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Résumé Le Provencal

du 08 février 1960

 

1 à 0 ! L'O.M. est battu à BESANCON

après avoir fourni un match défensif excellent

Le but bisontin contesté

De notre envoyé spécial : Alain DELCROIX

BESANCON (par téléphone) - Samedi soir, la température était très tempérée à Besançon, mais, hier après midi, une bise glaciale soufflait sur la cité de l'horlogerie et, avant le coup d'envoi, il devait faire - 3 degrés.

Comme nous avions quitté Marseille avec un plus 15, il y avait près de 20 degrés d'écart et les joueurs olympiens étaient fort surpris et contrariés.

Ils se sentaient frigorifiés et l'entraîneur Troupel éprouvait des craintes sérieuses : "Ce trop brutal changement de température, disait-il, n'est pas fait pour nous avantager."

Sur la pelouse du Stade municipal, l'Olympique devait présenter la formation annoncée, c'est à dire : gardien de buts : Corazza ; arrières : Ramon et Bobik ; demis : Leonetti, Molla, F. Peri ; avants : Durand, Eschman, Tillon, Célestin Oliver et Moresco.

A Besançon, si Kautzmann reprenait sa place dans la cage, par contre, Lucien Bruat, insuffisamment rétabli, avait dû déclarer forfait et l'entraîneur Avellaneda décidait donc de faire jouer El Kaim, arrière gauche et Koos demi centre, ce qui donnait l'ensemble suivant :

Gardien de buts Kautzmann ; arrières : Perrin et El Kaim ; demis : Hincker, Koos et Grevin ; avants : Gauchon, Rous, Mayet, Sucre et Bonato

On notait de plus l'absence dans l'attaque de Cassar, claqué dimanche dernier à Montpellier.

Le froid devait empêcher de nombreux Bisontins de venir assister à ce match qui débuta en présence de 4.500 spectateurs seulement (12.060 NF de recette).

Cette rencontre revêtant une importance exceptionnelle pour les deux adversaires en présence, l'entraîneur Troupel avait décidé d'appliquer une tactique de prudence et de faire jouer Molla arrière volant, Francis Peri étant chargé de marquer Mayet et Eschman devenant demi pour s'occuper de Rous.

L'O.M. débuta en ayant le vent contre lui et Molla concéda un corner à la 2e minute.

A la 3e minute de jeu, Corazza est obligé de plonger dans les pieds de Rous à la suite d'une passe en arrière de Molla.

Corazza stoppe avec brio

A la 10e minute, le demi Hincker tente sa chance, mais Corazza est bien placé pour arrêter à mi hauteur. Sur une contre-attaque d'Eschman, Koos s'affola, passe fort en arrière et met en corner (12e minute).

La partie est égale. A la 16e minute, Mayet centre, Corazza sort et repousse la balle qui est mise en corner par Bobik.

Quelques instants plus tard, le gardien marseillais est obligé d'intervenir avec décision sur un nouveau centre du même joueur bisontin.

A la 22e minute, Moresco effectue une belle montée, feinte deux adversaires et Tillon reprend mal sa balle.

Marseille se montre combatif et, dans la dispute du ballon, a souvent l'avantage. Pourtant, à la 26e minute, Corazza est obligé de plonger dans les pieds de Gauchon et Rous menaçants.

A la 29e minute, Célestin Oliver rate de peu la cage adverse.

A la 35e minute de jeu, Sucre tir de peu au-dessus de la transversale des bois marseillais, puis, trois minutes plus tard, sur un coup franc d'Oliver, Koos est obligé de dégager en corner.

A la 41e minute, Corazza est encore obligé d'intervenir avec à-propos sur une tête d'El Kaim, puis, quelques instants avant la mi-temps, il plonge avec audace dans les pieds de Mayet.

Corazza sauve

A la 55e minute, Sucre, de 25 mètres adresse un tir tendu au gardien marseillais ; celui-ci bloque avec difficulté.

A la 56e minute, Corazza sort une balle impossible qui l'avait pris à contre pied. Elle lui avait été adressée de la tête par Mayet.

On peut dire que sur cette action le gardien marseillais a sauvé un véritable but.

Ensuite, Marseille se reprend et tente de repartir à l'assaut des bois doubistes.

On note un déboulé de Durand et une percée de Moresco.

A la 62e minute, Leonetti lance dans d'excellentes conditions Tillon qui se précipite trop et shoote en cloche trop haut. Il rate ainsi une belle occasion.

Sucre marque pour BESANCON

A la 65e minute, Célestin Oliver tire à coté des bois adverses, puis Ramon dégage in extremis devant Bonato une balle dangereuse. Corazza n'était pas dans ses bois. Il avait été obligé de sortir.

A la 67e minute nous assistons à un choc entre Durand et Koos. Le Bisontin se relève bientôt.

A la 73e minute, les bois marseillais sont en danger, Gauchon centre, Bonato reprend la balle en position d'extrême gauche ; celle-ci passe devant la cage marseillaise puis est dégagée en corner.

A la 74e minute, Gauchon déboule le long de la touche, il centre malgré l'opposition de Bobik et Eschman. Le cuir est repris par Sucre qui trompe Corazza.

Besançon 1 - Marseille 0.

Corazza est encore en danger devant Gauchon ; puis sur corner d'Eschman, à la 84e minute, un cafouillage se produit devant les bois de Kautzmann.

Nous notons encore deux tentatives de Francis Péri, puis l'arbitre siffle la fin de la partie sur la victoire étriquée de Besançon par 1 but à 0

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TROUPEL : "GAUCHON était hors jeu sur le but !"

BESANCON - le Marseillais qui avaient fourni des efforts pour arracher un point, à Besançon étaient déçus du résultat final et l'entraîneur Troupel nous a déclaré :

"Il est dommage qu'une heure et quart d'efforts ait été réduite à néant par un but inexcusable.

" En ce qui me concerne, j'ai la conviction que Gauchon était hors jeu lorsqu'il passa la balle à Sucre qui devrait marquer."

Jean Molla devait souligner à son tour :

"J'ai la même opinion. J'étais bien placé pour voir cette phase. Gauchon était hors jeu et je ne comprends pas que l'arbitre n'ai pas sifflé !"

Ramon se désespérait en ces termes :

"C'est vraiment bête de perdre dans le dernier quart d'heure. Jusque-là nous avions bien tenu et nous pouvions espérer tenir encore jusqu'au coup de sifflet final !"

Quant à Durand, il faisait remarquer : "Nous avons pris un but stupide. Mais je vous assure que lorsque j'ai été "balancé" à l'intérieur de la surface de réparation, l'arbitre aurait dû siffler pour nous un penalty. Il est vrai que les arbitres hésitent toujours à sanctionner les fautes des équipes qui reçoivent !"

Avellaneda : "Nous avons eu l'initiative"

Dans les rangs bisontins, les joueurs étaient évidemment plus détendus que dans le camp marseillais et l'entraîneur Avellaneda nous a confié :

"Le match a été équilibré, mais néanmoins on peut dire que nous avons eu l'initiative surtout en première mi-temps. Avec le vent, Marseille à mieux joué.

"Je pense que les deux équipes se sont bien battues et qu'elles sont très près l'une de l'autre. Malgré tout, nous avons mérité le gain de match."

Sucre devait nous dire à son tour :

"Nous avons conservé le ballon plus souvent que nos adversaires. Quand je suis monté en attaque pour marquer mon but, j'ai surgi à l'improviste et les défenseurs marseillais ne m'ont vu arriver !"

Le Sudiste Rous constatait de son côté : "C'était dur de jouer avec le vent glacial qui soufflait mais je n'ai pas compris pour qu'elle raison les Marseillais ont constamment laissé Eschman en défense. Ils auraient été plus redoutables s'ils avaient joué à cinq avants."

A. DELCROIX

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LA TACTIQUE DEFENSIVE

DE TROUPEL

A FAILLI REUSSIR

L'entraîneur savait que le choc Marseille-Besançon ne serait pas facile pour ses troupes, mais il avait surtout l'intention d'enlever un point.

Il escomptait ainsi se rapprocher du groupe de tête et c'est pour cette raison que sa formation n'opéra qu'avec quatre avants durant toute la rencontre.

Cette tactique, pourtant faillit réussir car les Phocéens se montèrent très volontaires, terriblement accrocheurs et combatifs, et disputèrent avec acharnement toutes les balles.

Bien groupés en défense, ils fournirent un match très satisfaisant sur le plan collectif, mais leurs avants ne surent pas suffisamment profiter des rares occasions qui leur furent offertes. C'est ainsi que Tillon loupa une magnifique occasion et les Bisontins, gênés par la résistance de leurs adversaires, ne trouvèrent que rarement une cadence favorable.

De plus ils ne tirèrent pas un grand avantage du vent glacial qui soufflait dans leur dos en première mi-temps.

A Marseille, Corazza jouait une production très brillante ; c'est sans aucun doute, la meilleure partie qu'il a jouée sous les couleurs olympiennes depuis son départ de Metz.

Molla, dans le rôle d'arrière volant, fut très précieux : il anticipa souvent sur les actions de ses adversaires.

Eschman fut très travailleur et adroit comme demi de renfort.

Dans la ligne offensive, Moresco amorça quelques percées incisives, surtout en première mi-temps.

Célestin Oliver chercha l'ouverture et fut toujours aux aguets.

Leonetti et Francis Péri furent très honorables, en particulier au centre du terrain.

Dans le camp bisontin, le gardien Kautzmann ne commit pas de faute et fut toujours bien placé.

L'Africain El Kaim fit des débuts prometteurs à l'arrière gauche. Koos fut un demi-centre très correct, bien qu'il n'ait pas réussi à faire oublier Bruat.

Dans la ligne offensive, Gauchon se montra très véloce et très entreprenants.

Sucre eut le mérite de marquer le but.

La partie fut disputée virilement, mais ne dégénéra jamais.

L'arbitre, M. Debroas, n'eut pas toujours des décisions très harmonieuses.

Alain DELCROIX

 

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Alain DELCROIX

 

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