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Résumé Le Provencal

du 20 mai 1957

  

Trente-deux minutes ont suffi

à l'O.M. pour battre TOULOUSE

trop décontracté

Une galerie extrêmement restreinte a pris place autour du champ de jeu du Stade-Vélodrome lorsque M. Fauquenberghe appelle les représentants des équipes de Toulouse et de l'O.M. pour cette ultime confrontation de la saison.

Jules Bigot et Jean Robin disposent des hommes annoncés c'est-à-dire que le demi droit garonnais Bocchi se trouve à son poste.

Mercurio ouvre lorsque la marque...

C'est Toulouse qui engage mais la première action est à porter à l'actif de Durand qui part résolument pour centrer sans que la balle puisse être utilisée.

À la 3e minute, pourtant, le Finlandais Rytkonen décoche un tir qui manque d'ailleurs de précision, donnant ainsi à son team un avantage moral.

À la 4e minute, Durand (encore lui) fausse compagnie à Nungesser (un peu raide et gêné par sa taille) et centre, Ducasse maîtrise calmement le ballon, se retourne et décoche un boulet qui fait crier d'aise l'assistance : l'objectif est manquée mais le mouvement a été splendide.

À la 7e minute, Ducasse ouvre largement devant lui, Mercurio se précipite et, bien que serré de près par Boucher et Bocchi qui bat Cescon :

O.M. 1 - Toulouse 0.

...et Curyl récidive

Deux minutes plus tard Ducasse tente encore sa chance, mais sans succès et Rytkonen dans les secondes qui suivent, mais pas plus heureux.

À la 16e minute cependant, Mercurio lance en profondeur sur Curyl et l'ailier gauche marseillais oblige une nouvelle fois l'infortuné Cescon (figé) à s'incliner :

O.M. 2 - Toulouse 0.

Durand ferme le score

Sentant le danger se faire de plus en plus pressant, les visiteurs desserrent l'étreinte et après un shoot de Dereuddre bien arrêté par Predal, accroupi, on note un centre du même intérieur toulousain, après une tentative de lobe du portier local (25' et 27').

À la 32e minute, Molla, qui joue avec facilité, monte à grandes enjambées vers les buts adverses sert Ducasse et Curyl, au terme d'une échappée rapide, centre sur Durand dans le tir fait encore mouche :

O.M. 3 - Toulouse 0.

Deux minutes plus tard, au prix d'un spectaculaire plongeon horizontale, Di Loretto place un heading que Predal réduit à néant et la pause survint après un centre de Durand, bien repris par Mercurio et stoppé par Cescon et un tir, sans conviction de Dereuddre.

Le ton baisse

Le jeu reprend et Bouchouk obtient sans résultat un corner, puis Predal (54') détourne en corner un bolide de Cahuzac.

À la 56e minute, après un arrêt de Predal sur tir de Cahuzac (encore), l'O.M. bénéficie de deux corners et Predal cueille acrobatiquement un centre de Dereuddre.

Avant la fin, Bocchi shoote encore à côté (73'), Predal devance Di Loretto prêt à placer une tête (76') et stoppe deux actions de Boucher (77') et Bouchouk (80').

Georges LEOST

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LES REMPLACANTS ONT FAIT LA FOI

Il était facile de prévoir que le manque d'enjeu de cette dernière rencontre jouait officiellement au Stade Vélodrome en cette saison 1956-57 n'attirerait pas la grande foule.

Sur l'ensemble du match, les absents eurent sans doute pas tout à fait tort, mais en première mi-temps, les deux équipes gratifièrent les présents d'un spectacle intéressant puisque trois buts furent inscrits aux minutes 7, 16 et 32.

Au cours de ces 45 minutes initiales, l'intérêt de la confrontation fut assuré, ainsi qu'il était aisé de le penser par les réservistes olympiens, Durand Chicha et Ducasse.

Ce trio avait la possibilité de se montrer : il était le seul à avoir un but sur ce terrain ou l'ambition ne régnait pas.

On vit ainsi Durand mener la vie dure à Nungesser trop sûr de lui ; Chicha construit inlassablement, mettant sa technique excellente au service d'une indéniable volonté ; Ducasse se débattre dans ces conditions d'autant plus difficile qu'il fallait se replier ; ce qui convient mal à sa façon de jouer.

Les trois joueurs, à eux seuls créaient l'attrait d'une explication au niveau assez moyen en ce qui concerne le rythme et ceci d'autant mieux qu'ils s'entendaient fort bien avec les deux autres attaquants : Curyl et Mercurio.

Par la suite, et surtout après le repos, Ducasse paya ses efforts ; Durand se heurta à un Nungesser ayant enfin comprit la nécessité de garder le contact avec son adversaire direct et Chicha se sentit seule ; Curyl, de son côté, ne parvenant pas à tromper Boucher.

C'est ainsi que le score en resta là. Predal affichant toutes ses qualités sans être réellement en péril ; Gransart et Molla ne faisant pratiquement aucune faute ; Johansson ayant la tâche facile devant un Di Loretto trop soucieux de placer son seul heading.

L'activité de Dereuddre, Rytkonen et Cahuzac ; l'application tranquille de Pleymelding manifester sans cohésion ne pouvait contrebalancer le travail du trio des remplaçants olympiens.

La partie perdit donc de son attrait après la pause du fait surtout nous l'avons souligné de la fatigue accusée par Ducasse - c'était prévisible puisque le Basque qui manque de compétition et avait été obligé de jouer les chiens de berger une mi-temps durant, est surtout un avant de pointe - et de l'emprise de Boucher sur Curyl.

Les réservistes olympiens avaient donné la victoire au maillot blanc en 32 minutes, ils ne purent dans la seconde moitié du match alourdir le score.

Mais Toulouse ne put pas pour autant réduire la marque. Ses meilleurs éléments que nous avons cités, se battirent au sein d'une équipe jouant sans âme, songeant manifestement à la finale de la Coupe et acceptant bien tôt de jouer une simple rencontre d'entraînement.

On y décela cependant bien des défauts que Jules Bigot devra corriger avant le décisif déplacement de Colombes...

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BIGOT :"Pour gagner la Coupe mes boys devront opérer beaucoup plus directement"

Ambiance de fin de saison dans les vestiaires olympiens aussitôt après le match victorieux contre Toulouse.

En effet, la plupart des porteurs du maillot blanc, l'entraîneur Jean Robin y compris, estimaient que les Garonnais s'étaient visiblement réservés pour la finale de la Coupe de France.

Scotti, pour sa part, proclamait que Toulouse avait joué bien au-dessous de ses possibilités.

"Il est certain, disait-il, que sans cela, notre succès aurait été moins "éloquent".

Jean Robin approuvait les paroles de son stratège :

"Je reconnais que Scotti a raison. Néanmoins, dans l'ensemble nous avons pratiqué un bon football. Certes, la seconde mi-temps fut difficile mais nous avons su préserver notre belle avance".

J.J. Marcel, venu rendre visite à ses coéquipiers, laissait errer un sourire discret sur ses lèvres.

À notre question traditionnelle il répondit d'une voix calme :

"Le match a été excellent parcequ'il n'y avait aucun enjeu. De ce fait, les vingt deux acteurs se sont livrés sans arrière-pensée".

Contrairement à ce que l'on peut croire, Jules Bigot, l'entraîneur de Toulouse, n'était pas du tout décontracté.

Effectivement, il allait d'un joueur à l'autre, tout en faisant la critique du match.

Lorsqu'il nous aperçut, il se retourna pour nous déclarer :

"Bien sûr, ils n'ont pas forcé outre mesure, mais toutefois je ne dois pas être satisfait de leur exhibition.

"Je leur reproche surtout d'avoir joué trop latéralement.

"J'espère que dimanche devant Angers, ils prendront plus de risques, sans cela, gare à la désillusion !"

Puis, en apprenant que son prochain adversaire venait de succomber par un score identique, il eut enfin un sourire et ajouta, avant de clore l'entretien :

"Je vois qu'Angers n'a pas mieux fait que nous. C'est de bon augure pour le 26 mai".

    

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