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Résumé Le Provencal

du 25 octobre 1965

 

Une première demi-heure

euphorique permet à l'O.M.

de devancer un plaisant RACING

"Paradoxalement, alors que nous présentions une attaque très diminuée, ce sont nos défenseurs qui ont perdu le match en tardant par trop à s'organiser ! " nous disait après le match Lucien Troupel, pas mécontent de la production parisienne, mais regrettant malgré tout que son équipe ait frôlé un bon résultat sur le terrain du leader.

Nous pensons qu'hier après-midi à l'Huveaune, beaucoup d'équipe aurait eu du mal à s'organiser face à un "onze" marseillais euphorique, animé par Brotons, aux dribbles et aux infiltrations diaboliques et conduit à l'abordage par Jacques Casolari éclatant de santé et absolument intenable.

Cet état de grâce dura une demi-heure et, à ce moment-là, le score était de 3-1 en faveur de l'O.M. sans que personne puisse crier à l'injustice.

4 buts en 28 minutes

Dès la 4me minute sur ouverture de Brotons, Casolari avait, en deux temps pris le meilleur sur Kraft, Brucato nous étant apparu bien hésitant (1-0).

C'est encore Brucato qui ne pouvait, six minutes plus tard, enrayer un assaut mené à nouveau par Brotons et Casolari (2-0).

À la 20e minute, sur attaque de Broissard, Doll jetait un certain froid en réduisant de moitié la marque (2-1).

Mais huit plus tard, Erhardt et Brotons partaient à l'assaut et Casolari était encore là pour clôture ! Entre-temps, Kraft s'était bien tiré d'affaire devant Casolari et Brotons. Escale, pour sa part, étant inquiété par un tir de Guignedoux qui touchait un poteau avant de sortir (27e) et surtout une passe en retrait canon de Trusas qu'il avait du mal à dévier en corner.

Le retour du Racing

Après la pause, les Parisiens revinrent sur le terrain bien décidés à empoisonner leurs heureux adversaires et ils s'y employèrent sous l'impulsion de Maravic, bien aidé par Doll et Broissard. L'avant-centre yougoslave ramena le score à 3-2 et, en conclusion d'une offensive menée par Maravic et Doll, ce fut miracle si Bollini, à quelques mètres de Escale, reçut la balle sur son pied droit ! Plus de belles envolées du côté marseillais. Merelie ayant pris la mesure de Erhardt, Brotons prolongeant trop ses actions et Casolari étant privé de balles.

Mais l'O.M. a décidément cette saison, le unch ! Dans ces conditions pas tellement favorables, il réussit à marquer encore deux buts : le premier par Fiawoo, très peu à l'aise hier après-midi, mais qui reprit du pied droit en force une balle renvoyée par le mur parisien sur coup franc de Brotons et qu'il percuta dans la lucarne (80e).

Enfin à une minute de la fin, toujours sur action de Brotons, Erhardt suivit une passe en retrait de Brucato et marqua un but refusé pour hors-jeu, nous vous demanderons longtemps pourquoi lois du jeu en main !

CASOLARI et BROTONS

Il est facile de voir que l'O.M. construisit son succès au cours d'une première demi-heure remarquable et souffrit en seconde mi-temps... ses supporters aussi. Le Racing que l'on disait diminuer en attaque fut plutôt trahi par les erreurs individuelles de ses défenseurs et notamment de Brucato le plus côté de tous.

Deux hommes émergèrent à l'O.M. : Casolari qui marqua trois buts et Brotons, à l'origine discret de tous les buts marqués et même de celui refusé. Il y a déjà quelques semaines que l'on voyait Casolari revenir à sa meilleure condition. Brotons confirma qu'il était l'un des meilleurs intérieurs de Seconde Division.

Avec eux, Erhardt, Gauthier et Hatchi, ce dernier à un degré moindre, participèrent au "festival" de la première demi-heure.

Fiawoo qui débutait à Marseille, parut contracté et hors sa réussite, ne fit rien de bon.

MARAVIC et MERELLE

Au Racing, si Brucato fut la déception numéro un, on remarqua par contre que Maravic est bien un attaquant de grande classe et Merelle un espoir de première valeur. Avec eux, nous citerons l'ailier junior Broissard et l'intérieur amateur Doll.

La recette fut de 66.117 F pour 8.752 spectateurs.

Louis DUPIC

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Casolari son jour

de fête

Casolari était ravi que son camarade Erhardt soit devenu le meilleur canonnier de l'O.M., mais dans son for intérieur, il rongeait son frein. Et sans le vouloir, il devait se répéter ce petit discours :

"TU AS ÉTÉ EMBAUCHÉ COMME BUTEUR ET TU NE PARVIENS PAS A MARQUER". C'est décevant et humiliant à la fois. À plusieurs reprises, au cours de diverses rencontres, Casolari, shoota dans les positions les plus acrobatiques, mais la chance ne voulait pas lui sourire et il se demandait si ce mur de l'inefficacité, se dresserait longtemps devant lui, mais hier après-midi le voile des appréhensions, des atermoiements, s'est déchiré. Casolari a littéralement explosé.

Trois buts en une demi-heure, c'est du stakhanovisme footballistique.

En comprend dès lors de dans les vestiaires, Casolari exultait librement : "C'EST LA PLUS BEAU JOUR DE L'ANNEE...".

Biancheri explique...

Les Racingmen avaient une équipe incomplète, très diminuée dans le compartiment offensif. Néanmoins ils se battirent avec un grand courage et à plusieurs reprises, ils inquiétèrent les Marseillais qui faillirent même les remonter. Henri Biancheri le Marseillais de Paris nous expliquer la situation de son club : "DEPUIS PLUSIEURS SEMAINES NOUS SOMMES DIMINUES ? NOUS AVIONS PRIS SALABER ET OUDJANI COMME RENFORTS, ET CELA N'ETAIT PAS NEGLIGEABLE. MAIS VOILA QU'ILS SONT BLESSES ET NOUS NE SAVONS PAS QUAND ILS SERONT RETABLIS ! DANS CES CONDITIONS NOUS NE POUVONS PAS AVOIR DES RESULTATS SUIVIS ! PENSEZ QUE NOS AILIERS DISPUTENT LA COUPE GAMBARDELLA ! NOUS AVONS FAIT CE QUE NOUS AVONS PU, MAIS MARSEILLE A UNE EQUIPE COMPLETE, CAPABLE DE JOUER LA MONTEE."

Alain DELCROIX

   

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