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Résumé Le Provencal

du 20 avril 1959

 

L'O.M. et LILLE égaux dans la médiocrité

n'ont pu se départager (0-0)

Six fois au cours de cette rencontre d'une insigne faiblesse générale, la balle devait aller échouer au fond des filets.

Trois fois dans ceux de Péri trois fois dans ceux de Van Gool, tant il est vrai que les adversaires du jour étaient de toute évidence sous le signe du match nul.

Mais ces six buts étant de faux buts, c'est sur le score doublement nul de 0 à 0 et sous les huées du public que les équipiers des deux clubs jadis glorieux que son Lille et l'O.M. allaient regagner le vestiaire.

La première minute ne s'était pas écoulée que Fatoux, servi par Douis échappait à Molla et battait Péri. Mais M. Becret qui devait tout au long de la rencontre piétiner sauvagement la règle morale de l'avantage donné coup franc pour Lille à la limite (faute de Molla).

L'O.M. revenait de loin !

En fait, au cours des vingt premières minutes de jeu, Van Gool, gardien lillois, au nom prédestiné, ne devait pas toucher la balle.

Péri, lui, arrêtait en deux temps un tir de Walzak à la 3me minute, connaissait devant Douis et Devlamink une situation critique à la 9me minute, et concédait un second but, sur faute de Ramon, que M. Becret refusait pour hors-jeu.

Enfin, à la 21me minute, c'était le premier tir de Touré. Tout de suite après, Marcel obtenait un but refusé pour hors-jeu.

CLAUWS rate le coche

Alors que les Nordistes avaient obtenu deux corners, Clauws, en possession de la balle vers la gauche dribbla Gransart, évita Péri, dribbla le gardien marseillais revenu sur lui, mais ne tira pas assez vite et la balle m'entra pas dans les buts. À la 28me minute, Lille ratait donc l'occasion la plus immanquable qui soit.

Ensuite, si Ramon concédait un troisième corner devant Fatoux, l'O.M. en obtenait trois et Leonetti décochait, une minute avant la pause un tir vraiment digne de ce nom qui trouvait Van Gool à la parade.

L'O.M. devait à la reprise donner par son attitude agressive des promesses... non tenues. Au cours des dix premières minutes, les Marseillais allaient inquiéter Van Gool par Touré (48me), Alauzun (49me), Tillon (50me).

ZAMPARINI sauve Lille

A la 52me minute, Van Gool désertait sa cage pour intervenir du poing sur corner. La balle arrivait à Leonetti qui, du plat du pied, expédiait calmement vers le but vide. Mais Zamparini survenait et in extremis la dégageait de la tête. Les Lillois, à leur tour, avaient eu chaud !

L'O.M. portait à 6-3 son avantage des corners. Mais à la 55me minute sur contre-attaque lilloise, Fatoux et Péri se heurtaient et c'était miracle que l'O.M. n'encaisse pas un but...

À la 57me minute, Péri lâchait la balle expédiée sèchement par Douis sur coup franc de 30 m, et Van Gool l'imitait peu après sur un tir très dur de Marcel. Mais dans les deux cas, personne n'avait suivi.

Après ce début rapide, les deux équipes versaient dans la médiocrité, et il fallait attendre la 68me minute pour voir une belle action Walzak, Novotarski, Fatoux, terminée par un bond heading de ce dernier.

Deux minutes ne s'étaient pas écoulées qu'Alauzun contraignait Van Gool à un plongeon spectaculaire. La réplique était immédiate. Walzak échappait une fois de plus à Gransart et centrait. Devlamink reprenait de la tête en plongeant, mais la balle était déviée en corner.

Le même Devlamink plaçait de loin un tir très dur, mais qui allait nettement à côté. Il restait vingt minutes à jouer. Les Nordistes paraissaient se contenter du résultat, tandis que les Marseillais s'épuisaient en efforts aussi stériles que décousus qui allaient s'avérer vains.

Probablement ennuyé par le spectacle le brave M. Becret siffla vigoureusement une minute et demi avant la fin.

Les 5.202 spectateurs ne protestèrent même pas !

Louis DUPIC

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Deux ombres, dans un stade...

...se sont rencontrées

Deux oubliés dans un stade, se sont rencontrés.

L'ombre de ce que fut le grand L.O.S.C., cinq fois vainqueurs de la Coupe, deux fois Champion de France... sans compter les titres mineurs, et celle de l'O.M.

Des souvenirs à la pelle, assez d'images d'Épinal pour illustrer un livre son football, trop de nom de joueurs célèbres pour qui ne voudrait former qu'une équipe de France, un record de spectateurs, etc...

Et tout ça, tout ce passé ancien et récent, trahi, défiguré en une heure et demie de jeu à peine digne de la division d'honneur.

Delepaut n'en pensait rien

Le public s'en rendit si bien compte, qu'au moment du coup de sifflet final unit les deux équipes et l'arbitre dans les mêmes manifestations vocales de désapprobation.

Aux vestiaires le grand Delepaut, nouvel entraîneur des Dogues, se mit à rire, quand lui fut posée la question rituelle :

"Alors qu'en pensez-vous ?"

Pas assez rodé par son métier et surtout pas ses diplomates pour s'en tiré grâce à quelques formules vagues Delepaut faillit bien nous répondre :

"Mais enfin que voulez-vous que j'en pense !"

Car la simple vérité nous oblige à dire que plus on pense à cette fâcheuse encore, moins on a envie d'y penser.

Ce fut un match sans "rythme ni raison".

On ne vit jamais très bien comment le L.O.S.C. voulait s'y prendre pour remporter les deux points de la victoire, ni surtout sur quels arguments tactiques ou techniques comptait l'O.M. pour faire toucher les épaules à son rival.

Il semble que les Marseillais avec un rien de discipline dans leur jeu, auraient du obtenir la décision en première mi-temps.

En effet, durant les premières quarante-cinq minutes, l'O.M. domina, mais de façon tellement anarchique que la lourde défense lilloise ne fut jamais en sérieuse difficulté.

C'est vraisemblablement ce désordre initial né d'une formation d'équipe irrationnelle, qui a fait perdre aux Olympiens le bénéfice d'une victoire relativement facile.

Une seule conclusion valable

En seconde mi-temps l'attaque marseillaise joua un tout petit peu mieux, mais il était alors trop tard, les Lociste ayant dressé devant le but de l'excellent Van Gool un solide barrage.

Quand une partie et aussi mauvaise dans son ensemble, il faut logiquement admettre que la faiblesse est collective.

Vouloir départager les 22 joueurs serait une erreur. Sans doute, de part et d'autre, les défenseurs ont-ils mieux joué que les attaquants... mais combien plus facile était leur tâche !

La seule conclusion valable nous est imposée par le titre : Marseille, 0 - Lille, 0.

Maurice FABREGUETTES

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M ZARAYA n'y croit plus...

et n'y croit pas

M. Zaraya, très décontracté, pour une fois, s'est borné à nous dire : "Nous avons dominé la plupart du temps et méritions de marquer... mais ces arbitres, tous les mêmes ! !"

Apparemment, M. Zaraya y croit plus... et quand nous lui avons parlé des deux autres clubs "pro" en gestation à Marseille, il ne s'est pas gêné pour nous affirmer qu'il n'y croyait pas.

"Raconter des histoires est une chose" - ajouta-t-il - " mais sortir l'argent est tout autre chose"

  

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