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Résumé Le Provencal

du 08 juin 1964

VEDETTE SURPRISE HIER AU STADE VELODROME

GRIFFITHS, le footballeur qui coûta le plus cher à l'O.M.

Organisateur de la défense biterroise il fut à la base

De l'échec (1-1) des Olympiens

Une fois fait le tri de tout ce qui ne résiste pas à un examen sérieux : les "Ils ne veulent pas monter", "Les Biterrois étaient payés par Toulon et Metz à la fois"... ou encore les "Arbitre nous a volé", que reste-t-il ?

La tristesse et simple vérité : l'O.M. malgré son évident désir de gagner, n'a pu marquer plus d'un but, un tout petit but, à une équipe biterroise plus près du C.F.A. que de la Division d'honneur et dont les joueurs amateurs dans la proportion de 8 sur 11, ont fait tout bonnement leur devoir.

Tout ce qu'on pourrait écrire d'autre serait de la mauvaise littérature.

Il n'y eut aucun scandale dimanche au stade vélodrome, rien qui méritât que fût mis le feu au stade, à mort l'arbitre ou que fussent attendus au coin du boulevard Michelet les honnêtes artisans venus de Béziers, en deuxième classe.

Il n'y eut rien d'autre qu'une équipe pâle comme son maillot blanc, énervée, crispée comme il n'est pas permis de l'être et, par suite, aussi aveugle que ses entreprises que maladroite dans leur conclusion.

On nous a dit : il faut être sévère, sévir à nos lecteurs une tranche saignante d'O.M. coupée en petits morceaux.

Pour qui et pourquoi ?

Que l'O.M. est affreusement mal joué, comme il le fait supérieur depuis plus d'un mois - 4 points e 6 matches, dont 3 à domicile, alors que Toulon en gagnait 12 - on ne le sait que trop bien.

Les défauts de cette équipe sont tellement criants que nul ne peut plus les ignorer.

Surtout pas son entraîneur Jean Robin.

Mauvaise et trop lente circulation de la balle au centre du terrain, compliquée par maladresse devenue chronique les avants de pointe.

Hier, on avait essayé une nouvelle formule : Milazzo avec le N.9 et Dogliani au centre, à côté de Bernard.

Le résultat a été médiocre. Dogliani et Bernard ne se complètent pas, Milazzo n'a plus ces accélérations brutales, capable de surprendre une défense rgoupée.

On s'en serait vraisemblablement moins aperçu si Keller et Viaene n'avaient pas paru disputer un concours de loupés, de passes ou de centres à contre-courant et de percées aveugles.

Quant à Pavon, le Messie, il démontra ce que l'on savait depuis longtemps : sa meilleure place n'est pas à l'aile gauche.

Encore eut-il le mérite de tirer deux fois dans l'encadrement : une sur le poteau, l'autre dans les mains de Carayon, mais avec assez de force pour obliger le gardien biterrois à dévier en corner.

La lecture de notre carnet de notes est la condamnation de cette attaque, les occasions de buts n'étaient pas - et de loin ! suffisantes, compte tenu de la domination constante de l'O.M. et de la qualité moyenne, sans plus de l'opposition.

Car Carayon, le très jeune gardien biterrois, n'eut pas à se surpasser. À son actif, seuls deux arrêts pouvant être qualifiés de délicats sur deux coups francs tirés directement par Viaene.

En fait, le véritable artisan de cet échec de l'O.M. aura été le vétéran gallois Bryn Griffith, organisateur et dernier rempart de la défense de Béziers.

Le triomphe inattendu de ce solide artisan, connu comme le loup blanc dans le football français, est une bonne condamnation de l'attaque de l'O.M.

On sait, de longue date, que Griffith, robuste, excellent "tackleur" et homme de grand sang-froid, ne doit pas s'attaquer de front.

Avoir voulu passer en force, à la "desperado", au centre ou, à côté de Griffith, se tenait un solide "poulet" (terme emprunté au rugby) appelé Masini, fut une hérésie.

Tout au contraire, imposait le passage par les ailes et une rapide circulation du ballon.

On se saurait alors aperçu que cette défense de Béziers était lente et lourde donc assez facilement vulnérable.

Rien de cela n'a été fait et l'on peut écrire que Bryn Griffith a été le footballeur ayant coûté le plus cher à l'O.M. cette saison.

Une quinzaine de millions environ.

Nous avons très peu parlé de la défense de l'O.M. et de l'attaque de Béziers.

La raison en est simpliste : ces deux divisions jouèrent un rôle on ne peut plus mineur.

Que la défense marseillaise, très peu sollicitée par des adversaires paraissant incapables de faire du mal à une mouche, ait commis une faute énorme, ne nous surprend pas.

La défense d'une équipe dominant trop est sujette à ces sortes d'erreurs et celle de l'O.M., parce que très impulsive, plus que toute autre.

Ce but, cependant, marqué par Verdier à la suite d'une horrible mésentente Escale - Moulon, a eu son importance.

En effet, une victoire par 1 à 0 suffisait pour faire de l'O.M. un barragiste.

Nous sommes bien d'accord, mais répétons-le, le moins que pouvait faire l'attaque marseillaise contre Béziers était de marquer 5 à 6 buts.

Le rideau tombe totalement sur la saison de l'O.M.

Déception totale et des dirigeants et de l'entraîneur, et des joueurs... et les supporters... et de nous-mêmes.

Il serait difficile de faire mieux la saison prochaine.

Maurice FABREGUETTE

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