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Résumé Le Provencal

du 10 février 1958

 

Au bout de 84 jours d'attente : Une victoire de l'O.M. !

L'O.M., transfiguré, manque plusieurs buts

Et bat finalement ALES (1-0)

Tokpa était là sous le numéro 7, quand M. Fauquemberghe siffla le coup d'envoi. Il était là, mais on ne le vit guère et le coach arlésien avec quelque raison de redouter que son ailier ne se ressente de son claquage.

Le claquage, étrange coïncidence, était hier l'apanage des ailiers droits, puisque Rustichelli se blessa à nouveau d'entrée...

Mallet donne le frisson

L'arbitre avait libéré les 22 acteurs de ce derby important par ses conséquences depuis moins de 60 secondes, lorsque Predal, ayant dégagé en profondeur sur Andersson, l'avant-centre local alerta Curyl. Sur le shoot de l'ailier gauche, Mallet plongea, lâcha le "cuir" et fut tout heureux de s'en tirer par une seconde envolée.

Mais dans le clan cévenol, les supporters avaient eu chaud...

À la 6me minute, Jensen, d'une petite passe, mit Rustichelli à contribution. Malheureusement pour lui, Dominique hésita, laissant à Mallet le temps d'intervenir.

À la 14me minute, Andersson, en verve, rata le premier tir et la 23me, Rustichelli, sollicité par Gunnar, plaça un bolide que le keeper de Dedieu renvoya.

Andersson marque

Jouant rapidement et en mouvement, jetant dans la bataille une énergie farouche, collectivement affiché, l'O.M. dominait son adversaire autant qu'il est possible de le faire.

À la 27me minute, Amalfi, au terme d'une échappée entreprise sous le signe d'une facilité technique déconcertante, passa la balle à Curyl dont le centre trouva Andersson bien placée.

Quel vacarme lorsque le "petit Gunnar" s'écroula spectaculairement, les crampons pris dans les filets !

Pour bien montrer que son avantage ne relevait pas du hasard les "blancs" obtinrent coup sur coup, à la 27me minute deux corners.

À la 32me minute, un tintamarre indescriptible envahit l'arène : Andersson venait de scorer en coin, utilisant un heading de Curyl relayant Palluch.

Mais M. Fauquemberghe avait refusé d'homologuer le point pour hors-jeu.

Occasions perdues

La seconde mi-temps fut celle des occasions perdues : à la 50me minute, Andersson botta à côté et quelques secondes plus tard Leonetti, de la tête, obligea Mallet a réalisé une parade fantastique.

Après un nouveau gaspillage de Rustichelli (57'), Andersson décrocha un tir dans les bras du gardien adverse (62') et Rustichelli shoota derrière (63'), manquant pour la troisième fois depuis le début une conclusion apparemment aisée.

Ajoutez à ce bilan deux balle de Jensen (69') au ras de la barre et de Leonetti son (79') sur le poteau et vous aurez un aperçu assez vrai d'une fin de rencontre encore marquée par quatre sas vains d'Andersson et un autre de Curyl, une fin menée tambour battant par des marseillais revigorés, sans doute malheureux dans leurs tirs, mais s'obstinant à shooter et déployant une ardeur jamais démentie.

Georges LEOST

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L'O.M. fut maître du jeu...

et MALLET dut faire des prodiges

C'est une victoire tout à fait légitime que les Olympiens, revigorés, ont remporté sur des Alésiens un peu trop pâlots pour que ce soit très probant.

Quoiqu'il en soit, les Alésiens furent dominés dans tous les compartiments du jeu. Leur défense fut sans cesse prise en défaut par l'attaque olympienne, leurs demis subirent la loi des intérieurs marseillais et les attaquants ne donnèrent jamais l'impression qu'ils pouvaient réussir un but.

Rustichelli aurait pu, avec un peu plus de réussite et de sang-froid, réussir trois buts, ce qui donne une idée du score qui aurait pu être réalisé. Divers tirs de Leonetti, par exemple, ratèrent la cage de très peu et, de plus, Mallet se montra sous un très bon jour, réalisa des parades sensationnelles.

Si l'on dissèque, ligne par ligne, le comportement de l'équipe marseillaise, on peut dire en gros que chacune d'elles donna satisfaction, personne ne marchandant sa sueur et tous le mondes attaquant balle et adversaire avec une détermination qui aurait pu être exercée bien plus tôt au cours de la saison, il faut bien le dire !

Beaucoup diront que c'est la venue du nouvel entraîneur qui a créé ce courant d'ardeur. Ce serait alors faire le procès total de l'intelligence et de la conscience de tous les joueurs. Bornons-nous à dire que l'O.M. était individuellement et collectivement supérieur à un adversaire modeste. Predal n'eut pratiquement aucun tir à arrêter. Tokpa, diminué par un claquage mal guéri, ne fut jamais lancé correctement et cela permit à Palluch de faire une entrée sans accroc. Marcel, au centre, eut un peu plus de mal avec le subtil Jules Nagy, qu'il se gardait bien de suivre dans toutes ses évolutions, mais qu'il attaquait avec décision dès que le danger se précisait. Un très bon match à mettre à l'actif de Jean-Jacques, qui mit à son actif une montée éblouissante de netteté à la 62me minute.

Gransart, lui aussi dut "mettre le paquet" pour contenir un excellent et rapide Baconnier.

Par contre, les demis et inters marseillais furent presque constamment les maîtres du milieu du terrain. Leonetti, en technicien et Molla, en athlète, prirent le meilleur sur Sergent et Ranzoni qui ne purent jamais organiser le jeu de leur ligne de façon rationnelle, se contentant de ratisser quelques balles à droite ou à gauche.

Yeso Amalfi, artiste, et Éric Jensen, travailleur, formèrent une paire d'intérieurs qui procura aux avants de pointe assez de balles pour qu'il obtienne cinq ou six buts, mais on sait que Rustichelli, qui a d'ailleurs l'excuse de s'être claqué à nouveau, échoua, seul, sur Mallet, au 5me, 24me et 57me minute. De plus, Gunnar Andersson, très actif, ne retrouva pas crochet court et tir soudain et ne put obtenu qu'un but mais il se battit comme un lion et ceci compense cela.

Enfin, Stan Curyl, qui avait à faire au dur de dur Campo, qui échappa très souvent et peut être crédité d'une très bonne sortie.

Si l'on analyse la partie des marseillais, on peut par comparaison se faire une idée de ce qu'ont fait leur adversaire...

Mallet fut un des tout meilleurs joueurs sur le terrain. Il multiplia les parades et sauva son équipe d'un carton.

Campo livra à Curyl un combat singulier dans lequel il eut souvent le dessus. Pelazzo, fut bon. Rebello lui a souvent mieux joué. Ces hommes furent souvent débordés en raison de la carence de leurs demis et inters. Delset et Szeremeta, comme Sergent et Ranzoni furent dominés par leurs opposants.

Somme toute, avec Mallet et Pelazzo, ce sont les avants de pointe, l'efficacité mise à part, qui s'en tirèrent le mieux. Nagy est toujours... Nagy. Tokpa blessé, fit bien tout ce qu'il fit, et Baconnier par quelques départs, prouva qu'il était un joueur complet...

L'arbitre M. Fauquemberghe, lui, ne passa pas inaperçu... Ce n'est pas un compliment ?

Louis DUPIC

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Ils ont ouvert

un oeil

Quatre-vingt-quatre jours. Ils n'ont attendu tout ce temps après avoir connu la déception, angoisse et le découragement. Ils ont attendu tout ce temps pour voir enfin, leurs joueurs entrer aux vestiaires la tête un peu plus haute et la démarche plus fière.

Nous voulons parler de ces quinze mille spectateurs pour lesquels la fidélité n'est pas un vain mot. Ils jeûnaient depuis trois mois ou presque, les pauvres avec une sainte patience, mais persuadés de retrouver un jour quelque chose qui pouvait ressembler à une victoire, à un espoir.

Par la même occasion, les voilà en droit de se rebiffer contre leur équipe. Mais oui, cette équipe qui jusqu'ici prétextait une apathie aux origines insondables. Par quel miracle a-t-elle retrouvé la joie de jouer, le goût de se battre, l'ardent désir d'arracher le succès au prix de tous les efforts ?

Que Zilizzi, simple mortel, nous excuse de ne pas croire en ses dons de sorcellerie. Il a fait -et bien fait- ce qu'il a pu mais ce n'est pas en huit jours que l'on transforme onze gaillards bons même têtus.

Si donc, nos blancs olympiens ont joué hier avec au ventre cette volonté sans faille, ce n'est pas le fait du hasard.

Ils l'ont tout simplement décidé.

Certes, nous ne voudrions pas tenir cette manière d'allégresse - encore faut-il être prudent et attendre - mais profitons tout de même de l'occasion pour effectuer cette petite rétrospective.

Ceci dit, le onze olympien a fait bonne impression. Sa vivacité retrouvée a surpris. C'était presque la jeunesse qui chantait.

En regard, il est vrai, Alès n'a pas été à la hauteur de sa réputation de battant et son football à d'autant mieux été contré qui n'était pas à proprement parler une qualité supérieure.

On vous commentera le jeu et la production des joueurs part ailleurs, mais nous ne voudrions pas passer sous silence les bonnes choses de Leonetti, Amalfi, Jensen, Gransart, Curyl et surtout Jean-Jacques Marcel, très brillant, d'une écrasante personnalité au poste de demi centre. Un match exceptionnel de sa part et surtout une volonté communicative qui est peut-être à l'origine de ce retour de flamme de l'équipe.

Un bon dimanche en somme. Et enfin !

Lucien D'APO

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Choeur Olympien :

"ON POUVAIT MARQUER

TROIS BUTS

Eh oui ! Pour la première fois de la saison l'O.M. avait eu la possibilité de faire un carton, et le fait de ne pas l'avoir réussi navrait un peu plus le monde...

Botticelli le premier, dont on soignait la cuisse blessée : "Je me suis claqué dès la première course et cela m'a enlevé tous les moyens. Sans cela je n'aurais pas raté ses buts."

Acceptons cette explication.

Yeso Amalfi, les pieds en sang : "On aurait dû en marquer un panier avec toutes les occasions que nous avons eues. Je n'ai pas encore pu faire un bon match. J'ai mal à la cuisse et je suis abîmé les pieds à Cannes".

Palluch : "Cela a été moins dur que dimanche dernier. Tout s'est bien passé en somme".

Curyl : "Je n'avais pas me dégonfler devant ce Campo. Sans cela il me matraquait encore plus".

M. Zaraya : "C'est un résultat normal. Espérons que cette fois ce sera un vrai départ. Nous gagnerons encore dimanche prochain !"

Bigre... Le visiteur est Saint-Étienne... qui est tout de même champion de France...

Dans le vestiaire alésien, ce n'était pas du tout pareil : Campo estimait que Tokpa n'aurait pas du jouer. Me Sadoul estimait avec un peu d'optimisme que le résultat aurait pu être inversé.

Quant au pittoresque Jules Nagy, qui conservait avec son compatriote Gardos, l'entraîneur des juniors de l'O.M. et son coéquipier au Vassas de Budapest, il était tout souriant : "Je suis bien content pour eux... Ils en avaient bien plus besoin que nous !"

Un cadeau, en somme, que vous leur avez fait, et qu'elle philanthrope, ce Jules !

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Joseph ZILIZZI

n'a pas raté son entrée

Il y avait six jours que Zilizzi était l'entraîneur de l'O.M. lorsqu'il pénétra sur la pelouse à la suite de ses troupes. On siffla l'entrée des Olympiens, mais, lorsque l'arbitre appela les capitaines, et que les "civils" évacuèrent le terrain ont compris que cet homme en manteau mastic et chapeau sur la tête, qui se dirigeait vers le banc, était l'ancien un nouvel entraîneur...

Alors les applaudissements déferlèrent vers lui et Giuseppe très régence, se découvrit et noblement, salua la foule d'un geste large.

Il eut encore un petit succès lorsqu'il conseilla du geste à Rustichelli, à qui la foule reprochait de ne pas aller de l'avant, de le faire.

Aux vestiaires, le coach était content de ses hommes il se montra optimismes : "Nous allons intensifier l'entraînement, Andersson et d'Amalfi s'amélioreront et tout ira bien !"

Espérons-le !

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