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Résumé Le Provencal

du 02 mai 1963

 

L'O.M. -GRENOBLE : match nul !

Deux équipes sans moral, sans allant... et maladroites (2 à 2)

Quelques mauvaises langues, parmi les 1.600 décorés du mérite olympien présent hier au Stade Vélodrome, auraient prétendu que la rencontre O.M. Grenoble "n'avait rien cassé".

Toujours cette "exagération" méridionale.

Au début de la deuxième mi-temps, Tassone et l'arrière gauche grenoblois Mourier emportait par leur élan et au terme d'une spectaculaire glissade, cassèrent le net le poteau de corner.

Cent ans de football sudiste

On assista, alors un curieux interlude.

Il manquait à cette partie, et la combativité et la technique et la tactique et les spectateurs... et le reste.

Qu'importe l'excellent arbitre M. Lacoste estima qu'on ne pouvait continuer, sans cet indispensable poteau de corner.

Règlement... règlement !

C'est pourquoi, le délégué au match, notre vieil ami Gebelin, ex-footballeur nîmois, escorté de notre non moins bon ami M. Gransart, entreprirent de réparer avec les moyens du bord l'objet du litige.

A petit pas, les deux vétérans firent un demi-tour du stade, pestant sans doute de leur for intérieur, contre cet incident technique.

Cent ans, ou presque, de football sudiste, se trouver ainsi réunis sur la pelouse du stade vélodrome.

Grenoble : 45 minutes

d'échauffement

Pourquoi ce long préambule ?

Parce que le reste...

Bref, l'O.M. domina en première mi-temps devant des Grenoblois qui, d'après leur entraîneur Fornetti "mirent 45 minutes pour s'échauffer".

Mais dominer n'est pas marquer, surtout quand on possède dans son attaque de redoutables "manqueurs de buts".

Cependant, les meilleures choses ayant une fin, Dogliani finit par glisser la balle dans la cage de Grenoble à la 27me minute.

Un à zéro pour l'O.M. donc à la mi-temps.

Ajoutons que Knayer blessé (contracture) ne jouait plus qu'un rôle de figurant.

Les meilleures "manqueurs

de buts" de France.

En deuxième mi-temps, les Grenoblois prirent le mors aux dents, acculant les Marseillais sur leur but.

Mais ce fut à leur tour de démontrer que les meilleures "manqueurs de buts" du match étaient bien de leur côté.

Question d'abord propre, sans doute.

Ce que Serra et Magny, en particulier, purent rater est incroyable.

L'O.M. une fois de plus, frôla la catastrophe.

Toutefois à la 53e minute, Magny démarqué par Stopyra finit par égaliser.

L'égalisation à la 90e minute

Grenoble, alors, put croire qu'il allait gagner. Ses joueurs se portèrent résolument à l'attaque, se montrèrent maladroits au possible, et se découvrirent aussi.

Se découvrirent tant et si bien qu'à la 84me minute une contre-attaque de l'O.M. fit mouche, Roy et Dogliani s'y reprenant à trois fois pour tromper le seul Alberto.

L'O.M. allait-il gagner enfin ?

Que nenni ! À la dernière seconde, contre de Ségura, tête de Magny... et ré-égalisation.

2 à 2 : match nul.

Le mot de la fin sera pour Luis Miro qui déclara, sur le banc de la touche, à Gebelin :

"Chez moi, ceux qui savent jouer ne peuvent plus courir et ce qui peuvent courir ne savent pas jouer."

Qu'ajouter de plus ?

Maurice FABREGUETTES

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Fornetti :

"Les avants grenoblois

ont été

bien maladroits"

Dans le camp olympien on ne parle plus beaucoup de l'avenir, et pour cause.

L'entraîneur Luis Miro, devenu fataliste, nous a dit : "Que voulez-vous faire avec cette équipe ? Ceux qui ont de la tête n'ont pas de condition physique et ceux qui ont des moyens athlétiques n'ont pas de tête !"

Le dirigeant, M. Martinelli était furieux : "C'est de la rigolade de jouer comme ça !"

Roy hocha la tête en s'écriant : "Mener ainsi quelques instants avant la fin et se faire remonter, c'est incroyable !"

Knayer nous a confié : "Je souffre toujours d'une contracture ! Ca tirait. Nous aurions dû garder la balle durant les dernières minutes..."

Chez les Grenoblois, l'ex-Marseillais Stopyra nous a confié : "J'appartiens toujours à l'O.M. mais je n'ai vu personne ! Je ne sais pas ce que je ferai la saison prochaine !"

Entraîneur Fornetti remarquait : "Nos avants ont été très maladroits ! Mes joueurs se croient très forts mais sur le terrain ce n'est pas la même chose".

Alain DELCROIX

 

 

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