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Résumé Le Provencal

du 23 novembre 1964

 

Match nul logique de l'O.M.

à BESANCON (2-2)

A deux buts de CASSAR répondirent deux buts d'HALBERDA

(De notre envoyé spécial : Maurice FABREGUETTES)

BESANCON - À travers la large baie vitrée de la chaude et confortable tribune de presse du stade Léo Lagrange de Besançon, nous assistons à la rencontre comme sur un écran.

Il fait exceptionnellement beau aujourd'hui dans le Doubs. Le ciel est uniformément bleu et la température à peine rafraîchie par ce que nous appellerions à Marseille un léger mistral, et très supportable pour des équipiers méridionaux.

Une belle manchette

d'Escale

La première mi-temps, qui vient juste de se terminer, a été à la limite du passable au médiocre. Besançon a généralement dominé (cinq corners à un) et au nombre des occasions de buts, le résultat nul est provisoire et le 0 à 0 est parfaitement logique.

Les Bisontins auraient pu marquer deux buts. Une première fois, Juliani, adroitement démarqué par Dusseau, se trouva seul devant Escale, mais ne put éviter la sortie du gardien marseillais.

Un peu plus tard, Escale dévia en corner d'une excellente manchette, un tir très appuyé du jeune Dusseau.

Un excellent arrêt de Roset

L'O.M. deux fois également, faillit ouvrir la marque.

Tout d'abord, Baulu après avoir contrôlé une bonne passe de Roig, pivota sur son pied droit et tira violemment du gauche, ce qui permit à Roset de réussir en plein vol un remarquable arrêt.

Ensuite, un centre de Cassar, de la droite, trouva très exactement la tête de Joseph qui était placé à deux ou trois mètres à peine du gardien de Besançon. Le but paraissait immanquable. Il fut cependant raté, Joseph ayant réussi à lober la transversale.

Ajoutons-y deux charges douteuses dans la surface de réparation, l'une sur Richard, l'autre sur Joseph, que l'arbitre de sanctionna pas, et vous conclurez avec nous que le 0 à 0 à la mi-temps était équitable...

Un exploit de Cassar...

Mais Halberda égalise.

De la fin de la première mi-temps, sautons sans transition au coup de sifflet final pour écrire que le 2 à 2 inscrit au tableau d'affichage est conforme à la logique des faits.

Une différence, cependant, avec les 45 premières minutes, quatre buts ayant été marqués en tout, le jeu parut plus vivant et son intérêt plus soutenu. Rien de tel que des tirs réussis pour éclairer une rencontre de football.

Le premier but revint à l'O.M. Alors que l'on ne s'y attendait pas, Cassar de 25 bons mètres, décocha un tir digne du qualificatif usuel de "canon". Le ballon passa par la lucarne et malgré un plongeon de Roset, pénétra dans la cage de Besançon.

1 à 0 pour l'O.M. Nous étions à la 54me minute.

On croyait deviner que Cassar, qui dimanche dernier, vu jouer Scotti de la tribune du Stade-Vélodrome s'est dit : "Tiens pourquoi pas moi aussi".

Le temps pour les Olympiens de s'embrasser et de subir une première attaque de Besançon, et deux minutes après tout au plus, on vit le petit et blond Halberda passer au centre et tromper Escale de près.

1 à 1, tout était à refaire.

Égalité absolue

Avant cette chaude période de la partie, Juliani, l'Ex-nîmois, avait tiré sur le poteau, mais Cassar, après avoir résisté à la charge de deux défenseurs bisontins, s'étaient contentés de faire passer le ballon à côté de la cage largement ouverte.

Ici encore nous avions retrouvé cette égalité d'occasions de buts qui devaient caractériser la partie.

Égalité encore et toujours aux environs de la 80me minute, quant à un tir de Rousseau, dévié de la tête et in extremis par Sejnera, répondit un passage en force de Joseph au terme duquel Roset dut plonger pour arrêter le ballon.

Halberda remarque

Cassar ré-égalise

Le 1 à 1 semblait bien accroché au tableau d'affichage, quand, une minute après cette puissante tentative de Joseph, Halberda, toujours lui, d'une simple déviation du pied droit au centre d'un cafouillage, fut assez heureux pour battre Escale.

Deux à un pour Besançon, à dix minutes de la fin... Était-ce la fin des espoirs de l'O.M. ?

Les spectateurs commençaient à le croire, lorsque la 85me minute, Joseph réussit une nouvelle percée en force, en plein coeur de la défense adverse.

Les arrières Bisontins s'affolèrent un peu, juste le temps qu'il fallait à Cassar pour égaliser à bout portant.

2 à 2 : deux buts de Cassar, deux buts d'Halberda.

Résultat mérité et satisfaction mitigés dans les deux équipes.

On fera mieux la prochaine fois.

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Entre Olympiens et Bisontins

un combat d'arrière-garde

BESANCON - Il faut savoir se contenter de ce que l'on a et de ce que l'on voit. Certes, cette rencontre entre Besançon et l'O.M. ressembla à un combat d'arrière-garde plus qu'à une lutte pour un quelconque titre ; mais entre les équipes étant ce qu'elles sont, nous ne bouderons pas ce demi-succès des jeunes Marseillais obtenu en déplacement.

La rencontre plutôt médiocre en première mi-temps - les deux entraîneurs étaient d'ailleurs d'accord sur ce point - s'anima en seconde mi-temps et sans atteindre plus les sommets devint assez intéressante. Principale élément passionnel : cette course-poursuite engagée entre l'O.M. et Besançon et principalement entre Cassar et Halberda. Le second rejoignait le premier avant de le dépasser, mais se laissa rattraper à cinq minutes de la fin c'est-à-dire sur le fil.

Quelques éclairs

Les actions les plus spectaculaires de la rencontre furent, en première mi-temps, un arrêt de Roset sur un tir de Baulu et une manchette d'Escale consécutive à un tir très appuyer de Dusseau.

En deuxième mi-temps s'inscrivit l'exploit de la partie, le tir à la Scotti de Cassar qui permit à l'O.M. d'ouvrir la marque alors que l'on ne s'y attendait pas du tout.

Deuxième mi-temps également illustrée par la réussite d'Halberda, un sauvetage de Sejnera et quelque passage en force d'un Joseph retrouvé.

Toutes actions qui eurent le mérite d'éclairer la rencontre et de faire un peu oublier tout ce qu'elle comporta de part et d'autre de flou, d'imprécis et d'inachevé.

La bonne volonté évidente et louable des 22 joueurs n'a pas complètement fait oublier certaines faiblesses criantes chez des joueurs disputant un championnat professionnel.

Mais ceci est une autre histoire.

A Cassar l'oscar de l'O.M.

A l'O.M. escale devenu un modèle de régularité fit un match sans reproche agrémenté de deux ou trois arrêts difficiles.

Devant lui ce fut moins bon que d'ordinaire, Sejnera surtout en seconde mi-temps et Tassone ayant été les défenseurs les plus intrigants.

Roig nous apparut sur la bonne voie. Il a gagné en assurance, en fermeté aussi et son jeu sans être exemplaire fut encourageant.

Hodoul, trop timide à notre avis ne donna que quelques aperçus rarissimes d'une classe qui ne demanderait qu'à s'épanouir.

En attaque, Cassar inscrivit à son actif les deux buts de l'O.M et la plupart des actions tranchantes de l'équipe. On lui accordera volontiers l'Oscar olympien de la rencontre.

Baulu, par contre, compliqua anormalement son jeu ce qui contribua à lui faire perdre le bénéfice de la plupart de ses actions.

Joseph s'il rata un coup de tête des plus faciles en première mi-temps, pesa de tout son poids sur la défense bisontine est dans son style très particulier, fut, après Cassar le joueur le plus utile de l'attaque marseillaise.

Le jeune Paggini beaucoup trop craintif, passa à peu près inaperçu.

Besançon une faible équipe

A Besançon avec Alberda, qui fut l'homme du jour, encore que sa valeur ne paraisse pas bien grande on citera le gardien Roset, le jeune demi-aile Dusseau véritable espoir. L'inter Crionnet, Frahaaff, technicien "lentissime" et les lignes arrières dans leur ensemble.

Rappelons que Besançon venait de perdre cinq rencontres consécutives avant d'obtenir ce match nul. C'est équipe vaut mieux que son classement. Son entraîneur Meerseman lui-même n'en est pas persuadé.

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Mario ZATELLI :

"Quelle première mi-temps !"

Assis sur l'un des bancs du vestiaire ou ses joueurs se préparaient à passer sous la douche réparatrice, Mario Zatelli, le front serein, restait silencieux, ce qui est, chez lui, l'habitude des mauvais jours "Je suis bien vieux - nous dit-il avec philosophie - mais je n'avais jamais vu de ma vie plus mauvaise mi-temps que cette première ; la deuxième, heureusement, a été meilleure, parce que plus animée, et illustrée par ce remarquable but de Cassar.

"En fait, notre équipe est très jeune et inexpérimentée. Ca se voit surtout en déplacement. Enfin, ne désespérons pas, nous avons, aujourd'hui, pris un point en déplacement, un petit point qui en vaut bien d'autres, si j'ose dire. Mais la conclusion de cette partie, pour moi, est que, en attaque, il faut savoir oser..."

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MEERSEMAN

(l'entraîneur de Besançon)

"Un match nul équitable"

Même son de cloche dans le vestiaire de Besançon ou le très calme entraîneur Meerseman nous a confié en se rhabillant :

"On fait ce que l'on peut avec ce que l'on a. Le match nul me paraît tout à fait équitable. Mais quand on mène comme ça à cinq minutes de la fin, il est impardonnable de se laisser marquer un tel but. En défense, et surtout à la fin de la rencontre, il ne faut pas vouloir trop bien jouer. L'équipe de l'O.M. n'est pas digne d'une ville comme Marseille, c'est trop évident, même pour vous faire plaisir, je ne puis vous dire le contraire. Mais elle est très perfectible. Il y a dans cette équipe quelques jeunes donc plus particulièrement pour moi, le jeune Hodoul, qui avec le temps devrait faire beaucoup mieux.

 

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