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Résumé Le Provencal

du 31 mars 1958

 

L'O.M. doit se contenter du "nul à LYON (1-1)

Après avoir laissé passer sa chance

En première mi-temps

KERMALI (25') et JENSEN (52') ont assuré le score

(De notre envoyé spécial : Louis LEOST)

LYON (par téléphone) - Le temps splendide avait incité les Lyonnais à venir nombreux au stade de Gerland à l'occasion de ce Lyon - O.M., capital pour les Méditerranéens.

En fait, il y avait 7.772 spectateurs (recette 2.305.830 francs) Quand M. Niel donne le premier coup de sifflet.

Auparavant, on avait appris que Beetschen et Lerond allaient évoluer à leurs places respectives de gardien et demi gauche.

C'est donc dans les formations prévues que les deux équipes entamèrent les hostilités.

Rustichelli à son avantage

C'est l'O.M. qui engage et Curyl, décidé, s'en va. Ninel le stoppe cependant et, quelques secondes plus tard Rustichelli place un tir à demi manqué d'ailleurs, sur lequel Beetschen n'a pas à s'employer.

À la 3me minute, au prix d'un bel effort, Rustichelli obtient un corner. En le donnant, il en obtient un second, car Amalfi botte derrière la cage.

Deux minutes plus tard, Rustichelli shoote encore, mais à côté.

À la 7me minute, un coup franc de Kermali vient troubler la défense olympienne : Domingo veille et arrête facilement.

Peu après, une combinaison Amalfi - Rustichelli - Curyl permet à ce dernier de placer un centre shoote dont l'effet reste nul. Puis c'est au tour de Domingo de sortir pour dégager du pied devant Cossou, assez mal contenu par Gransart.

À la minute 12, Leonetti déclencha un bolide que Lerond contre efficacement.

Le jeu se porte d'un camp à l'autre.

Tirs Lyonnais

A la 16me minute, Levandowicz s'infiltre bien dans le réseau animé par Marcel. Malheureusement pour lui, il rate son tir. Sur le renvoi, Rustichelli, alerté par Jensen, tente sa chance. Beetschen est à la parade.

Tout aussitôt, Constantino se présente seul devant Domingo. Vainement, car son shoot rate l'objectif.

À la 20me minute, Cossou centre superbement, en évitant Marcel. Et Molla dégage faiblement. Constantino en profite pour décocher un shoot très tendu. Domingo se détend opportunément pour repousser du poing.

Comme pour concrétiser la volonté marseillaise de ne pas s'en laisser imposer, Leonetti met Beetschen à contribution (23me minute), trop timidement pourtant pour l'inquiéter sérieusement.

Rustichelli l'imite et shoote au-dessus.

Beetschen sauvé par le poteau

Kermali marque

A la 25e minute, alors que Beetschen a été sauvé par le poteau sur bolide de Leonetti, Lyon contre-attaque.

Levandowicz en possession de la balle, sollicite Cossou, lequel alerte Kermali, dont le shoot à bout portant ne laisse aucune chance à Domingo.

Lyon : 1 - O.M. : 0.

Lyon prend confiance et Molla, en tirant de loin (31me minute) ne fait nullement trembler Beetschen.

À la 33me minute, Jensen centre à la limite du champ de jeu. Curyl reprend mais c'est Leonetti mal placée, qui empêche le ballon de poursuivre sa route.

À la minute 35, Leonetti botte encore en direction de la lucarne. Sans bonheur cependant.

À la 36me minute, sur corner d'Amalfi, Molla reprend de la tête. Jensen prolonge également du front : Beetschen, dans un admirable réflexe renvoie.

À la 38me minute, par contre, sur loupé de Marcel, Levandowicz shoote. Domingo intervient encore avec à-propos et, à la 40me minute, Constantino botte au ras de la barre.

Les Lyonnais sont toujours aussi dangereux quand la mi-temps survient.

Jensen égalise

La partie reprend sur un heading de Cossou, Palluch dégage puissamment. À la 48me minute, Beetschen réussit un superbe arrêt acrobatique et Domingo repousse à bout portant un essai d'Antonio. À la 52me minute, sur départ de Rustichelli, d'ailier droit marseillais sert Leonetti. L'Endoumois passe à Jensen qui, d'un tir croisé à ras de terre, bat Beetschen sans réaction.

Lyon : 1 - O.M. : 1.

À la 59e minute, Beetschen et Leonetti se heurtent. Le Marseillais sort en se tenant le visage entre les mains. Il rentre cependant sans tarder.

L'O.M., qui a repris espoir, joua sensiblement mieux. Mais, à la 61me minute, Domingo à toutes les peines du monde à stopper un shoot de près de Levandowicz.

À la 65e minute, après un choc Marcel - Levandowicz, Rustichelli échoue d'un rien devant Beetschen, à l'issue d'un excellent travail préparatoire de Jensen.

Quatre minutes plus tard, sur centre de Curyl, Rustichelli rate une reprise apparemment facile et rendue possible malgré une cabriole fantastique de Beetschen.

Beetschen encore sauvé

A la 74m minute, Cossou, de l'aile gauche, centre et, sur le cafouillage qui suit, alors que Domingo et hors de position, le tir de Constantino et contrer in extremis par Molla.

À la 76me minute, Dutto commet une erreur monumentale sur laquelle Beetschen concède le corner. Le coup de pied de coin est donné par Amalfi. Le goal lyonnais est battu, quand Mouynet sauve son camp.

Kermali shoote à côté

A la 82e minute, sur action de Cossou, Kermali botte en force, mais à côté. Puis Antonio (de beaucoup trop loin) l'imite, sous les huées de la foule.

À la 86me minute, Curyl, en conclusion d'un effort de Rustichelli, manque la reprise à deux pas de Beetschen. Il a raté là l'ultime occasion d'assurer à son équipe un second point, car la fin arrivera sans que le préposé au tableau d'affichage ait à intervenir.

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Les MARSEILLAIS ont envisagé trop tard

la possibilité d'une victoire

LYON - En présentant cette confrontation, hier, nous avions précisé que Lyon n'avait plus rien à perdre ni à gagner, on pouvait attendre le meilleur comme le pire de la décontraction qui naquit inévitablement du manque d'enjeu pour les locaux.

Nous n'avons pas vu le pire. Mais pas davantage le meilleur.

Lyon dans la facilité.

Après avoir semblé ne devoir faire qu'une bouchée des phocéens, les "Soyeux" comme satisfaits de cette démonstration pourtant inachevée sombrèrent dans la facilité, ils éprouvèrent ainsi, s'il en était besoin, que l'entraîneur Lucien Troupel n'a pas tort de répéter que son équipe manque de finisseurs.

Lyon, hier, au stade Gerland sans pour autant imprimer à la rencontre une allure vraiment vive, débita un football plaisant, fait de passes courtes, sèches, déconcertantes, un football basé avant tout sur d'incessantes permutations.

À ce jeu, les locaux mirent souvent en difficulté la lourde défense méridionale. Mais leur action s'arrêta là. Tant et si bien que M. Zaraya pouvait justement affirmer à l'issue des débats que l'O.M. aurait dû assurer son succès en première mi-temps.

L'O.M. dans un rêve.

Le spectateur qui serait arrivé au beau milieu du match, aurait été à cent lieues de penser qu'il avait devant lui une équipe celle de l'O.M. dans l'existence même en Division Nationale est mise en jeu.

À aucun moment, excepté peut-être, pendant la période qui succéda à l'égalisation arrachée par Jensen, les Marseillais ne donnèrent l'impression d'avoir un objectif bien défini ; la conquête d'au moins d'un point.

Quant à la 25me minute, Leonetti shoota sur le poteau, alors que Beetschen venait d'effectuer une belle parade, on crut que l'O.M. allait puiser dans cet échec qui prenait pour les supporter la valeur d'une injustice, les forces nécessaires à un changement de rythme il n'en fut rien.

Les joueurs abasourdis, enregistrèrent ce coup du sort comme s'il s'agissait d'un mauvais présage. Tant et si bien que sur le renvoi Cossou permit à Kermalt de battre Domingo.

À la 52me minute, quand Leonetti eut donné à Jensen la balle de l'égalisation, il parut évident que les deux équipes avaient bel et bien se contenter d'un partage équitable.

L'O.M. après avoir craint la défaite accepta, avec philosophie, une philosophie qui sembla animer les Lyonnais, redoutant sans doutes les aléas d'une rencontre que les Marseillais étaient supposés devoir jouer "à la mort".

Les Provençaux, un peu tard, comprirent que leurs ambitions auraient pu être plus grandes. Mais la fin surgit avant qu'ils n'aient réalisé un exploit, qu'ils ne recherchèrent pas avec assez de hargne.

Le public quant à lui, s'estima lésé et il le dit bruyamment, criant qu'il s'agissait d'une complaisance des Lyonnais et accusant ouvertement un joueur de n'avoir pas fait tout ce qui était en sans pouvoir.

Nous n'irons pas jusqu'à là. Mais nous soulignerons que l'O.M. a perdu un point d'autant plus à sa portée que Lyon avait décidément l'esprit vagabond en cette magnifique après-midi ensoleillée.

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Rustichelli satisfait

LYON - Peu bavard ordinairement, Rustichelli expliquait hier sa partie :

"Que me demander de plus après mon interruption ? Mon rendement ira en s'améliorant. J'aurais tout de même pu connaître davantage de réussite".

Effectivement Dominique fut le meilleur avant au commencement de la rencontre. Il finit moins fort, mais c'est compréhensible.

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RUSTICHELLI a fait

une belle rentrée

LYON (C.P.) - Marcel Domingo une fois encore, et à citer en tout premier lieu. Donnons-lui donc la faveur du début de notre revue. Aussi bien par son placement, par ses réflexes, par son sang-froid et son expérience, le keeper arlésien donna-t-il confiance à ses partenaires. Le but qu'il encaissa fut réalisé de près.

Gransart, mieux que Palluch tira son épingle du jeu, mais on l'a vu meilleur et surtout plus décidé.

Marcel parut émoussé. Il commit quelques erreurs. Il avait affaire il est vrai, à des adversaires petits, vifs, bon technicien, partant de loin et tourbillonnant à merveille.

Bruneton (qui nous déclara avoir eu quelque peine à jouer avec des crampons en cuir) débuta dans l'anonymat, puis se perfectionna, mais sans ressortir nettement.

Molla alterna les bonnes choses et moins bonnes. La "manière lyonnaise" le gêna visiblement.

Rustichelli fit une entrée prometteuse. Il évolua avec plus de bonheur que lors de sa précédente sortie et porta à son actif deux ou trois tirs d'honnête facture.

Leonetti manqua (on s'y attendait) de spontanéité. Il ne put tenter sa chance que lorsqu'il avait le champ libre.

Loin de l'attaque, Amalfi ne brilla guère.

Jensen se reprit superbement pour terminer au triple galop, après un démarrage hésitant et Curyl, empoisonneur numéro un, rata encore, par précipitation, quelques actions intéressantes.

À Lyon, Lerond et l'attaque (sauf Cossou, trop timoré) se montrèrent. Mais sans être animés d'une énergie farouche.

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TROUPEL : "UN MATCH A OUBLIER !"

LYON - Lucien Troupel n'était guère loquace dans le vestiaire lyonnais : "J'ai vu un mauvais match, avouait-il. Je ne demande qu'à l'oublier. N'en parlons plus".

Marcel : "Nous n'aurons pas toujours de tels cadeaux".

"On dit toujours : u point, c'est bien ".

Ainsi s'exprimer Jean-Jacques Marcel avant d'enchaîner :

"On s'est contenté du match nul. C'est un tort. On pouvait mieux".

Et puis cet aveu :

"On ne nous fera pas toujours de tels cadeaux. Voilà un match qui s'est vraiment déroulé sous le signe du fair-play. Pas de faute. Pas d'obstruction. On aurait dû en profiter".

 

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