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Résumé Le Provencal

du 09 septembre 1957

  

CURYL ouvre le score, ACOSTA égalise, mais MESAS permet

à l'O.M. de battre régulièrement le F.C. METZ (surclassé : 2-1)

(De notre envoyé spécial : Georges LEOST)

METZ (Par téléphone) - Le soleil qui avait accueilli les Marseillais, vendredi à midi, en gare de Metz, n'était pas, hier, au rendez-vous au stade de l'île Saint-Symphorien.

Et tandis que se déroulait sur deux terrains annexes des matches de lever de rideau, les spectateurs, qui au coup d'envoi devait atteindre le nombre de 6.142 (assurant au guichet une recette de 1.549.900 francs) et les acteurs de cette confrontation comptant pour la troisième journée de championnat de France de Division Nationale s'échauffaient ou se prenait à tempêter contre la température lourde et les nuages noirs et bas.

Metz démarre en trombe

La foule, qui a suivi sans passion une explication de junior, se dégèle à l'apparition des footballeurs messins et marseillais dans les formations annoncées.

D'entrée, sollicité par Zenier, Acosta place un tir sans conviction qui rate l'objectif.

Dix secondes plus tard, l'avant centre messin récidive mais Domingo stoppe. Tout aussitôt, Hess s'obtient un corner du gardien visiteur, lequel dégage.

Le public est conquis : le match démarre en trombe.

Après une attaque marseillaise, Gransart doit concéder un coup franc à Kuhnapfel, Acosta le donne bien mais Domingo arrête encore.

Metz domina assez nettement, Marseille se livrant à des contre-attaques d'autant plus dangereuses qu'elles partent de loin.

À la 6me minute, Curyl décoche un bolide contre lequel Corazza n'a d'ailleurs pas à broncher.

Visiblement, les vingt-deux joueurs hésitent à se livrer : l'importance de la rencontre les paralyse.

À la 10me minute, sur offensive de Curyl, Jensen bénéficie vainement d'un corner.

Curyl ouvre le score.

À la 13me minute, cependant sur une entrée en touche vivement jouée par Jensen, la balle parvient à Leonetti qui centre.

Sbroglia amortit et Curyl surgissant, marque malgré l'opposition de Corazza.

O.M., 1 : Metz, 0.

À la 20e minute, Gorzewski travail en finesse et transmet à Acosta.

Le shoot du sud américain est à demi-raté et Domingo n'a aucune peine à annihiler cet effet.

Acosta égalise

A la 21me minute, après un essai de Kuhnaptel, l'ailier gauche mosellan alerte encore Hess.

Dans un paquet de joueurs Acosta survint et frappe en puissance à bout portant, le portier marseillais ne pouvant absolument rien.

O.M., 1 : Metz, 0.

Un instant atterré, le public reprend à espérer. À la 24me minute, Andersson fonce vers la balle adressait en retrait par Adamczyk à Corazza, mais alors que les spectateurs redoutent le pire, les trois joueurs se retrouvent à terre ou Corazza saisit le ballon.

Coup sur coup, Mercurio place un centre dangereux et Leonetti une reprise difficile.

Mesas donnent l'avantage

à l'O.M.

A la 29me minute, alors que Mercurio gît sur le gazon - il est mal retombé au terme d'un effort spectaculaire - Mesas réussit un tir croisé.

Corazza se détend, touche le cuir du bout des doigts mais ne peut l'empêcher de rouler dans sa cage.

O.M., 2 : Metz, 1.

Avant la mi-temps, on note une belle action conjuguée de Leonetti et Jensen qui se termine par une tête malheureuse Andersson (40e minute), une descente de Kuhnapfel sur laquelle Gransart envoie en corner, et un tir de Leonetti (15me minute).

Zenier et Kuhnapfel

maladroits

Le jeu a repris depuis trois minutes quand Mercurio, stoppé irrégulièrement donne à Scotti l'occasion de botter un coup franc, mais l'animateur olympien le met au-dessus.

À la 50me minute, un tir de Mesas subit un sort identique.

À la 55me minute, Jensen, lancé par Mercurio, s'approche, tergiverse et tire en force, mais à côté.

Quatre minutes plus tard, Zenier tire de la même façon, au grand désappointement du public, à l'issue d'une attaque générale de belle facture.

À la 61me minute, c'est Leonetti qui voit de peu une de ses tentatives échouer et, sur un renvoi Kuhnapfel est hué par les supporters locaux, sa reprise prenant la direction des nuages.

Domingo blessé

A la 65me minute, Domingo et Acosta se heurtent. Le Marseillais est blessé à la jambe droite et boîte. Metz en profite et Zenier (66me minute) reprend superbement mais sans résultat un centre d'Acosta.

À la 70me minute, Scotti tire en style un coup franc qui ne surprend pas Corazza.

L'O.M. sombre dans la facilité si bien que Metz secoue le joug.

La 77me minute, Mesas et blessé par Zenier. Tandis qu'il reprend ses esprits, Acosta "taquine" Domingo, sans faire action de jeu.

À la 78me minute, Acosta tire et Domingo opportuniste, arrête.

La dernière chance

de Kuhnapfel

A la 80me minute, Kuhnapfel reprend magnifiquement mais la balle sort d'un rien.

À la 85me minute, Leonetti s'infiltre bien dans la défense messine mais perd le cuir in extremis.

À la 86me minute, Leonetti encore lui passe un autre shoot que Corazza cueille en l'air.

Dans la nuit qui descend sur le stade, Curyl tire acrobatiquement, obligeant Corazza à effectuer une cabriole fantastique.

Johansson transmet en retrait à Domingo devant Gorzwski et c'est la fin sur le succès des Olympiens.

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En jouant toujours comme à Saint Symphorien

le onze phocéen aurait le droit d'être ambitieux

METZ - Alors que nous descendions les escaliers de l'Hôtel de la Gare où séjournent les Marseillais avec Domingo, nous lui posâmes brusquement cette question :

- Pourquoi cette figure d'enterrement ?

Nous nous attirâmes du joueur olympien une réponse nette :

"Parce que c'est un match capital qu'il nous faut gagner. Nous avons besoin de points et l'adversaire que le calendrier nous a imposé, n'est pas des plus commode".

Si nous retraçant ces mots du gentleman qu'est Domingo, c'est parce qu'ils traduisent une façon de penser qui était avant le coup d'envoi, celle de tous les Phocéens. Un moment dépassés par l'importance de l'enjeu, hantés par crainte de perdre, les visiteurs durent accepter de ne pas faire meilleure impression que les locaux.

L'O.M. transfigurée

Cela dura exactement 13 minutes car à partir du moment où l'insaisissable Stan Curyl eut trompé le très bon Corazza, les "blancs" manifestèrent une surpris supériorité générale.

Souvent ridicules, les modestes Messins, réduits à l'impuissance, ne pouvaient que regarder la balle voyager d'un Marseillais à l'autre sans pouvoir intervenir efficacement.

Jusqu'à la mi-temps, l'O.M. pratiqua un jeu qui, fourni contre Lille ou le Racing, aurait certainement classé le club de M. Zaraya au poste de leader de la D.N.

Sans doute, est-il nécessaire pour juger les vainqueurs de l'île Saint-Symphorien, de tenir compte de la faiblesse de l'opposition mais n'empêche que les supporters locaux applaudirent à tout rompre un Curyl extraordinaire de volonté, un Leonetti à la technique surprenante ; un Jensen rapide et fin ; un Mesas appliqué et à Scotti redevenu le "monsieur" des grandes occasions.

Jouer avec le feu

Quand, à la 21me minute, Acosta marqua un but comme on n'en réussit qu'un dans toute sa carrière, les Marseillais ne se décourageaient pas et, à la 29me minute, grâce à Mesas, le tableau d'affichage traduisait encore leur domination.

C'est après le cas de cette demi-heure que les olympiens cessèrent d'être sans reproche. Sûrs d'eux, ils construisirent jusqu'à la pause et offrirent au public un spectacle de roi.

Les citrons sucés, les Phocéens acceptèrent même de partager la direction des opérations avec un rival se reprenant tout à coup à espérer.

Accrocheur, les Messins illustrèrent leur fougue par des chocs dont Domingo et Mesas eurent à souffrir. Mais les chocs en restèrent là.

Quel divertissement tout de même ! Un avertissement qui, croyons-nous a été senti.

Si Andersson...

Tandis que Metz faisait valoir la triple absence de Steibel, Rongoni et Fuschs, l'O.M. désignait Marcel assis sur le banc en bordure de la touche et rappelait que Rustichelli était aussi absent et qu'Andersson n'était pas encore le grand Andersson. Le vrai Gunnar eut marqué au moins un but hier à la 24e minute, quand il ne put éviter la charge simultanée d'Adamczyk et Corazza.

En dehors de la revalorisation totale de certaines individualités (et ceci est sans doute la conséquence de cela), on notera, à l'issue de cette rencontre qui a consterné les supporters locaux la nette amélioration de l'équipe dirigée par Jean Robin dans les domaines de la cohésion.

Certes tout ne fut pas parfait, mais tandis que l'on avait vu devant Lille puis le Racing une équipe risquant de terminer 15me, les Messins ont applaudi une formation capable de jouer un attrayant rôle de trouble-fête.

Oui, décidément, en jouant toujours ainsi l'O.M. a le droit d'être ambitieux.

L'ensemble des supporters au Football Club de Metz, à la recherche d'argent frais, lancent actuellement un stratège qui, a déjà montré ses fruits : il consiste à distribuer chaque semaine dans les écoles quelques invitations destinées à récompenser les meilleurs élèves. Et comme ces derniers jeunes pour la plupart ne vont pas seuls au stade, le trésorier de la rue du Harelle y trouve son compte.

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SCOTTI, CURYL, LEONETTI, MESAS et JOHANSSON les meilleurs

Il serait absurde de dissocier l'O.M. pour accorder des louanges à certains de ses éléments puisque aussi bien, le football est un sport d'équipe.

Nous retiendrons pourtant que Domingo fit bien son travail, que Gransart, rendu prudent par une blessure encore insuffisamment guérie, tint sa place avec brio, et que Palluch jugula Hess.

Dans le trio intermédiaire, Mesas constructeur appliquée et efficace, Scotti inlassable et plus intelligent que jamais, sans oublier le souple et sur Johnson, permirent aux avants de continuer un danger permanent pour Corazza.

Au sein de ce quintette offensif, Jensen se montra digne de confiance qui lui était accordée : Leonetti pris un nouveau départ, éclatant littéralement ; Andersson travailla à affiner sa ligne ; Mercurio s'efforça de jouer vite et y parvint, tandis que Curyl affolait Rausch et les autres défenseurs à l'occasion de course insinuante.

À Metz, seul Corazza, Dosdat, Gorzeaeski et Acosta se montrèrent.

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Le faux détachement

de SCOTTI

METZ - En quittant Marseille, Roger Scotti nous avait dit :

Si nous gagnons tant mieux si nous perdions tant pis.

Déclaration singulière qui pourrait prêter à confusion et traduire un trop grand détachement chez le technicien numéro un de l'O.M.

Sur le terrain pourtant dès le coup d'envoi, nous remarquâmes que Roger Scotti allait nous ouvrir du "grand Scotti"

Effectivement, le demi droit des "blancs" paya largement de sa personne, stoppant les fougueuses attaques adverses avec calme et clairvoyance, reconstruisons inlassablement et venant même inquiéter Corazza dans sa zone.

Scotti ? Un faux décontractée...

 

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