OM1899.com

Résumé Le Provencal

du 02 novembre 1964

 

DU JEUNE.... DE L'ENCORE PLUS JEUNE !

Le junior PAGGINI et le cadet SCOTTI

offrent à l'O.M. les 2 buts de sa victoire

GRENOBLE gentil mais inoffensif

Ce fut une victoire par k.o.

Grenoble, le parfait petit styliste, le Reims des pauvres, dominait légèrement aux points quand, habilement déviée par Scotti d'abord et Cassar ensuite, la balle parvint à Paggini.

L'angle de tir était assez fermé, mais le petit ailier encore junior de l'O.M., avec l'audace de la jeunesse et l'adresse des purs gauchers, tenta résolument sa chance, la ou un autre eut coupé les chevaux en quatre. C'était la chose à faire. Frappé de plein fouet, le ballon passa comme une fusée sur la gauche d'Alberto... et l'O.M. menait par 1 à 0.

Nous étions alors à la 52me minute et, jusque-là, l'attaque marseillaise avait fait jeu égal, avec sa rivale, dans le domaine de l'inefficacité presque absolue.

Nous venions d'assister à une longue série de rounds d'observation. Grenoblois et Marseillais, de façon extrêmement amicale, mais passablement soporifique, s'étaient aimablement disputés le ballon au centre du terrain.

C'était gentil, sans la moindre méchanceté volontaire, le tout méritant un prix d'excellence de bonne conduite et la mention "vous repasserez" sur le plan du spectacle.

Le but "yé-yé" de PAGGINI

Ce très joli but de l'ailier de poche marseillais vint à point pour réveiller les spectateurs et animer le Grand stade.

La jeunesse est toujours sympathique et cette action très "yé-yé" du plus imaginatif des jeunes de l'O.M. nous fit vraiment plaisir.

La véritable réforme étend la victoire, ce sont les buts de la sorte qui reformeront l'O.M., plus que des tonnes de règlements nouveaux et des années de discussions.

Mais on allait voir encore plus jeune.

Au but "yé-yé" du junior Paggini allait s'ajouter le but classique du cadet Scotti.

Le but classique de SCOTTI

Soyons franc, le fils de notre ami Roger avait été particulièrement malheureux, au cours de la première mi-temps. À un point tel que le public, pourtant plein d'indulgence pour lui, l'avait sifflet.

En retard sur la balle, ratant ses tentatives de dribbles et imprécis dans ses passes, le tout jeune Jean-Pierre, sans doute noué par le trac, paraissait dépassé par les événements.

Mais ce cadet, même quand il ne réussit qu'un minimum, a pour lui une chose assez rare : un sens inné du football association. C'est à dessein que nous employons le qualificatif association.

Nous savons déjà que J.P. Scotti participa à la réalisation du but de son ami Paggini.

Il devait faire mieux encore à la 79me minute. Sur une balle en profondeur de Cassar, constatant qu'Alberto s'était imprudemment avancé, il loba le gardien grenoblois, d'un vieux professionnel.

Avec le calme et la perfection technique.

Deux à zéro, pour l'O.M., c'était le k.o. parfait.

Deux buts, en quatre ou cinq tentatives, pas plus, mais deux buts de classe.

Bravo, la section amateur !

Le reste peut aisément se passer de commentaires.

Nous devons féliciter, tout d'abord, les responsables de la section amateur de l'O.M. dont on ne dira jamais assez tout le bien qu'ils méritent.

Hier, neuf titulaires sur onze sortaient de cette section qui a déjà fourni au football français : Rustichelli, Molla, Sansonetti, Bruneton, Dogliani, Yansanne, Durand, etc., et nous en passons.

Aucun autre club, en France, ne peut faire état d'un pareil résultat d'ensemble.

Mais à qui la faute si cette admirable école a surtout travaillé pour les autres ?

ESCALE et MARKIEWICZ : Bien

Pour en revenir au match, accordons la mention bien à Escale, peu sollicité, mais auteur d'un véritable sauvetage en première mi-temps, et à Markiewicz qui, ne prenant aucun risque inutile, n'en fut que meilleur.

Tassone, quelques petites erreurs, mai un dynamisme fou, Sejnera et Lopez surent se rendre utile.

Bordere, ayant devant lui deux joueurs, Scotti et Cassar, qui se disputent la balle que symboliquement, couvrit un terrain énorme.

Cassar, en toute petite forme est cependant indispensable grâce à sa bonne frappe de balle et son sens du jeu affiné avec l'âge.

Joseph et Poujol étaient dans un de ces jours où rien ne réussit.

De Scotti et de Paggini, nous avons longuement parlé.

Avec eux et quelques autres, pas tous présents sur le terrain, l'O.M. peut connaître, à défaut de lendemain des surlendemains qui chantent.

GRENOBLE vaincu et satisfait

La meilleure des critiques que l'on puisse faire à Grenoble et celle adressée par Batteux à son inter noir Azhar :

"Vous êtes un très bon joueur de ballon, mais un piètre joueur de football".

De fait, l'équipe de Grenoble battit le record du monde de football de la plus petite distance parcourue en utilisant le plus grand nombre de passes.

Jouer apparemment aussi bien et en réalité aussi mal est un défi du bon sens.

Le plus amusant est que, le match terminé, les joueurs grenoblois avaient l'impression d'avoir "jonglé" avec leur adversaire.

Par zéro à deux, si nous comptons bien !

Maurice FABREGUETTES

 --------------------------------------

Gérard PAGGINI et Jean-Claude SCOTTI :

"Nous croyons rêver !"

Les deux benjamins de l'équipe marseillaise, Jean-Claude Scotti et Gérard Paggini ont été les héros de ce match O.M. - Grenoble.

Dans les vestiaires, ils étaient très entourés.

Jean-Claude Scotti qui avait réussi le second but contre l'équipe de Batteux, était souriant et nous a dit : "J'avais déjà joué deux matches avec l'équipe pro, deux fois contre Toulon. J'ai été ravi de mon entrée dans l'équipe en championnat et surtout de marquer un but ! "

Jean-Claude Scotti n'a que 16 ans et demi.

Son acolyte Gérard Paggini, qui est âgée de 17 ans et demi, était également radieux... Quelle joie de gagner, enfin ! Et dire que j'ai marqué le premier but ! Je vous assure, je ne m'attendais pas à une pareille réussite ! Je désirais seulement me comporter honorablement !"

Roger Scotti, ancien demi de l'O.M. assistait à la rencontre, il avait à ses côtés, son ancien partenaire Félix Pironti, qui lui dit : "Le petit marche sur tes traces..."

Roger Scotti hochait la tête, et disparu avant la fin de la rencontre.

Alain DELCROIX

--------------------------------------

ESCALE : "Enfin une victoire à domicile"

Dans les vestiaires marseillais pour une fois il régnait une joyeuse ambiance.

L'entraîneur Mario Zatelli qui devait partir pour Ste-Maxime où se trouve son beau-père très gravement malade, nous a dit : "Les deux jeunes Jean-Claude Scotti et Paggini, nous ont apporté quelque chose !".

M. Semeriva exhibait une jarretière de mariée : "C'est celle de la femme de Belloni, je l'ai gagnée aux enchères et je crois qu'elle nous a apporté bonheur !"

Baulu constatait : "Ils n'ont pas besoin de moi pour vaincre".

Cassar exultait : "Je crois que cela ne marche pas trop mal. J'ai joué deux fois avec l'O.M. et j'ai gagné deux fois ".

Escale remarquait gentiment : "Enfin nous avons remporté notre première victoire domicile.

 --------------------------------------

BATTEUX : " Trop timides les Grenoblois"

Dans le camp grenoblois, pas de sourire, pas de commentaires.

L'entraîneur Albert Batteux nous a dit très objectivement :

"Mes hommes ont été trop timides ! En première mi-temps, ils n'ont pas mal joué, mais par la suite..

L'ailier Pélisson remarquait :

"Nous avons perdu cette rencontre en première mi-temps. Durant cette période nous avons eu plus d'occasions que les Marseillais".

Azhar était mécontents :

"Les Olympiens n'ont pas été très fair-play ils ont joué durement".

Alberto soulignait :

"C'est dommage nous pouvions vaincre nos adversaires, nous devons dire qu'ils ont été cchanceux".

Toffoli soupirait :

"Aujourd'hui j'ai été moins efficace que lors du match Grenoble - O.M."

 --------------------------------------------

Résumé de L'Equipe

du 02 novembre 1964

(Collection presse : Norman Jardin)

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.