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Résumé Le Provencal

du 30 décembre 1963

KELLER MARQUE DEUX FOIS, PUIS LES OLYMPIENS SE DEFENDENT COMME DES BEAUX DIABLES

LIMOGES cinquième victime

de l'O.M. à l'extérieur (1-2)

(De notre envoyé spécial : Louis DUPIC)

LIMOGE (Par téléphone) - Hier matin, les choses ne se présentaient pas tellement bien pour l'expédition marseillaise en Limousin. Non pas comme on pourrait le supposer, en raison des conditions atmosphériques. Certes il ne faisait pas très chaud à Limoges, mais un magnifique de soleil d'hiver inondait la ville, ce qui n'était pas si courant.

Si l'inquiétude régnait l'O.M., c'est parce que Henri Leonetti, non pas gravement malade heureusement, mais sérieusement indisposé au cours de la nuit, avait dû déclarer forfait. Jean Robin avait à sa disposition Jacky Bernard nouvelle recrue du club, et Armand Miretto. Lequel des deux allait remplacer numériquement Leonetti. Viaene prenant de toute façon la place de l'arrière droit ?

Bernard tenait la corde et on pouvait le supposer qualifié, son contrat étant parti dans les délais, mais ni Marseille, ni Paris, contactés au téléphone, ne pouvant donner une assurance formelle, il convenait d'être administrativement prudent.

On en était là, au moment de la classique causerie d'avant match, et il faut bien dire que, sans que personne - et surtout pas l'infortune Leonetti - puisse être rendu responsable de la situation, ce n'était pas la meilleure façon de préparer une rencontre difficile !

Finalement, c'est Miretto qui entra, porteur du N.8 sur une pelouse légèrement dégelée en surface, extrêmement glissante.

Cueilli à froid

Pour l'O.M., le match commença aussi mal que la journée. Markiewicz, à limite de la surface de réparation, luttait avec Richard, qui bénéficia du contre. Nourredine récupéra la balle, la glissa à Wognin qui marqua sans rémission d'un tir splendide. On en était tout juste la 5me minute.

L'O.M. accusa le coup et passa de longues minutes à la recherche (sans jeu de mots) et ce de son équilibre. Encouragés, les avants locaux lui menaient la vie dure, mais en devait assez vite se rendre compte que la défense limougeaude n'était pas de la valeur de son attaque.

Keller frappe deux fois

Si le grand Keller, un instant dépassé par Wognin au classement des buteurs, qui avait frappé les coups décisifs, au 14me 17me minutes, aidé fortement, nous devons le dire, par l'état du terrain et par infortune de ferry.

La première fois, il reprit dans une position peu favorable pourtant, un centre de Joseph, mais la balle passa sous le ventre du gardien de Limoges. Ensuite, il tira assez sèchement pour que Ferry soit contraint de lâcher la balle. Réussite du côté de Keller ? Malchance du côté de Ferry ? Il y a sans doute un peu de tout cela, mais il y a aussi le résultat qui compte, n'est-ce pas ?

Forcing aveugle de Limoges

Il restait 73 minutes à jouer, et l'on sait que le score ne fut pas modifié, malgré les efforts désordonnés des joueurs de Limoges et un raté de Dogliani en position idéale, vu sans aucun doute l'état du terrain.

Le dernier quart d'heure de la première mi-temps et la dernière demi-heure de la rencontre furent particulièrement pénibles pour les Marseillais qui n'échappèrent au pire que de justesse. Mais l'essentiel est qu'ils y aient échappé.

Leur tâche fut facilitée par l'aveuglement de l'équipe locale qui s'entêta, par de grands coups de pied à suivre, plus spectaculaires qu'efficaces, à maintenir le danger devant le but d'Escale. Certes, la balle y revenait souvent, mais elle en repartait aussitôt.

Efficacité d'abord

Plus efficace en défense grâce au calme de ses chevronnés, O.M. fut aussi le plus efficace au mieux du terrain et en attaque grâce à un jeu beaucoup plus précis et réfléchi.

Malgré les apparences et une malchance certaine du côté adverse, on ne peut dire que sa victoire soit usurpée, même si elle fut acquise sans panache. À cet égard l'O.M. et sur la bonne voie et nous fit songer à Lille, par exemple, qui trace son "sillon" sans s'occuper des arabesques.

Des satisfactions

Défaillant dimanche dernier au milieu du terrain, l'O.M. fut cette fois très fort grâce aux Dogliani, brillant, et Miretto, très précis. Milazzo étant au mieux alternativement défenseur et attaquant.

Si il y eut des arabesques, elles furent décrites par Viaene, tour à tour éblouissant et inquiétant ; mais quel grand arrière serait Viaene s'il le voulait !

Il faudra aussi citer un excellent Escale, Markiewcz, qui eut des interventions décisives et, bien entendu, Keller.

En fait, que ce soi dans les bonnes ou les mauvaises périodes, personne ne faillit à sa tâche.

A Limoges, que l'on verra dimanche prochain au stade vélodrome, nous avons remarqué le très bon demi Laffon, les subtils Meynie et Nourredine, le solide Mouilleron et, bien entendu, Wognin.

De toute façon, l'O.M. a réalisé une excellente opération en Limousin.

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KELLER et WOGNIN les buteurs en vedette

LIMOGES - Cinquième minute, Markiewicz et contré par Richard à 30 m en face de son but. La balle ricoche, Nourredine qui passe à Wognin. Ce dernier, de 15 m marque d'un tir splendide. Limoges 1 - O.M. 0.

14me : Joseph centre de la gauche en retrait à ras de terre ; Milazzo laisse passer la balle pour Keller qui pivote et marque d'une position invraisemblable. La balle passe sous le ventre de Ferry surpris. Limoges 1 - O.M. 1.

16me minute : Milazzo passe à Dogliani qui tire, Ferry est surpris par un rebond vraiment extraordinaire. La balle frappe son épaule et va en corner.

17me minute : Keller tire à ras de terre du point de penalty. Ferry plonge et ne peut que freiner la balle qui roule doucement dans sa cage O.M. 2 - Limoges 1.

27me minute Nourredine part et prend à contre-pied Escale qui a glissé. La balle passe quelques centimètres à côté de la cage.

32me minute : un centre de Joseph surprend Peretti, apparemment très bien placée.

42me minute : sur corner, Escale repousse droit sur Wognin qui reprend de volée. La balle sort de justesse.

46me : Richard hors-jeu pousse droit sa balle qui contrôlée par Escale, au prix d'un plongeon audacieux.

47me : échappée et tir splendide de Richard. Arrêt impeccable de Escale.

49me : échange de deux passes entre Dogliani et Keller. Dogliani dernier servi, au point de penalty rate son tir et un but paraissait tout fait.

51me minute : très bonne tête de Mouilleron, consécutivement à un corner. La balle va de très peu à côté.

58me minute : action subtile de Nourredine qui attire la défense marseillaise et donne à Meynie arrivé en courant. Meynie tire ; excellente parade de Escale.

64me minute : sur centre de Richard tout le monde "passe à travers". Marseillais et locaux. Viaene contrôle pour Escale mais c'est Meynie qui survient et prend la balle. Markiewicz sauve en faisant un rempart de son corps au ballon.

67me : celui-ci, qui n'a pas été dégagé, revient très vite. À nouveau tout le monde est battu et Markiewicz, encore lui, contrôle sur la ligne entre ces poteaux. Le moins qu'on puisse dire c'est que l'O.M. a eu chaud.

70me minute : Wognin échappe à Viaene et Markiewicz. C'est Moulon qui sauve en corner. Sur le corner Escale va se jeter dans les pieds de Wognin sans succès. Finalement Richard tire à côté du but vide. Ouf !

67me minute : sur une longue balle, Wognin arrête parce qu'il est hors-jeu, alors que l'arbitre n'avait pas sifflé. Viaene revient en vitesse et récupère la balle.

82me minute : transversale de Miretto. Centre de la tête de Joseph ; reprise de volée de Keller. La balle va au-dessus mais le mouvement était très joli.

83me minute : sur une longue balle aérienne, course-poursuite entre Wognin, Nourredine et la défense marseillaise. C'est Markiewicz qui a le dernier mot et met en touche.

89me minute : tir de Maurelet ; déviation de volée de Wognin ; remarquable parade de Escale.

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Jean ROBIN : "Il faut juger l'O.M. sur sa première mi-temps"

Jean ROBIN : "Il ne faut pas nous juger sur notre pénible seconde mi-temps. Nous avons gagné le match en première et ensuite inconsciemment nous sommes restés sur la défensive. D'ailleurs, Limoges avait à combler son handicap et il était normal que ce soit lui qui fasse le forcing".

Richard Boucher, le capitaine renchérissait : "Avant tout dans notre situation il s'agissait de gagner. Parlez tactique tant que vous voudrez, écrivez ce que vous voudrez, moi je vous réponds "ça fait deux points".

Il était intéressant de connaître le point de vue de Bernard, qui voyait sa nouvelle équipe pour la première fois. C'est un garçon fort discret : "Evidemment, je suis content de la victoire, disait-il, se gardant bien d'émettre une opinion définitive".

Enfin Milazzo estimait que le match avait été assez facile pour la défense : "La façon dont jouait l'équipe de Limoges, ses avants n'avaient que peu de chances de surprendre notre système défensif en chicane".

C'est peut-être discutable, mais les événements lui ont donné raison.

              

 

 

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