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Résumé Le Provencal

du 02 octobre 1961

 

SUR UN TERRAIN DETREMPE, A PARTIR DE LA MI-TEMPS

L'O.M., jouant au-dessous de sa valeur, s'incline

Très régulièrement devant LIMOGES (4 à 2)

(De notre envoyé spécial : Maurice FABREGUETTES)

LIMOGES - Le premier joueur marseillais que nous rencontrons en arrivant au stade municipal de Limoges et l'Autrichien Kappl en tenue de ville.

Ce sont donc Ugolini à l'aile droite et Sansonetti au centre, qui vont jouer, comme on pouvait d'ailleurs le supposer.

La rencontre va débuter sur un terrain en parfait état, mais sous un ciel extrêmement menaçant. On verra par la suite que cette menace fera mieux que se préciser.

ESCALE au travail

Les limougeots ne doivent sans doute pas ignorer que le gardien Escale et un débutant et qu'à ce titre il est bon de le harceler dès le début.

C'est pourquoi dès la 3e minute, le jeune Escale a déjà paré trois tirs : un de la tête de Rosenrib, deux des pieds de Bob et Delcampe. En ces trois circonstances, dont la première particulièrement critique, le jeune garçon de Saint-Antoine c'est parfaitement tiré d'affaire.

Début très encourageant pour lui par conséquent.

OSSEY ouvre le score

Devant une équipe de Limoges partie extrêmement vite, quoique un peu nerveuse, l'O.M. adopte la tactique du "attendre et voir". Demi-aile replié, Tivoli fait office de piston tandis que Kominek essaie de se porter à l'attaque. Autant dire tout de suite que cela ne donne pas de bons résultats et Limoges domine de plus en plus.

À la 15e minute, nouvel excellent arrêt d'Escale sur tir de Goujon, mais à la 21e minute c'est le drame.

Ossey, se servant nettement visiblement de la main pour contrôler la balle, part du centre et marque à bout portant.

Protestations des marseillais, mais les arbitres maintiennent leur point devue.

Limoges 1 - O.M. 0.

ALAUZUN et LEONETTI

pare au plus pressé

Sans doute vexés par ce but, les Marseillais tentent d'attaquer à leur tour Kominek lance Ugolini, ce dernier centre trop en retrait. Pachis contrôle le ballon, mais de la main et donne à Milazzo, celui-ci tire. La balle est renvoyée sur Lefevre qui tente sa chance à son tour, permettant à Pachis de faire son meilleur arrêt de la partie.

Le jeu s'anime passablement et tour à tour Alauzun d'abord et Leonetti, le premier grâce un retournait acrobatique, le second de la tête, sauvent leurs buts.

UGOLINI égalise

Nous sommes alors à la 31e minute, quand Sansonetti part sur la gauche et centre intelligemment en retrait. Pachis plonge à retardement et Ugolini qui a suivi, marque sans peine.

O.M. 1 - Limoges 1.

Jusqu'à la mi-temps le jeu s'égalise.

Escale se distingue à nouveau sur un coup de tête d'Ossey. Alauzun réussit un dégagement acrobatique salvateur et l'on note encore une excellente sortie du même Escale.

Mais c'est surtout le temps qui se gâte. Une pluie diluvienne s'abat alors sur le stade, rendant la pelouse extrêmement glissante.

Un but d'OSSEY

A la reprise, un magnifique arc-en-ciel s'est levé, mais la pelouse n'en a pas retrouvé sa sécheresse pour autant.

Limoges attaque à outrance et, comme au début du match, on assiste à trois excellents arrêts consécutifs d'Escale que la balle glissante ne semble pas gêner.

Cependant, à la 52e minute se produit un incident de jeu assez curieux. Delcampe centre et le ballon qui allait sortir, heurte le dos de Rosenrib. Il n'en faut pas plus pour que Ossey, surgi ensuite de façon inespérée, marque un deuxième but pour Limoges.

Limoges 2 - O.M. 1.

LIMOGES domine à outrance

La suite ne sera qu'une longue domination de Limoges, maître du jeu et du ballon au centre du terrain. De temps en temps, cependant, alors que le soleil est revenu, les Marseillais sortent un peu de leurs réserves. C'est ainsi que Milazzo qui se dépense beaucoup, réussit un excellent tir de très peu à côté à la 65e minute. Mais entre-temps il est bon d'ajouter que Tholon à aussi marqué d'un tir très tendu de 35 mètres. But refusé par l'arbitre pour hors-jeu de position d'Ossey.

GOUJOON transforme

un coup franc en but.

Au fil des minutes les situations dangereuses se multiplient pour les Marseillais dont la défense supporte tout le poids de la rencontre. Escale, seul devant Ossey, évite miraculeusement un but à la 70e minute.

Un peu plus tard, Desruisseaux marque un autre but, justement refusé car il s'était aidé de la main. Mais à la 67e minute Alauzun bouscule le même Desruisseaux et il s'ensuit un coup franc direct à la limite, coup franc que Goujon transforme en but.

Limoges 3 - O.M. 1.

TIVOLI redonne l'espoir.

On croit la partie finie, l'O.M. se rabattant, d'autant que la défense de Limoges et d'une sûreté toute relative ; mais à la 78e minute un tir de Milazzo et repoussé de la tête par Tholon alors que Pachis était battu. À l a80e minute, Ugolini profite d'un magistral loupé de Rosenrib pour centrer. Sansonetti se lance à corps perdu, dribble la défense de Limoges et Tivoli marque.

Limoges 3 - O.M. 2.

ROSENRIB marque

à nouveau

Tout de suite après, Tivoli mis en goût par cette réussite, tire encore mais cette fois Pachis arrête.

Le public qui n'est pas satisfait du résultat, estimant que son équipe aurait dû marquer beaucoup plus de buts, se met à siffler ses joueurs et comme fouetté par ces huées, Rosenrib échappe à Bruneton est bas Escale à bout portant.

Limoges 4 - O.M. 2.

L'arbitre siffle la fin sur ce résultat.

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Un grand absent : Yansanne

bons débuts du jeune ESCALE

LIMOGES - Dans les vestiaires du Limoges F.C. à l'issue de la rencontre, le président local M. Dupont, nous a dit :

"Nous aurions du gagné par 6 à 0, tellement notre domination fut manifeste".

La très nette part faite de l'exagération dans cette déclaration percutante, nous sommes cependant bien obligés d'avouer que la défaite de l'O.M. et de celles qui ne se discutent pas.

Les excuses valables que peuvent présenter les avocats de l'équipe marseillaise sont :

1) Absence de quelques titulaires.

2) Valeur de l'équipe de Limoges.

3) Transformation à la mi-temps du terrain jusque-là sec en terrain détrempé.

En ce qui concerne l'absence des titulaires, disons tout de suite que celle de Moreira ne se fit pas tellement sentir. Dans des conditions très difficiles pour un débutant : balle glissante, multiplication des situations critiques, le jeune Escale c'est sorti tout à son honneur de cette épreuve.

N'hésitons pas à écrire qui nous a été agréablement surpris, sauf une seule fois. Il sortit très judicieusement, fit preuve de beaucoup d'autorité, sut se faire entendre de ses partenaires et ne lâcha jamais la balle.

Son passif, à côté de son actif, et tellement mince que nous n'hésiterons pas à le gratifier d'une excellente note.

L'absence Yansanne

Pour ce qui est des autres titulaires, nous n'en dirons pas autant. Tivoli peut remplacer un jour ou l'autre Kominek, mais jamais Yansanne. Le jeu de ces deux garçons et trop différents pour qu'on puisse les comparer.

Pour son entrée dans l'équipe de l'O.M. le deuxième marseillais du onze prouva qu'il savait bien jouer au football. Nous le savions déjà, mais sa part de travail fut nettement insuffisante.

L'O.M., en fait, souffrit beaucoup au centre du terrain d'avoir deux inters ne disputant presque pas le ballon.

Il résulte de cette rencontre que la présence à côté de Kominek d'un partenaire très actif et une nécessité.

Pour ce qui est de la troisième absence celle de Tellechea, on ne saurait être aussi affirmatif. Tellechea aurait-il fait mieux que Bruneton ? Bien difficile à dire.

Nous pensons que Tellechea reste un titulaire à part entière du poste de demi-aile, mais Bruneton est tout de même mieux qu'un simple remplaçant.

L'excuse du terrain

Quant à la transformation du terrain sec en terrain lourd et fusant à la mi-temps, il est certain qu'elle a beaucoup surprit l'équipe marseillaise. Toutefois, c'est un fait qui se produira très souvent au cours de la saison, et les équipes de têtes doivent s'y habituer.

Reste la valeur du Limoges F.C. Il est évident que cette équipe vaut beaucoup mieux que son classement et nous sommes persuadés qu'elle se laissera battre très peu souvent sur son terrain, mais sa défense nous est apparue très perméable et ses joueurs paraissent manquer passablement de sang-froid. Ce qui nous fait écrire qu'un bon O.M. aurait pu aujourd'hui l'embarrassé et peut-être même le battre.

Knayer et Milazzo

Car c'est là que nous voulions en venir, l'O.M. n'a pas fait un bon match.

Collectivement, l'équipe ne s'est jamais trouvée et l'on peut compter sur les doigts d'une seule main les bons mouvements offensifs à porter à son actif.

Seul à notre avis, deux joueurs sont au-dessus de tout reproche : Knayer, qui a impressionné favorablement nos confrères limougeots et Milazzo qui abattit, tant en défense qu'en attaque, une besogne considérable.

On peut aussi accorder une mention honorable à Alauzun et Leonetti qui se battirent dans des conditions très difficiles et évitèrent plusieurs buts ; le premier grâce à sa parfaite technique sur le ballon et le second par sa combativité.

Escale, nous l'avons déjà dit, fit un excellent début.

Une équipe méconnaissable

A ces joueurs on peut, à la rigueur ajouter Sansonetti qui fit figure de seul avant de pointe ainsi que Lefevre qui se comporta honorablement quand et opéra au poste d'inter. Tous les autres furent plus ou moins décevants.

C'est trop mauvais pour être vrai. L'O.M. nous doit une revanche qui ne tardera sans doute pas de nous offrir.

À Limoges dans une équipe qui produisit bonne impression, les meilleurs furent : Ossey, Bob, Goujon, Delcampe, Desruisseaux, Rosenrib et Tholon.

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Lucien TROUPEL :

"Nous étions trop handicapés "

Flamion : "Nous aurion du gagner plus nettement"

Quand nous rentrons dans les vestiaires de l'O.M., après la défaite, Lucien Troupel, en train d'endosser son survêtement, paraît déjà avoir pris son parti de cet échec.

"Nous étions très handicapé, aujourd'hui, nous dit-il. D'abord par l'absence de plusieurs titulaires, et ensuite par l'état du terrain qui a beaucoup surprit notre équipe, après la mi-temps.

"Ceci dit, j'ajouterai que mon équipe n'a pas fait, aujourd'hui, un de ses meilleurs matches et je trouve sa défaite régulière, encore que le premier but de Limoges et été marqué grâce à une main de Ossey".

Quant aux joueurs de l'O.M., ils étaient en train de prendre la douche ou de se rhabiller en silence. La plupart d'entre eux avaient conscience den 'avoir pas fait aujourd'hui un très bon match, et seul Escale, félicité par ses partenaires, paraissait satisfait de cette rencontre.

Dans les vestiaires de Limoges changement de décor. On se congratule, on s'embrasse et tout le monde paraît très heureux de cette victoire très méritée.

L'entraîneur Flamion, qui fut aussi un joueur de l'Olympique de Marseille il y a quelques années, nous dit :

"Notre victoire est amplement méritée, mais nous aurions dû gagner plus nettement.

"Notre ligne d'attaque a manqué parfois de sang-froid et notre défense a commis collectivement de très grandes fautes.

"Si nous arrivons à corriger ces défauts, je pense que nous sommes capables de concourir dans ce championnat et de terminer dans le groupe de têtes.

"L'équipe marseillaise que je voyais jouer pour la première fois cette saison, ne nous a pas produit une très forte impression, mais je suppose qu'il s'agit là d'une impression d'un mauvais match et qu'elle doit être beaucoup plus forte en temps normal."

 

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