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Résumé Le Provencal

du 11 mai 1962

 

A L'ISSUE D'UNE RENCONTRE DIGNE DE LA PREMIERE DIVISION

L'O.M. s'incline à VALENCIENNES (0-2)

Sans avoir, le moins du monde, démérité

(de notre envoyé spécial M. FABREGUETTES)

VALENCIENNES - "C'est un véritable gag", nous a dit l'entraîneur valenciennois, le Cannois Robert Domergue.

Ce match avait été remis par suite de la sélection de Guinot et de Plumi. Or Guinot, blessé ne pourra jouer ce soir et Plumi, lui, se trouve à Marseille avec une équipe militaire. Ajoutez-y l'absence de Bonnel, malade et vous admettrez aisément que nos ambitions soit assez limitées.

À l'O.M., petit coup de théâtre, Tivoli qui avait mal dormi durant la nuit est remplacé au dernier moment par Pavon.

Pour le reste aucun changement et c'est sur une pelouse en excellent état, par beau temps frais que débute la rencontre.

Un départ au sprint

Tandis que le public continue à arriver nombreux, les premières minutes sont prestement enlevées par les deux équipes.

Le jeu est vif, de bonne qualité, Yansanne qui porte le numéro 9 prenant un départ éblouissant.

Grâce à lui d'ailleurs, l'O.M. et crédité du premier tir et du premier corner.

Mais Valenciennes qui sent la Première Division à sa portée accélèrent progressivement la cadence et se met à dominer, passé le premier quart d'heure.

Sans résultat cependant, car la défense marseillaise, au sein de laquelle Knayer joue un rôle éminent, ne commet pas de faute.

Le premier tir vraiment dangereux de Valenciennes et l'oeuvre de Masnaghetti (24me minute), il oblige Moreira a plongé.

Un bon match de 2e division

La pression de Valenciennes s'accentue au fil des minutes, l'O.M. étant réduit à jouer la contre attaque. Sur l'une de ses rares contre-attaques, Sansonetti obtient un corner lequel corner d'un assez curieusement lieu de Valenciennes qui se termine par un tir de Makowski que Moreira arrête parfaitement.

Le jeu n'a perdu ni de sa vitesse, ni de sa qualité.

Les deux équipes font honneur à leur classement pour la plus vive satisfaction du public.

À la 40e minute, Yansanne réussit à s'infiltrer dans la défense de Valenciennes, mais tout de suite après, situation très confuse devant les buts de Moreira et réflexe heureux d'Alauzun évitant le but aux marseillais.

À la mi-temps qui arrive sur le score de 0 à 0, la partie peut se résumer ainsi : Valenciennes domine, l'O.M. se défend avec courage et clairvoyance, Yansanne étant l'attaquant de pointe marseillais le plus vif et le plus insinuant.

Deux belles occasions pour l'O.M.

Dès la première minute de la deuxième mi-temps, Yansanne dans la surface de réparation de Valenciennes, élimine deux adversaires et sert Lefevre. Ce dernier, de face, à hauteur du penalty tire à côté.

C'est la plus belle occasion de but pour l'O.M. depuis le début de la rencontre.

Là-dessus on assiste à quelques incidents entre défenseurs marseillais et attaquants valenciennois.

L'arbitre doit intervenir pour calmer les belligérants.

Sur le coup franc qui s'ensuit, l'O.M. part à l'attaque de plus belle.

Yansanne sert Sansonetti qui se dirigent vers le centre et passe à Lefevre. Ce dernier évite la charge de Maillet et tire superbement cette fois du gauche. Le ballon et repoussé par le poteau.

Deuxième belle occasion pour l'O.M. qui n'avait jamais été aussi agressif au cours de cette partie.

56e minute : Masnaghetti ouvre le score

Mais il était dit que l'O.M. serait puni au moment même où il joue le mieux. Sur une attaque massive de Valenciennes, Koclik tire le premier. Le ballon est faiblement renvoyé par le mur de Marseille.

Keller tire à nouveau. Le poteau renvoi et finalement Masnaghetti à bout portant ouvre le score (56me minute).

Comme vexé l'O.M. jette toutes ses forces dans la bataille.

Le petit Pavon se multiplie et l'on assiste à un excellent tir de Milazzo que Schaeffer faire arrête difficilement.

66e minute : deuxième but pour Valenciennes.

Contrairement à ce qui se passait en première mi-temps, c'est l'O.M. maintenant qui attaque avec une folle générosité. Mais cette façon de jouer, on le sait, à son revers.

À la 66e minute, le jeune Guillon, servi par Keller, prend la direction défense de Marseille de vitesse et, tirant dans sa foulée de 15 mètres environ, marque un but superbe.

Valenciennes 2 - Marseille 0.

Le baroud d'honneur de l'O.M.

Les rôles sont maintenant de plus en plus inversés par rapport à la première mi-temps. L'O.M. se rue à l'attaque d'une façon un peu désordonnée, tandis que Valenciennes essaie de conserver son avantage. C'est la règle du jeu.

À la 78me minute, cependant, Yansanne se déchaîne, il part en dribbles et tire dans le bas ventre de Mallet, qui accuse le coup, le tout à quelques mètres de la cage de Schaeffer.

Milazzo reprend de près mais ne peut marquer.

Et la partie se termine sur ce baroud d'honneur de l'O.M., dont l'attaque se heurte à une défense de plus en plus renforcée de Valenciennes, défense excellente au demeurant.

À quatre minutes de la fin une remarquable passe en profondeur de Yansanne trouve Sansonetti lequel, dans la course, est arrêté in extremis par un double plongeant de Provelli et Schaeffer, ce qui donne un corner seulement !

Et c'est la fin sur un nouveau corner pour l'O.M.

Valenciennes l'a remporté par 2 à 0

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C'est au moment où ils jouaient le mieux

que les Marseillais ont été battus

VALENCIENNES - Nous venant d'assister à une excellente partie de Deuxième Division. Une partie qui sentait déjà la Première Division.

Dès ce soir, Valenciennes est en "Nationale". Mais il semble bien que l'O.M., s'il peut jouer la même façon contre Besançon et contre Forbach, ne ratera pas la montée, lui aussi !

En fait, c'est au moment où il jouait le mieux que l'O.M. a été battu par Valenciennes.

Le principal de cette partie s'est passé au début de la deuxième mi-temps.

L'O.M. qui, au cours des 45 premières minutes, s'était contenté de se défendre, passa soudain à l'attaque. En quelques minutes, Lefevre eut deux fois le but au bout du pied ; la première fois, admirablement démarqué par Yansanne, il rata son tir ; la deuxième fois, il réussit un petit exploit en évitant la charge de l'arrière Mayet et en tirant immédiatement dans la foulée, mais malheureusement le ballon fut repoussé par le poteau gauche.

À ce moment-là, on avait l'impression que l'O.M., pratiquant un excellent jeu, non seulement au centre du terrain, mais encore dans ce qu'on appelle la surface de vérité, allait l'emporter.

Malheureusement, sur une attaque de Valenciennes c'est Masnaghetti qui ouvrait le score alors que la défense de Marseille, jusque-là excellente, venait de cafouiller passablement.

La suite est conforme à la logique. L'O.M. ayant un but de retard, voulut égaliser et se laissa surprendre par un contre de Valenciennes.

En première mi-temps, la défense fit une partie impeccable. Bien pivotée par Knayer, dont les coups de tête et les arrêts firent sensation, elle ne laissa aucune chance à l'attaque de Valenciennes.

Pendant ce temps l'O.M. se contentait de quelques contre-attaques, et c'est plus particulièrement à ce jeu que Yansanne se distinguait.

On peut signaler également le bon match du petit Pavon qui, un peu intimidé au début, se reprit très bien par la suite et se signala, surtout en seconde mi-temps par l'excellence de ses passes.

Moreira n'a rien à se reprocher sur les deux buts qui lui furent marqués, tous deux de très près.

En défense, Leonetti fit une excellente première mi-temps, mais en seconde il se laissa surprendre par la vitesse de Guillon, au moins sur le but marqué par l'ailier gauche de Valenciennes.

Knayer, nous l'avons dit, fut un des meilleurs de son équipe, épaulé par Moulon, Alauzun se déchaîna en fin de rencontre, et on le vit très souvent passer à l'attaque avec assez de bonheur.

En demis, Bruneton fut un des joueurs les plus remarqués sur le terrain. Il se battit comme un beau diable et intercepta un nombre considérable de balles.

En attaque, Sansonetti se battit de bout en bout avec un courage admirable mais il faut bien le dire, avec assez peu de clairvoyance.

Rappelons que le petit Pavon fit un match de qualité.

Milazzo, qui portait le No 10, joua comme à l'accoutumée avec beaucoup de sang-froid, mais il n'était pas, hier, dans un de ses jours de réussite.

Lefevre peut être crédité, dans l'ensemble, d'une bonne partie. Il joua constamment en pointe, et on le vit se battre contre le pourtant rude Mayet. Il rata, certes, un but qui paraissait facile mais, en une autre circonstance, il réussit un véritable exploit.

Que dire de l'équipe de Valenciennes, sinon qu'elle parut avoir retrouvé sa meilleure forme.

De bout en bout elle joua sur un rythme très soutenu, et on a beaucoup remarqué dans ses rangs Masnaghetti, Provelli, Puccar et le gardien Schaeffer.

M.F.

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Otto GLORIA :

"Je reste confiant"

VALENCIENNES - Nous ne n'aurions pas voulu en terminer avec cette rencontre sans interviewer les deux entraîneurs.

Côté valenciennois, nous avons trouvé Domergue très abasourdi. Aussi aux questions que nous lui posions il répondit :

"Ne croyez surtout pas, à me voir, que je suis mécontent du match. Je suis tout simplement surpris d'avoir enfin retrouvé dans la formation qu'il opéra aujourd'hui une ressemblance avec l'équipe qui fit des malheurs en début de saison. Le rythme était en partie retrouvé. Seul un manque d'efficacité empêcha mes gars de se retrouver totalement.

"Je suis heureux que nous faisions quand même une bonne entrée en Division Nationale. J'espère que les deux dernières rencontres se termineront de la même façon. Afin d'oublier un peu le passage à vide de ces derniers mois."

Côté marseillais, certes la déception régnait, mais Gloria ne se montra pas abattu par le résultat : "

Mes hommes dit-il firent dans l'ensemble un très bon match. Dommage que nous ayons encaissé un but douteux alors que l'équipe tournait à plein régime. Il est regrettable aussi que Lefevre ne se soit pas montré plus heureux lorsqu'il se trouva seul devant Schaeffer. Ce dernier, dans un réflexe disons heureux, sauva in extremis.

"Toutefois je reste confiant quant à l'avenir et indiscutablement, si mes joueurs procèdent de la même manière devant Forbach et Besançon nous ferons, nous aussi une entrée triomphante en Division Nationale".

René Penez.

 

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