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Résumé Le Provencal

du 16 novembre 1964

 

Douze mille spectateurs : O.M. 1 - REIMS 1, au Stade-Vél

Un seul tir merveilleux de J.C. SCOTTI

vaut 80 minutes de football -champagne

Le Stade de Reims version 64-65 semble vouloir pousser jusqu'à la perfection l'art de ne pas marquer de but.

La rencontre terminée, les joueurs champenois se félicitaient d'avoir donné une leçon de football leur adversaire.

En réalité, le seul professeur digne de ce nom de la rencontre fut le Benjamin des vingt-deux joueurs sur le terrain le cadet Scotti.

A la 11me minute de la première mi-temps il n'avait strictement rien fait, si ce n'est assister au débat en qualité de spectateur privilégié.

C'est alors que d'un coup de pied un seul, mais quel coup de pied ! Il expédia directement, de vingt bons mètres le ballon dans la cage gardée par le trop placide d'Arménia.

Ainsi en une seule action, le tout jeune Jean-Claude venait-il d'effacer sur l'ardoise ou ne figure que le résultat réel, plus de quarante minutes de domination rémoise outrancière, de passes, de contre-passes, de talonnades savantes, de dribbles subtils, d'amortis en tout genre le tout concrétisé par un seul but d'Akesbi marquait de près sur centre de Bourgeois.

France-Norvège, Scotti en plus

Un a un à la mi-temps, on repartait à zéro, alors qu'avec un rien de réalisme offensif en plus et surtout une meilleure disposition de ses joueurs sur le terrain, le Stade Rémois ne put compter à son actif deux ou trois buts de plus au moins.

Cette première mi-temps toutes proportions gardées nous avait rappelé France-Norvège.

France-Norvège, tel qui eut pu se passer, si les Norvégiens avaient eu un Scotti dans leur attaque.

En deuxième mi-temps, O.M. se rendant compte qu'il était plus "promené" que menacer, se ressaisit et faillit même gagner le match en profitant de cette fameuse habitude qu'ont les défenseurs rémois de s'arrêter pile quand il croit l'adversaire hors-jeu.

Bob Jonquet, nous supposons, a dû pourtant répéter à ses arrières que, surtout en déplacement, il faut continuer à jouer, jusqu'au coup de sifflet de l'arbitre.

Toujours durant cette mi-temps, le Stade de Reims, passablement contracté, dont moins brillant qu'en première mi-temps, rata, lui aussi, un nombre de buts assez importants.

Reims ou le béton forcé

Jadis, les Rémois se plaignaient du "béton" utilisé régulièrement contre eux, sur tous les terrains de France.

Aujourd'hui, ce sont les mêmes Rémois qui provoquent, involontairement, par la lenteur de leurs manoeuvres, la multiplication des gestes inutiles et leur peu d'étalement sur la largeur du terrain, le regroupement de la défense d'en face.

Il suffisait de regarder la rencontre de haut pour s'en rendre compte.

Au moment où se terminait une attaque rémoise, on voyait trois ou quatre maillots rouges au coude à coude, dans la surface de réparation de l'O.M. Ajoutez-y les quatre ou cinq arrières de rigueur en pareil cas et vous voyez, sans y avoir été, le véritable bouchon formé devant la cage d'Escale.

Marquer un but en jouant ainsi équivaut à vouloir faire passer le ballon par le trou d'une aiguille.

Conclusion : le Stade de Reims a les moyens de jouer les premiers rôles en deuxième division avec ou sans Kopa, mais il connaîtra d'amères désillusions, s'il ne veut pas tirer une croix sur le passé.

Kopa et toujours Kopa

L'étonnante inefficacité rémoise ayant surtout marqué cette rencontre, au demeurant assez agréable, il n'est pas facile de parler des individualités.

Kopa, la vitesse d'exécution un peu en moins, et toujours Kopa. Certes, il assure rarement la dernière passe, comme autrefois, mais beaucoup de joueurs actuellement à la mode se contenteraient de ce qui fit hier. Le "bougre" y voit encore clair et c'est toujours manier le ballon avec une habilité hors du commun.

Wendling confirma qu'il était sur le chemin de la grande forme, tandis qu'Akesbi courut un peu trop dans le vide.

Mention bien à Lemenan, remarquable défenseur et à Bourgeois.

Markiewicz : N.1 en défense

De l'O.M. on vit surtout la défense, bien pivotée par Markiewicz très à l'aise dans les combats de près.

Escale, à une faute près, une interception ratée en seconde mi-temps, fut aussi bien que d'habitude.

Au centre Hodoul, après un timide début de match termina très fort, se montrant en moyenne, le meilleur des jeunes.

Scotti est à lui seul un problème, dans le problème général de l'O.M. S'il pouvait marquer un but de la sorte à chacune de ses apparitions sur la pelouse du stade vélodrome, on lui pardonnerait tout le reste.

Baulu, enfin, mal guéri, peu en verve, fut inférieur à sa réputation.

Critiqué par les Rémois et par les Marseillais, pour les mêmes raisons semble-t-il, arbitrage moyen fut moyen, sans plus.

Maurice FABREGUETTES

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ZATELLI :

"Enfin je suis content !"

On était joyeux dans le camp marseillais après l'excellent résultat obtenu devant Reims.

L'entraîneur Mario Zatelli exulté : "Pour une fois je suis content ! Les petits comme Hodoul, Scotti ont été bien ! Nous avons eu de nombreuses occasions !". Markiewicz était radieux : "Si nous leur plantons un second but, ils ne nous verront le jusqu'à la fin !"

Jean-Claude Scotti : "J'ai été enchanté de réussir un but et j'ai bien cru que j'allais en marquer un second ".

Baulu constatait en grimaçant : "Je souffre encore, mais un point ce n'est pas mal du tout".

Paggini soupirait : "Où est-ce que j'ai été sifflé hors-jeu ?"

Joseph remarquait : "Pour moi ce fut très dur car Lemenan est un adversaire difficile.

M. Haon soulignait : "Les Rémois ont joué le hors-jeu à outrance et l'arbitrage leur a été favorable.

M. Neumann déclarait : "Nous avons souffert vingt minutes, ensuite cela a été beaucoup mieux"

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Le président GERMAIN :

"On pouvait perdre en 2e mi-temps"

Le président Germain se montrait très fair-play, à l'issue de la rencontre : "Nous aurions dù gagner en première mi-temps, on aurait dù siffler un penalty pour nous ! Mais il faut admettre que nous aurions pu également perdre en seconde mi-temps".

Jonquet nous a dit en toute objectivité : "Nous avons perdu un point par notre faute ! Nous aurions dù faire la décision dès le départ. Notre équipe a été bonne pendant les vingt premières minutes de jeu !"

Kopa commenta le match en ces termes : "On a bien débuté mais le but d'égalisation a dopé les Marseillais. Enfin ce résultat est bon à extérieur. Il n'y a pas si longtemps nous ne parvenions jamais à prendre un point chez l'adversaire.

Akesbi constatait : "Ce match fut équilibré. Nous aurons pu le gagner mais aussi le perdre".

Wendling nous a dit ensuite : "Quand ça ne veut pas rentrer, il ne faut pas s'étonner que l'adversaire finisse par réagir.

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Un but de SCOTTI...

vaut un but d'AKESBI !

Le score

Reims ouvrit la marque dès la 4e minute. Un renversement de jeu de Kopa au Bourgeois bien démarqué à l'aile gauche. Un centre en retrait classique de ce dernier pour Akesbi, démarqué face au but marseillais, et dont la reprise fut on ne peut plus facile ! Un joli but, remarquablement construit.

A la 44e minute, Baulu lança Jean-Claude Scotti entre Wendling et Lemenan. Le cadet marseillais n'hésita pas et, de 20 mètres, saisit littéralement la balle au bond et décocha un tir aérien croisé et précis qui ne laissa aucune chance à D'Arménia.

Le jeu

Il sembla tout d'abord que la victoire de Reims ne serait qu'une formalité, tant la supériorité individuelle et collective des Champenois paraissait écrasante. Mais Reims au fil des minutes, joua de plus en plus petit et le rythme des occasions de buts en sa faveur diminua progressivement.

À ce jeu-là Reims se fit rejoindre au score dès la première tentative marseillaise et faillit se faire battre par l'O.M. qui bénéficia son tour en seconde mi-temps d'occasions très nettes, par Jean Claude Scotti.

Les joueurs

Chez les Rémois l'essentiel du jeu fut fait, au cours de la bonne période, par Kopa, Akesbi et bourgeois. On ne saurait cependant leur accorder de larges louanges pour une étroitesse de vues qui empêcha Reims de traduire son apparente supériorité.

Par contre. Wendling fut parfait et le jeune Lemenan, rapide et nerveux, une révélation pour beaucoup.

Dans l'équipe de l'O.M., qui eut le mérite de ne pas se décourager et qui en fut récompensé, il est difficile de citer des individualités. Hodoul cependant, ce mit souvent en évidence avec l'inévitablement Escale.

Le tournant du match

Pour être tardive, il se situe à la 82e minute, Baulu venait d'être touché dans un choc avec D'Armenia. Il tarda à reprendre sa place et se trouva donc hors-jeu sur l'attaque de Tassone qui se déclencha immédiatement après. Habilement, il resta immobile, ce qui fit que M. Uhlen laissa l'attaque se dérouler jusqu'au bout. Ainsi l'O.M. faillit enlever in extremis le match qu'il pouvait perdre nettement, mais Jean-Claude Scotti tira à côté.

L'arbitrage

Cette action du jeu provoqua par la suite de longues discussions. Beaucoup de spectateurs avaient vu la balle dans les filets et s'imaginer que M. Uhlen avait refusé le but !

Quant au rémois, et lui reprochaient de n'avoir pas sanctionné le hors-jeu de Baulu.

Le public

Reims a conservé une partie de son prestige ! Et il y avait 12.506 spectateurs au Stade Vélodrome. Recette 50.614 fr.

Louis DUPIC

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