OM1899.com

Résumé Le Provencal

du 12 février 1962

 

A NANTES, SOUS UN CIEL MEDITERRANEEN, DEVANT 10.000 SPECTATEURS

Magistrale première mi-temps de l'O.M.

totalement retrouvé

Deux buts de MILAZZO concrétisant cet avantage, mais un but de LUANDAU, dès la reprise, failli tout remettre en question (2-1)

(De notre envoyé spécial : Maurice FABREGUETTES)

NANTES - L'O.M., on peut en avoir maintenant la certitude, a retrouvé, non seulement la cadence, mais encore la joie de jouer, et partant, le goût de la victoire. C'est ce qui ressort le plus clairement de ce succès très mérité, obtenu sous un ciel méditerranéen devant les timides Nantais consternés.

L'O.M. magistral en première mi-temps

La partie se divisa en deux mi-temps très distinctes. Au cours des 45 premières minutes, l'O.M. mena le jeu de façon magistrale, ne craignons pas de l'écrire, et son avantage de 2 à 0 avant le repos n'était discuté par aucuns spectateurs.

Durant cette première période, seul Marseillais dans les tribunes du stade Malakoff, nous avons eu l'immense plaisir de voir un O.M. souverain, jouant large et précis, toujours le premier sur la balle, bref, affichant une indiscutable supériorité sur son valeureux adversaire.

De l'avis de nos voisins d'ailleurs, ce fut jusque-là un excellent match de 2me division.

L'accident de la deuxième mi-temps

Dès le début de la seconde mi-temps, Nantes marque un but surprise. Cet accident eut le don de rendre les 22 joueurs excessivement nerveux pour des motifs diamétralement opposés.

Les Marseillais sentant que la victoire pouvait leur échapper, perdirent leur belle assurance et les Nantais poussés par le désir d'égaliser et fortement encouragés par leur public, se ruèrent à l'assaut des buts de Morera, avec une ardeur toute nouvelle. Il en résulta une fin de partie extrêmement pénible, illustrée par de multiples accrochages et un appel de l'arbitre au calme adressé aux deux capitaines.

De part et d'autre on ne se ménagea pas, et comme M. Malville n'eut pas la faiblesse d'accorder aux Nantais le penalty réclamé par la foule, cette dernière se mit à entonner en choeur un refrain que nous entendions pour la première fois sur le un stade : "L'arbitre aux chiottes."

Mais l'énervement généralisé étant l'ennemi de la précision, c'est sur le résuetat de 2 à 1 en faveur de l'O.M. que fut sifflée la fin.

Il serait presque inutile d'ajouter que le retour de l'arbitre aux vestiaires donna lieu à ce que l'on appelle des mouvements divers.

L'O.M. et son 4-3-3

Mais reprenons les faits par le début.

Dès le coup d'envoi, on s'aperçut que l'O.M. allait jouer à quatre arrières : Leonetti, Alauzun, Moulon marquant Cisowski et Knayer doublant son jeune partenaire. Pour le reste, Bruneton, Tellechea et à l'occasion Lefevre occupaient le centre du terrain, tandis que Milazzo dirigeait la manoeuvre entouré par Sansonetti et Aygoui, ces deux derniers n'ayant pas à vrai dire de place bien fixe.

Durant le premier quart d'heure, on put douter de l'efficacité de cette tactique. Nantes dont le gauche Guillot - Couronne se distinguait plus particulièrement dominé le plus souvent et à deux reprises, Morera fut très menacé par Cisowski. À la 16me minute même, le gardien marseillais dut effectuer un véritable sauvetage sur un tir du toujours jeune "Ciso".

Le festival olympien commence

Mais à la 18me minute, sur coup franc pour l'O.M., Milazzo passe à Sansonetti qui tire en force. Le ballon se dirigea irrésistiblement vers le coin droit des buts nantais quand Eon, au prix d'une admirable détente, réussit un arrêt assez extraordinaire. Ce fut là le commencement du festival de l'O.M. À partir de ce moment et jusqu'à la fin de la mi-temps, il n'y eut plus qu'une équipe sur le terrain. Les corners se mirent à succéder aux corners en faveur de l'O.M. et l'inévitable se produisit à la 33me minute.

Sansonetti offre un but admirable à Milazzo

Sansonetti parti sur la gauche réussit à s'arracher à une meute de défenseurs nantais attachée à sa perte. Au lieu de percer, il eut la sagesse de rabattre la balle au centre sur le pied de Milazzo largement démarqué par ce mouvement. De l'intérieur du pied droit, l'avant-centre marseillais, plus qu'à pousser la balle dans avec beaucoup de sang-froid, n'eut la cage.

O.M., 1 ; Nantes, 0.

Un but d'une classique netteté qui fut unanimement applaudi. Il faut dire aussi que ce but avait été précédé d'une des rares réactions dangereuses des Nantais durant cette période. "Ciso" lancé de loin par Guillot, avait pris de vitesse la défense marseillaise mais au dernier moment Morera lui avait plongé dans les pieds, évitant ainsi un but qui paraissait acquis.

Centre d'Aygoui

tête de Milazzo : deux à zéro

Menant à la marque, l'O.M. toujours maître du ballon et du jeu, n'en continua pas moins à attaquer. On nota un très bon tir d'Aygoui, sur lequel Eon réussit un second arrêt miracle, et deux nouveaux corners encore en faveur des Marseillais. Le festival n'était cependant pas fini.

À 30 secondes de la mi-temps un centre d'Aygoui à l'extrême gauche trouve à la tête de IMlazzo. Ce dernier frappa comme à la parade et le ballon alla se loger dans la cage nantaise en dépit d'un excellent plongeon d'Eon. Encore un but d'excellente facture et d'une parfaite et mathématiqeu netteté.

O.M., 2 ; Nantes, 0.

À la mi-temps, sous les rayons d'un soleil estival, nous pouvions bâtir des châteaux olympiens sur les bords de la Loire voisine.

Giraudeau réussi l'écart

Dès la 4me minute de la 2me mi-temps, nous étions ramenés à la réalité. Sur un long dégagement de ses défenseurs, Cisowski toucha la balle de la tête avant Knayer. Il s'en suivit un rebond dans la surface olympienne et le jeune Suaudau venu en flèche de l'arrière, logea la balle dans la cage avant même que la défense marseillaise, Morera compris, ait pu faire un geste.

O.M., 2 ; Nantes, 1.

Une fin de partie houleuse

Là-dessus le stade s'éveilla. Aux cris de "Allez Nantes !" l'attaque locale conduite par un Strappe tout soudain rageur et teigneux au possible se mit à faire feu de tout bois. C'est pourquoi nous nous étendrons moins sur cette fin de partie au cours de laquelle la savate prima le football, mais vit Lhomme et Lefevre en venir aux pieds et aux mains, le même Lhomme recevoir un coup de pied sur le mollet, Pancho Gonzales s'en prendra à Sansonnette... et Strappe multiplier les irrégularités. Du football peu ou point

Cependant, tout à fait en fin de partie, un centre de Lefevre passa à proximité de la tête de Milazzo. Il ne sans manqua que de 50 mm, à peine pour que soit réédité le deuxième but de l'O.M. Là-dessus Strappe s'infiltra en force dans la défense marseillaise et tira d'assez peu au-dessus.

Ouf !... La fin de la partie était sifflée sur le résultat de 2 à 1, l'O.M. avait gagné et bien gagné.

  

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.