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Résumé Le Provencal

du 04 novembre 1963

Dominer n'est pas gagner

BESANCON l'a prouvé à l'O.M.

Résultat final : 0 à 0

(Par Maurice FABREGUETTES)

Et bien ! Le public marseillais est resté, une fois encore, sur sa faim de buts. De buts oémistes principalement, car ceux qu'auraient pu marquer les Bisontins n'intéressaient que médiocrement les 4.500 spectateurs venus au stade vélodrome.

Venu au stade vélodrome en dépit d'un temps franchement exécrable, preuve que le football est toujours populaire à Marseille.

MILAZZO ÉTAIT-IL OU PAS HORS-JEU ?

Certes Milazzo trompa-t-il Roset, en seconde mi-temps, sur un centre de Viaene, l'arbitre M. Mazerand, de Montpellier, refusa ce but pour hors-jeu.

Le hors-jeu y était-il ou pas ? Notre place, à 100 mètres environ de l'action en diagonale, nous interdit d'avoir une opinion sur cette phase de jeu.

Quoi qu'il en soit, les Marseillais eurent d'autres multiples occasions de conclure... et ils ne peuvent, en définitive, que s'en prendre à eux-mêmes de leur peu d'efficacité.

Nous n'ignorons pas combien il est difficile de battre une défense renforcée, surtout quand la pelouse ressemble à une patinoire ; cependant, ces conditions n'expliquent ni ne justifient trop de centres sur le gardien ou derrière la cage, et une lenteur de manoeuvre parfois désespérante.

JOSEPH A-T-IL ÉTÉ BIEN UTILISÉ ?

De plus, il sauta aux yeux que Joseph, le plus dynamique des avants marseillais, était complètement oublié à son aile gauche.

De temps en temps, sur des balles plus ou moins perdues, le noir ailier réussit à bousculer la défense bisontine.

N'aurait-il pas été sage, dès la mi-temps, de le faire passer au centre ou à l'aile droite ?

Les circonstances particulières d'une partie font que souvent, les plus même soigneusement établis méritent d'être modifiés.

Sans être génial, il était aisé de s'apercevoir que Keller sans doute fatigués par le match de vendredi courait dans le vide ; et que Viaene, par qui passait tout le jeu, manquait d'inspiration et de précision.

Mieux placé, Joseph aurait-il pu secouer cette attaque piétinante ? On ne le saura jamais, mais l'expérience mériterait d'être tentée.

DEUX MI-TEMPS TRÈS DISSEMBLABLES

La rencontre se divisa en deux mi-temps très distinctes.

En première mi-temps, nous découvrîmes une jeune équipe de Besançon s'appliquant à faire courir la balle et y réussissant assez bien.

Le jeu fut assez équilibré et si Keller, servi par Peretti, rata une de ces occasions dites en or, l'attaque bisontine mit plusieurs fois hors de position la défense de l'O.M.

On s'aperçut alors combien Markiewicz, ce qui est tout de même surprenant, paraissait peu doué pour les tâches purement défensives. Petite forme, ou mauvaise adaptation à la vie marseillaise ? On l'ignore, mais le fait est patent.

En deuxième mi-temps, les Bisontins durent se dire : "Et si on essayait de conserver la prime du match nul ?"

Ce qui nous valut 45 minutes à sens unique, l'O.M. dominant à outrance une équipe de Besançon repliée sur elle-même.

Le résultat est déjà connu : 0 à 0, malgré une très bon tir de Milazzo, sur coup franc, sur lequel Roset accomplit un véritable exploit.

Pour ne citer que l'occasion marseillaise la plus nette la plus tranchante.

LE CLIMAT MARSEILLAIS

L'équipe marseillaise, si elle fut bien meilleure que dimanche dernier contre Boulogne, n'a pas renouvelé son match de Toulon.

L'absence forcée de Dogliani a été remarquée au centre du terrain, Makowski, en effet - le Midi ne réussirait-t-il pas aux nordistes ? - porta trop la balle et parut en toute petite forme.

Excellent à Valenciennes, comme Markiewicz à Nantes, ce sympathique joueur aurait-il besoin d'une période de rodage avant d'être naturalisé marseillais ?

Keller, un de plus, ne justifia pas hier au stade vélodrome, sa réputation.

Ma liste malheureusement longue, depuis plusieurs saisons, des joueurs que le climat particulier de l'O.M. paraît anémier.

Le cas de Viaene est très différent. Ce bel athlète à tout pour faire un bond ailier droit, de deuxième division au moins. Mais il est ahurissant de voir un joueur professionnel s'entraînant tous les jours, rater autant de centres faciles par la suite d'une mauvaise position du pied d'appui.

On peut excuser des footballeurs dépourvus de qualités ; mais ici tel n'est pas le cas à Viaene, dans les possibilités sont certaine.

JOSEPH EN FORME

Par ailleurs, Peretti se dépensa sans grande réussite, mais avec une bonne volonté louable, tandis que Joseph éclatait de puissance et de santé.

Milazzo revient en forme et Boucher est toujours précieux par son métier et son calme. Enfin un "étranger" égal à lui-même...

Moulon n'eut pas à se surpasser et Tassone, avec l'ardeur qui le caractérise, tint honorablement sa place, à quelques erreurs de placement près.

Escale, enfin, réussit une très bonne interception entre la mi-temps.

ROSET : No1 UNE DU MATCH

A Besançon, le meilleur joueur, le meilleur aussi sur le terrain, fut le gardien Roset.

Nous ne le connaissons pas, il a confirmé tout le bien que l'on disait de lui : coup d'oeil, souplesse, bon placement et surtout sûreté de mains.

Bonne impression, également produite par les deux arrières centraux, les jeunes Savoie et Jacques.

Bonato et Rocco complétèrent adroitement cette bonne défense.

En attaque, Fruhauff fut un excellent "tireur de ficelle".

Zimmermann, enfin, parut se "montrer un tantinet le cou". Défaut de jeunesse

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MILAZZO : "Le but que j'ai marqué était valable"

Dans les vestiaires marseillais, les joueurs étaient fort mécontents.

Fanfan Milazzo pestait en ces termes : "Le but que j'ai marqué sur le centre de Daniel était valable ! Nous devions jouer au stade de l'Huveaune, les juges de touche feraient moins les malins."

Moulon hocha la tête : "La même histoire se serait produite à Toulouse ou à Besançon, l'arbitre aurait accordé le but".

Boucher récriminait : "Il est valable notre but. C'est incompréhensible qu'on nous le refuse. Le délégué une fois de plus, marquera sur la feuille de match : arbitrage satisfaisant".

L'entraîneur Jean Robin soupirant : "Besançon a pratiqué non plus le béton mais du super béton ! Ils étaient huit en défense ! L'arbitrage nous a accordé le but puis il a donné raison à son juge de touche ! Dommage que nous ayons raté une belle occasion au début de la rencontre."

Le président Luciani constatait avec désappointement : "Nous avons fait entrer trois joueurs frais, malheureusement un seul d'entre eux s'est montré à la hauteur de sa tâche.

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MERSEMAN : "Nous n'avons tenu qu'une mi-temps"

Les Bisontins n'étaient pas mécontents du résultat.

L'entraîneur Merseman nous a confié : "Si nous avions joué en seconde mi-temps comme en première, le résultat aurait été très différent. À la reprise, notre formation s'est désorganisée, la fatigue en est la principale responsable ! Enfin, nous sommes satisfaits du résultat. Il ne doit pas en être de même pour les Olympiens !"

Rocco, constatait avec un certain plaisir : "Les avants marseillais jouaient au petit trot, c'était facile pour nous de les stopper".

Le gardien Roset nous a dit à son tour : "J'ai eu beaucoup de travail, par bonheur, les tirs marseillais n'étaient pas bien dangereux ! C'est notre troisième match nul consécutif ! Un abonnement en somme..."

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