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Résumé Le Provencal

du 27 février 1961

 

L'O.M. ( à onze) domine ROUBAIX puis (à dix)

conserve son avantage (3-1)

Buts d'AYGOUI, KOMINEK (penalty), du blessé GRANSART et du Roubaisien MUY

Il y avait plus de 8.000 personnes au stade vélodrome pouvoir aux prises l'O.M. et le tombeur de Monaco, en coupe de France, le C.O.R.T. Disons que personne ne fut déçu... L'O.M. ayant gagné et les Roubaisiens lui ayant donné une plaisante réplique.

Une excellente période

La meilleure période de la rencontre se situe entre la dixième et la 20me minute, au cours de laquelle l'O.M. pouvait marquer plusieurs buts mais n'en obtint aucun.

Ce fut tout d'abord une bonne combinaison Kominek - Lefevre, que le second nommé termina par une reprise de volée qui passa à côté (12me minute). Puis Sansonetti, lançait par Kominek, força excellent Samoy à dévier la balle au pied désespérément. Ugolini arriva un rien trop tard (16me minute).

On vit ensuite Ugolini mettre de la tête à côté, la reprise d'un centre précis d'Aygoui (18me). Enfin, une action remarquable menée par Kominek, continuée par la tête de Sansonetti, plaça la balle sur le pied de Milazzo qui tira en force sur Samoy (19me).

À la 30me minute, sur coup franc à la limite, Aygoui place un tir si puissant que Samoy lâche la balle...

But de Aygoui

A la 33e minute, Lefevre conduisait un dribble sur la gauche, servait Aygoui à ses côtés, et le tir de l'intérieur faisait mouche.

Ces deux hommes faillirent récidiver quelques minutes plus tard mais la tentative d'Aygoui échoit de justesse.

Histoire de penalties

On allait vers la pause, lorsque Kominek chargé par Ledru, s'écroula dans la surface de réparation roubaisienne. M. Barbe accorda à l'O.M. (40me minute) un penalty que l'on qualifiera de sévère.

Aygoui le tira à côté, mais M. Barbe le fit recommencer et, cette fois, Kominek ne laissa aucune chance à Samoy.

Avant la pause, Ugolini plaça une bonne reprise de la tête sur la transversale, et Gransart se blessa à la cheville dans un choc avec Tonda et Moy.

Il revint sur le terrain après le repos pour tenir le poste d'ailier droit.

Cette seconde mi-temps, pour la raison bien simple que Gransart, boitillant, ne pouvait que montrer son courage, être plus égal, et le C.O.R.T. allait dominer le plus souvent.

Moy réduit le score

Il y avait dix minutes que le jeu avait repris lorsque les Marseillais perdirent la balle au milieu du terrain, au profit de Devlaemink qui fila sur l'aile droite et plaça un centre tir de Tonga aurait dû stopper, ou tout au moins dévier nettement. Mais il plongea pour s'assurer la balle et la lâcha dans les pieds de Moy qui ne rata pas une aussi belle occasion...

Tout été remis en question.

Sous l'impulsion de Bravo, Roubaix attaqua vivement, mais Tellechea qui avait remplacé Gransart, Molla, Misiasek, Milazzo et Kominek actif, bien placé et bien inspiré, firent face sans défaillance.

Gransart libère l'O.M.

C'est le blessé Maurice Gransart qui allait avoir l'honneur de libérer l'O.M. de ses appréhensions. Placé en embuscade à l'aile droite, il reçut une balle qui pouvait être perdue, et adressa vers le but roubaisien d'un tir tendu de 25 mètres que Samoy n'attendait pas, et qui heurta un montant avant et ricocha dans les filets...

L'excellent Maurice été récompensé de son courage et, on le devine, très applaudi...

Le C.O.R.T. réagit vigoureusement, mais ne put franchir la défense marseillaise. Au cours des cinq dernières minutes, Tonda repoussa un bon tir de Lakière et Samoy du s'employé sur une balle expédiait violemment par Ugolini...

Finalement, un match très plaisant.

Louis DUPIC

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Blondel : "Ce charmant M. Barde !"

Les Roubaisiens, d'une manière générale, ont bien pris leur défaite.

"Nous n'avions pas la prétention de gagner à Marseille", nous a dit de calme et raisonnable Maurice Blondel, entraîneur du C.O.R.T. "Mais ce penalty est tout de même un peu fort à encaisser. Il est vrai que ce M. Barbe est un peu notre ami. C'est le troisième penalty (un à Cannes, un à Aix et un ici) qu'il siffla contre nous. Alors nous commençons à être blasé.

Il n'en reste pas moins que l'O.M., dans l'ensemble, a mérité sa victoire. Nous allons essayer, quant à nous, de faire mieux dimanche prochain au Parc des Princes contre Nice."

Pourquoi pas, après tout.

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Un "Pétard" de Gransart que les pétards saluèrent

Le blond et sympathique Gransart, Maurice pour ses amis, a eu hier son jour de gloire. Ou plus exactement son tir de gloire.

Le plus magnifique est que ce tir canon, d'autant plus canon qu'il fut salué par des salves de pétards, vint au bon moment.

Nous étions à la 70me, l'O.M. ne mener plus que par 2 à 1 ; et l'on commençait à se demander si Roubaix n'allait pas égaliser.

Un vrai tir canon

C'est alors, à la suite d'une offensive marseillaise repoussée, de bric et de broc, par la défense roubaisienne, que le ballon rebondit devant Gransart.

Ce dernier, qui blessé jouait à l'aile droite, prit tout son temps, avant de tirer violemment, de 25 mètres environ en biais.

Sous l'effet de ce coup de pied donné en de plein fouet, le ballon transformé en bolide, creva littéralement le rideau de Marseillais et de Roubaisiens placés devant Samoy, heurta l'intérieur de la barre latérale gauche, et vint ricocher à l'intérieur de la cage.

Ce fut la fin des espérances roubaisiennes et la matérialisation de la victoire olympienne.

Première mi-temps :

du bon O.M.

Une victoire au demeurant indiscutable, et dont le résultat reflète assez bien la physionomie de la partie.

Nous avions bénéficié, en effet, d'une bonne première mi-temps.

Devant une équipe roubaisienne solide et homogène, l'O.M. avait, durant une vingtaine de minutes, joué avec un réel brio.

Aygoui, promu chef d'attaque, les offensives marseillaises c'étaient succédé à une belle cadence. Comme, de l'autre côté, Bravo profitait de la moindre occasion pour lancer ses partenaires, c'est à une excellente partie de deuxième division que nous assistions.

À la mi-temps, l'O.M. menait par deux buts à zéro, ce qui aurait pu paraître normal si le deuxième but marseillais n'avait pour origine un penalty pour le moins douteux.

Mais enfin, penalty pas, l'O.M. méritait indiscutablement son avantage.

Une inquiétude, cependant, à la fin de cette mi-temps, Gransart blessé, venait de quitter le terrain.

Une fin heureuse et logique

En deuxième mi-temps, quand on vit l'arrière olympien passer à l'aile droite et Tellechea et Kominek rétrograder d'un rang, on put craindre que cet handicap évident ne profitât à Roubaix.

Et c'est bien ce qui se produisit, puisque Moy marqua un but, en reprenant le ballon que Tonda venait de lâcher malencontreusement.

Le résultat de la partie allait-il être remis en question ? On put le supposer, jusqu'au tir salvateur de Gransart.

À la suite de cet exploit, le rythme du jeu baissa tout soudain. En comprend aisément pourquoi ; l'O.M. ne jouant pratiquement qu'à dix avait tout intérêt à adopter une attitude prudente, et Roubaix, pensant à sa prochaine rencontre de Coupe se devait de ménager ses forces.

Bref la, la rencontre été terminée.

L'influence d'Aygoui en forme

Voici donc l'O.M. reparti vers cette fameuse quatrième place, objet de tant de convoitise.

Encore que les résultats de la journée (victoires de Metz, de Cannes et de Bordeaux) aient fait l'effet d'une douche froide, on peut encore croire aux chances de l'équipe marseillaise.

Le tout, pour elle, et de pouvoir ramener des points de l'extérieur, et plus particulièrement de Cherbourg.

Hier, tant qu'elle fut complète, elle produisit une impression favorable.

On s'aperçut alors, durant cette période, combien était grande sur le jeu de l'attaque l'influence d'un Aygoui en forme.

L'infortuné Tonda

Avec le "Petit Piantoni" Marseillais, les hommes de base de l'O.M. furent Lefevre, Kominek et Molla.

Peuvent également être crédité d'une partie très honorable, Misiasek, Milazzo et Raphaël Tellechea.

Par contre, Sansonetti et Ugolini n'eurent pas la réussite avec eux. Il est vrai que le jeu d'attaque de pointe est sujet à de nombreux aléas.

Tonda aurait fait une très bonne partie, s'il n'avait lâché le ballon que Moy logea dans sa cage. Péché d'inexpérience, sans doute.

Quant à Gransart, en ne peut que le féliciter pour son tir providentiel et lui souhaiter un prompt rétablissement.

Bravo : le "prof" de football

Le C.O.R.T. héros de la coupe, n'a pas déçu. En comprend que cette équipe, dans un bon jour, ait pu "empoisonné" quelques "grands" de la première division.

On a remarqué hier, dans ses rangs, le gardien Samoy, l'arrière central Breistroff, les deux demis Michelin et Lakière et en attaque Moy et Leonetti.

Ruben Bravo, le "prof" mérite un paragraphe à part. Il est certain que les contrôles, les passes et à l'occasion les dribbles du vétéran argentin reste un régal pour les yeux.

Quel grand joueur a dû être ce Bravo là, il y a une quinzaine d'années !

L'arbitre M. Barde fut la parfaite illustration de ce qu'on appelle l'avantage du terrain.

Nous ne souhaitons pas à l'O.M. d'avoir affaire à lui en déplacement.

Maurice FABREGUETTES

 

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