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Résumé Le Provencal

du 21 septembre 1964

 

LES BEAUX DIMANCHES DU STADE VELODROME

Boulogne vainqueur au pas (2-0)

a souligné l'impuissance de l'OM

Vue par un supporter olympien, un mot qualifie parfaitement cette rencontre : "impuissance".

Impuissance à construire, impuissance à conclure et impuissance à détruire.

Chacune de ces impuissances expliquant et excusant les autres, c'est toute l'équipe de l'O.M. qui paraît surclassé en 2e Division professionnelle.

Une deuxième Division dans les sommets actuels - l'U.S. Boulogne est l'un des deux premiers - ne donne pas le vertige à observateur objectif.

Pôvre... pôvre... Mario Zatelli chargé de présenter au Baccalauréat des élèves de l'enseignement primaire.

Mais au fait, "qu'est-il venu faire dans cette galère ?"

Vitesse sans précision

Donc, puisqu'il faut tout de même parler de la rencontre, l'O.M., comme on s'y attendait, démarra en trombe.

Pendant vingt bonnes minutes, les Marseillais, attaquant le ballon sur tous les points du terrain, faisant preuve d'une bonne volonté louable, dominèrent très largement.

Malheureusement pour eux et comme nous le redoutions, la vitesse n'est rien, sans la précision.

Le résultat ne fut pas meilleur qu'en début de rencontre : des cafouillages, des tirs ratés, des passes à côté... Bref "les jambes sans la tête".

Mais cette fois la réplique fut brutale.

Aux 60e et 61e minute, Schult curieusement démarqué sur la gauche et Raspotnik, à l'issue d'une course solitaire de 40 mètres, trompèrent l'infortuné Belloni.

Deux buts à zéro, la cause était entendue.

La fin de la partie fut un long supplice pour les supporters de l'O.M.

Jouant au chat et à la souris, avec parfois une imprudence frisant l'insouciance, les Boulonnais se permirent de donner une leçon de football aux Marseillais.

Une sortie houleuse

Cette imprudence, surtout défensive, permit à Moine de faire étalage de son talent sur deux tirs, l'un de Keller, l'autre de Baulu, et par un audacieux plongeon dans les pieds de Joseph.

Il serait presque inutile d'ajouter que le retour aux vestiaires des joueurs de l'entraîneur et des dirigeants de l'O.M., fut quelque peu houleux.

On re-entendit le fameux cri de "démission" qui, cette fois ne visait pas M. Zaraya.

Les dirigeants marseillais feraient bien de se persuader que ces réactions populaires font partie des règles de ce jeu passionnant qu'est le football.

Nous n'y sommes, en tout cas, strictement pour rien.

À Raspotnik le N.1

On ne s'étendra pas sur les joueurs qui firent ce qu'ils purent.

À l'impossible nul n'est tenu.

Il fut assez facile de s'apercevoir que Baulu, dans cet ensemble disparate, faisait figure de génie ; que Sejnera n'était pas à sa meilleure place, que Julien est bien lent et que Belloni semble ignorer ce qu'est un angle de tir.

Quand le mal s'étend à toute l'équipe les critiques individuelles sont dépassées.

L'U.S. de Boulogne, bien que victorieuse, n'a pas paru être irrésistible. Trop de lenteur et trop d'inutile fioriture.

Raspotnik mérite le numéro 1 de la rencontre ; Schutz fit valoir ses qualités techniques et Moine se distingua en fin de match.

Un espoir dans cette équipe : le grand arrière gauche Kuba.

Maurice FABREGUETTES

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ZATELLI : " Les Marseillais

jouent avec leurs moyens !"

SCHULTZ : "Et pourtant on nous a

traité de "Charlots !"

Dans le camp marseillais, on aurait pu entendre voler une mouche. Mario Zatelli avait perdu son bel optimisme : "Il aurait fallu que nous perdions les matches de coupe de la ligue ! Les Marseillais jouent avec leurs moyens ! Cette saison nous ne paierons pas beaucoup d'impôts ! "

Joseph soupirait : "J'aurais bien voulu marquer un but".

Keller nous avoua : "J'avais mal au genou après le match contre Saint-Étienne ! Je ne sais pas si s'agit d'une déchirure musculaire ou du ménisque mais je ne peux pas remuer la jambe ! "

Escale nous dit : "Je suis guéri de ma blessure, mais aujourd'hui j'ai souffert moralement !"

Enfin M. Neumann reconnaissait : "Nous avons une équipe suffisante ! "

M. Martinelli soulignait : "Quand un marseillais à la balle, ses camarades le regardent jouer, il n'y a pas d'organisation de jeu !"

Alain DELCROIX

Dans les vestiaires boulonnais, la satisfaction se lisait sur tous les visages.
L'entraîneur André Cheuva était rouge de contentement : "A l'extérieur, un succès fait toujours plaisir ! Nous avons mal démarré mais ensuite nous nous sommes bien repris. La température nous a un peu éprouvé, mais notre défense a eu le tort de trop garder le ballon.

Schultz, s'exclamait, radieux : "On nous a traité de Charlots, eh bien les Charlots ont montré ce qu'ils savaient faire".

Raspotnik constatait : "Le second but a assuré notre victoire ! J'ai été ravi de le marquer".

Gassert remarquait : "En deuxième mi-temps nous avons su nous créer les occasions ! Vous avez vu ce tir de Schultz, il aurait pu faire le troisième but ! "

Kuba confessait : "J'ai eu peur quand j'ai vu démarrer les Marseillais alors que j'étais obligé de relacer mes souliers".

Porquet estimait : "Deux points de mieux nous demeurons en tête, c'est le principal !

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