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Résumé Le Provencal

du 27 avril 1959

 

LEVANDOWICZ ouvre le score, Marcel égalise et

l'O.M. obtient un honorable match nul à LYON (1-1)

(De notre envoyé spécial : Alain DELCROIX)

LYON (Par téléphone) - C'était hier l'avant-dernier match de championnat qui était offert au stade Gerland aux amateurs lyonnais de football. En effet les poulains de Troupel disputeront leur ultime rencontre sur la pelouse de 7 mai devant Toulouse.

Les "gones" avaient l'intention de remporter cette rencontre contre les Marseillais pour se rapprocher du groupe de têtes et avaient décidé de présenter : Gardien de but Manollos ; arrières : Mouynet, Mignot ; demis : Ninel, Lerond, Leborgne ; avant Levandowicz, Constantino, Cossou, Antonio et Daniel. Ils étaient privés de Dalla Ceca, blessé contre Angers et de Salem retenu en équipe de France amateurs qui jouait contre l'Italie, mais récupérèrent Leborgne et Levandowicz.

De ce côté, Marseille aligna : gardien de but : Péri ; arrières Gransart, Ramon ; demis : Eschmann, Molla, Oliver ; avants : Durand, Marcel, Tillon, à l'Alauzun et Touré.

Le 30 mars 1958 Marseille a fait match nul, 1 à 1, à Lyon, Jensen ayant égalisé contre Kermail à l'issue d'une rencontre placée sous le signe d'un certain lymphatisme.

Il avait plu ce matin à Lyon et le ciel était encore plus nuageux avant le coup d'envoi et c'est sans doute pour cette raison que 4.200 spectateurs seulement (1 million 514.000 francs de recette) se sont rendus au Stade municipal.

S'il avait fait beau, nous ont dit plus d'un Lyonnais, 10.000 personnes au moins se seraient dérangées, car l'Olympique en dépit d'un classement épouvantable conserve son prestige.

Lyon joue avec l'avantage du vent et à la 2me minute, Oliver concède premier corner donné par Daniel.

Quelques secondes après, Levandowicz tire à ras de terre, Péri, du bout des doigts, met la balle en corner, Marseille a eu très chaud.

À la 6me minute, le Lyonnais Antonio tente sa chance de 30 mètres mais son essai est très imprécis, puis un long centre de Cossou n'est pas récupéré.

Antonio continue à se mettre en évidence, feinte deux joueurs, Péri sort et Cossou qui reçoit le cuir, faiblement dégagé, met la balle à côté. Voilà une occasion que Lyon retrouvera difficilement.

À la 13me minute, Péri dégage encore faiblement. Antonio tire sur la barre, récupère le cuir, shote sur le champ dans la cage vide, mais la transversale renvoie la balle.

À la 15me minute, un centre de Marcel permet à Touré de faire un heading ; pour le moment, le jeu est une mollesse insigne.

Antonio, lui, est toujours très dynamique et glisse à Daniel qui shote en force à côté, puis Constantino, de 30 mètres, oblige Péri à exécuter un brillant plongeon à la 18me minute.

Lyon domine au petit trot sans mettre dans la balance le maximum de ses forces.

Sur une tentative d'Antonio, Molla détourne dangereusement en corner.

Puis un quatrième corner est bientôt sifflé en faveur des locaux.

L'Endoumois Cossou descend, passe Ramon, mais tire faiblement sur Péri qui repousse de la poitrine.

Les avants Rhodaniens s'avèrent trop dilettantes et mauvais finisseurs.

Péri et Molla se gênent ensuite à la 24me minute et la balle s'approche la cage vide, mais la manque.

On enregistre dans les deux camps de nombreuses erreurs et à la 27me minute de jeu Péri intervient avec décision sur un tir en cloche de Levandowicz.

Cossou est touché dans un choc avec Molla. Il se relève péniblement, mais doit être soigné sur la touche.

À la 36me minute, Tillon passa Oliver qui marque, mais le juge de touche avait signalé hors-jeu cinq secondes plus tôt.

À la 37me minute, Célestin Oliver centre, Manollos repousse sur Alauzun qui fait un splendide retourné, trop en hauteur, puis Cossou reprend sa place au centre de d'attaque lyonnaise.

À la 41me minute, Péri est obligé d'envoyer du pied en corner sur un assaut d'Antonio.

À la 48me minute de jeu, Célestin Oliver laisse la balle aller en corner. Cossou reprend et botte sur le bas du dos de Gransart, mais cette fois Marseille paraît décidé à prendre la direction des opérations et à la 53me minute, Jean-Jacques Marcel adresse un paquet que mots Manollos manque, mais le shoot n'était pas suffisamment précis.

Levandowicz ouvre

le score

A la 55me minute de jeu, Daniel glisse la balle à Constantino qui passe à Levandowicz. Celui-ci est démarqué en position d'avant-centre à 10 mètres de la cage de Péri et fusille le gardien.

Lyon, 1 - Marseille, 0.

À la 57me minute de jeu, Manollos sauve devant Marcel et lui enlève la balle in extremis.

Deux minutes plus tard Marcel d'un tir violent égalise en position d'intérieur gauche à la suite d'une combinaison de Tillon et de Touré.

Lyon, 1 - Marseille, 0.

Le match parait s'animer et les deux équipes manifestent davantage de hargne et de précision dans leurs tirs.

A la 60me minute, Antonio décoche un méchant tir et rate la cage. Marseille incontestablement en 2me mi-temps s'est bien repris et croit en sa chance de victoire.

À la 72me minute, Cossou est stoppé par Gransart et envoie la sphère en corner.

À la 77me minute, Ramon est plus prompt que Levandowicz et glisse en arrière à Péri, mais c'est un nouveau corner en faveur de Lyon (le 10me).

Le jeu redevient haché. Constantino shote au-dessus des bois. L'arbitre ne siffle pas un penalty flagrant sur une faute de Mouynet qui arrête la balle de la main sur une attaque de Marcel, puis à la 81me minute, Levandowicz, à peine touché, s'écroule dans la surface de réparation et M. Fauquenberghe, fort justement ne siffle rien.

La fin est sifflée sur le score de 1 à 1.

L'O.M. a obtenu un point de la façon la plus équitable du monde.

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MARSEILLE pouvait l'emporter

En deuxième mi-temps

LYON - Si Lyon a dominé nettement au point de vue occupation territoriale, en première mi-temps, l'Olympique de Marseille a eu le mérite de ne jamais se décourager et à la reprise, il s'est montré plus entreprenant en attaque et bien groupé en défense ; il aurait pu enlever la victoire.

En tous les cas, le match nul s'est avéré une juste sanction de cette rencontre. Et les Olympiens ont démontré aux Lyonnais qu'ils valaient mieux que leur place de lanterne rouge.

La rencontre ne fut pas d'un niveau technique trop élevé. Les fautes dans les deux camps furent assez nombreuses, mais il est évident que les joueurs furent gênés par l'action violente du vent. Lyon et Marseille firent preuve de bonne volonté et tentèrent de réaliser des attaques payantes.

Péri, dans les bois marseillais, effectua des arrêts spectaculaires. Gransart et Ramon firent bien.

Eschman couvrit beaucoup de terrain. Molla opéra avec infiniment d'autorité et reprit de nombreuses balles de volée.

Célestin Oliver joua les chiens de berger sans arrêt. La ligne médiane marseillaise, dans son ensemble, se comporta sans faiblesse.

En attaque, Jean-Jacques Marcel, sans forcer son talent, se montra le plus incisif et le plus dangereux.

Derrière lui Touré fut entreprenant à diverses occasions. Tillon fut combatif, Alauzun ne se retrouva quand 2me mi-temps et Durand a besoin de se réadapter.

Dans le camp de Lyon nous citerons en défense Mignot, qui a dépensé infiniment d'énergie et sut se montrer un redoutable contre-attaquant.

Lerond, qui ne commit pas la moindre erreur, le gardien Manollos s'avéra sobre et sur ; en attaque, Antonio fournit une première partie extraordinaire.

Cossou joua avec aisance, mais ne fut pas très chanceux.

Constantino s'efforça de construire. Levandowicz exécuta quelques percées dans le meilleur style.

Daniel fut le plus effacé des cinq.

Mouynet eut le tort d'avoir un marquage trop élastique.

Ninel a trop été vu dans de meilleures conditions.

Quoi qu'il en soit, cette rencontre sentait la de saison. On voyait très bien que les Lyonnais et les Marseillais n'avaient plus d'enjeu décisif autrement leur confrontation aurait été certainement beaucoup plus sévère. Mais nous retiendrons néanmoins la prestation satisfaisant des Marseillais qui ont étonné favorablement et les joueurs adverses et des dirigeants lyonnais.

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TROUPEL : "Marseille n'est pas le plus mauvais"

LYON (Par téléphone) - M. Zaraya a déclaré dans les vestiaires : "Une fois de plus l'arbitrage a été désastreux."

Marcel nous a précisé :

"Avec le vent, c'était difficile de jouer. Il est incontestable que Mouynet à arrêter la balle de la main à l'intérieur de la surface de réparation".

Et Ramon de surenchérir :

"Le penalty était flagrant".

Dans le camp Lyonnais, entraîneur Troupel nous a livré son opinion en ces termes :

"Nous avons eu de nombreuses occasions en première mi-temps que nous n'avons pas su exploiter, mais nous avons vu des équipes plus mauvaises que Marseille, qui mérite mieux que la lanterne rouge".

Le président Groslevin nous a dit :

"On ne comprend pas le classement de Marseille qui ne joue pas mal et possède une équipe athlétique".

Quant à Cossou, il nous a dit :

"Marseille a fourni une prestation satisfaisante".

  

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