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Résumé Le Provencal

du 13 janvier 1958

 

SETE ABAT L'O.M. (4-1)

Les Marseillais incapables de s'organiser se sont écroulés durant

la prolongation devant un adversaire qui imposa sa volonté

(De notre correspondant particulier : H. SALVADOR)

ORAN - Oran semble convenir parfaitement au football club de Sète. En effet, pour la seconde fois en Coupe de France, les Sétois viennent de remporter une brillante victoire. La première en 56, contre le Gallia d'Oran, par 3 buts à 1, et la deuxième contre l'Olympique de Marseille, hier, par 4 buts à 1.

Fait paradoxal, il est à signaler que les deux victoires des Dauphins ont été acquises au cours de la prolongation.

Ceci dit, revenons à la rencontre qui n'emballa personne et qui, fort justement, vit la réussite de l'équipe sétoise, plus volontaire, plus directe qu'un O.M. en pleine déconfiture, où la défense flotta terriblement et ou l'attaque peina malgré l'excellent travail constructif de Jensen.

À côté de Jensen, Rustichelli eut quelques bons départs, gâché par un manque total de réflexion et d'opportunisme.

Ces deux joueurs exceptés, Marseille fut la grande déception. Ni Andersson, ni Curyl, ni Marcel, à un degré moindre, ne justifièrent leur réputation.

À titre indicatif, précisons qu'il fallut attendre le début de la seconde mi-temps pour voir l'O.M. réussir une série de quatre relais consécutifs entre coéquipiers.

Ce seul rappelle explique la place du recordman des victoires en Coupe de France hier. Il explique aussi l'irritation du public navré de tant de maladresse, de passes à l'adversaire, de chandelles, corners bottés dehors, et de quelques interventions extrêmement violentes, voire dangereuses, que l'arbitrage ne put sanctionner parfaitement.

Dernier classé de Division II, Sète encore à la recherche d'une victoire en championnat, à moins déçu. Volontaire, dynamique, jouant en profondeur, et très directe, avec des joueurs courageux comme Polo, Léandrin, Moll, les Sétois ont pleinement mérité leur victoire et leur qualification pour les seizièmes de finale de cette coupe de France 57-58.

Le public applaudit les Sétois à la sortie du terrain. Ils le méritaient pour leur détermination à rechercher la victoire.

À l'O.M., homis Jensen et Rustichelli, le reste sombra dans la médiocrité et nous comprenons fort bien l'état de prostration de l'entre le Robin, en larmes aux vestiaires, disant ces mots :

"Mon équipe aujourd'hui... Une équipe de morts ! Nous n'avons que des noms : les Andersson, Marcel et Curyl n'ont pas donné leur pleine mesure".

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Seuls JENSEN et RUSTICHELLLI

ORAN - À la première minute, Marcel ouvre en profondeur, Rustichelli suit, mais arrive trop tard. Kautzmann étant sorti au devant de la balle, l'ailier droit marseillais est stoppé.

À la 7me minute, Leandri descend sur la droite et ouvre d'une magnifique passe croisée le chemin des buts à l'ardent Polo.

Ce dernier surgit tel un diable de sa boîte et marque de très près. Predal ne pouvant s'opposer au boulet.

Sète, 1 ; Marseille, 0.

17me minute. Rustichelli, toujours lui, lance Jensen, qui dribble Polo et place un centre shoot en retrait devant les buts sétois. Sur une talonnade d'Andersson, Curyl en embuscade égalise.

Sète, 1 ; Marseille, 1.

À la 29me minute, nous notons un centre d'Anoh, qui trouve Bourtal en excellente position aux 30 mètres. Le tir violent, vient s'écraser sur le montant droit des bois gardés par Predal.

À la 64me minute, Rustichelli prend tout le monde de vitesse sur un service de Jensen ; il manque de très peu de donner l'avantage au score à son équipe.

70me minute : les coups durs font leur apparition et le referee oranais dont l'arbitrage fut au-dessous de tout, est copieusement sifflé par le public.

86me minute : hésitation de la défense Sétoise. Curyl en profite pour contrôler la balle et lober Kautzmann. Le ballon retombe sur la transversale.

Dans la prolongation, à la 104e minute, Alauzun, lancé par Rustichelli, fonce balle au pied et tire dans les bras de Kautzmann, qui n'en demandait pas tant.

À la 110me minute, l'O.M., fatigué, essoufflé, sans mordant, a baissé nettement les bras.

112me minute : cafouillage devant les buts de Marseille, Anoh reprend de près, mais Predal renvoie sur Polo, qui essaie à son tour le tir. Nouveau renvoi de Predal et Bourtal marque à bout portant.

Sète, 2 ; Marseille, 1.

117e minute : Léandri sème son garde du corps et centre sur les buts. Pris à contre-pied, Johansson, pressé, loge le ballon dans ses propres filets.

Sète, 3 ; Marseille, 1.

119me minute : Les Sétois, survoltés et profitant de la carence de l'O.M., attaquent de plus belle. Moll, l'arrière droit des Dauphins, amorce, après avoir brisé une tentative d'attaque d'Alauzun, une fulgurante percée qui le conduit jusque dans les bois de l'Olympique de Marseille.

Bien que gêné par Marcel, il réussit à marquer le quatrième but.

 

 

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