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Résumé Le Provencal

du 09 septembre 1965

 

MARIGNANE, comme la chèvre de M. Seguin

résista pendant 57 minutes

avant d'être mangé par l'O.M. (0-4)

En matière de super défense, il faut s'attendre à tout, en 1965.

Mais il semble difficile de faire mieux que l'A.S. Marignane, hier soir, au stade de l'Huveaune.

À moins d'aligner les onze joueurs sur la ligne de but, les cinq plus maigres montant sur les épaules des cinq plus gros, à seule fin de parer au danger aérien...

Ne riez pas, vous verrez que ça viendra un jour.

La tactique de la pieuvre

Donc, l'A.S. Marignane, sans doute impressionné par la réputation de l'équipe marseillaise, choisit une tactique assez difficile à qualifier.

Les mots : béton, "catenaccio", "verrou" double ou triple nous paraissant dépassés par ce que nous vîmes, jusqu'à la 57e minute, permettez-nous de comparer cette façon de jouer - ou plus tôt de déjouer - à celle qu'utiliserait une pieuvre égarée sur un terrain de football.

D'un côté il y avait une équipe : l'O.M. De l'autre des bras, des jambes, des têtes, des postérieurs... dressés comme autant de tentacules devant la cage de Molina.

À certains moments de pointe, la défense de l'O.M. joua à trois ou quatre arrières contre un ennemi totalement absent.

Que peut-on et que veut-on prouver, en jouant ainsi ?

Évidemment rien !

Conserver le point du match nul, dans de pareilles conditions est un rêve.

Surprendre l'adversaire au bénéfice d'une contre-attaque tient du miracle, quand le centre attaquant n'est qu'un (Édouard) et doit, par-dessus le marché, consacrer une partie de ses forces à soutenir ses neufs défenseurs ou apparentés.

Pourtant nous avons eu l'impression que l'A.S. Marignane, sans atteindre des sommets, vallée beaucoup mieux que la piteuse image qu'elle nous donna de sa valeur, hier après-midi.

Un 4 à 0 normal.

Et comme la chèvre de M. Seguin, Marignane après avoir - et ce fut un autre miracle - tenu jusqu'à la 57e minute, devait être mangée (4 à 0) par le loup O.M.

Le résultat aurait-il été pure, si les élèves de M. Deleuil avaient pris quelques risques dès le début ?

Permettez-nous d'en douter.

Car une fois la citadelle investie (but de Gauthier), l'autre défaut de cette tactique apparut.

Les Marignanais se trouvèrent dans l'obligation de se découvrir, de jouer sur toute la superficie du terrain, ; mais alors, les courses folles de la première mi-temps, les efforts désordonnés consentis par la plupart des attaquants se traduisirent par une grande fatigue générale.

Tant et si bien que la fin ne fut plus qu'une simple formalité pour l'O.M.

Trois buts, dont aucun ne nous parut imparable, au moins dans sa préparation, vinrent saler normalement l'addition.

Un match inhabituel

Une pareille rencontre limite la part des commentaires.

L'O.M., dans ces conditions assez inhabituelles, de peut être jugé.

On ne sait pas encore si Bérangé sera un bon arrière ou pas et tout ce que l'on peut dire de Brotons est qu'il produisit une impression favorable.

Pour le reste, attendons le match de samedi à Avignon et celui du 19 septembre contre Reims.

L'O.M. s'est bien tiré de ce guêpier, ce n'est déjà pas si mal.

À Marignane où tout était faussé c'est à peine si l'on remarqua l'habilité et la vivacité d'Édouard. On peut regretter que ce joueur très doué, mais à la frappe de balle insuffisante, ait perdu trop de temps dans les rangs des amateurs.

Maurice FABREGUETTES

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Merci nous nous

La presse provençale consacre au football et plus particulièrement à l'O.M. de longs et nombreux articles constituant une publicité absolument gratuite.

En échange les journalistes sportifs marseillais pourraient s'attendre sinon à être accueilli à bras ouverts par les responsables de l'O.M., mais du moins à trouver au stade l'Huveaune les meilleures conditions de travail.

Or hier soir après le match contre Marignane, la porte des vestiaires marseillais fut interdite aux journalistes marseillais dont la seule ambition était de rechercher des informations supplémentaires pour leurs lecteurs.

"Attendait un quart d'heure et l'on vous ouvrira ! "nous dit un quidam.

Or, cette mise au piquet comme on le ferait à des enfants pas sages, était d'autant plus mal venu, qu'un quart d'heure dans notre métier est précieux.

Surtout quand, il faut près de 30 minutes pour aller au volant d'un véhicule automobiles de l'Huveaune au Rond-Point du Prado.

C'est ainsi qu'à l'O.M. on ensemble reconnaître les multiples services que lui rendent bénévolement, les journalistes sportifs marseillais.

Merci pour nous un

M.F.

Président de l'Union syndicale

des journalistes

sportifs de Provence. !

 

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