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Résumé Le Provencal

du 21 novembre 1960

 

12.000 PERSONNES, PETARDS ET ENTHOUSIASME AU STADE VELODROME

L'O.M., vent en poupe écrse BOULAGNE (4-0)

Trois buts d'Aygoui, un de SANSONETTI

et débuts remarqués de Kominek

À la Bourse du public sportif marseillais, la cote de l'O.M. est en nette hausse.

Près de 12.000 spectateurs payants, des pétards dont certains sont de véritables bombes, un enthousiasme populaire qui alla crescendo au fil des minutes... et, pour finir, le retour triomphal, aux vestiaires, des glorieux olympiens.

On avait annoncé, nous les premiers, la lutte impitoyable de la meilleure attaque du championnat contre la meilleure défense. Les statistiques, basé sur 14 journées, imposer ce titre.

En fait, cette lutte, n'eut jamais lieu.

Rarement, la solide défense de l'O.M. avait elle eu moins à faire, depuis le début de la saison, car la prétendue fameuse attaque de l'U.S. Boulogne restera un mystère pour le public marseillais.

Domination écrasante de l'O.M.

Il est vrai que l'équipe boulonnaise, dominé pour ne pas dire surclassée, dans tous les domaines du jet, n'eut guère le loisir d'exposer ses talents.

Si l'on excepte le début de la partie et une période de ralentissement général du jeu en seconde mi-temps, il n'y eut qu'une équipe sur le terrain : celle de Marseille.

C'est écrasante domination olympienne ne peut être mieux marquée que par un simple fait ; en 90 minutes Corazza le fut mis vraiment en danger que par une reprise de la tête du noir Douglas. Et encore, avons-nous eu l'impression, en cette occasion unique, que le ballon, s'il n'avait pas été arrêté par le gardien de l'O.M., ne serait pas rentré dans la cage.

Festival offensif marseillais

Par contre, si l'attaque de Boulogne fut invisible à l'oeil nu, celle de l'O.M. tira à elle toute la couverture.

Festival offensif de l'O.M., peut-on dire. Un festival concrétisé par trois buts d'Aygoui : " UN DU PIED GAUCHE, UN DE LA TÊTE ET UN DU PIED DROIT". Il ne manqua en somme que la talonnade pour que la réussite de l'inter marseillais fut totale.

Kominek et le bon football

On va, de suite se posait la question : "quel a été le rôle de Kominek là-dedans ?"

Très appréciable certes, mais pas aussi déterminant que le résultat final pourrait le faire croire.

Portée par toute une équipe en pleine forme, par une équipe constamment maîtresse du ballon et partant du jeu, l'ex-crocodile eut somme toute la partie facile, pour un joueur de sa classe.

À peine marqué, habilement placé au centre du terrain, au carrefour des balles perdues, Kominek eut tout le temps de manoeuvrer et d'assurer ces passes.

Sa participation aux quatre buts de son équipe ne fut effective que sur le troisième ; un coup franc magistralement tiré devant la tête d'Aygoui.

Cependant, cette réserve faite, il faut reconnaître que l'Autrichien donna une leçon de football à la plupart de ses adversaires et partenaires.

Il leur prouva, à moins qu'il ne soient aveugles, que la simplicité des contrôles et la précision des passes sont les bases les plus solides du bon football.

On le savait déjà, mais il est toujours excellent que la démonstration en soit faite, balle au pied.

Aygoui et Sansonetti

Puisque nous en sommes à l'attaque de l'O.M., vedettes de la journée, accordons le N1 ex aequo à Aygoui et à Sansonetti.

On sait déjà que le premier, dans un rôle qui paraît lui convenir assez bien d'inter de pointe, tira le maximum des occasions qui lui furent offertes.

Quant au second, auteur de l'autre but de l'O.M., il fut constamment à la pointe du combat, où sa vitesse, sa puissance et son esprit de détermination posèrent de difficiles problèmes à la défense de Boulogne.

Lefebvre, s'il n'eut hier de réussite dans ses tirs, n'en fut pas moins, à notre avis, remarquable par la finesse de son jeu et la sûreté de sa technique.

Vescovali, le courage des footballeurs, gagneraient à travailler la précision de ses coups de pied. À ce sujet, quel meilleur modèle pourrait-il trouver que Kominek.

Boulogne dans un mauvais jour

Pour une fois, accordons une mention globale au demi est à la défense marseillaise qui, en étouffant dans l'oeuf les velléités offensives boulonnaises, prirent une part importante dans le succès de leur équipe.

Il reste à parler de l'U.S. de Boulogne : 29 BUTS, 17 POINTS TOUT DE MEME ! Avouons-le, elle nous a produit qu'une impression très médiocre.

C'est tout juste si nous avons remarqué dans cette laborieuse équipe, qui s'applique à construire un petit jeu dépassant passablement les possibilités de ses joueurs, l'arrière martiniquais Rudier, l'arrière central Tursy, les demis Raspotnik et Dialef et à la rigueur le gardien Pagès et l'inter Ganczacevk.

Quant au géant ex-Sétois Douglas, il fut à peu près inexistant.

Nous croyons très volontiers, que l'U.S. Boulogne était tout simplement dans un de ses mauvais jours.

Maurice FABREGUETTES

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Du pied gauche, du pied droit et de la tête...

AYGOUI et le manuel du parfait buteur...

Décevante à l'image de son avant-centre Douglas, l'équipe boulonnaise perdit tout espoir de réussir une bonne performance à Marseille alors qu'en approcher de la demi-heure de jeu...

Deux minutes déterminantes

En effet, à la 27me minute Misiaszek lançait une contre-attaque sur la gauche, poursuivi par Lefevre, Aygoui et Sansonetti qui affrontait le grand gardien Pages. Ce dernier renvoyé sur la poitrine de Sansonetti le tir de l'avant-centre marseillais, renvoyait encore, mais cette fois sur la tête de Sansonetti et c'était le but...

Deux minutes plus tard n'ayant pas " récupéré ", la défense nordiste laissait Aygoui inexplicablement démarqué sur la gauche. Peri lui donnait intelligemment la balle que Aygoui propulsait dans les filets d'un très bon tir croisé du pied gauche.

En deux minutes, Boulogne avait perdu le match...

Auparavant, il ne s'était rien passé d'extraordinaire, en dehors d'un bon centre de Kominek, d'une tête habile de Sansonetti, et de quelques combinaison Gangzarczyk-Halberda, très mal terminé par le second.

Jusqu'à la pause, on ne verra encore rien de probant...

Après le retour des équipes sur le terrain, nouveau départ de l'O.M.... Tout d'abord à la 49me minute, dribbles excellents de Lefevre ; fauché par Turci...

Peu après reprise de peu au-dessus, Aygoui d'un centre de Sansonetti...

Tentatives boulonnaises

Boulogne allait essayer ensuite de remonter le courant, mais par des efforts tellement décousus qu'ils étaient voués à l'échec.

Tout de même, à la 57e minute Corazza devait plonger sur un heading de Douglas, sur centre de Gangzarczyk. Sur la contre-attaque Kominek donner en avant a Sansonetti, qui perçait mais ne parvenait pas à lober Pages.

C'était le meilleur moment de Boulogne. Douglas forçait Molla à mettre en corner, puis sur le grand coup de pied de coin le grand noir inquiété Corazza.

Le quart d'heure d'Aygoui

C'est à Gérard Aygoui qu'allait revenir l'honneur de faire de la défense boulonnaise une déroute.

Tout d'abord à la 67me minute, il reprenait parfaitement de la tête un coup franc de Kominek. Cela portait le score à 3-0.

À la 78me, il donnait à Lefevre qui tirait imparablement pour Pagès, mais pas pour le montant droit qui renvoyé la balle.

Enfin, deux minutes plus tard un centre aérien de Vescovali trompait la défense boulonnaise ; et Aygoui, survenu, marquait en demi-volée du pied droit cette fois ayant réussi, chose rare à marquer consécutivement des deux pieds et de la tête... Un exploit peu banal !

La rencontre se termina dans l'euphorie marseillaise la plus totale, et finalement, sur un score qui en traduit parfaitement la physionomie, tout à l'avantage des locaux.

Louis DUPIC

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Lucien TROUPEL

"Des promesses"

Dans le vestiaire marseillais empli de la foule des jours de victoire, les olympiens étaient évidemment content mais lucide. Lucien Troupel disait :

"Ce succès très net me contente encore plus pour les promesses que cela nous laisse entrevoir que par le score sur lequel il a été acquis... "

Monsieur Zaraya était enfin détendu, lui que nous avions vu tellement soucieux avant le match. Enfin, François Milazzo plaisantait :

"Je ne sais pas si on va me vouloir dans l'équipe maintenant ! "

Qu'il se rassure... on aura besoin de lui.

 

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