tente vainement de percer le rideau de nuages tendu au-dessus de l'étroit tapis de gazon.

Le haut-parleur a annoncé les changements survenus dans les rangs olympiens, à savoir, le remplacement de Rustichelli par Palluch et la rentrée de Mesas à l'aile gauche. Les locaux se présentent dans la composition prévue.

L'O.M. engage

Après une minute de silence observée à la mémoire de M. Henri Delaunay, secrétaire général de la F.F.F., le match débute.

L'O.M. engage le combat.

C'est Troyes qui, pourtant, attaque et Poncet intervient le premier sur passe de Johansson.

À la 4ème minute, sur contre-attaque de Marseille, par l'intermédiaire de Mesas, Andersson reprend seul, mais son tir passe au-dessus.

Deux minutes plus tard, Jensen s'échappe, obtient un corner devant Mercurio ; Poncet dégage des poings.

Le jeu se déroule au milieu du terrain et à un rythme relativement long, l'attaque marseillaise cherchant la bonne carburation.

À la 8ème minute, après une tentative lointaine de Delcampe, Mesas tire au but, mais sans précision puis Andersson se voit arrêté par Landl.

Palluch marque

A la 11ème minute, Mesas descend tout le terrain et en position d'avant-centre, botte avant d'être attaqué. Landl se détend magnifiquement et stoppe la balle. Un peu plus tard, Marcel imite Mesas mais perd la balle près du poteau de corner au terme d'une splendide poussée.

À la 15ème minute, Johansson ayant brisé une attaque, relance en profondeur vers Andersson. Le centre avant méridionale accourt vers la balle mais la laisse volontairement poursuivre son chemin. Palluch au centre, reçoit ainsi la sphère, attire Landl, devance son intervention et marque dans les buts vides.

Troyes réagit par Saghir très rapide, qui place une balle croisée au ras de la barre puis par Pietrzyk.

En ces deux occasions, la balle sort des limites du champ de jeu.

La 24ème minute, Constantino tire en corner, mais aucun Marseillais ne peut reprendre le ballon. Tout aussitôt, le Brésilien récidive, Thuasne ayant détourné un essai de Gransart, monté à l'offensive.

Poncet à la parade

A la 31ème minute, Saghir déborde encore et centre sur Devlarmynck qui place un heading dans le coin des buts marseillais. Avec beaucoup d'opportunités, Poncet s'allonge et annihile cet essai. Dans les secondes qui suivent, sa fille adresse un bolide à Poncet, mais la balle catapultée, file en touche.

Alors que l'horizon s'obscurcit et que le froid humide tombe dans le dos des spectateurs, Jensen rate une possibilité d'inquiéter Poncet, la balle loupant encore l'objectif.

La mi-temps et sifflée alors que les Troyens dominent autant plus nettement que l'O.M. s'est replié en défense après avoir ouvert le score.

Les spectateurs battent la semelle et subissent la rencontre dont l'intérêt a baissé dès la fin du premier quart d'heure, à tel point que Troyes semble résigné à concéder deux points à un team qui opère pourtant la plupart du temps avec seulement deux avants.

Thuasne tirs aux buts...

À la reprise, Troyes tente d'imprimer au jeu une allure plus vive et Saghir obtient un corner que ses camarades ne peuvent exploiter. Puis Thuasne, des 40 mètres, vise la cage de Poncet, mais sans précision et le goal marseillais n'a pas à intervenir. Marseille ne s'en laisse pourtant pas comptait et quatre minutes après le repos, Andersson oblige Landl à effectuer un arrêt spectaculaire. Après un shoot de Thomas, Saghir sprinte vers le but, mais la défense phocéenne reste maîtresse de la situation.

...et Flamion aussi

A la 55ème minute, masqué par un paquet de joueurs, Flamion place un tir soudain et tendu à ras de terre. La balle sort encore au grand dam du public local.

À la 57ème minute, Palluch ouvre largement en direction d'Andersson que Pietrzyck fauche impitoyablement ; sur le corner qui s'ensuit, le tir de Scotti est contré par Ferrad.

À la 63ème minute, sur coup de pied de réparation donnée par Flamion, Marseille repousse en corner devant Devlaeminck.

Saghir se distingue.

À la 68ème minute, Saghir libre de ses mouvements, voit une reprise de volée passer près du montant de Poncet, alors que Troyes multiplie vainement ses efforts pour franchir le mur olympien. Thuasne donne l'exemple puis Mercurio tire au-dessus des 25 mètres.

À la 73ème minute, les défenseurs olympiens ayant pu renvoyer la balle, Jensen menace Poncet et le goal visiteur plonge et reste maître des événements. Peu après, Johansson est en difficulté devant l'immense Devlaeminck et le public voit même une main du demi centre alors que l'arbitre ne signale rien.

Poncet met en corner

A la 77ème minute, Poncet doit détourner en corner un essai de Delcampe et Marcel tout aussitôt renvoie de façon qui paraît encore douteuse au public champenois.

À la 82ème minute, le but marseillais chauffe encore alors que Molla, à demi k.o. est à terre. Sur faute de Thuasne, Palluch centre derrière les filets troyens. Poncet met en corner sans dommage pour les siens.

Andersson mais le ballon dans les mains de Landl sur montée de Gransart ; Thuasne oblige Poncet a plongé. Flamion rate une reprise de volée et c'est la fin.

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L'O.M. a dû jouer avec prudence

TROYES - Le passage Mesas en attaque pouvait, au moment du coup d'envoi, faire penser au public venu au stade de l'Aube, que les Troyens avaient quelques chances supplémentaires d'amorcer, contre l'O.M. le redressement escompté.

Hélas pour les 5.000 spectateurs, il n'en fut rien. Dès le coup d'envoi, les Marseillais pressés d'intimider leurs adversaires, s'organisèrent et supportèrent le poids des assauts d'ailleurs trop latéraux des Troyens.

Ce qui devait arriver se produisit et à la 15e minute, Landl concéda le but que l'on sait.

Si paradoxal que la chose puisse paraître, le match était joué.

Conscients d'avoir une attaque peut ordre orthodoxe, les Phocéens se replièrent en défense, allant jusqu'à jouer aux abords des buts de Landl, à deux ou même un seul joueur.

Dans ce jeu essentiellement défensif, les "blancs" se montrèrent supérieurs aux "marine et blanc", malgré quelques essais, parfois repoussés de justesse.

Les Champenois assez vifs en défense, apparurent dans leurs autres lignes absolument sans ressort, sans perçant.

Ils pratiquèrent un football souvent trop compliqué, latéral est trop axé vers le centre du terrain ; sur une partie de la pelouse surpeuplée.

Battus la plupart du temps en vitesse d'intervention et d'exécution, ils ne pouvaient ainsi espérer redresser la barre.

Flamion, mis sous l'éteignoir, ne put à aucun moment tenir son rôle de distributeur, et c'est peut-être là que les élèves de Courtois perdirent le match.

Un spectateur prêt de nous, remarqua que l'A.S. Troyes donnait l'impression de pouvoir jouer aussi pendant trois heures sans marquer un seul but.

Ce n'est pas tout à fait inexact, tant les avants se montrèrent incapables d'accrocher Poncet.

Match extrêmement facile, donc pour les Marseillais. Ceux-ci ne prirent aucun risque. La qualité du spectacle n'y gagna pas sans doute, mais les Provençaux ne pouvaient se permettre avec une idée d'avants amputée de Rustichelli de ne pas opérer avec prudence.

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GRANSART, SCOTTI, CONSTANTINO et Palluch parmi les meilleurs olympiens

TROYES - Alors que l'on était en droit de manifester quelque inquiétude en constatant l'indisponibilité, enregistré "in extremis" de Rustichelli l'O.M. a réussi au stade de l'Aube, une performance qui lui rapporte deux points.

Pour en arriver là, compte tenu de l'opposition adverse assez relative, surtout en attaque les visiteurs n'eurent pas à forcer outre mesure leurs talents.

C'est ainsi que Poncet s'acquitta d'une façon irréprochable du travail que lui donnèrent les avants champenois en quelques occasions, et il se trouva là où il fallait.

Devant lui, Gransart, surtout qui s'offrit le luxe de conduire plusieurs montées offensives et Molla, prirent rapidement la mesure des ailiers tandis que Johansson après une excellente première mi-temps pouvait se permettre après la pause, de ne pas faire appel à tous ses moyens qui sont grands.

Marcel et Scotti dans leur rôle uniquement défensive se dépensèrent avec bonheur, sans éclat sans doute mais avec sûreté et avec tout leur métier.

Dans le quintette offensif, Palluch, à l'aile droite, débuta très bien, marquant le seul but du match. Puis il participa à la besogne défensive collective, qui devait laisser à l'O.M. le bénéfice de ce point acquis dès la 15e minute.

À côté de lui Constantino, en évitant soigneusement les chocs, apporta aux siens toute sa science et la limpidité de son football.

Au centre, Andersson fit l'impossible contre des défenseurs décidés et en surnombre.

Mercurio travailla énormément, parfois même, dans ses 18 mètres, imitée par Mesas qui se lança pourtant à plusieurs reprises à l'assaut des buts de Landl.

Tout cela permit à l'O.M. de l'emporter. Courtois alignant un onze lent, sans flamme ni force de pénétration d'ou ressortirent Saghir par sa rapidité : Jensen aux efforts intermittents et Thuasne en tant que défenseur, aux actions tumultueuses mais courageuses.

G. LEOST

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CE QU'ILS DISENT

Me AILLAUD

mascotte de l'O.M.

TROYES - C'est le sourire aux lèvres que les joueurs nous accueillirent dans le vestiaire qui leur était réservé, à l'issue du match.

Après avoir eu des inquiétudes à la suite de l'affaiblissement de leur ligne d'attaque. Ils respiraient et affichaient des mines détendues, qui en disaient beaucoup plus que n'importe quel discours.

D'entrée, le président Aillaud situa les mérites de Scotti en soulignant :

"Roger avait muselé Stojaspal lors de la venue de Strasbourg au stade Vel. Il a aujourd'hui admirablement tenu Flamion, lequel n'a touché que le minimum de balle."

Et l'accompagnateur olympien d'ajouter :

"C'est la passe de... Troyes !"

Alors que Poncet faisait remarquer que le président du Comité directeur de l'O.M. est la mascotte du club et que les "blancs" se sont successivement distingués à Nice, Lyon et trois.

Pougenc, qui, représentant le club méridional à Paris, était venu de la capitale par la route, constatait de son côté :

"Voilà deux ans que je n'avais pas vu l'O.M. gagné à l'extérieur".

En ce qui concerne la partie, Poncet estime :

"On s'en est bien tirés en défense, devant des attaques qui valaient surtout par leur ailier gauche Saghir".

Constantino, quant à lui, faisait le bilan de ses 90 minutes sur un plan strictement personnel :

"Ca va, mais j'ai pris encore un coup derrière la cheville gauche".

Tandis qu'Andersson signale :

"Il était difficile de jouer en pointe et en solitaire. Je me heurtais chaque fois à plusieurs Troyens. Mais si le résultat était toujours le même..."

À côté dans le local réservé aux champenois, Courtois épiloguait :

"Nous nous sommes cassés les dents sur la superbe défense des Marseillais, qui n'ont eu qu'à jouer 90 minutes pour nous battre ; notre stérilité est désolante, mais notre stratège Flamion n'a jamais été à son avantage et ceci explique cela".

 

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