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Résumé Le Provencal

du 10 février 1964

CANNES élimine l'O.M.

de la Coupe DRAGO (7-3)

(De notre envoyé spécial : Jean PEYRE)

CANNES - Le grand malchanceux de cette nouvelle édition Cannes - O.M. qui se jouait hier après-midi aux Hespérides par une température printanière, c'est sans aucun doute le gardien marseillais Jean-Paul Escale dont on se plaisait à souligner des mérites depuis quelques semaines.

Malchanceux à double titre. Tout d'abord parce qu'il alla ramasser à sept reprises la balle au fond de ses filets, ensuite parce que intéressé, qui ne souffre pas grands reproches sur sa prestation, fut touché dans un choc avec Armand en première mi-temps.

Il est probable qu'un de ses côtes à passablement souffert dans cette affaire, car Escale éprouvait des difficultés à respirer.

Le pourquoi de cette véritable déroute marseillaise s'explique assez facilement par le fait que la défense, en pratiquant un marquage très approximatif, donna aux alertes attaquants cannois le bâton pour se faire battre.

Markiewicz auquel Makowski n'assura qu'une couverture illusoire "avec des courants d'air" durant 90 minutes. Tassone souffrit devant Yansanne et Alauzun, malgré quelques exploits techniques appréciés, étala un manque de compétition évident.

Les satisfactions vinrent des Milazzo, dont la précision fit merveille, Bordere couvrit beaucoup de terrain, et Pavon dont on ne peut que regretter, une fois de plus, qu'il ne fasse pas le poids et manque de puissance de frappe.

Le bonheur de Yansanne

Des les premiers échanges, on se rendit compte que le feu jeu ouvert allait être à l'honneur.

Au football fait de passes redoublées des Marseillais, les Cannois répondaient par des contres profonds et menés avec vivacité.

Il n'y avait pas deux minutes que l'on jouait que Moreira lançait Piat sur la droite.

Le centre de ce dernier était renvoyé sur Yansanne par l'Escale, qui repoussait le premier tir de l'ex-olympien, mais s'inclinait sans rémission sur le second.

Le temps d'allumer une "gauloise" et Piaf parti à la limite du hors-jeu sur un ballon de Yansanne, lobait proprement Escale.

Émoustillé par cette réussite cannoise et désireux de faire valoir son savoir-faire, Keller faisait à son tour parler la poudre en exploitant un bon travail de Bordere (8me minute). Un "hors-oeuvre" un peu copieux en somme.

Les Marseillais eurent alors plusieurs occasions d'égaliser par Keller et Freixas, mais n'en tirèrent pas profit.

C'est au contraire les Cannois qui allaient donner du travail au préposé à la marque.

Au milieu du terrain, Piat donnait à Bellone et s'engageait résolument dans le trou tandis que son coéquipier gardait le ballon pour le lui rendre au bon moment.

Escale sortait, plongeait, mais Piat lui servait une balle brossée qui faisait "tilt".

Les Cannois virevoltaient. Seul Moyano jouait les hommes invisibles.

Le coup franc de Viaene

L'attaque marseillaise ne jouait pas mal du tout et faisait circuler le ballon avec célérité.

Viaene se signalait par sa vitesse de course et ses tirs puissants.

Il se fit remarquer plus encore en expédiant sur coup franc un boulet que Simeoni ne put stopper et qu'il accompagna derrière sa ligne blanche.

3 à 2. L'espoir renaissait dans le camp marseillais.

Pas pour longtemps : Yansanne se chargeait de remettre les choses au point en trompant une nouvelle fois Escale sur un centre du bouillant Moresco (39me minute).

Ce fut tout pour cette mi-temps ou presque, si l'on considère que Tassone avait dégagé sur sa ligne une balle vicieuse de Yansanne qui allait qui avait, au préalable, dribblé Markiewicz et Escale.

Six buts supplémentaires

Au retour des deux équipes sur le terrain, on notait une modification chez les Cannois.

Mori était resté aux vestiaires, Armand devenait arrière central et Lisnard demi gauche.

Pavon trouvait sa récompense de son labeur en trompant Simeoni a bout portant sur un centre de Keller alerté par Viaene.

Moresco répliquait par un violent tir sur coup franc qui venait heurter un des montants verticaux avant de ricocher dans les filets marseillais.

Cela faisait du 5 à 3.

Les Cannois n'allaient pas en rester là, leur tâ6che trouva faciliter par le renoncement de défenseur.

"Ca rentrait comme dans du beurre" ainsi que le disait avec un petit rire entendu un supporter cannois.

Un "une-deux" Piat - Moresco et Escale s'inclinait une sixième fois.

Continuant à gravit son chemin de croix, le gardien marseillais encaissait un ultime affront infligé une nouvelle fois par Moresco.

Moyano en profitait pour montrer l'oreille et faire semblant de numéro sous l'oeil blase d'Alberto Muro.

M. Hélies non moins blasé, profitait d'un maximum d'inattention générale pour renvoyer tout le monde aux vestiaires.

Armand, Yansanne, Moresco et Piat ont donné le ton dans une équipe cannoise qui verra heureusement plus de jeu en défense en appliquant un 4-2-4 assez strict.

Chez les Marseillais : Miretto, Bordere, Viane et un degré moindre Keller se mirent au diapason.

 

 

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