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Résumé Le Provencal

du 02 mai 1956

  

NIMES ET L'O.M. ne peuvent se départager (1-1)

Les Gardois, malgré un net avantage territorial

Furent contenus par la défense renforcée de l'O.M.

L'arbitrage défectueux contribua à créer la confusion

(D'un de nos envoyés spéciaux : Georges LEOST)

Si, le temps, splendide le matin, réserva aux 11.000 spectateurs de ce derby passionne, une fâcheuse surprise sous la forme de quelques gouttes de pluie, sur le coup de 14 heures, et alors que Nîmes en découd avec Sommières à l'occasion du lever de rideau. Il fait beau quand M. Becret, d'Avignon, appelle les deux équipes.

Un vent assez violent balaie longitudinalement le ground desséché du stade Jean Bouin.

Le haut-parleur a signalé que Nîmes aligne la formation annoncée mais que Jean Robin a apporté à son onze quelques modifications.

Mesa ne jouant pas, l'O.M. présente une ligne intermédiaire Scotti - Johansson - Marcel et une aile gauche Mercurio - Durand.

L'O.M. contre le vent

L'O.M. engage et, sans plus attendre Scotti lance Chicha. Sans résultat appréciable d'ailleurs.

Selon l'expression consacrée, la balle voyage au centre du terrain, les défenses étant sur leur garde.

À la 4ème minute, l'O.M. concède son premier corner, sans dommage.

Deux minutes plus tard, le clan des supporters marseillais espère assister à la réalisation du premier but. Malheureusement pour eux, Durand, bien placé, tergiverse et perd le bénéfice de son effort.

Avant la 10me minute, tour à tour, Kominek, Rahis et Akesbi mettent Predal et ses aides à l'ouvrage.

La défense olympienne souffre. Elle repousse comme elle peut les assauts désordonnés des locaux.

Les boys de Robin, dominés, opèrent par contre-attaques et on note, à la 21me minute - au moment où Campo est blessé - une belle combinaison Durand - Andersson - Chicha.

KOMINEK marque...

À la 26me minute, Abdesselem place, des 40 mètres, un bolide que Predal stoppe. C'est le premier shoot véritable de la partie.

Peu après, Dakoski doit plonger dans les pieds de Rustichelli puis Kominek tire au-dessus (33me minute) et Abdesselem décoche, hors du cadre, un coup franc accordé pour faute de Scotti sur Rahis.

À la 34me minute, Chicha exploite une balle très longue et bat Dakoski venu à sa rencontre, mais M. Becret avait sifflé, avant, un coup franc au bénéfice de Gunnar Andersson. Les Marseillais protestent. En vain...

À la 42me minute, Schwager de près transmet le "cuir" à Kominek. Predal, battu en coin d'esquisse pas un geste.

Nîmes, 1 : O.M., 0.

... et RUSTICHELLI égalise

Dès la reprise, Rustichelli obtient un corner puis Andersson donne le coup de pied de réparation. Marcel et Durand shootent à côté et Predal sort spectaculairement à la rencontre de Schwager.

À la 57me minute, à la suite d'un corner, Mercurio reprend splendidement. La balle heurte le poteau revient au centre, Rustichelli, bien placé, intervient, shoote sans attendre et bat Dakoski malgré un beau plongeon de celui-ci.

Nîmes, un : O.M., un.

Durand, blessé au cours de cette action, sort du terrain puis reprend sa place.

L'ambiance est fiévreuse sur le ground et autour...

Après un bel arrêt de Predal sur tir de Schwager, Scotti adresse un coup franc (71me minute) que Dakoski stoppe.

À la 78e minute, "Dako" est trompé par un shoot de Chicha. La balle sort...

On s'achemine vers la fin du match alors que les accrochages se multiplient sous l'oeil souvent bienveillant de M. Becret qui dirige les débats en dépit du bon sens. À la 89me minute, Gransart a une intervention litigieuse. M. Becret donne coup franc à la limite, tandis que les Nîmois réclame un penalty. Abdesselem place son heading à côté.

C'est fini : Nîmes et l'O.M. n'ont pu se départager.

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L'O.M. s'est opposé

AVEC REUSSITE ET COURAGE

au jeu offensif des Nîmois

L'O.M. a ainsi, entre Metz et Nîmes deux matches joués à l'extérieur, gagne 3 points.

C'est dans ce fait que l'on puisait, dans le camp olympien après le draw du stade Jean Bouin, l'essentiel de la raison d'être satisfait.

Si on ne peut donner tort aux Phocéens sur ce plan, il est difficile de trouver d'autres raisons d'applaudir la manière employée par les visiteurs pour ramener ce point place Félix Barret.

Sans doute était-il difficile avec une équipe comptant un blessé, Chicha, qui fut le meilleur attaquant marseillais, de faire beaucoup mieux devant un team combattant face à son public, sur un terrain un peu particulier il faut l'écrire.

L'O.M. n'a pas convaincu

Mais même en tenant compte de ce que nous précision plus haut pour dégager les difficultés réelles d'une entreprise pleine de péril, on ne peut se frotter les mains sans arrière-pensée, dans le camp phocéen.

Les véritables attaques - menées en style s'entend - ont été beaucoup trop rares pour que l'on puisse se réjouir...

...Par ailleurs si les attaquants locaux n'avaient pas en première mi-temps c'est-à-dire avec l'appoint d'un vent violent manifesté une fâcheuse tendance à piétiner dans les 18 mètres adverses, à tergiverser ou à confondre vitesse et précipitation l'O.M. eut pu atteindre le repos avec un passif de 3 buts.

Personne n'eut crié au scandale.

S'il n'en fut pas ainsi, c'est par ce que la défense de Predal - ce dernier terminant beaucoup mieux qu'il ne débuta - eut outre son comportement courageux et parfois même héroïque une part de chance dans ce qu'elle entreprit. À plusieurs reprises le danger fut éloigné avec une réussite certaine au moyen d'expédients qui sont les impondérables d'une rencontre de football.

La défense a tenu

Si à Nîmes en souligner que l'O.M. appliqua un béton systématique, Robin s'en défendit rétorquant que seule Mercurio resta sur une position en retrait dicté par la prudence.

Il est vrai par contre - et ceci explique peut-être cela - que les demis (Scotti surtout) ne passèrent pratiquement jamais à l'avant. Autant dire qu'il y avait du monde aux approches de la cage du bondissant Predal.

Rien à dire finalement sur ce résultat, Chicha semble avoir marqué. Gransart paru s'être rendu coupable d'une action appelant un penalty.

Que retenir individuellement de la sortie des marseillais ?

Que Predal pris de l'assurance quand Rustichelli eut égalisé, que la défense - Molla en tête - se battit avec une persévérance louable.

Et regrettions une fois de plus la blessure de Larbi Chicha.

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JOHANSSON : "Je ne croyais pas

que nous arracherions le match nul"

(D'un de nos envoyés spéciaux : Alain DELCROIX)

L'absence joyeuse détendue dans les vestiaires olympiens, car les phocéens avec juste raison étaient ravis d'avoir glané un point sur la pelouse poussiéreuse du stade de la rue Jean-Bouin.

Le président Aillaud nous accueillait avec bonhomie et arborant un large sourire nous dit : "Je suis enchanté. J'espérais les voir ramener les deux points de leurs déplacements et ils en ont obtenu trois !"

M. Bicais songeait déjà à l'avenir : "Maintenant, après de tels résultats, il ne faut plus qu'ils perdent bêtement un match chez eux !"

Jean Robin avouait très objectivement : "Ce ne fut pas un match très brillant, mais le résultat est là et c'est ce qui compte !"

Jean-Jacques Marcel s'écriait de son côté : "Nous avons eu chaud mais nous avons usé les Crocodiles".

Roger Scotti soupirait l'air satisfait : "Drôle de derby en vérité. Les deux camps ne se sont pas ménagés !"

Gunnar Johansson était absolument détendu : "Je ne croyais pas que nous parviendrons à tenir les Nîmois en échec sur leur terrain ! "

Maurice Gransart : "En 2ème mi-temps, pendant un quart d'heure, nous avons été sur des charbons ardents, mais nos adversaires étaient très imprécis".

Constantino nous fit remarquer : "Si l'Olympique avait joué l'attaque, la victoire était à sa portée".

Mesas très simplement nous confia : "On souffle trop sur le banc, il vaut mieux être sur le terrain".

Dans le camp gardois, nous avons rencontré des visages plus soucieux et une franche déception générale. Le président Chiariny résuma la partie de façon lapidaire : "Mauvais arbitrage et béton marseillais ! Avec ça nous avons été servis ! "

Le coach Kader Firoud exalta son mécontentement en ces termes : "Pas de spectacle. L'arbitrage fut hier mauvais et je ne comprends pas que Marseille ait bétonné ainsi. Il faut penser aux spectateurs quand ils payent. Ils ont droit de voir du jeu !"

L'Autrichien Kominek analysait la rencontre de la manière suivante : "Sur un terrain aussi sec, et aussi détestable, il n'est pas possible de dribbler ! De plus devant une défense aussi groupée aussi serrée que celles de l'Olympique nous avons eu le tort de nous enferrer par le centre".

Abdesselem était franchement énervé : "L'arbitrage ne nous a pas gâté et les Marseillais ont été plus que sévères ! Mais nous méritions la victoire".

C'est l'opinion de Dakoski qui nous déclara : "Nous avons eu beaucoup plus d'occasions que nous adversaires. Il suffit de s'en rapporter au nombre respectif de corners".

Pierre Pibarot se trouvait dans les vestiaires nîmois et nous livra son opinion : "En un mot match réellement détestable".

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Controverse autour du but refusé

de Chicha

Nîmes - Le jeune Marocain Chicha qui fut l'avant marseillais le plus dangereux, réussi à la 34e minute un but refusé par l'arbitre avignonnais M. Becret lequel siffla un coup franc en faveur du Phocéen.

Le but de Chicha était-il valable ? Nous en avons eu l'impression, car il fut pris en sandwich entre deux "Crocodiles".

Mais M. Becret avait parait-il sifflé avant que l'intérieur ait achevé son action. Dans ce cas, il aurait dû siffler un penalty - sans doute assez sévère.

Jean Robin sur ce point nous affirma : "S'il n'y avait pas minute, le penalty est indiscutable".

Mais suivant l'éternelle loi des compensations à la 90me minute M. Becret accorda au Nîmois qu'un coup franc à la limite alors qu'effectivement Gransart avait repoussé le ballon des deux mains à l'intérieur de la surface de réparation.

En définitive en admettant que Nîmes transforme son penalty le score final aurait pu être de deux buts à deux.

 

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