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Résumé Le Provencal

du 13 janvier 1964

L'O.M. VA POUVOIR "SE CONSACRER AU CHAMPIONNAT

UN REMARQUABLE COUP FRANC DE L'AIXOIS PLAZA

L'ELIMINE DE LA COUPE (1-3 après prolongation)

(De notre envoyé spécial : Louis DUPIC)

NIMES - Ce n'est pas nous qui l'affirmons, mais les joueurs aixois eux-mêmes, Plaza et Nagy leurs chefs de file en tête... Au moment du coup franc victorieusement tiré par le capitaine aixois, les futurs gagnants, comme les vaincus et la majorité des spectateurs, croyaient sincèrement que l'on s'acheminaient doucement vers un match nul logique.

Tout en félicitant les Aixois pour leur coup de rein décisif des dix dernières minutes, nous voudrions verser un peu de baume sur la blessure d'amour propre des Marseillais en disant que leur équipe pourtant diminuée, été très près de la formation adverse, dont le succès fut marqué du sceau d'une incontestable réussite.

La manière partie du match fut une première mi-temps enlevée "allegretto" par les deux adversaires. Au jeu en profondeur des Aixois inspirés par Plaza et Cassar, les Marseillais répliquaient en tissant un réseau de passes précises qui n'avaient qu'un tort, celui de chercher à forcer le passage par le centre où, comment on le sait bien, il y a toujours beaucoup de monde.

Ce fut paradoxalement pourtant, par le centre que Séné ouvrit la marque et que Milazzo égalisa, ces deux buts ayant été obtenus, il est vrai, à la suite de grosses erreurs des deux défenses rivales.

Les deux équipes tombèrent ensuite dans l'à peu près et, malgré qu'elles aient eu l'une et l'autre plusieurs occasions de buts, on pouvait supposer que les choses en resteraient la...

Mais les fameux impondérables guettaient l'O.M. au virage, M. Barberan, qui avait plusieurs fois passer outre aux protestations des supporters aixois réclamant un penalty, malgré celle de Moulon, qui jurait que la balle lui avait touché la cuisse, un coup franc à la limite pour faute de main du défenseur marseillais.

C'est alors (il assez 9 minutes à jouer) que le capitaine aixois Plaza, se substituant au tireur habituel Cassar, logea une balle brossée dans le coin supérieur du but marseillais. Un véritable exploit technique qui récompensait le meilleur joueur du match.

Quelques minutes après, sur passe de Cassar, Pin parachevait le succès aixois, d'ailleurs indiscutable et extrêmement légitime.

On sait dans quelles conditions les deux rivaux disputaient ce match... Aix était privé de Plante, fort bien remplacé par Rossiet de Casolai, dont on ne pouvait dire qu'il était remplacé par Pin, puisque ce dernier est un titulaire.

Nous devons, à la vérité, de dire que le jeune Jacky, nerveux et mal inspiré, ne fit absolument rien de bon, en dehors de la réalisation parfaite du 3me but.

Les grands hommes à Aix furent Nagy, toujours admirable d'élégance ; Plaza, évidemment ; Cassar, très actif et courageux, et Séné, seul attaquant de pointe en évidence.

Les Marseillais, très déçus par leur défense, n'ont pourtant pas grand-chose à se reprocher..., à part d'avoir eu en fin de partie moins de réussite que leurs adversaires... Les amateurs incorporés, notamment, ne déçurent pas le moins dur du monde.

Adamis montra qui pouvait être un bon remplaçant pour Escale. Il est dommage qu'une de ses rares erreurs ait amené le premier but adverse.

Sejnera fut l'un des meilleurs hommes du match et son entente avec Moulon donna de bons résultats.

Poujol, sans "crever le plafond", joua beaucoup mieux que lors de ses précédentes apparitions. Il eut plusieurs actions très dangereuses.

Enfin, au tableau d'honneur, il faut placer Boucher, grand chef donne en défense ; Bernard, excellente acquisition et inlassable animateur et un très combatif Milazzo.

Selon l'expression consacrée, l'on va pouvoir se consacrer au championnat, qui est tout de même son souci majeur, tandis que Aix se trouva comblé par la qualification.

À la place des dirigeants marseillais, nous ne cognerons pas, comme ils le faisaient moralement, la tête contre les murs.

L'O.M. qui pleure...

Pas du tout content, les dirigeants et joueurs marseillais après la défaite. Le Docteur Luciani était très sévère :

"Il y a une chose qui me déplaît souverainement. C'est faire pitié ! Vous pouvez l'écrire. Nos joueurs ont baissé les bras alors que les Aixois appuyaient sur l'accèlérateur. Il n'y a pas de quoi être fiers !"

Jean Robin estimait que ses hommes avaient commis l'erreur de vouloir passer à tout prix par le centre.

Jacky Bernard constatait amer : "Je ne porte pas chance depuis mon arrivée".

Moulon était en colère : "M. Barberan m'a dit "je me suis trompé" alors que je lui montrais sur ma cuisse la trace toute fraîche de la balle. Je lui ai répondu qu'il se trompait et que ça nous faisait perdre le match à nous !"

François Milazzo déplorait le mur mal fait sur le coup franc de Plaza, et Henri Leonetti que Veran ait réussi à lui accrocher le pied alors qu'il était bien placé pour marquer.

"Nous avons perdu le match pour n'avoir pas profité de la baisse de régime aixoise après notre égalisation..."

Tel était l'avis unanime...

...et Aix qui rit.

Dans le vestiaire à côté (celui de Nîmes Olympique), attitude joyeuse, mais très chevaleresque des Aixois à l'égard de l'adversaire malheureux.

"La réussite a été pour nous en fin de partie, mais plus que nos adversaires nous avons voulu la victoire !" C'était le sentiment général exprimé par Plaza, Nagy et par l'entraîneur Herczeg qui estimait que les deux équipes avaient fait une excellente première mi-temps.

Germain Reynier avait assisté rayonnant au succès de ses hommes.

En attaque, il n'y a que Séné qui a bien joué. Je ne sais pas ce que Pin avait aujourd'hui, il n'a rien fait, à part marquer le troisième but !

Et le président aixois espérait pour dimanche prochain (Aix - Besançon), une belle recette.

 

 

 

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