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Résumé Le Provencal

du 18 août 1958

 

L'O.M. remporte devant NICE, amoindri, un succès prévu (2-0)

TILLON et SCANELLA (contre son camp)

Assurent le score d'un match pauvre

Déjà handicapé par la triple absence de Milazzo, Nuremberg et Muro (trois valeurs sûres), comme par hasard, l'O.G.C Nice dut se passer au dernier moment des services du noir Barrou.

L'entraîneur Jean Luciano fit ainsi appel à Jacques Foix pour tenir le poste d'avant-centre, le jeune Vergé portant le n.7 à la place de l'ex-Stéphanois.

Tillon opportuniste, mais...

Après quelques minutes d'observation, comme s'il s'agissait du début d'un combat de boxe ou les deux antagonistes se surveillent, sachant qu'un coup peut-être décisif, la balle parvint à Farmanian.

L'ancien pensionnaire de l'A.S. Aix alerta prestement Tillon, alors en position d'ailier gauche.

Le blond avant-centre marseillais maîtrisa la balle d'un coup de patte, la ramena à terre et s'enfuit en la conduisant, bien couverte.

Au moment ou chacun - à commencer par Lamia - s'attendait à la poursuite de ce raid par un centre, Pierre Tillon déclencha un tir croisé qui, surprenant le keeper azuréen, le laissa pantois.

Le score était ouvert.

Maints spectateurs virent Tillon en position de hors-jeu. Les Niçois affirmèrent bien que le point n'était pas valable. Mais après la rencontre, seulement.

M. Becret en tout cas - qui eut le tort de répondre aux propos forcément acerbes des joueurs après le match - indique le centre du terrain.

L'affaire était dans le sac : l'O.M. sur la malchance duquel on s'apesantit volontiers, bénéficiait d'une monumentale erreur pour ouvrir le score.

Enhardis (on le serait à moins) les Marseillais faillirent, par Tillon, qu'un heading de Chicha avait mis en possession du ballon, aggraver la marque : seule une cabriole aussi spectaculaire qu'audacieuse de Lamia - excellent hier - annihila cette tentative.

Et si à la 12me minute, Gransart inscrivit à son passif une passe pour le moins hasardeuse, à Fischbach, Lamia dut se détendre horizontalement à la 14me minute pour capter un centre de Farmanian.

Gransart superbe

A la 19me minute, Gransart devait effacer le souvenir de sa faute : Foix, d'un lobe admirable d'adresse, avait rendu inutile la sortie de Fischbach accouru à sa rencontre. La balle filait entre les poteaux lorsque le puissant défenseur réussit un retourné acrobatiques.

Ouf !

Le spectre de l'égalisation réveilla sans doute l'amour-propre des locaux car ceux-ci, qui dominaient depuis le début, accentuèrent encore leur pression.

Scanella s'affolle

A la 21me minute, Amalfi tira à côté. Alba et Ferry en firent autant. Mais un avec moins de conviction.

À la 39me minute, débordé, le demi gauche Scanella mis à contribution par un centre d'Amalfi destiné à Chicha, perdit son sang-froid : il ne laissa à personne le soin de battre l'infortuné Lamia, loin de mériter un pareil sort.

Gonzales expulsé

C'en était trop.

En seconde mi-temps les Niçois ayant compris qu'ils ne gagneraient pas, l'intérêt du jeu déclina.

Leonetti plaça bien (62me minute) un bolide dans la trajectoire frôla la barre, Eschman (68me minute) obligea bien Lamia a sauvé en "récupérant" la balle derrière lui, mais l'enjeu n'hésitait déjà plus.

À cinq minutes de la fin, le public explose pour "appuyer" M. Becret désireux de voir Gonzales (très bon mais trop souvent à la limite de la correction) regagner les vestiaires à la suite d'un incident provoqué par une rencontre Gonzales - Tillon sur laquelle le référée sembla accorder penalty... avant de siffler coup franc contre le Marseillais.

Ainsi se termina le match qui ne fera pas date et dont l'essentiel réside dans les deux points glanés par l'O.M.

Georges LEOST

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L'attaque marseillaise toujours

au stade des promesses

François Milazzo nous disait, avant le lever de rideau O.M. - O.G.C. Nice (5-0) :

"Nice est vraiment handicapé par l'absence de Nuremberg, Muro... et moi-même. Mais vous verrez que Jean Luciano alignera tout à l'heure onze hommes jouant dans le meilleur esprit et déjà en bonne condition physique. Vous constaterez aussi que Chorda, Scannella, Cornu et Alba sont en nets progrès".

À l'issue des 90 minutes qui consacrèrent la défaite des visiteurs, les paroles de François Milazzo gardaient toute leur valeur.

Le team de Luciano, amputé ne pouvait pas gagner à Marseille avec une formation incontestablement en souffle, débitant un football agréable, mais ayant le défaut et ses qualités : péchant par excès de jeunesse.

Jean Luciano devait nous confier, alors que le tableau d'affichage traduisait le verdict :

"J'avais demandé à mes hommes d'accepter la domination de leur adversaire. J'espérais pouvoir ainsi user de la contre-attaque".

Orthodoxie

Il n'en fut rien.

Dès la 5me minute, les Azuréens parurent d'ailleurs sombrer dans le fatalisme : servi par Farmanian, Tillon décocha en partant nettement hors-jeu (de 4 ou 5 mètres), un shoot qui donna l'avantage aux locaux.

Les visiteurs, possédant des moyens limités et le cachant, virent un signe du destin ?

Ils perdirent en tout cas de leur assurance. À tel point qu'à la minute 39, Scannella devança Chicha et... fixa le score à 2-0.

L'O.G.C. Nice avait perdu.

Mais sur deux buts dépourvus d'orthodoxie.

Des promesses

En constituant un tandem Gransart - Molla et surtout un trio Leonetti - Marcel - Oliver, Louis Maurer a dressé devant Camille Fischbach un rempart difficilement infranchissable.

...Surtout par une attaque se limitant hier à Foix.

L'O.M., incontestablement, a assis sa défense.

Mais son attaque eut un rendement indigne de la valeur individuelle de ses composants.

Personne ne joua mal.

Mais personne n'émergea, personne n'usa de punch.

Des promesses, cette ligne d'attaque en fait. Que tiendra-t-elle ?

Un but hors-jeu et un autre de Scannella, contre son camp, ont constitué un sursis.

Il n'en sera pas toujours ainsi.

Louis Maurer admettait volontiers qui reconnaissait :

"Tout n'est pas parfait. Mais cela viendra."

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LUCIANO et MAURER

Muets comme des carpes !

La victoire de l'O.M. n'a pas eu le don de délier les langues.

Les deux entraîneurs, Luciano et Maurer se bornaient à déclarer que ce match était de début de saison et qu'on n'en pouvait tirer aucune conclusion valable.

M. Zaraya était satisfait de la première mi-temps. Pas d'explosion de joie dans le vestiaire de l'O.M. Tillon et Oliver ont souri en apprenant la nette défaite de Sedan.

Dans le local réservé aux Niçois, on se plaignait de l'arbitrage. Lamia, notamment, qui, sur le premier but, avait vu Tillon hors-jeu de plusieurs mètres. Gonzales déclare que c'est ahurissant. Martinez renchérit et c'est Milazzo, le réfractaire, qui avec son amabilité coutumière, dégage calmement les enseignements que l'on peut tirer du match :

"Foix et Jean-Jacques (Marcel) ont été extraordinaire. Lamia très bon. L'O.M. est bien supérieure à ce qu'il était l'an passé et sera redoutable d'ici quelques mois".

Mon cher Milazzo, lorsque vous ne jouerez plus au football, votre voie est toute tracée !

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