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 Résumé Le Provencal

du 11 avril 1960

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Un penalty permit aux Aixois de contester le succès de l'O.M. (2-1)

Le second derby AIX-O.M. débuta par une assez bonne domination des locaux encouragés par la plus grande partie des 3.000 spectateurs.

Elle ne se traduisit, outre certains tirs lointains trop anodins pour inquiéter Corazza, que par un lob subtil du petit Piazza qui eut la malchance de trouver la transversale.

Les Aixois vont donc occuper le camp marseillais pendant vingt bonnes minutes, avant de s'essouffler et de laisser la parole aux visiteurs.

Quatre occasions...

1 but pour l'O.M.

A la 19me minute, Moresco perce dans son style très personnel et décoche un bon tir que Cluzel détourne... dans les pieds d'Oliver, trop mal placé, en biais, pour conclure.

Deux minutes plus tard, Tillon est abattu pour la seconde fois dans la surface de réparation locale. M. Kitabdjian, respectueux des traditions accorde un coup franc à la limite que Celestin Oliver tire en force sur le montant.

Encore trois minutes et Durand dribble Revelli mais tire... sur le tibia de Cluzel. Enfin, à la 29me minute, le même Durand dribble et redribble sur l'aile droite, fonce, centre en retrait, et Tillon surgit et marque...

M. Kitabdjian se distingue

et AIX égalise...

M. Kitabdjian allait bien vite remettre tout en question. A la 32me minute, trois hommes, Ramon, Bedelian et Hesse attendent qu'une longue balle haute retombe vers eux. Elle arrive, tous les trois s'élancent, Hesse accroche une jambe marseillaise et s'étale. M. Kitabdjian n'en demandait pas tant ! Un homme à terre ? Penalty et but ! Car Sergent ne rata pas la transformation.

Les deux équipes étaient à égalité encore à la pause qui survint au milieu de rumeurs diverses.

L'O.M. prend l'avantage...

Dès le début de la seconde mi-temps, l'O.M. prit un mince avantage qui allait s'avérer définitif. Un coup franc près du poteau de corner fut bien donné par Eschman, Celestin Oliver laissa passer la balle pour Moresco qui marqua en demi volée un but identique a celui de Tillon à la 48me minute.

Nous apprenons que Hesse était victime d'une luxation de la clavicule et réduit à une moindre activité.

Malgré cela, les Aixois réagirent, et coup sur coup, Chebira mit de volée une bonne balle au-dessus. Puis Corazza, excellent, stoppa un tir appuyé de Plazza.

.. et le garde

L'O.M. répliqua par deux tirs de Oliver et de Durand qui frôlèrent le montant à la gauche de Cluzel (70me et 71me minutes).

Mais une minute plus tard, une montée offensive de Robert Peri se terminait par un tir remarquable que Corazza arrêtait en plongeant.

L'O.M. aura encore une occasion à dix minutes de la fin que Tillon, seul devant Cluzel, gâchera inexplicablement. Encore deux tirs appuyés de Eschman et de Tillon, puis Aix tente l'impossible... Corazza arrête un heading à bout portant de Robert Peri, puis il sauve le succès de ses couleurs devant Plazza, à la suite d'une mauvaise tête de Régis Bruneton.

Et c'est la fin... depuis quelque temps c'est Eschman qui boite bas. La recette fut de 10.620 NF pour 3.118 spectateurs.

Louis DUPIC

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NE TIRONS PAS

SUR LE PIANISTE

Un match à la bonne franquette. Dans les tribunes on avait tombé la veste ; et sur le terrain, les joueurs ne ménageaient pas leur sueur.

D'un côté ses sympathiques Aixois, pavés, comme l'enfer de bonnes intentions ; de l'autre, les troupes un tantinet déçus, en cette fin de saison, de l'O.M.

Une lutte de prestige

Que manquait-il à cette rencontre, pour que la passion régnât en maîtresse autour du terrain ? Deux ou trois points de plus à l'actif du club marseillais.

Faute de ces quelques points qui eussent rendu la victoire capitaine pour l'O.M., le seul intérêt du match résidait dans le noble désir des joueurs aixois de remporter un succès de prestige sur leurs voisins.

La ville universitaire contre la deuxième cité de France, en sommes, mais à l'échelon de la très moyenne Deuxième Division... hélas !

Vitesse et précipitation

Pourtant, on ne saurait reprocher aux Aixois de n'avoir pas fait l'impossible pou réaliser leur rêve.

Malheureusement pour eux, et plus particulièrement au début et à la fin de la partie, leur attaque confondit vitesse et précipitation.

Pour marquer des buts à un gardien aussi avisé que Corazza, il ne suffit pas d'attaquer toutes les balles avec un coeur magnifique et même de combiner parfois assez agréablement, il faut encore ne pas perdre le Nord au moment capital de l'estocade.

C'est essentiellement ce manque de sang-froid et de précision qui a rendu vaine la débauche d'énergie des Plazza, Chebira, Singier, Sergent, etc...

Une excuse valable, cependant, la blessure de Hesse qui rendit l'aile gauche aixoise boiteuse.

L'O.M. au petit trop

Cette absence flagrante d'efficacité facilita grandement la tâche de l'O.M.

La sûreté de Corazza et de Molla, quelques éclairs de Bruneton normalement à court de compétition, et l'activité louable d'Eschmann suffirent à assurer aux Marseillais une assise relativement solide.

Ajoutez-y quelques déboulés de Durand, dont un décisif, en ce sens qui amena le but de Tillon, plusieurs percées des dynamiques Moresco et Tillon et vous comprendrez aisément comme l'O.M. a obtenu et mérité sa victoire.

A Aix, la défense, fortement soutenue par Peri et Johansson, fit, dans l'ensemble, bonne figure, et ce n'est pas elle qui peut être rendue responsable de cet échec.

Opéra et music hall

Une dernière remarque : il est certain que ce match, vivant mais assez décousu, a gagné à être joué à Aix

Sur un petit terrain, où l'on voit mal l'ensemble, mes fautes de passes, de contrôles ou de direction du jeu sont moins évidentes que sur un grand terrain.

Le stade vélodrome, à l'opposé, ne convient qu'au football première qualité.

La deuxième Division, boulevard Michelet, c'est un peu comme un spectacle de music-hall à l'opéra.

Maurice FABREGUETTE

 

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