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Résumé Le Provencal

du 10 octobre 1960

 

BATTU (1-0) P AR UN BUT DE CONTRE ATTAQUE

L'O.M. n'a pas su ouvrir

le solide verrou toulonnais

Quand on ne compte que sur l'imperméabilité d'une défense pour marquer des points, à défauts de but, on se trouve à la merci d'un accident.

C'est un accident de cette sorte qu'a connu l'O.M. hier après-midi.

En quatre fois 90 minutes (à Montpellier, contre Besançon, à Alès et à Aix), l'attaque marseillaise n'avait marqué que 2 buts elle-même et un troisième par la personne interposée de Camoin.

La défense ayant sauvé la face (2 buts encaissés pendant ces quatre rencontres) le bilan général avait pu paraître favorable.

Mais il était bien évident que l'avantage pris ne pourrait être maintenu longtemps par une équipe dont l'attaque se montrait aussi résolument inoffensive.

Le verrou de Toulon...

Contre Toulon, le fiasco de la ligne d'avants de l'O.M. a été si total, si désolant qu'un seul but concédé par Corazza a suffi à jeter bas l'échafaudage laborieusement dressé au fil des derniers dimanches.

C'est surtout en premier mi-temps que l'O.M. a perdu son match.

Il sautait aux yeux, dès les premières minutes, que Toulon, venu sans grande conviction au Stade Vélodrome, comptait essentiellement sur une défense renforcée pour limiter les dégâts.

 Vibourel (le n.5 varis ) était chaperonné, protégé par papa Rossi et grand-papa Lafont qui mettaient leur poids et leur expérience au service de leurs partenaires de la défense.

D'où une sorte de verrou au centre que seul un aveugle pouvait ne pas voir.

... et la clé de l'O.M.

Or, l'attaque marseillaise se mit à jouer la clé, si nous osons dire. Elle s'applique, s'acharne, surtout par Pavon, dont la façon de jouer fut incompréhensible, à venir fermer ce verrou.

Au sujet de Pavon, nous ne comprenons plus. Voila u garçon qui jouait fort bien quand il sortait des rangs de l'amateurisme et qui semble avoir appris à déjouer depuis qu'il est professionnel.

La même remarque peut s'appliquer à Yansanne et à Vescovali qui, dimanche après dimanche, perdent leur peu de savoir.

Ajoutons-y que les deux inters de cette attaque sont des demis et que les demis chargés de donner au toute une charpente paraissent avoir oublié l'A.B.C. de leur rôle.

Nous nous mêlons peut être de ce qui ne nous regarde pas, mais il nous semble que cette infortunée équipe gagnerait à rechercher la simplicité, le classique.

Toulon et les moyens de bord

Le Sporting de Toulon a donc gagné et il faut honnêtement convenir que cette victoire n'est pas imméritée.

Sans doute a-t-elle été bâtie sur une défense outrancière, mais, comme nous l'a dit Gérard après la rencontre : " Nous avons fait ce que nous pouvions, avec ce que nous avons... et en se saurait nous reprocher d'avoir essayé de l'emporter avec les seules armes dont nous disposons."

Tous juste, mais comme le sympathique entraîneur toulonnais a ajouté : " Nous ne nous faisons d'ailleurs aucune illusion, cette victoire si elle nous fait plaisir, ne résout pas nos problèmes."

Nous sommes bien obligé de conclure, avec lui que cette rencontre fut de celles qui contribuent à vider les stades.

Ce que n'en pense par le Président

Dans cette courageuse équipe toulonnaise on a noté la sûreté de Moreira, le métier de Lafont et de Rossi, le travail de Fournier, l'inusable homme à tout faire et les qualités en puissance d'Eyrefret et de Blanc.

Ce dernier, qui n'a que trois ans de football dans les jambes nous a paru pleins de dons.

Et pour terminer, nous avons tenu à interviewer Louis Bernard Dancausse qui assistait à la rencontre.

A notre question : "Qu'en pensez-vous, président ?", le grand maître du football "pro" national à répondu :

"Je préfère ne pas le dire ; d'ailleurs je dois penser exactement comme vous."

Comme ce que nous en pensons n'est guère brillant, cette réponse est tout un programme

Maurice FABREGUETTES.

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Une action BLANC-FOURNIER

donne la victoire à TOULON

Quelques applaudissements timides saluèrent l'apparition de Bruneton dans les rangs de l'O.M. Puis, pendant un bon quart d'heure, on n'entendit pas grand chose, sinon un soupir de soulagement lorsqu'un centre de Blanc passa à ras du but marseillais sans autre dommage, à la 11e minute.

Après deux mauvaises passes successives de Vibourel à son gardien, Moreira se signala en déviant d'une belle manchette un tir de près de Bruneton.

Corazza sauvé par la barre

Comme pour répliquer, à la 21e minute un coup franc de Lafont était prolongé de la tête par Forsano et la balle arrivait sur la transversale, Corazza ayant raté sa sortie.

Une minute plus tard, réponse marseillaise. Un centre excellent de Pavon, qui devait être le seul du match, arrivait de Vescovali dont la reprise est stoppée par l'excellent Moreira.

Vers la 35e minute, sur ouverture de Milazzo, Vibourel faisait un loupé magistral qui surprenait tout le monde y compris Yansané qui démarrait trop tard et ne parvenait pas à en profiter.

Bruneton manque une balle de match

La rencontre reprit, entre les Toulonnais de plus en plus repliés et les locaux qui voyaient avec angoisse le temps passer, mais qui, ne se montraient pas mieux inspiré pour cela.

A la 60e minute, Blanc replié passait à Moreira, Yansané interceptait, tergiversait, était rejoint par la meute. Par miracle il réussissait à passer la balle à Bruneton, placé à deux mètres de la cage de Moreira. O surprise ! Régis ne parvenait pas à la contrôler... et il ratait ainsi une occasion unique, c'est le cas de la dire.

Encore la transversale

L'O.M. dominait toujours. Cela n'empêchait pas Forsano déplacer un centre tir sur la transversale. La balle revenait en feu et il n'ay avait aucun Toulonnais pour la reprendre. Les supporters varois s'en arrachaient les cheveux... Ils allaient bientôt avoir l'occasion de triompher.

But de Fournier

Il restait un quart d'heure à jouer quand Blanc suivait une longue balle, poursuivi par Bedelian. Ce dernier manquait son interception. Corazza sortait et plongeait, mais la balle revenait vers Blanc qui la glissait à fournier bien placé en face de la cage. Un bon tir et la balle était dans les filets.

C'est ainsi que Toulon obtint le seul but du match...

Evidemment, les Marseillais dirent le forcing, mais leurs efforts décousus ne purent prendre en défaut la vigilance de Moreira, qui stoppa avec élégance un heading appuyé de Milazzo, reprenant un coup franc de Bruneton, à la 88me minute.

Et l'O.M. perdit sur son terrain les points qu'il avait su acquérir à l'extérieur.

Louis DUPIC

 

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