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Résumé Le Provencal

du 15 septembre 1958

 

Après une mi-temps hésitante et maladroite l'O.M.

perd CHICHA... et son match contre RENNES (1-3)

Voici Henri Guérin présente l'équipe annoncée, ce n'est pas le cas de Louis Maurer : avec discrétion, samedi soir, le Q.G. de la place Félix Baret avait appelé Chicha à l'inter, faisant de Célestin Oliver un demi destiné à remplacer Leonetti, blessé alors qu'il opérait avec le onze de l'Armée.

C'est l'O.M. qui engage et dès la 3me minute, sur une remarquable combinaison Tillon-Chicha, le keeper breton Rouillé perd le contrôle du ballon et se retrouve providentiellement assis sur celui-ci...

A la 11me minute, une descente décidée de Larbi Chicha met Tillon en possession de la balle. L'ex-Sedanais raté lamentablement son tir.

À la 19me minute, marquée en outre par un choc Imbernon-Chicha (à la suite duquel le Marocain doit sortir se faire soigner), Tonda doit son tour intervenir : il plonge dans les pieds de Meano.

Rennes, quelque peu timide depuis le début rend la tâche des olympiens assez aisée : on note ainsi successivement un shoot en cloche d'Hédiart (25') un heading de Tillon (29'), un tir de Marcel (32'), un autre de Célestin Oliver (34') et un troisième de Chicha (35').

Toutes ses actions échouent pourtant parce qu'elles manquent de précision ou parce que Rouillé se met en évidence.

IKONGA... inter !

sur le banc de l'O.M., on est mal à l'aise.

La lumière a-t-elle jailli ?

On se le demande à la 35me minute, quand Ikonga et Amalfi permutent, ainsi que Marcel et Molla.

Avant la pause, les choses n'ont pas changé. Tonda happe la balle devant Mahl (40'), Rouiller maîtrise un heading de mollesse par Tillon (43') et Tonda arrête encore un centre de Théo, que Cuissard convoitait.

C'est le repos.

Le public reste sur sa faim. Il a enregistré avec le regret que l'on devine la mise hors de combat définitive de Chicha le meilleur avant phocéen.

Deux buts rennais

en 8 minutes

Le jeu a repris depuis deux minutes quand Théo alerte Dombeck en position d'ailier gauche. L'avant-centre plaçe un tir croisé malgré la sortie de Tonda (47').

RENNES : 1 - O.M. : 0.

Huit minutes plus tard (après un essai Hédiart - Oliver), Mah tente sa chance des 20 mètres. Le "cuir" rebondit devant Tonda... est fini sa course dans les filets marseillais, en dépit d'une détente désespérée du portier local.

RRENNES : 2 - O.M. : 0.

Un bolide d'OLIVER

Aux 56me et58me minute, Tonda et Rouillé plonge respectivement dans les pieds de Mahl et Marcel.

Peu après l'exploit du goal rennais (61'), Gaulon n'a d'autre ressource que de stopper irrégulièrement Marcel.

La défense visiteuse, sur le coup franc, ne "fait pas le mur" et Oliver un bolide réduit la marque en coin.

RENNES : 2 - O.M. : 1.

Encore MAHL

Encouragé, O.M. se dépense sans compter et Amalfi se distinguent (65') imité par Oliver (70')et Marcel (74'), tandis que Tonda inscrire à son passif un raide aventureux.

À la 77me minute Mahl botte sèchement, Tonda s'élance touche la "sphère". Mais sans l'empêcher de faire but.

RENNES : 3 - O.M. : 1.

Rennes finit au sprint : Mahl shoote sur la barre (82'), Cuissard est mis en échec in extremis par Tonda (88') et Donnard inscrit un quatrième but non validé (89'). L'arrière breton ayant botté une première fois, contrôle, ayant beauté une première fois contrôla le ballon du front, puis de la main sur le renvoi de Tonda avant de reprendre "victorieusement."

C'est la fin de la punition de l'O.M. une fin tristement illustrée par une incursion de Gransart dans les tribune, pour châtier un "admirateur" grossier.

Georges LEOST

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RENNES ? Une équipe

L'O.M. : La Tour de Babel...

Lorsque M. Tirant, sur l'arbitrage duquel nous reviendrons par ailleurs, siffla la fin de la première mi-temps, nous pensions que les deux équipes s'acheminaient tout doucement vers un très négative zéro à zéro, tant cette première partie de la rencontre avait été soporifique.

On avait l'impression d'assister à une très amicale partie de début ou de fin de saison, les adversaires de se livrant jamais à fond et pratiquant un jeu étriqué agrémenté de passes les plus approximatives qu'il soit donné de voir. Impression absolument désastreuse de vide, de néant.

Pour comble d'infortune, Chicha qui s'était montrée jusqu'à qu'alors un très valable animateur pour la ligne d'attaque, avec le seul tort d'avoir longtemps délaissé son ailier Ikonga, était touché dans un choc avec Imbernon et son activité baissait d'un ton. L'O.M. n'avait vraiment pas besoin de cela... est surtout cette pauvre ligne d'avants au sein de laquelle Yeso Amalfi, ayant raté ses premières interventions, s'était de lui-même exilé à l'aile gauche, permutant avec Ikonga.

On eut un instant l'expression que cela pouvait être bénéfique, mais ce ne fut qu'un feu de paille. La défense bretonne, très solidaire, bien regroupée, plus rudes et solides que brillante, fut souvent inquiétée, bousculée, mais plus par des poussées généreuses que par des actions concertées.

C'est bien là ce qui fait le plus cruellement défaut à l'O.M. On n'a jamais l'impression que ses équipiers parlent le même langage.

Et la triplette centrale d'attaque rennaise, sans forcer tellement son talent, donna à tous les assistants et à ses adversaires une magnifique leçon de football avec un grand F.

Nous appelons comme cela la façon fort simple avec laquelle Théo, Dombeck, Cuissard et Mahl à un degré moindre, se démarquent et se trouvent.

Rien de sorcier dans cela tant il est vrai qu'en football les choses les plus simples sont les plus rentables. C'est comme cela que nous aimerons voir opérer l'O.M. De façon simple et directe en équipe.

Dès le début de la seconde mi-temps, ce fut le drame : Une modification Théo Dombeck terminée par un bon tir croisé du second.

Après un shoot victorieux de Mahll (2-0), un instant d'espoir lorsque Célestin Oliver profitant d'une faute énorme de la défense rennaise, battit Rouillé sur coup franc aux seize mètres (2-1).

Et voilà ! Un but obtenu sur incident de jeu. Rien à mettre à l'actif de la ligne d'attaque qui ne valut que par des rushes désespérés, orchestrés par Jean-Jacques Marcel après qu'il eut abandonné son poste ou Célestin Oliver...

Le plus lamentable, c'est qu'on a bien l'impression que ces garçons font tout ce qu'ils peuvent mais leurs efforts décousus, individuels, ce manque d'unité de vues et d'actions nous font penser à une sorte de tour de Babel du football si nous osons nous exprimer ainsi.

Rennes joua intelligemment comme l'on doit jouer à l'extérieur. Prudemment d'abord en profitant de toutes les occasions offertes par un adversaire qui se découvre.

Intelligemment sur la fin, lorsque avants et demi, au pas faisaient courir une balle insaisissable pour les olympiens désabusés.

Un véritable succès collectif en conclusion...

Louis DUPIC

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M. ZARAYA :

"On a joué à neuf"

L'atmosphère n'était pas aux confidences à l'issue du fiasco retentissant qui a marqué le test rennais.

Aussi n'avons-nous pas poussé la porte les vestiaires olympiens d'autant que M. Zaraya s'épongeait le front, respirait dans le couloir.

Accablé, le président de la section professionnelle de l'O.M. regrettait d'abord :

"Il nous manquait Fischbach, Leonetti et Eschman : les trois meilleurs".

Puis s'animant, explosant M. Zaraya cria :

"Vous l'avez vu Amalfi ? Eh bien, vous l'avait votre Amalfi chéri". (sic)

Nous étions loin de la rencontre elle-même, une rencontre qui a inspiré ces mots M. Zaraya :

"Nous avons joué à dix puisque Chicha a été blessé. À dix. À neuf, même !"

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Jean-Jacques MARCEL

ne pouvait être partout !

On ne peut être à la fois au four et au moulin ! Cela est un vieil adage qui se vérifie parfois en football.

Défenseur sans reproche, Jean-Jacques Marcel essaya de se transformer en sauveur et faillit réussir.

Aussi, c'est à celui qui, chez les Marseillais, influença le plus le cours du jeu, à Jean-Jacques le gagneur, que nous décernerons la palme.

Avec lui, Larbi Chicha apparut jusqu'à sa blessure, sous un jour extrêmement séduisant. Comme contre Nice, il fut de loin le meilleur attaquant. Ses dribbles sont pratiquement inévitables, et donne à Tillon des ballons d'or.

Nous citerons ensuite Célestin Oliver, en très nette amélioration quand à sa condition athlétique. Il poussa l'attaque autant qu'il put, tira souvent - malheureusement sans réussite - en dehors de son coup franc.

Ces trois hommes mis à part, les trois autres joueurs marseillais furent bien loin d'être excellents sans pour cela être franchement décevants. Disons qu'ils furent passables ou médiocres...

Passables comme Gransart, qui eut le tort de ne pas suivre Mahl, qui en profita pour marquer deux buts ; Alauzun, qui n'a pas grand-chose à se reprocher, mais qui fut moins nette qu'auparavant ; Molla qui évite le pire devant Cuissard, mais ne l'empêcha pas de lier son jeu avec Théo et Dombeck.

Tonda se tira très bien d'affaire, en dehors des deux tirs de Mahl, sur lequel il fut évidemment archi battu.

Les attaquants ne se comprirent jamais et leur production, frappée du sceau de l'à peu près.

Nous avons cité Chicha, et Ikonga fut meilleur inter qu'ailier, mais il manque de puissance. Hédiart court et centre mais c'est ce tout. Tillon multiplia les efforts stériles. Ses tirs furent mous. À son actif, deux ou trois headings dangereux. Quant à la partie de Yeso Amalfi, nous avouons n'avoir pas compris son attitude !

Chez les vainqueurs, une défense anonyme mais solide, dont le joueur le plus en vue fut le gardien Rouillé, impeccable.

Pascual et Poulain sont très bons de la tête. Donnard et Imbernon, l'énergie personnifiée, Gaulon n'est plus ce qu'il fut, mais il demeure souple, avisé... et difficile à battre.

Au passif de cette défense, une stupidité ; de ne pas avoir fait le mur devant un tireur aussi dangereux que Célestin Oliver.

En ce qui concerne l'attaque, Méano, très faible, rata au moins deux occasions immanquables.

Mahl abattit un travail peu commun pour un ailier... et c'était hier son jour de veine. N'est ce pas Tonda ?

Restreint : Théo qui promena tout au long du match sa nonchalance mais parfaite technique de gaucher ; Dombeck, le grand et inlassable animateur de sa ligne, footballeur complet, travailleur et puncheur une valeur or ; et Tatave Cuissard, qui ne put jamais passer franchement mais conjugua très bien son jeu avec ses deux compères.

Ces trois hommes ne peuvent être dissociés. Homme de base, la victoire de Rennes est en partie la leur. Nous disons "en partie" car le Stade Rennais... c'est vraiment une équipe !

Un mot pour terminer, sur M. Tirant, qui est sans doute un charmant garçon... mais un mauvais arbitre. Il est un arbitre qui suit le courant... Il ne fit à l'O.M. aucune peine, même légère.

Heureusement pour le moral l'O.M. rétabli l'équilibre !...

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