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Résumé Le Provencal

du 27 novembre 1960

 

AU STADE VELODROME, DEVANT PLUS DE 13.000 SPECTATEURS

L'O.M., très supérieur

tremble devant CHERBOURG durant le dernier quart d'heure (2-1)

VESCOVALI, SANSONETTI et SIMON buteurs du jour

A la lecture du résultat, on pourrait croire que cette rencontre, O.M. - F.C. de Cherbourg a été discutée entre deux équipes très près l'une de l'autre.

Rien de tel, en vérité ! Du commencement à la fin, la supériorité générale de l'équipe marseillaise ne fut jamais douteuse.

C'est là une évidence que Simonyi, l'entraîneur des visiteurs, ne discutait même pas, une fois le match terminé.

Mais, il est non moins certain que le F.C. de Cherbourg eu la possibilité d'arracher le match nul pendant les dernières minutes, alors que l'O.M. ne mener par deux buts à un.

La défense de Cherbourg

a tenu 52 minutes

Comment l'équipe marseillaise n'en est-elle arrivée que là, en dépit d'une supériorité écrasante et à l'issue d'une partie très plaisante ?

Par excès de confiance sans doute, au moment même où la victoire semblait acquise, après s'être fait longtemps désirer.

En première mi-temps, malgré quelques tentatives intéressantes, de Sansonetti, d'Aygoui et de le Lefevre en particulier, l'O.M. n'avait pu trouver le défaut de la cuirasse Cherbourgeoise.

Le scénario, jusqu'à la, s'était déroulé comme prévu. Groupés autour de leur tranche chef de fille Klemenzack, et renforcer par l'inter Rivet, défenseurs et demis visiteurs avaient protégé efficacement l'excellent Moine.

Mieux même, au bénéfice de rares mais rapidement contre-attaques, les jeunes attaquants de Cherbourg avait failli profiter des quelques erreurs de la défense marseillaise.

Cependant, en n'était guère inquiet sur le compte de l'O.M., car il semblait bien qu'il finirait par conclure, tôt ou tard.

La tête et les jambes

Et c'était exactement ce qui se produisit, dès le début de la seconde mi-temps.

En l'espace de deux minutes (52e et 54e minute), Moine était battu et bien battu.

Il est intéressant de constater qu'en ces deux occasions, nous assistâmes à l'union de la technique et de la fougue. La tête et les jambes, en somme.

Les deux fois, c'est Kominek qui lança admirablement le mouvement, en passant sur sa gauche, à Lefevre d'abord, à Aygoui ensuite.

Le plus curieux est que les deux gauchers de l'O.M. procédèrent, à peu près de la même façon : débordement sur l'aile et centre tendu en retrait, alors que l'on s'attendait à voir le ballon sortir en camp.

Et les deux fois, il y eut quelqu'un à la réception : le tandem Aygoui - Vescovali la première et Sansonetti la seconde.

Précision + vitesse

= efficacité

Il avait été aussi démontré, une nouvelle fois, que précision et vitesse sont les deux meilleures armes des attaquants.

Vescovali et Sansonetti ont marqué, pour la bonne raison qu'ils ont reçue de bonnes passes ; mais on ne se serait pas aperçu que ces passes étaient bonnes, s'il n'y avait pas eu personne pour les recevoir.

C'est d'ailleurs une vertu vieille comme le football, une bonne attaque est souvent faite de joueurs dissemblables.

L'harmonie naît de l'opposition des contraires.

L'égalisation possible

pour Cherbourg

Là-dessus, l'O.M. commit l'erreur classique en pareil cas, de s'endormir un peu sur ses lauriers.

On attaque la balle moins franchement le petit jeu refleurit sur la pelouse... Et l'inévitable se produisit.

Une mauvaise " tête " de Misiasek, une hésitation de Molla et de Corazza... Et le très jeune Simon logeait la balle dans la cage.

2 à 1 seulement, il n'en fallait pas plus pour rendre les Cherbourgeois ambitieux et donner à la fin de la rencontre un piment inattendu.

Il ne se passa rien de nouveau, heureusement pour l'O.M. ; mais on ne doute pas que MM. Zaraya et Troupel aient passé un dernier quart d'heure très inconfortable.

Un coup de pied égalisateur est si vite donné.

Il résulte de tout ceci que voilà l'O.M. premier au classement à égalité avec Montpellier, Metz, Strasbourg et Sochaux, Lille suivant dans la foulée.

Une belle lutte se prépare, on ne saurait en douter.

Sur la rencontre d'hier, l'O.M. a produit l'impression d'avoir son mot à dire, bien qu'il n'est pas gagné aussi nettement qu'on aurait pu l'espérer

Bedelian

Aygoui... et Vescovali

La défense et les demis, en dépit de quelques erreurs, du vraisemblablement à un manque de concentration, n'en ont pas moins confirmé leur valeur d'ensemble.

Pour cette fois, accordons la mention à Bedelian.

En attaque, ou le meilleur à la moyenne a été Aygoui, les jeunes Sansonetti et Vescovali ont apporté à cette ligne le tranchant de leur vitesse et de leur inlassable combativité.

Vescovali, pour sa part, a paru en net progrès.

Kominek, à défaut de quantité, donna la qualité. La qualité supérieure, en deux occasions au moins.

Lefevre, quoique marqué de très près par le vif et rapide Zanicwsky, joua avec la précision et la finesse qui le caractérise.

Cherbourg, courageux

et sympathique

Le F.C. de Cherbourg nous présenta une équipe très jeune en attaque et expérimentée en défense.

Au demeurant, une formation sympathique et dans laquelle Klemenzak, Zanlewsky et Brahim jouèrent un rôle éminent et constant.

Le public reprocha à Klemenzak, une certaine rugosité, mais tous les défenseurs, de France et de Navarre, ne sont-ils pas énergiques ?

Moine, auxquelles Simonyi reprochait de n'avoir pas intercepté les deux centres qui firent but, n'en mit pas moins à son actif de bonnes parades.

Parmi les jeunes attaquants cherbourgeois, on a noté Adohs, Muller et Simon.

Maurice FABREGUETTES

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Après les buts de VESCOVALI et SANSONETTI l'affaire semblait réglée... et pourtant !

Un peu en raison du brio manifeste que le gardien normand Moine, qui stoppa un maximum de tirs ; un peu pour ne pas avoir appuyé à fond ses actions après le second but, alors que l'équipe de Cherbourg été désemparé, à sa merci ; enfin beaucoup pour avoir fait preuve de trop de confiance en défense, l'O.M. passa moralement un mauvais dernier quart d'heure, alors qu'il aurait pu être débarrassé de tout souci à la pause.

Le brio de Moine

En première mi-temps, dès la 5me minute, Kominek servait Sansonetti qui filait, débordait, croisait un peu trop son tir à ras de terre qui frôlait le montant.

Quatre minutes plus tard, tir puissant de Lefevre de peu au-dessus. Aux 14me et 15me minute, deux centres de Vescovali repris par la tête de Sansonetti puis par le pied Aygoui. Moine arrête bien là encore.

Cherbourg réplique par une tête de Simon, puis par un tir d'Aloh, bien arrêté par Corazza.

Alors que l'on arrive à la demi-heure, Moine lâche enfin une balle de Lefevre mais dans les pieds de son arrière Khima.

Sur le renvoi, l'O.M. passe un moment difficile et concède deux corners sans mal.

Enfin au 36e et 43e minutes, Moine doit dévier en corner un tir puissant d'Aygoui, puis un centre-tir habile du même joueur.

Il l'on arrive à la pause...

Deux buts identiques

Après un tir placé de Sansonetti (47e) et un notre violent de Kominek (49e), bien arrêté par Moine, l'O.M. va marquer deux buts dans des circonstances très voisines l'une de l'autre. Kominek étant chaque fois à l'origine de ces actions victorieuses.

Tout d'abord, l'ex-Lensois, de la droite, alerte Lefevre à l'aile gauche. Ce dernier descend, perce au, centre, Aygoui reprend de la tête. Moine renvoie une fois encore, mais Mario Vescovali arrive à toute allure, pousse la balle dans les filets, à la 52me minute.

Deux minutes plus tard, Kominek sert en profondeur Aygoui qui déborde de la même façon que Lefevre, et centre au raz de la cage vers Sansonetti, bien placé et qui n'a aucun mal à marquer le second but.

Pour Cherbourg l'affaire semble bien perdue... Mais, malgré une très nette domination, malgré leur découragement qui s'emparait des normands, l'O.M. ne parvint pas à accentuer son avance et mal lui en prit.

Simon réduit la marque

Alors qui restait environ un quart d'heure de jeu, Misiasek, Molla et Bedelian laissaient, sans doute par excès de confiance, le jeune Simon prendre la balle, s'avancer et battre Corazza... À la surprise générale.

Ensuite, l'O.M eut évidemment peur de se laisser dominer et cela n'arrangera rien.

Tout le monde se mit à "déjouer" plus ou moins, les avants ne gardèrent plus la balle, fatigués par leurs efforts précédents.

Cela n'alla pas mieux en défense. C'est ainsi que l'on vit Maurice Gransart adresser un véritable centre à Gasparini, qui n'en crut pas ses yeux, s'affola et tira à côté...

Ainsi, tout en ayant été largement dominé, Cherbourg inquiéta l'O.M. jusqu'au bout, et presque à son corps défendant. Cela jeta une légère ombre sur la joie de ses nombreux, et encore plus enthousiastes supporters qui garnissaient coquettement le stade vélodrome et qui poussèrent littéralement un soupir de soulagement lorsque tout fut fini...

Mais empressons-nous de le dire, l'O.M n'eut pas mérité de perdre le moindre point. Le score étriqué de 2 à 1, ne le payant pas de ses efforts.

Louis DUPIC

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Lucien TROUPEL

"Il fallait insister"

"Nous avons passé un mauvais quart d'heure en fi de partie par notre faute. Après la réussite de nos deux buts, Cherbourg était à notre merci et il ne tenait qu'à nous d'accentuer notre avantage. Déjà en première mi-temps nous n'avions pas été payés de nos efforts.

" Cette alerte devrait être pour nous un excellent enseignement pour l'avenir - "Il faut battre le fer quand il est chaud ! "

SYMONYI

"Ce fut un bon match"

Ni pleurs, ni récriminations dans le vestiaire cherbourgeois, après la rencontre.

Très décontracté, très gentleman, le chef, coiffé d'un élégant feutre de couleur fauve, Symonyi nous a déclaré très aimablement.

"Nous aurions certes pu égaliser, mais ce résultat eut été injuste pour l'O.M. qui aujourd'hui, était meilleure que. Aussi, suis-je satisfait du résultat, obtenu après un bon match, ce qui est assez rare en deuxième division.

" Mais, devant la jeunesse, pour ne pas dire la naïveté de mon attaque, je me demande si je ne peux pas rejouer dimanche prochain. "

 

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