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Résumé Le Provencal

du 12 mai 1958

 

L'O.M. SAUVE SA PLACE DE JUSTESSE

POUR N'AVOIR PAS SU PROFITER SU VENT

LES MARSEILLAIS CONCEDENT LE NUL A SEDAN (1-1)

C'est par des applaudissements que les 17.358 spectateurs payants (recette 5.020.660 francs) accueillirent l'annonce de la présence de Curyl et de Rustichelli.

Dès la 10me seconde, le silence qui marque toujours le coup d'envoi fut troué par une exclamation pleine d'espoir : Amalfi allait donner un corner.

Il le tira mal...

Aux 2me et 3me minute, par contre, le goal local Predal fut mis en difficulté. D'abord sur un coup franc de Breny. Ensuite sur une montée offensive de Fulgenzy.

Le forcing d'AMALFI

C'est alors qu'Amalfi se réveilla brutalement. À la 6me minute, Vincent ayant mal dégagé (sur Vescovali) le Sud-Américain hérita du ballon. Prestement. Il le fouetta : le poteau renvoya...

Et puis, après un bolide de Rustichelli sur lequel Vincent intervient (15me minute) le sombre Yeso porta à son actif deux essais qui passèrent à côté du cadre (25me et 26me minute).

À la 28me minute encore, Vincent dut faire appel à tout son talent pour cueillir un centre aérien du Brésilien.

... et le chef-d'oeuvre

de CURYL.

À la 39me minute, Curyl réalisa un authentique chef-d'oeuvre, dribblant toute la défense ardennaise avant de centrer. Malheureusement pour lui, personne ne put utiliser cette balle.

Peu avant la mi-temps Predal réussi un bel arrêt sur un coup franc que Sébastien Oliver avait magistralement shoté.

Et la pause survint sur le score nul de 0 à 0, suffisant pour maintenir le onze phocéen en Division nationale.

Le but marseillais

Le jeu reprit sur un coup de pied de réparation donnée par Célestin Oliver, sans résultat.

Tandis que les Sedannais, avec le bénéfice du vent, cette fois, tentaient de forcer la cage défendue par Predal, Jensen desserra l'étreinte pour placer un boulet contré in extremis par Fulgenzy (53e minute).

Moins de 60 secondes plus tard, Christian Oliver donna le frisson aux siens en alertant Vincent alors que Rustichelli surgissait en trombe.

A la 60me minute, la balle ayant pu être dégagé par la défense visiteuse, échut à Rustichelli qui sollicita Vescovali, prenant Vincent à contre-pied et l'ailier marseillais, de la tête, marqua.

Inutile de décrire ici les clameurs qui envahirent le Stade-Vel...

L'O.M. venait enfin, en fait, de prendre une sérieuse garantie pour son avenir immédiat : Sedan allait devoir réussir deux buts pour enlever sa dernière chance à l'équipe méridionale.

Le heading de LEFEBVRE

A la 66me minute, c'est-à-dire cinq minutes après l'ouverture du score, les choses faillirent se gâter pour les blancs.

Sedan ayant un corner en sa faveur, Michel Lefebvre, au prix d'une belle détente, frappa le ballon du franc. Predal était battu mais la barre le suppléa. Le "cuir" revient en jeu devant Breny. Mais l'ailier ardennais voulu frappait comme un sourd... et projeta la balle au-dessus !

À 72me minute, Marcel prit des risques énormes en passant en retrait à Predal.

MOLLA égalise !

En croyait au succès marseillais quand, à la 84me minute, la "sphère" étant dans le camp local, Breny tenta le but. La balle partie, franchit un groupe de joueurs et en ressortit avec une transitoire corrigée... avant de tromper Predal en coin.

Que s'était-il passé ?

Breny avait-il mis tant "d'effet" dans son shoote ? Un joueur la toucha-t-il au dernier moment ?

Nous opterons pour la seconde solution : Molla dans un geste involontaire - l'accord ne put d'ailleurs se faire sur ce point après le match et l'important de ce but était dépassée par l'enjeu de la partie - avait bel et bien pris Predal à contre-pied, égalisant du même coup pour Sedan.

Qu'importe la décision nulle était là, car malgré les derniers raids marseillais, Vincent blessé au cours de l'ultime minute, ne s'inclina plus.

Georges LEOST

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OUF !...

L'EQUIPE marseillaise 1958 aura donc ressemblé à ces crus dont les noms célèbres ne sont pas toujours synonymes de qualité. Jusqu'au bout, elle aura plongé ses supporters - ces apôtres il faudrait dire - dans les pires tourments. Si les représentants de l'O.M. finissent ce championnat exténués, ils ne sont pas les seuls. Leur clientèle en est au même point. Ils se nous auront décidément fait boire le calice jusqu'à la lie.

Mais ce qu'il il y a de curieux, c'est cette sorte d'euphorie qui s'est emparée de la foule qui emplissait vestiaires. L'observateur étranger surgissant là, et n'ayant aucune connaissance du classement, aurait pu penser que l'on saluait la victoire du... champion de France.

Nous plaisantons. Très peu d'ailleurs. Mais nous comprenons fort bien cet état d'âme. Échapper à la relégation, à la mort sportive, au déshonneur de la Division II, et peut-être plus enivrant, plus passionnant que de conquérir la gloire supérieure dans la quiétude.

L'O.M. a, une fois encore, échappé à ce destin, à cette infamie où l'on voulait le précipité. Il faut quand même dire que les dirigeants marseillais ont eu leur match. Leurs confrères des équipes menacées ne se sont pas privés de rien. L'intimidation et les petites combinaisons n'ont pas été pour leur déplaire. Mais ceci est une autre histoire.

Pour l'heure le "onze" au maillot blanc conserve ses prérogatives, ses droits à la Division Nationale.

Au fond, il ne s'agissait hier que de "sauver la baraque". Ils l'ont sauvée, certes, mais de justesse, à l'arraché, dans le tout dernier quart d'heure d'un championnat qui dure dix mois.

Il s'en fallait d'un rien, pourtant, que le sort leur soit contraire. Quelques centimètres, tout au plus. Ce dont manqua la balle très haute de Lefebvre sur son heading, et ceux aussi qui auraient fait un but à la reprise de Breny.

La vie de l'O.M. a tenu à cela. Vous avouerez que c'est in extremis.

Ouf ! Aujourd'hui, c'est d'abord ce qu'il faut dire... et c'est suffisant.

Lucien D'APO

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VINCENT a tenu

l'O.M. en échec

La dernière rencontre de ce championnat 57-58, celle qui ne fallait pas perdre et que l'O.M. n'a pas perdu, n'a pas pour cela fait oublier au public marseillais une saison de désillusions, d'erreurs ou d'à peu près !

En effet, bien que l'objectif visé "ne pas perdre contre Sedan" ait été atteint, ce ne fut pas de façon irrésistible, quant à la qualité du jeu pratiqué.

La première mi-temps, jouée par l'O.M. avec l'aide du vent, vit les Olympiens dominer nettement, inquiéter le plus souvent l'excellent gardien Ardennais Vincent, obtenir 7 corners la plupart très mal donnés, et tirer maintes fois au but, par Rustichelli et Amalfi le plus souvent mais hélas, à côté du cadre.

Ce furent ce manque de précision dans l'acte terminal, mais aussi le brio de Vincent qui empêchèrent l'O.M. de prendre un avantage décisif avant le repos.

La défense olympienne, Gransart et Marcel en tête bridait les contre-attaques menées par Tillon et Michel Lefebvre, les meilleurs avants visiteurs. Amalfi faisait son numéro de prestidigitateur inlassablement. Jensen, comme à l'accoutumée, faisait le plus gros du travail de chien de berger. Curyl, rageur, menée la vie dure au raide Maryan et en avait la joie de voir Rustichelli se comporter en leader d'attaque très valable.

Comment se comportaient donc les Sedanais ;

Certains comme Fulgenzy et les frères Olivier manoeuvraient comme à la parade et manifestaient une classe indiscutable.

Mais dans la ligne d'avants, les petits Gaeremynck et Stamm ne faisaient pas le poids.

Cela, ajouté aux maladresses de Breny empêchèrent les visiteurs de profiter du vent à leur tour. D'autre part, Salzborn démontrait qu'on ne s'improvise pas un demi de classe du jour au lendemain.

Le but de Vescovali à la 61me minute décontracta les Olympiens, mais émoustilla les Sedanais. Un véritable carambolage provoqué par Salzborn valut aux Ardennais l'égalisation, et l'O.M. eut la chance que l'événement se soit produit à 5 minutes de la fin. Des visiteurs n'eurent pas le temps de regrouper leurs énergies et d'inquiéter véritablement l'O.M. qui eut pas mérité de perdre.

Vincent le gardien sedanais fut sans doute le joueur le plus efficace du match. Avec lui, les frères Oliver, Michel Lefebvre et Fulgenzy et à un degré moindre Tillon furent de bons joueurs au match.

Les Olympiens Gransart et Marcel en défense, Rustichelli, Jensen, Amalfi et Curyl en attaque sont sans reproche, mais tout le monde se battit avec énergie, à l'exemple de Molla et Leonetti qui se multiplièrent aussi bien en défense qu'en attaque.

Cependant, comment ne pas rappeler que si la tête de Michel Lefebvre qui heurta la transversale à la 65me minute avait été reprise correctement par le maladroit Breny, à trois mètres des buts, l'O.M. ne serait plus pensionnaires de la première Division ?

Louis DUPIC

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CURYL et RUSTICHELLI

courageux

Stan Curyl et Dominique Rustichelli ont joué amoindri. Le premier avait dû se faire arracher un ongle 48 heures avant le match ; le second au terme d'un ultime essai, hier matin, tint à s'aligner en dépit de la douleur qui ressent depuis Sochaux, à la cuisse.

L'un et l'autre ont démontré que les craintes que leur état puisse susciter étaient vaines.

Sans doutes n'ont-ils réalisé aucun miracle.

N'empêche qu'ils ont joué comme ils le font habituellement.

C'est déjà méritoire.

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YESO : "Mission accomplie !"

 

* Après la rencontre, Yeso Amalfi serrait des mains embrassait des amis, connu d'où inconnus était mitraillé par les photographes et disait à son imprésario Bogossian : "On parlera à tout à l'heure ! Vous voyez que vous n'avait pas acheté une chèvre... Mission accomplie ! Maintenant je vais me chercher une équipe qui tourne rond pour y jouer l'année prochaine !"

* Jean-Jacques Marcel, désabusé : "Ne dirait-on pas qu'on vient de gagner le championnat !"

*Roland Predal : "C'est temps que ça finisse, on joue de plus en plus mal !"

* Stan Curyl : "On était beaucoup trop contracté pour penser à jouer au football !"

* Jean Molla précisait de quelle façon Breny avait dévié dans les filets de l'O.M. un tir de Salzborn... Car beaucoup pensaient que c'était lui. Molla, qui avait vu la balle ricocher sur lui".

* M. Zaraya pensait déjà à la saison prochaine et nous disait qu'il avait déjà pris des contacts nécessaires. Acceptons l'augure.

*Évidemment beaucoup de monde dans le vestiaire de l'O.M., beaucoup plus qu'au soir des défaites contre Sochaux, Nîmes, Béziers... Il y en aurait eu beaucoup moins si Michel Lefebvre avait placé son heading dix centimètres plus bas !

Dans le vestiaire sedanais on était beaucoup plus calme. L'entraîneur Dugauguez, approuvé par ses joueurs, estimait que le nul avait été des plus logiques, le match correct et sans histoire... Mais il n'était pas tellement content du jeu fourni par ses hommes et, lorsque nous avons refermé la porte, il y en a eu qui ont dû en prendre pour leur grade !

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DEJA, EN 1952...

Si l'O.M. conserve son titre enviable équipe qui n'est jamais descendu en seconde division, ces fervents supporters se rappelleront qu'à l'issue de la saison 1951-1952 l'Olympique de Marseille termina à l'antépénultième place du classement avec, chose curieuse, 27 points pour 34 matches, presque comme cette année...

L'O.M. dut jouer de match de barrage contre Valenciennes, troisième de la seconde division. L'O.M. perdit le premier 3-1, à Saint-Étienne, croyons-nous, mais gagna le second 4-0 conservant ainsi sa place en Division nationale grâce à son goal average.

Histoire à de ses recommencements !

 

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