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Résumé Le Provencal

du 20 février 1961

 

L'O.M. dominé en deuxième mi-temps, s'incline

à la Meinau, devant STRASBOURG (2-4)

(de notre envoyé spécial : Alain DELCROIX)

STRASBOURG (par téléphone). - Un soleil printanier éclaire la pelouse du stade de la Meinau pour le choc majeur de la 26me journée de la 2me division.

Strasbourg aligne :

Remetter ; arrières : Schweltzer et Hauss ; demis : Stiener, Jonquet, Nabat ; avants : Novotarski, Gress, Koza, Coincon et Isel

Marseille présente :

Corazza ; arrières : Gransart et Misiasek ; demis : Raphaël Tellechea, Molla, Bruneton ; avants : Ugolini, Kominek, Aygoui, Milazzo et Lefevre.

Dans la formation provençale, on note la rentrée de Aygoui à l'avant-centre, tandis que Ugolini a glissé à l'aile droite pour remplacer Pavon.

À l'aller, Strasbourg et Marseille n'avaient pas pu se départager, 0 à 0.

Maintenant encore, la confrontation entre ces deux clubs promet d'être équilibrée.

D'ailleurs, le public s'est rendu très nombreux au stade et on compte plus de 15.000 spectateurs quand l'arbitre, M. Deban, donne le coup d'envoi.

But surprise de Strasbourg

A la première minute de jeu sur un dégagement de Schweltzer, Koza démarre et tire dans sa foulée, trompant Corazza dans le coin gauche.

Strasbourg 1 - Marseille 0.

Marseille paraît surpris par ce coup de boutoir inattendu.

À la 4me minute, Remetter doit arrêter un corner de l'Ugolini.

À la 6me minute, sur un coup franc de Jonquet, Gress tir au-dessus puis, à la 7me minute, Milazzo fonce et shoote à côté.

Koza est surveillé par deux hommes : Molla et Bruneton, tandis que Milazzo joue demi-gauche.

À la 11me, une belle combinaison marseillaise permet à Kominek de donner la balle à Ugolini qui tire faiblement sur Remetter.

Celui-ci renvoie dans les pieds de Lefevre qui botte dans le coin gauche et égalise.

Strasbourg 1 - Marseille 1.

Marseille a donc reprit du poil de la bête et, à la 20me minute, Corazza dégage du poing. Sur une balle vicieuse que Koza convoitait de la tête.

A la 31me minute, Remetter arrête avec aisance un centre de Lefevre. Puis soudain, à la 41me minute, Milazzo shoote en hauteur tandis que Lefevre et secoué par Schweltzer.

Brusquement, à la 42me minute sur un corner d'Isel, au milieu d'un paquet de joueurs, Novotarski émerge, et reprend de la tête et score.

Strasbourg 2 -Marseille 1.

Marseille va-t-il combler son retard en deuxième mi-temps ?

On n'en aura pas l'impression quand Coincon démarre tout seul, shoote dans sa foulée, mais manque la cage.

Strasbourg accentue sa pression.

À la 50me minute, Stieber expédie un coup franc violent que Corazza arrête avec beaucoup de détermination.

Strasbourg accentue son avance

Trois minutes plus tard, Raphaël Tellechea et Gress se disputent la balle. Celle-ci échoit à Koza, totalement démarqué, en position d'inter-droit, dribble Misiasek et file vers la cage marseillaise. Il n'a aucune difficulté à tromper Corazza dans le coin gauche.

Strasbourg 3 -Marseille 1.

La marge paraît trop nette pour que Marseille puisse remonter son handicap. Néanmoins, l'équipe de Troupel se montre très courageuse.

Lefevre réduit le score

A la 61me minute, Aygoui s'échappe le long de la touche et centre en position d'ailier gauche. Lefevre est à la réception au centre et, d'un magnifique heading, trompe Remetter.

Marseille 2 -Strasbourg 3.

Marseille se remet à espérer. À la 66me minute, Koza botte encore, mais à côté.

Puis, à la 69me minute, le même joueur subtilise la balle que Molla voulait donner à Corazza et bat le gardien marseillais en tirant à ras de terre.

Strasbourg 4 - Marseille 2.

L'affaire est jouée. Marseille ne peut plus remonter.

On note encore un shoote de Coinçon et un autre de Milazzo et le score demeure inchangé jusqu'à la fin.

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VEINANTE : "L'O.M. a bien joué en première mi-temps"

STRASBOURG (par téléphone). - Dans le camp marseillais les visages étaient plutôt tristes et l'entraîneur Troupel nous a dit :

"Il y a eu de nombreux tournants dans ce match. À trois buts à deux, nous nous étions remis à espérer !"

M. David, qui représentait les dirigeants, a ajouté de son côté : " La défense a commis trop de fautes pour que nous puissions gagner !"

Bruneton était déçu pour sa part.

"Nous avons fait ce que nous avons pu, mais cela n'a pas été suffisant devant une formation trop décidée".

Kominek remarquait de son côté :

"On ne pouvait pas gagner car, en avant, en ne touchait pas un ballon comme il fallait !"

Aygoui s'écrier à son tour :

"A l'extérieur, on ne peut espérer marquer plus de deux buts. Le problème consistait donc à ne pas en encaisser trop !"

Chez les Strasbourgeois, l'entraîneur Veinante constatait :

"Marseille a bien joué en première mi-temps, mais nous avons su gagner en deuxième. Le match fut très acharné et très incertain !"

Remetter remarquait : "Le deuxième but de marseillais n'était pas valable !"

Koza était très heureux, et nous disait :

"J'ai marqué trois buts. À l'heure actuelle, ma cadence me paraît bonne. J'espère que ça va continuer".

Enfin Schweitzer ajoutait pour son compte :

"Cette victoire était indispensable pour nous persuader que nous sommes bien dans la course !"

A.D.

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Les Olympiens ne fermèrent jamais le jeu

STRASBOURG (par téléphone). - Le match Strasbourg - Marseille, qui fut disputée sous un ciel printanier, fut très régulier est très ouvert.

L'équipe provençale ne ferma jamais le jeu.

Pendant une certaine période, nous avons cru que les poulains de Troupel seraient capables de tenir en échec ceux de Veinante.

En effet, la défense alsacienne, réputé pour être imperméable, donnait des signes évidents de faiblesse et, les avants Phocéens savaient pénétrer à l'intérieur des 18 mètres adverses, bien que la plupart du temps, ils fussent réduits à quatre éléments.

Au point de vue technique, Marseille ne se montrait pas inférieur à Strasbourg, mais par la suite la défense marseillaise a craqué trop souvent sous les coups de boutoir de Koza.

On peut dire que l'avant-centre strasbourgeois a réussi à lui seul à démolir la défense de Corazza qui, pour sa part, ne commit pas de faute grave.

Si Molla fut très ennuyé devant le puncheur alsacien, qui s'est montré très remuant, vif, incisifs et qui est apparu comme le canonnier le plus dangereux de Deuxième Division.

Certes, Koza ne fut pas le seul à combattre avec vivacité et à réussir plusieurs percées, mais ses camarades de la ligne d'avants ne furent pas à sa hauteur.

Novotarski eut le mérite de marquer un but. Isel shoota bien les corners. Par contre Gress et Coinçon furent plutôt effacés devant Bruneton et Raphaël Tellechea.

Quant à Gransart, il se montra très vigilant.

La ligne offensive marseillaise ne fut pas toujours homogène, mais Lefevre, sans aucun doute, fut le plus redoutable et SchWeitzer eu beaucoup de mal à le contenir.

Kominek fut entreprenant et abattit une large besogne, malgré le jeune Stieber, qui fut très volontaire.

Aygoui ne fut pas très à l'aise devant Jonquet, qui demeure très adroit.

Ugolini ne réussit pas à passer Hauss, toujours puissant et décidé.

Milazzo essaya de jouer les "pistons" entre sa défense et son attaque.

En définitif, Marseille aurait pu arracher un point, mais il lui aurait fallu, avant tout, contenir Koza qui marqua trois points et atteint ainsi 20 buts au classement général des buteurs.

L'Olympique de Marseille a-t-il perdu sa dernière chance à la Meinau ? Nous le redoutons, mais il est certain qu'en première mi-temps, il fournit plusieurs combinaisons de réelles qualités, qui prouvèrent qu'il égalait, en valeur intrinsèque, son adversaire, qui eut la chance de se révéler beaucoup plus efficace.

A.D.

 

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