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Résumé Le Provencal

du 12 septembre 1965

 

OL. MARSEILLE - OL. AVIGNON

BROTONS et RIGAUD ont donné le ton

BROTONS est-il actuellement l'élément indispensable à la bonne tenue de l'attaque marseillaise ? Nous pouvons le supposer puisque l'O.M. fut extrêmement dangereux en début et en fin de match. Alors que le petit Oranais brillait de mille feux.

Entre les deux, il fit comme les autres et se battit courageusement sans grande réussite, ne pouvant parvenir à lui seul à redresser le courant.

Mais dès que ses camarades ayant laissé passer l'orage, redressèrent la tête, c'est-à-dire lorsque les jeunes Avignonnais eurent cessé de courir comme des diables, Brotons revint à la surface, ressources apparemment intactes et la défense locale fut à son tour sur les boulets.

Lorsqu'on nous apprit l'adhésion de Brotons à l'O.M., nous nous sommes demandé ce que ce garçon qui n'avait pas réussi à Rennes et venait de passer plusieurs saisons chez les amateurs, pourrait apporter à l'O.M.

Le niveau a-t-il baissé ?

Brotons a-t-il progressé ?

Toujours est-il qu'il apporte à son équipe une grande activité, un dribble en profondeur terriblement efficace, une vision du jeu irréprochable et une passe instantanée.

Lorsqu'il pêche, c'est par précipitation dans son désir de jouer le plus vite possible.

À la 66ème minute du match, il fit la meilleure ouverture que nous ayons vue depuis longtemps en seconde division. Si parfaite qu'elle surprit même son destinataire, l'ailier Erhardt.

Ouverture digne de Théo ou de Mekloufi.

Son "slalom", suivi d'un centre en retrait vers Casolari qui valut son but à l'O.M., furent des modèles du genre.

Bien sûr, Brotons a les défauts de ses qualités.

Il ressemble plus à Pavon qu'à Di Stefano et peut-être n'a-t-il pas le "coffre" qui fait les grands intérieurs. Mais tel qu'il est, sa vivacité et sa vitesse sont indispensables à l'O.M. qui ne brille pas de ce côté-là.

Hatchi et Gauthier sont les hommes de la stabilité. Brotons est celui de la dernière passe... vers des garçons qui en gâcheront probablement beaucoup...

Donc, la période Brotons s'étendant de la 1ère à la 25ème minute puis de la 75ème au coup de sifflet final, laisse entre les deux la place à la période Rigaud.

Dans un style différent, Rigaud fut le grand homme de la longue domination de l'OA.

Mais il trouva chez ses camarades Riefa, Barthelot, Bonnet et surtout Latour un concours beaucoup plus éminent que Brotons auprès de ses partenaires.

Rapide, clairvoyant, bien en ligne, bon tireur à l'occasion, l'AO possède en la personne de Rigaud un espoir de première grandeur, puisque ce dernier n'a que 18 ans.

Il nous paraît aberrant qu'un garçon de cette valeur n'ait pas trouvé place en une équipe de France juniors.

Au début de saison, on pensait qu'Avignon, avec le recrutement de 4 arrières, serait axé sur la défensive.

Il n'en est heureusement rien et dans la brillante équipe de Léon Glowacki, qui ne renie pas ses Dieux, c'est la défense qui fait figure, tout relativement de "parent pauvre".

Avignon pouvait gagner le match grâce à son attaque.

Il faillit bien la perdre en raison des erreurs grossières d'hommes au métier aussi affirmé que Siatka ou Noël.

Nous pensions que l'O.M. était, surtout, un "onze" difficile à battre.

Il l'a confirmé aux Rotondes et puisqu'il a franchi à moindre mal un écueil difficile, il n'y a pas de raison pour qu'il ne franchisse pas les autres lorsque le jeu sera mieux lié entre ses hommes du milieu et ses avants de pointe.

C'est pour le moment là que le bât le blesse.

Pour y parvenir, Mario Zatelli comptera beaucoup sur Brotons.

Ne terminons pas sans dire que les deux équipes opérèrent avec une conviction, un courage, un esprit d'équipe qui firent plaisir à voir.

Ses qualités étant de celle que les yeux mal informés refusent à la légère aux formations professionnelles.

Louis DUPIC

 

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