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Résumé Le Provencal

du 01 avril 1957

  

L'O.M. A DU SOUTENIR UNE LUTTE IMPLACABLE A METZ

STEIBEL a assuré la victoire des Lorrains deux minutes

avant le coup de sifflet final : 1-0

METZ (Par téléphone) - Le football connaissait ces temps ci un vif regain d'intérêt à Metz par l'équipe locale managée par Jacques Fabre, après avoir déçu longuement ses supporters vient de survivre brusquement il y a quinze jours, lorsque sous une pluie battante elle a écrasé le Football Club de Toulouse grâce à une attaque brillante opérant comme une tornade.

Comme l'Olympique de Marseille possède un classement médiocre, mais peut s'enorgueillir d'avoir réussi une performance particulièrement méritante devant le leader stéphanois, enfin comme un ciel clair, un soleil printanier ont daigné faire leur apparition, il n'est pas étonnant qu'une foule record ait pris le chemin de l'Ile de Saint-Symphorien qui est bientôt garnie de plus de 11.000 spectateurs.

Évidemment, nous sommes loin du record local réalisé trois ans plus tôt lors du match Metz-Nice (22.000 spectateurs) mais c'est néanmoins une affluence peu courante.

À l'appel de M. Devillers, les équipes s'alignent dans les formations annoncées, mais avec une légère modification à Marseille.

L'OLYMPIQUE présente :

Domingo,

Gransart et Palluch,

Molla, Johansson, Scotti,

Rustichelli, Jensen, Andersson, Mesas et Curyl.

Le FOOTBALL CLUB DE METZ présente de son côté :

Corazza,

Fuchs, Burda,

Sbroglia, Dosdat, Grabkowiak,

Kuhnapfel, Zenier, Hess, Rongoni, Sreibel.

Dès le coup d'envoi, les deux adversaires s'observent et paraissent se réserver.

Le premier tir et l'apanage de Sbroglia qui tente sa chance de loin sans précision.

À la 6me minute, Steibel démarre, échappe à Gransart mais son centre n'est pas repris par l'un de ses camarades, car autrement Domingo aurait eu chaud.

Mesas qui a décroché, opère comme demi gauche tandis que Scotti et troisième arrière.

À la 12me minute, Rongoni passe à Steibel démarqués qui expédié un bolide dans les nuages.

Le public pousse un cri de désappointement. Hess, quelques instants plus tard réalise un heading très près de la gauche du keeper marseillais.

Le onze lorrain a les dents longues et semble disposé à rafler les deux points de l'enjeu.

Trois corners pour Metz

Après 15 minutes de jeu, Molla concède un premier corner. Celui-ci est tiré par Hess. Domingo doit dégager encore en corner.

Soixante secondes plus tard, Gransart pressé, donne un troisième corner aux locaux. Celui-ci est botté par Zenier, Kuhnapfel fait une tête sans résultat.

On attend la réaction de l'Olympique, mais elle paraît tardive.

Zenier botte de vingt mètres, mais rate la cage et Metz continue à dominer sans faire preuve de décision devant cet essai.

Rustichelli se met en évidence, dribble Burda à plusieurs reprises mais nous ne notons en faveur des Marseillais qu'un tir timide de Mesas (25me minute).

Steibel rate une occasion

Magnifique

A la 26me minute, Hess passe Johansson et tire. Domingo doit repousser la balle du pied. Steibel reprend la balle mais botte sur la poitrine du gardien phocéen.

Une belle combinaison Rustichelli, Andersson, Jensen s'achève par un tir en chandelle de Molla.

Andersson se manifeste à la 30me minute par un "coup de patte" et son tir est trop haut. Trois minutes plus tard, Molla donne une longue balle à Rustichelli qui démarre en trombe, se débarrasse de Burda. Corazza sort avec promptitude et renvoie le cuir avec violence.

Ensuite, un splendide coup franc tiré par Scotti (36me minute) se termine par une tête de Molla sur Corazza.

L'attaque lorraine est moins virulente, mais elle est gênée par le dispositif défensif des blancs. Ceux-ci demeurent très froids et flegmatiques et donnent l'impression d'atteindre l'occasion de faire preuve d'opportunisme.

Andersson est surveillé par Dosdat qui colle très étroitement à son goal. Cependant le Mazarguais ne se décourage pas et cherche la faille adverse.

Andersson lance bientôt Rustichelli qui se trouve en position idéale d'avant-centre. Par malheur, il shoote à côté. Les défenseurs au cours de cette première mi-temps ont pris un net avantage sur les attaquants.

À la reprise, l'Olympique joue bien davantage d'autorité et à la 51me minute de jeu, Jensen en position d'avant-centre est trop pressé par ses opposants et ne peut tirer. Il doit laisser la balle à un défenseur à la croix de Lorraine.

À la 52me minute de jeu, Mesas se déchaîne. Fuchs cafouille, hésite et envoie le cuir en corner. Molla peu après, ayant voulu s'approprier une touche favorable aux Messins, est appelé qui le semonce.

Scotti va maintes fois à l'attaque (57me minute). Il obtient un corner botté avec brio par Rustichelli. Le public proteste contre la médiocrité du jeu et l'indolence de son onze favoris.

Kuhnapfel semble fustigé et sprinte avec décision. Palluch le stoppe in extremis.

Sur un coup franc en faveur de Scotti (62me minute) tête de Molla et Corazza se trouve à la parade. Les défenseurs continuent à dominer les avants.

C'est pour cette raison que le match manque de panache et de pression.

Scotti, Mesas, Palluch font bonne garde et Domingo n'est pas souvent inquiété.

La ligne offensive olympienne qui ne comporte que quatre éléments, éprouve aussi des difficultés à réaliser des mouvements massifs et décidés. Enfin M. Devillers abuse du siffler et toutes ses décisions, parfois justifiées, hachent trop souvent le jeu.

L'Olympique, de toute évidence, cherche le match nul.

A la 70me minute, Hess se met en évidence et une fois encore la balle passe par-dessus la transversale.

Rustichelli inquiète Corazza

A la 73me minute de jeu, Johansson au milieu d'un paquet de joueurs fait une main involontaire. Le public réclame un penalty sur l'air des lampions, mais M. Devillers refuse d'accorder, avec raison, cette sanction car les Messins avaient également touché le cuir auparavant.

Cinq minutes plus tard, Curyl s'énerve, donne la balle à Rustichelli qui de volée, shoot d'une distance de 20 mètres. Corazza repousse difficilement des deux mains.

Le match semble s'animé. Les deux onze appuient mieux leurs actions et c'est ainsi que Rustichelli à la 80me minute donne une balle à Jensen qui part seul dans le trou, mais il est rattrapé par Dosdat qui le bouscule sans ménagement.

Le Danois a fait une chute, se relève, botte légèrement et quelques instants plus tard il retrouvera la cadence.

Sans aucun doute, l'acte du demi-centre lorrain devait être sanctionné, sinon par un penalty du moins par un coup franc à la limite.

Steibel marque à la

88e minute

Il ne reste plus que deux minutes à jouer. M. Devillers siffle un coup franc en faveur de Metz. Grabkowiak le botte au milieu d'un paquet de joueurs. Il s'ensuit un cafouillage indescriptible devant la cage Domingo. Finalement Steibel, dernier possesseur du ballon loge celles-ci à l'intérieur des filets marseillais.

L'Olympique à présent se livre consciencieusement en attaque et tenter d'arracher le match nul mais ses ripostes paraissent bien tardives et la fin du match est sifflée sur la victoire étroite de Metz par 1 but à 0.

Il est incontestable que les Olympiens ne méritaient pas de perdre cette rencontre et un score nul aurait mieux reflété la physionomie du match au cours duquel nous n'avons pas enregistré plus de cinq tirs dignes de ce nom.

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LES LIGNES OFFENSIVES ONT ETE JUGULEES...

MOLLA et RUSTICHELLI les plus en vue

METZ - Les offensives marseillaises et messines s'étaient avérées très redoutables deux semaine plutôt en face des défenses de Saint-Étienne et de Toulouse. Mais, hier après-midi, au stade de l'Ile Saint-Symphorien, elles ont été jugulées par des défenses autoritaires, qui ont su prendre la direction des opérations avec beaucoup d'aplomb.

Le déroulement de la partie, en conséquence, en a souffert et le spectacle qui nous a été offert n'a pas été d'une grande qualité et d'une réelle pureté.

Les émotions, hier, nous ont vraiment été distillées au compte-gouttes.

Metz jouait une rencontre capitale pour son avenir et il est indéniable que son ensemble, au point de vue technique, n'est pas très élevé. On nous avait vanté les mérites de cette jeune attaque. Nous avons trouvé celle-ci imprécise et souvent déconcertée. Quant à défense, on peut affirmer qu'elle a manqué de relief.

L'Olympique qui a joué en Lorraine ne ressemble pas au team magnifique qui avait imposé sa loi aux Stéphanois de Snella deux semaine plutôt au Stade Vélodrome. Certes, il avait une tâche difficile à remplir face à une formation qui n'est pas encore sauvée de la relégation, mais il y avait les moyens, hier, d'imposer sa science supérieure, à condition peut-être d'opérer avec cinq avants en ligne et de ne pas adapter dès le départ une tactique trop prudente.

Mais l'Olympique, bien entendu, éprouva des ennuis à dompter la fougue et le courage d'un adversaire déterminé à vaincre, même au prix d'une certaine rudesse. Cela se conçoit, car l'enjeu n'était pas aussi important pour lui que pour son adversaire.

MOLLA et RUSTICHELLI

A Marseille, deux hommes ont émergé du onze : Molla et Rustichelli.

Le premier a su anticiper sur diverses actions messines ; il a su dominer Rongoni, prendre de nombreuses balles de la tête et conduire diverses contre-offensives réellement incisives.

Le second, en excellente condition physique a pris de vitesse à plusieurs reprises, Burda, et a failli même réussir un but splendide.

Domingo, dans les bois a accompli son labeur avec aisance.

Gransart et Palluch ont eu une tenue très honorable.

Scotti, en arrière volant, s'est comporté avec beaucoup de facilité et a essayé d'organiser le jeu.

Jensen mérite le n.2 chez les avants.

Andersson ne fut pas très servi et, marqué trop étroitement, il n'eut pas la possibilité d'adresser un seul bolide à Corazza.

Mesas portait le n.10, mais joua demi-gauche en réalité. Il fut combatif à l'extrême.

Curyl a essayé de lutter, mais n'a pas été servi par la chance.

À Metz, Corazza opéra avec l'espérance d'un chevronné. Fuchs fut moyen, Burda eut un rendement plutôt médiocre. Sbroglia et Grabkowiak ne se sont pas vraiment affirmés.

Dosdat, qui a bridé le buteur marseillais, a été le défenseur le plus brillant des Lorrains.

L'attaque, jeune et parfois trop légère, a valu surtout par Steibel en première mi-temps. L'ailier gauche a du punch à revendre. Il a d'ailleurs réussi le but vainqueur.

Kuhnapfel a su déborder dans les 18 mètres au cours de la 2e mi-temps.

Hess s'est dépensé comme un jeune chiot.

Zenier et Rongoni ne furent pas les distributeurs très précieux.

Ce match O.M.-Metz, de toute évidence, ne marquera pas dans les annales du Championnat 1956 - 57.

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Ce qu'ils disent

METZ - Les joueurs marseillais ont explosé dans les vestiaires. Ils n'arrivaient pas à admettre qu'ils avaient été bêtement battus deux minutes avant la fin.

Le Danois Jensen sortit de la réserve habituelle pour nous dire :

"Le but qu'ils ont marqué est un coup de vaines ; chaque fois que nous avions le ballon, nous étions fauchés. Dans tous les cas j'ai été balancé irrégulièrement alors que j'allais peut-être marquais !"

M. Zaraya nous confiait de son côté avec une certaine déception :

"Metz ne nous a pas ménagé. Ce match fut trop dur, mais nous ne méritions pas de perdre cette rencontre".

L'entraîneur Jean Robin s'écria à son tour :

"J'estime que cette victoire adverse et un véritable vol".

Gransart se plaignait avec véhémence :

"Nous avons été trompés par l'arbitre, qui n'a cessé de siffler contre nous. Et encore, il ne faut jamais protester. Ce n'est pas normal".

Dans les vestiaires de Metz on n'a trouvé évidemment que des joueurs détendus et ravis.

L'entraîneur Jacques Favre nous a déclaré :

"Je redoutais les contre-attaques marseillaises ; c'est pourquoi mes hommes ne se sont jamais livrés à fond".

Dosdat nous a parlé de son adversaire direct :

"Cet Andersson, il faut le surveiller comme le lait sur le feu".

Sbroglia a souligné de son côté :

"Nous avons eu peur de nous lancer à corps perdu dans l'offensive, car nous savions que les Marseillais possédaient une attaque dangereuse".

Enfin Kuhnapfel disait de son côté :

"Les défenseurs marseillais ne nous ont pas ménagés et nous ont affrontés avec hargne !"

   

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