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Résumé Le Provencal

du 21 mai 1956

  

L'O.M. écrase (5-1) Lyon, à la défense affaiblie

Durand puis Gransart scorent

et les LYONNAIS deviennent une proie facile

Le temps est radieux : un ciel méditerranéen, d'un bleu uniforme, qui, avec les toilettes multicolores, forment la toile de fond d'une scène illuminée que nul vent ne balaie.

Quand M. Bois appelle les deux équipes, on a déjà appris que l'entraîneur lyonnais Troupel, modifiant la composition de son attaque in extremis, aligne finalement un quintette ainsi constitué : Farmanian, Schultz, Antonio, Fatton, Kermali.

Lyon engage, mais c'est l'O.M. qui porte la première attaque par Rustichelli, lequel centre. Puis Constantino reprend : au-dessus.

À la 2me minute, Rustichelli s'en va au sprint et, libre de ses mouvements, déclenche dans sa foulée un tir de demi-volée qu'Alberto stoppe en plongeant spectaculairement, ce qui lui vaut d'être applaudi.

Le jeu se stabilise pourtant et sur un essai lointain mais appuyer de Konrady, Predal est mis à contribution (6me minute).

À la 8me, Schultz passe Marcel et sert Fatton dont le tir manque l'objectif.

Durant marque...

À la 13e minute, Mercurio alerte Durand qui, seul, shoote au-dessus. Sur le renvoi, Schultz botte à côté. Le jeu se stabilise, Lyon jouant toutefois de façon plus liée.

À la 18e minute, Rustichelli prend Mignot de vitesse centre sur Durand dans la rue prise fait mouche.

O.M. : 1 - Lyon : 0.

...et Gransart confirme

A la 30e minute après plusieurs tentatives de Lyon, Gransart s'empare du ballon, descend, n'est pas attaqué et ajuste dans sa foulée un bolide qui laisse Alberto pantois.

O.M. : 2 - Lyon : 0.

À la 44me minute, Andersson travaille magnifiquement, mais sans résultat. Rustichelli ratant le cadre.

Dès le début du second half, l'O.M. est encore dangereux par Durand, mais au tout dernier moment, Knayer réussit à passer en retrait à son goal.

Tout aussitôt, Schultz se prépare présente devant Predal, et adresse un faible shoot à côté du montant.

Lyon maladroit

Il y a trois minutes que l'on rejoue quand Gransart porte un nouveau raid à son actif. Malheureusement pour lui, il loupe cette fois le cadre.

Peu après, on croit au but lyonnais sur une percée de Kermali qui transmet à Schultz. Ce dernier perd le ballon et Predal n'a pas à intervenir.

À la 52e minute, Farmanian a le but au bout du pied : il gâche lui aussi sa chance et récidive quelques secondes plus tard.

À la 63me minute, servi par Andersson, Durand voit Alberto lui plonger dans les pieds de lui ravir ainsi le "cuir".

À la 67me minute, sur montée de Mignot, Farmanian se montre encore maladroit.

Le rythme du jeu a baissé, à peine secoué par quelques actions d'ailleurs molles des Marseillais et notamment d'Andersson qui, à bout portant, catapulte le ballon dans les bras d'Alberto bien placé.

But de Mercurio

A la 70me minute, gêné par le soleil, Alberto n'esquisse pas un geste sur un tir lointain de Mercurio, mis en possession de la balle par Constantino.

O.M. : 3 - Lyon : 0.

Peu après, Antonio décoche un bolide qui frôle la barre, puis Fatton "téléphone" un shoot que Predal pare facilement.

Coup franc d'Andersson : 4' but

A la 74me minute, Marseille obtient un coup franc pour obstruction sur Andersson. Le Mazarguais botte lui-même, lobe le mur... et Alberto.

O.M. : 4 - Lyon : 0

Antonio sauve l'honneur

A la 76me minute, un travail soutenu par Schultz fait parvenir le ballon à Farmanian qui, d'un centre croisé, sert Antonio dont le shoot bat imparablement Predal.

O.M. : 4 - Lyon : 1.

À sept minutes de la fin un cafouillage monstre devant Alberto reste sans effet parce qu'aucun Olympien ne parvient à déclencher un vrai tir.

Scotti bat Alberto

À la 85me minute, de près, Scotti trompe le goal lyonnais et le bat :

O.M. : 5 - Lyon : 1.

Andersson a le temps de shooter un nouveau coup franc pour obstruction - qu'Alberto arrête - et c'est la fin.

Georges LEOST

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SCHULTZ ne pouvait, seul

faire échec à l'O.M., transfiguré

En nous confiant à son arrivée à l'Hôtel des Deux Mondes samedi soir :

"Il y a certes, pas lieu de pavoiser mais je fais confiance à Kotula et à Mignot, remplaçants de Novack et de Mouynet" le coach Lyonnais Lucien Troupel, tout en ne se leurrant pas, ne devrait pas penser que ses poulains concèderaient cinq buts devant l'attaque marseillaise.

Au terme d'un match au cours duquel on ne vit que rarement les attaquants visiteurs inquiéter Predal, on comprend que les "soyeux" ne pouvaient espérer se distinguer devant les locaux mis en appétit dès la 18me minute par le but réussi à cet instant par le jeune Durand.

Le point acquis par Gransart, douze minutes plus tard, a été une illustration fidèle de la manière d'opérer de la défense lyonnaise : personne n'attaqua l'arrière phocéen et Alberto lui-même ne comprit pas ce qui lui arrivait.

En ces deux circonstances, le côté gauche de la défense de Troupel céda.

Ce fut là, finalement le point le plus faible d'un compartiment qui, malgré sa bonne volonté, porte une lourde responsabilité dans cet écrasement.

Nous ne disions pas que l'incorporation de Mignot, à elle seule, coûta la défaite de Lyon. Ce serait injuste encore que l'Aiois ait été le moins satisfaisant.

Son pendant : Kotula, se tira d'affaire sans commettre de fautes flagrantes. Quant à Knayer il oeuvra sans relâche avec un coeur admirable, mais en isolé.

Tout cela n'était pas suffisant pour donner à la défense d'Alberto l'assise que lui apporte d'habitude le trio titulaire.

Trop occupé à repousser le danger tant bien que mal - et plutôt mal que bien - les arrières latéraux appelèrent plus ou moins ouvertement à la rescousse un Konradi rapidement replié et un Ninel restant en dedans de son action, dans le domaine de la contre-attaque.

Comment, dans ce cas réussir à approvisionner en balle un quintette offensif littéralement sevré au point que seul - est encore pendant une seule minute - Schultz sema le désarroi dans le camp provençal.

Dès la 30me minute par leur comportement sur l'action de Gransart, les défenseurs visiteurs démontrèrent amplement leur embarras, chose d'autant plus grave que - nous l'avons dit - leurs attaquants, délaissés, donnaient déjà l'impression d'être incapables d'avoir raison de Predal.

Ceci exposé, il est bon de souligner que Lyon joua pendant tout le premier à un bon football.

Tant et si bien que l'on est dans l'obligation de regretter l'affaiblissement de Lyon.

Ainsi, ce match qui promettait beaucoup tourna-t-il prestement à la démonstration des progrès réalisés par les Marseillais.

Ceux-ci reconnaissons-le, ne se laissèrent jamais sombrer dans la facilité. Il voulait plaire à leur public.

Ils ont réussi.

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Jean ROBIN

"Enfin, ils ont fait

un beau match à Marseille"

Malgré leur plaisant succès sur les Lyonnais, les Olympiens ne bondissaient pas de joie après le match.

Dame, c'est que maintenant, ils commencent à prendre l'habitude de vaincre et de recevoir, par contrecoup, des félicitations.

Cependant, l'entraîneur Robin se montrait satisfait de l'exhibition de ses poulains et il était à peu près le seul à laisser percer son contentement :

"Enfin, nous déclarait-il, ils ont réussi à faire un beau match à Marseille et à mes yeux, cela compte beaucoup plus que le résultat final."

Dans un coin, Gransart discutait avec son capitaine J.J. Marcel : "Quel dommage que nous ayons perdu tant de points au Stade Vélodrome au cours de la saison", disait-il au Brignolais.

Et ce dernier semblait en convenir parfaitement.

Andersson, par contre, était moins rêveur.

"C'était un match facile, car la défense lyonnaise n'était pas trop 'méchante'. Certes tout n'a pas marché pour le mieux en ce qui me concerne. Toutefois, il faut Considérer que je suis assez fatigué. Je n'aspire plus qu'au repos".

C'est sur cette phrase que nous quittâmes les vestiaires olympiens pour aller faire une petite visite à ceux des Lyonnais.

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TROUPEL :

"Je n'ai rien à dire !

Il faut croire que la défaite subie par son équipe avait affecté énormément le coach du onze : Troupel.

Dès que nous l'abordâmes, en effet et avant que nous ayons ouvert la bouche, il nous déclara d'un ton très net :

"Je n'ai rien à vous déclarer et mes joueurs non plus".

Après cet accueil plutôt glacial, il ne nous restait plus qu'à prendre la porte.

C'est ce que nous fîmes d'ailleurs...

 

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