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Résumé Le Provencal

du 12 novembre 1961

 

L'O.M. se bat avec bec et ongles et arrache

A VALENCIENNES un succès mérité (2 à 0)

Avant la rencontre, Robert Doumergue, le sympathique entraîneur nordiste, disait combien il craignait ce match contre l'O.M...

"On ne peut parler de passage à vide, mais nous avons perdu les bonnes habitudes. Maintenant il nous arrive de jouer de façon étriquée, ce que nous ne faisions pas il y a un mois..."

En fait, on ne s'aperçut guère d'un quelconque laisser-aller dans la façon de jouer des visiteurs, dont la défense se battit avec énergie, tandis que l'attaque ne baisser jamais les bras, malgré un manque de réussite certain.

Pour l'emporter, l'O.M. répondit à la hargne par une hargne encore plus grande, une application et une obstination de tous les instants. Nous estimons que le moindre passage à vide marseillais eut été mis à profit par des attaquants aussi rapides et incisifs que Guinot, Keller et Masnaghetti...

Une première mi-temps très égale

Nous n'apprendrons rien à personne en rappelant que la pluie tomba sans discontinuer sur Marseille tout au long de la partie, avec des périodes de grande intensité en seconde mi-temps.

Mais la pelouse ne pouvait être qualifiée que de "lourdes" lorsque l'O.M. et V.A. commencèrent ce match lourd, lui, de conséquences pour les deux équipes. L'O.M. débuta lentement et, dès la deuxième minute, une hésitation de sa défense contraignit Moreira à un plongeon "à froid" devant les duettistes Keller et Masnaghetti. Qui, plus est, sur une ouverture de Kominek, Aygoui et Sansonetti partaient bien, mais se gênaient et s'étalaient au sol (7)e. Pavon était cisaillé au moment du tir (10e) et Lefevre en bonne position semble-t-il (11e) hésitait et se faisait contrer.

V.A. répliquait par une échappée de Guinot, terminée par un contre dangereux (13e), puis par un départ dangereux de Masnaghetti, pénalisé d'un coup franc au moment d'arriver au but (21e).

Le gauche d'Aygoui

A la 22e minute, le gauche d'Aygoui jaillit et donna un avertissement sans frais à Schaeffer. L'O.M. continue de dominer, aidé d'ailleurs par les bourrasques qui jettent la pluie au visage des visiteurs. Aussi Pavon échappe magnifiquement à Matzki est centre. Schaeffer est battu mais Provelli arrive le premier et met de la tête en corner.

L'O.M. à chaud

V.A. réplique et de la meilleure des façons.

Koclik donne une longue balle à suivre, Masnaghetti passe Bruneton et centre en hauteur pour la tête de Keller, dont la balle placée effleure le montant. Ouf !

Les deux duettistes récidivent peu après... à la 40e minute. Masnaghetti redresse la balle vers Keller qui tape comme un sourd, mais ne fait que l'effleurer... Et elle va à côté.

Puis réagit

On va vers la pause. Un coup franc de Pavon fuse entre les mains de Schaeffer... et sort. Lefevre part et centre. Pavon plonge vers la balle et la dévie de la tête. Encore à côté. Allons ! l'O.M. s'est bien battu...

Lefevre marque

Les rafales de pluie soufflent de plus en plus fort... contre l'O.M., qui peine plus pour lui acheminer la balle en ce début de seconde mi-temps. Et voici la première véritable attaque des marseillais. Aygoui centre à ras de terre de la gauche. La balle est repoussée par la défense visiteuse, mais vers Lefevre qui arrive à toute allure et frappe du pied droit. La balle part fort, touche Provelli et échoue dans les filets...

Et le stade se dressa sous la pluie...

V.A. attaque derechef... Un renvoi de Knayer et intercepté. La balle revient au centre et Moreira sauve en corner. Sur le corner, Keller, de la tête, envoie sur le montant !

La pluie est maintenant diluvienne. On se demande si la visibilité permettra que la partie se déroule jusqu'au bout. Schaeffer dévie du poing un bon tir de volée de Sansonetti (57e).

Un exploit de Moreira

A la 61e minute, sur une véritable "sortie de mêlée" Makowski surgit et décoche à ras de terre un tir terrible que Moreira stoppe en plongeant de façon stupéfiante.

Il vient peut-être de préserver le succès de ses couleurs... Il pleut de plus en plus. Moreira réclame ses gants...

Puis c'est un début d'incident, causé par tackle à retardement de Kominek sur Provelli. Le terrain est gorgé d'eau et les chutes nombreuses. D'ailleurs personne n'y va de main morte.

Pour Aygoui l'estocade

Dans ces conditions de jeu épouvantables, qui n'avantage guère les Marseillais, l'étincelle va jaillir, à la 62e minute, du pied gauche d'Aygoui, sur une passe en retrait avisée de Sansonetti. Cet fois, il semble bien que l'O.M. ait le match gagné. Une minute plus tard, Sansonetti est abattu par Mazet, alors qu'il avait au but. Mais V.A. réplique par Guinot et Keller. Le second nommé rate son tir ce qui est fort normal si l'on considère l'état du terrain.

La même aventure arrive à Kominek, pourtant bien placé face à la cage (82e minute).

Tout V.A. est à l'attaque, mais le coeur n'y est plus. Mieux tout le monde croit au troisième but lorsque, à l'issue d'une remarquable combinaison amorcée par Lefevre et Aygoui, Sansonetti tire de volée à côté.

Cette fois c'est fini. L'O.M. a bien gagné et le public l'acclame. Les fins de match se suivent et ne se ressemblent pas !

Louis DUPIC

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L'ADVERSAIRE ETANT DE CLASSE

L'O.M. A JOUE SON MEILLEUR MATCH

DE LA SAISON, AU STADE VELODROME

Enfin un bon match de football au Stade Vélodrome !

Un match rappelant par plusieurs points la première division, en dépit de conditions atmosphériques nettement défavorables.

Quatre-vingt-dix minutes durant, les vingt-deux joueurs assurèrent au jeu un rythme extrêmement soutenu ; et certaines actions, de part et d'autre furent d'un excellent niveau.

Un adversaire de qualité

L'US Valenciennes-Anzin, bien que battue, a produit qu'une impression très favorable.

Complète dans toutes ses lignes, disposant de quelques atouts maîtres dans le domaine offensif, l'équipe de Robert Doumergue fait figure de sérieuse candidate dans la course à la montée.

Le plus curieux est que nous avons vu cette saison, les deux équipes actuellement de tête. Grenoble et Valenciennes, se faire battre très régulièrement par l'O.M.

Or nous continuons à penser et à écrire que Valenciennes, tout comme Grenoble à des fortes chances de terminer devant l'O.M.

Par contre, Roubaix et Nantes, qui ont pris récemment trois points aux Marseillais sur la pelouse du Stade Vélodrome, nous paraissent inférieurs à Marseille.

C'est ça d'ailleurs le football. Sur une rencontre tout est possible. Il faut attendre la fin de la saison pour conclure.

Sur ce que nous avons vu, depuis le départ du championnat, au Stade Vélodrome et à l'extérieur, notre opinion est :

"L'O.M. avec ses hauts et ses bas inévitables dans une compétition aussi longue et aussi dure, est capable de se placer dans les quatre premiers. Mais ce sera dur !

L'O.M. a mérité sa chance

Donc hier, comme cela se produit toujours ou presque, l'O.M. après avoir atteint le fond de l'inefficacité, a réussi l'un de ses meilleurs matches.

Tout s'y prêtait d'ailleurs : la valeur de l'adversaire (on joue mieux contre une bonne équipe) et les événements extra-sportifs ayant précédé cette rencontre.

Certes, on nous dira que la chance, les "impondérables" si vous préférez ont joué en faveur des Marseillais.

C'est exact. Mais, enfin, l'O.M. sur ce match, avait autant de raisons de l'emporter que son valeureux rival ; si ce n'est pas un crime que d'être un petit peu chanceux, une fois au moins sur son terrain.

D'autre part, la chance ne sourit qu'aux équipes ayant fait l'impossible pour la mettre de leur côté.

Et c'est ce qui firent, avec des moyens et des fortunes diverses, les onze joueurs olympiens, du commencement à la fin de cette passionnante rencontre.

Un bon match collectif

Le football étend un jeu collectif, il est logique, tout d'abord, de féliciter l'équipe entière pour ce brillant succès.

Grâce à l'excellent travail de liaison assuré principalement par Kominek et Bruneton, les divers rouages tournèrent beaucoup plus rond que ces derniers dimanches.

Par rapport à Forbach, pour prendre l'exemple le plus récent, la différence fut très nette.

Ce qui permit à l'O.M., de marquer deux buts précédés par de bonnes combinaisons offensives et d'en rater quelques autres d'un cheveu.

Le premier but eut pour origine un remarquable centre en retrait d'Aygoui ; et le second vit le même Aygoui marquer irrésistiblement de son fameux gauche, après avoir été démarqué par une série de passe entre Lefevre, Sansonetti et lui-même.

C'était, tout de même, du bon football n'est-ce pas ?

Aygoui, Moreira, Tellechea

Si l'on veut rentrer dans le détail on s'aperçoit Aygoui a apporté exactement ce qu'on attendait de lui : un supplément d'efficacité.

Nous avons déjà cité Kominek et Bruneton, il reste à souligner le très net redressement du petit Pavon, excellent en deuxième mi-temps, ainsi que Lefevre.

En défense, Moreira dans des conditions pourtant difficiles, fit un grand match.

En s'est plu également, à constater une nouvelle fois, la précision et l'intelligence du capitaine Tellechea.

Les atouts maîtres de V.A.

A Valenciennes, la défense, rude, autoritaire et adroite, n'a rien à se reprocher.

En attaque, il sauta aux yeux des moins avertis que Masnaghetti, Guinot et Keller sont les vedettes de l'équipe.

Encore que Kocik, Makowski et Pucar ne soient pas des joueurs négligeables.

Bref, une équipe qui semble bien partie pour retrouver sa place en division nationale.

Maurice FABREGUETTES

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Lucien TROUPEL : "Nous avons voulu"

Après la rencontre, les Marseillais, comme leurs adversaires, étaient transis de froid mais radieux. Lucien Troupel traduisait : "Cette fois, nous avons enlevé cette victoire parce que nous avons voulu !"

M. Zaraya : "Cela ne change rien à ma décision de tout abandonner. Je vous ai dit qu'elle n'était pas motivée par les résultats, bons ou mauvais, acquis sur le terrain !"

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Robert Domergue : "Je craignais ce match"

Trempé jusqu'aux os, Robert Doumergue semble avoir prit cette défaite avec une certaine philosophie.

"Je craignais ce match, nous dit-il avec son amabilité coutumière, je savais que l'O.M. valait mieux que ces dernières mauvaises performances, et d'autre part je n'ignorais pas que son équipe avait le plus vif désir de se réhabiliter devant son public. Mais il faut dire aussi que nous n'avons pas eu de chance.

"Le premier but qui vit Schaeffer trompé très involontairement par Provelli, nous a obligé à nous découvrir. En outre, nos attaquants de pointe auraient pu, avec un rien de réussite, marquer plusieurs buts.

"Mais ne récriminons pas, c'est ça le foot. Il nous reste à tirer la leçon de cette défaite".

 

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