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Résumé Le Provencal

du 11 septembre 1958

 

LYON oblige l'O.M. à partager les points

au terme d'un match disputé

mais placé sous le signe de la maladresse

À l'appel de M. Barberan, une foule que l'on peut évaluer à 12.000 personnes a pris place autour du rectangle vert du Stade Vélodrome, un stade Vélodrome Municipale qui inaugure... brillamment sa nouvelle installation.

À l'O.M., c'est Eschman, qui occupe le poste d'avant-centre, et Farmanian celui d'ailier gauche. À Lyon Mouynet est absent.

LEBORGNE sauve.

Lyon engage, mais l'O.M. (qui joue en rouge) multiplie d'entrée ses efforts. Un shoot de Leonetti est d'abord contré, puis Hédiart rate une reprise de la tête et à la 5me minute, Leborgne dégage en toute hâte une balle ayant échappé au contrôle de Beetschen.

À la minute qui suit, Amalfi tire, obtient un corner, mais sans résultat.

Lyon riposte à la 10me minute par un tir de Cossou que Tonda arrête en deux temps.

Bolide d'AMALFI

A la 13me minute, sur centre d'Oliver, Amalfi reprend magnifiquement, Beetschen détourne en corner, puis (14me minute), le goal lyonnais sauve un tir en force d'Eschman.

Les locaux dominent, les visiteurs desserrent l'étreinte par des contre-attaques menées rapidement.

Au terme de l'une d'elles, Constantino (19me) shoote et Tonda ne peut bloquer mais se reprend bien. À la 24me minute sur cafouillage devant Tonda, les supporters phocéens ont le frisson.

Le remplaçant de Fischbach parvient pourtant à parer l'ultime shoot décoché par Levandowicz.

DANIEL shoote sur la barre

A la 31e minute, Ninel place un tir très dur, Tonda stoppe mais à la 33e minute sur essai de Daniel, le portier marseillais est sauvé par la barre.

L'O.M. se rebiffe, Oliver (35me minute), Amalfi (36me) mettent Beetschen à contribution tandis que la foule réclame Marcel dans la ligne attaque.

À la 37me minute, Levandowicz rate une reprise apparemment facile et Eschmann botte au-dessus.

C'est la mi-temps après un bolide de Marcel qui frôle la barre.

COSSOU marque

A la reprise, Hédiart s'infiltre dans le réseau défensif adverse et shoote... sur le poteau. Lyon se dégage, inquiète Tonda qui, après avoir stoppé un essai des visiteurs, renvoie mal. Cossou, à l'affût marque facilement dans la cage vide à la 47me minute.

À la 57me minute, après une belle action d'Hédiart, Levandowicz, puis Cossou sèment le trouble dans la défense marseillaise.

Quatre minutes plus tard, Eschman tire dans sa foulée. Beetschen excellent, bloque, puis Marcel shoote violemment derrière les filets.

À la 65me minute, Leonetti prendre ses responsabilités. Beetschen est encore là.

ESCHMANN égalise

A la 66me minute, Leonetti monte rapidement, sert, Eschmann de la tête, trompe le portier lyonnais dans l'envolée s'avère inutile. L'O.M. a égalisé.

Lyon accuse le coup mais Dalla Ciecca (68me minute) oblige Tonda à concéder un nouveau corner, mais Marseille, qui a repris courage, se fait pressant.

Leonetti, à deux reprises, se distingue.

À la 78me minute Tonda doit pourtant se jeter dans les pieds de Cossou pour mettre fin à une mêlée homérique devant les buts provençaux.

À la 82me minute Tonda, opportunément placé, capte du bout des doigts, un shoot de Cossou.

À la 88me minute Levandowicz shoote au ras de la barre et c'est la fin sur le score nul, de un but partout.

Georges LEOST

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Le goal lyonnais BEETSCHEN eut

plus d'ouvrage que TONDA, mais...

L'Olympique de Marseille a, sur son terrain, perdu à nouveau point : après Sochaux, Lyon.

Tel est l'enseignement du match joué hier soir devant une foule qui cru à la défaite de ses couleurs avant d'entrevoir (après l'égalisation de Norbert Eschman) la possibilité d'une victoire.

L'O.M. a laissé un point à son adversaire lyonnais, et la chose revêt une importance d'autant plus grave que l'entraîneur Lucien Troupel ne possède pas une équipe irrésistible.

Pour obtenir un classement honorable - et en tous cas justifiant les importants investissements consentis avant l'ouverture de l'actuelle compétition - le onze de Louis Maurer doit, par contre, tirer le maximum de ses confrontations au stade Vel' !

Or l'O.M. a laissé un point à Lyon comme à Sochaux.

Dans les deux cas, il s'agit d'ensembles qui ne paraissent pas destiner à jouer les premiers rôles.

Et, c'est là précisément, que ressort la gravité de la situation.

BEETSCHEN à l'ouvrage

Le goal visiteur Beeteschen - qui est tout bon ou tout mauvais (il était tout bond, hier soir) - eut maintes fois l'occasion de se faire applaudir par des spectateurs venus là, pourtant, pour le voir s'incliner.

Incontestablement Beeteschen fut le plus souvent alerté que le jeune et intimide Tonda.

Il eut, aussi, à effectuer une besogne plus délicate... et connut la chance.

Ceci posé, il est évident que l'O.M. eut pu l'emporter. Et ne l'a pas fait malgré ses louables efforts, malgré (cette fois) les encouragements de supporters prêts à tout pardonner croyants fidèles.

L'O.M. manque-t-il de chance ?

Ses avants par excès de précipitation ne purent pas trouver la position idéale, celle qui précède le tir imparable ?

Il y a, sans doute, un peu tout cela.

Seul malheureusement, le résultat compte : généreux dans leurs efforts, les Marseillais n'ont pas su traduire ceux-ci au tableau d'affichage.

Formule à revoir

Louis Maurer qui avait, au tout dernier moment, décidé de se passer des services de Chicha et d'utiliser ceux de Farmanian, a fait fausse route.

Rapidement (trop rapidement), l'ancien Aixois perdit pied à un poste d'ailier gauche qui ne lui convient nullement.

Mal à l'aise, Farmanian commit quelques erreurs, se fit siffler. Il ne se signala plus, à partir de cet instant, et alors que l'O.M. - Eschman ayant égalisé - pouvait espérer gagner que par une suite de maladresses indignes du technicien qu'il est... malgré ses défauts.

L'équipe marseillaise, de ce fait, se trouva réduit à dix au moment où la décision pouvait et devait se faire.

Il est dit que Jules Maurer devra retoucher la constitution de son attaque après chaque sortie. Avant de recevoir Rennes, il s'y attellera encore.

Des progrès !

L'attaque marseillaise, cependant, manifesta quelques progrès.

Individuellement, Célestin Oliver et Eschman par exemple sans pour autant crever le plafond se montrèrent plus souvent à leur avantage que lors de leurs précédentes productions.

Amalfi est toujours Amalfi : incomparable quand il a la balle. Mais, il est trop souvent obligé de la transmettre à un partenaire... qui a encore tout à faire pour vaincre le goal adverse.

Hédiart, enfin, accomplit des débuts, ni bons ni mauvais. Il ne fut pas toujours servi et, titulaire de ses camarades, hélas parfois, dans le placement notamment.

La défense - bien que perdue en début de seconde mi-temps - contint, avec une relative aisance, l'attaque lyonnaise, sans pour autant être exempte de reproches.

L'O.M. contre Lyon, a lutté.

Mais sans grand résultat !

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Lucien TROUPEL :

"Nous aurions du gagner"

Lucien Troupel, à l'issue du match, explosa littéralement :

"Ce n'est pas vrai ! Se contenter du match nul ! Pourtant, au début de la deuxième mi-temps, nous aurions du marquer deux ou trois buts. Et, finalement, nous avons failli perdre".

Après un temps l'entraîneur lyonnais se calma :

"Un point, c'est bon. On est content. Sincèrement, on ne pouvait mieux..."

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M. ZARAYA : "LA VICTOIRE

ETAIT A NOTRE PORTEE"

On aurait entendu une mouche voler dans les vestiaires olympiens, tandis que les joueurs passaient sous la douche.

"Que voulez-vous que je vous dise, nous confia M. Zaraya, la victoire était à notre portée. Nous avons inscrit à notre crédit plus de mouvements dangereux que nos adversaires. Ceux-ci ont bénéficié de la partie extraordinaire de leur goal Beetschen. Sans lui, c'était un succès pour nous".

Un peu plus loin, Constantino glissait à qui voulait l'entendre :

"A l'O.M., les hommes changent, mais on joue toujours pareille".

 

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