OM1899.com

Résumé Le Provencal

du 22 novembre 1965

 

L'O.M. à dix, sauve la face

BERANGE expulse

BOULOGNE l'emporte péniblement par (2 à1)

(De notre envoyé spécial : Maurice FABREGUETTES)

BOULOGNE - Tout est possible sous le ciel de France : le clair de lune à Maubeuge, et le soleil à Boulogne ; mais un soleil assorti d'un vent tellement glacial - le mistral du Nord - qu'on en vient presque à regretter la pluie.

Quelques changements de dernières minutes à l'O.M. Hatchi tiendra sa place, Fiawoo restant sur la touche, ce qui fait que le petit Brotons jouera ailier gauche.

Mario Zatelli nous a dit : "Nous ne bétonnerons pas d'entrée : je n'aime pas cette tactique, mais nous pourrions le faire en cours de rencontre, si les circonstances nous l'imposaient".

Le stade affiche complet, quand les deux équipes pénètrent sur le terrain ; la pelouse et grasse, mais sans excès. Bref, tout se présente bien pour les joueurs, si les spectateurs, surtout ceux venus du Midi sont exposés à l'angine ou à la bronchite.

But de Schultz

La partie démarre au sprint. Un tir appuyé de Casolari et une bonne intervention d'Escale sur combinaison Schultz - Raspotnik, alors que l'on joue depuis deux minutes à peine.

Mais les choses vont se précipiter en faveur de Boulogne. Dès la 10me minute, sur une longue passe Dewilder, Sapeta dévie le ballon en direction de Schultz. Le puissant capitaine boulonnais, dans sa foulée frappe de plein fouet du gauche battant imparablement Escale.

Boulogne : 1 ; O.M. : 0

Un tir de Sapeta

Ce n'est pas fini. L'offensive boulonnaise se poursuit sous la direction du maître Schultz que Bérange pourtant essaie de neutraliser avec une évidente bonne volonté.

Ce n'est cependant pas suffisant pour empêcher Sapeta de réussir un tir magistral et aussi imparable que celui de Schultz, de 20 mètres environ (15e minute).

Brotons réduit l'écart

Ces deux buts facilement acquis ont pour conséquence curieuse de griser les coeurs boulonnais. Les défenseurs particuliers se mettent à multiplier les fantaisies les plus dangereuses. Et inévitable se produisit à la 20me minute.

Sur une faute extravagante de Porquet, compliquée par une mauvaise réception de Moine, le petit Brotons loge la balle dans la cage désertée par son gardien.

Boulogne : 2 ; O.M. : 1.

Bérange expulsé.

Là-dessus, le football fait place à la savate. Une première fois, Bérange charge irrégulièrement Schultz, au mécontentement du public. L'arbitre inflige un avertissement au joueur olympien.

Quelques minutes plus tard, nouvelle charge par derrière, pas tellement dure, mais visible comme le nez au milieu du visage, du même Bérange sur le même Schultz. Cette fois l'arbitre expulse Bérange pour une faute presque vénielle, mais aggravée par la répétition.

Et jusqu'à la fin de la mi-temps s'il en fait exception d'un tir très dur de Schultz sur coup franc, parfaitement arrêté par Escale, il n'y eut presque plus de jeu sur le terrain.

L'O.M. se reprend bien

L'O.M. revient sur le terrain avec un moral et une organisation à dix joueurs. Il s'ensuit que, dès la première minute, Casolari et Erhardt se trouvent en position d'égalité.

Mais la supériorité numérique de Boulogne entre en jeu de façon nullement écrasante.

L'O.M. joue à quatre arrières en ligne : Tassone Trusas, Lopez, Viaene, deux joueurs du milieu de terrain ne craignant pas de soutenir leurs attaques : Sejnera et Hatchi et trois avants : Erhardt, Casolari et Brotons. Et grâce à cette tactique dans le fond très offensive, l'équipe marseillaise joue beaucoup mieux à dix qu'en 1re mi-temps à onze.

Y avait-il but ?

Il est bon d'ajouter aussi que les attaquants boulonnais se montrèrent durant cette mi-temps, d'une maladresse désolante : tirs à côté, tirs franchement ratée, trop lointains...

Toute la gamme y passa, et sur contre Carné ne figure qu'un tir assez redoutable de Schultz, arrêté, une fois encore par Escale.

Et alors que l'on commençait à penser à la fin de la rencontre, une flambée se poursuivit à la 37me minute de cette 2me période.

Sur coup franc en faveur de Boulogne, Dos Santos marqua de la tête. But refusé, un autre joueur boulonnais en position de hors-jeu ayant gêné Escale.

Sur la remise en jeu, une attaque de l'O.M. se développe et, à la suite d'une série d'erreurs de la défense boulonnaise affolée, on vit Casolari poussait la balle dans la cage adverse.

Au dernier moment, un arrière s'interpose sur la ligne même. Le ballon a-t-il franchi ou pas cette ligne ?

Les Marseillais ont dit que "oui", mais l'arbitre et l'arbitre de touche en décidèrent autrement et ce sont eux qui, en définitive, eurent dernier mot.

La suite fut sans toute sans grande histoire. L'O.M. tenta ses dernières chances avec beaucoup de culot sans résultat, et de Dos Santos marqua un nouveau but qui lui fut refusé pour hors-jeu absolument indiscutable.

Finalement : Boulogne 2 ; O.M. 1.

 -----------------------------

L'O.M. jouait

mieux... à dix

BOULOGNE - Curieuse rencontre qui semble n'avoir contenté personne.

Les Marseillais, on s'en doute, étaient furieux et de l'expulsion de Bérange et de la plupart des décisions de l'arbitre. À leur avis, l'arbitrage avait été scandaleux et le résultat faussé.

Les Boulonnais, pourtant vainqueur, et devenu second au classement de ce fait, ne souriaient qu'à demi. A les en croire, les Marseillais, après avoir été menés deux à zéro au score, s'étaient énervés et eux-mêmes n'avaient pas fait et d'assez loin la partie escomptée.

Boulogne : un début éblouissant.

Mais que s'est-il passé exactement sur le terrain ?

Tout d'abord un premier quart d'heure nettement à l'avantage des Boulonnais. Schultz éblouissant et libre de ses mouvements avaient dirigé la manoeuvre, et deux buts, tous deux imparables, s'en étaient suivis.

On put alors croire que l'O.M. allait connaître sa campagne de Russie et sa Bérézina.

Mais, dès ce moment, l'équipe boulonnaise, trop sûre d'elle, se mit à déjouer, à se compliquer le jeu, surtout en défense, et sur une double faute de Porquet et de Moine, Brotons put marquer à son tour.

Alors que l'on pouvait croire la partie relancée, se situèrent quelques incidents extrasportif. Une première fois, Bérange arrêta irrégulièrement et reçu un avertissement de l'arbitre. Il devait récidiver peu après, de façon pas tellement méchante, mais si visible que l'arbitre excédé le pria de regagner les vestiaires. Sanction qui peut paraître excessive, mais qui n'en réduisit pas moins l'équipe marseillaise à dix joueurs, dès la 37me minute.

La fin de cette mi-temps se déroula dans la confusion. On vite même Fiawoo le remplaçant sur le bord de la touche, menacer le délégué du match qu'il ne connaissait d'ailleurs pas, et être conduit à son tour aux vestiaires.

Le réveil de l'O.M.

A la rentrée sur le terrain surprise agréable. L'O.M. enfin organisé, se mit à jouer beaucoup mieux et n'éant qu'à dix, et on le vit 45 durant, tenir en échec une équipe boulonnaise visiblement décontenancée.

Allons-nous assister à un complet renversement de situation ?

On put le croire, et à la 37me minute de cette deuxième mi-temps, Casolari put avoir l'impression qu'il avait égalisé.

L'arbitre et l'arbitre de touche estimèrent, eux, que le ballon n'avait pas franchi la ligne de but, et firent signe aux joueurs de continuer.

Personnellement, nous étions trop mal placés pour juger. Cependant, au fond, objectivement, on peut écrire que ce cette égalisation n'a pas été méritée, dans la mesure où l'O.M. pourtant handicapé avait dominé son adversaire grâce à une meilleure occupation du terrain, un meilleur jeu de passe et une série d'offensives finement menées.

Les deux visages de l'O.M.

Il y eut donc, en quelque sorte, deux équipes marseillais sur le terrain.

Une première à onze en première mi-temps, qui joua de façon anarchique dans la plus grande confusion, ne justifiant jamais sa place de deuxième du championnat. Une autre à dix en seconde mi-temps, qui mit du baume au coeur des quelques accompagnateurs marseillais. Une équipe ayant retrouvé tous ses moyens qui lui permirent de rester invaincus un bon bout de temps.

La défense avec Escale, excellent comme d'habitude, et Viaene, Lopez, Trusas et Tassone en ligne, tint en respect l'attaque boulonnaise, tout en pratiquant activement au soutien de l'attaque, surtout Viaene.

Au milieu du terrain, Sejnera et Hatchi se surpassèrent, le premier très à l'aise dans un rôle qui n'est pas ordinairement le sien.

Enfin, les trois attaquants, Brotons, Erhardt et principalement Casolari, firent feu de tout bois empoisonnant possible la lourde défense boulonnaise.

Cet O.M. là méritait au moins le match nul. Dommage qu'il s'y soit pris trop tard.

Que veut Boulogne ?

De Boulogne, nous vîmes aussi deux visages : le premier celui d'une équipe de deuxième division, presque irrésistible à l'image de son meneur de jeu Schultz.

Ce festival ne dura qu'un quart d'heure. Ensuite, Schultz s'étant éteint, l'U.S. de Boulogne ne fut plus qu'une pauvre équipe, très vulnérable, imprécise en attaque et assez peu sûre d'elle en défense.

Quelle est la vérité dans tout cela ? La suite du championnat nous l'apprendra

    -----------------------------

ZATELLI :

"Que d'argent perdu !"

"Que l'argent perdu !" nous a dit Mario z
Zatelli dans les vestiaires. Depuis quelques dimanches nous ne gagnons plus, alors que les fêtes de fin d'année approchent et que nous en aurions tellement besoin.

"Nous avons commis une très grosse erreur : celle de laisser Schultz libre de ses mouvements au début de la partie. Pourtant nous le connaissons bien, nous avons qu'il début toujours de cette façon.

"Par la suite il était trop tard et Bérange a commis l'erreur de le marquer de façon beaucoup trop irrégulière : ce qui a entraîné son expulsion.

"Maintenant je tiens à dire que l'arbitre a volé à mon avis le but de Casolari qui y était et d'autre part, nos joueurs ont reçu beaucoup de coups.

Par exemple, Tassone auquel on a du placé à la mi-temps deux agrafes.

M. Leclerc : "On fera mieux dimanche prochain un Huveaune"

M. Leclerc faisait contre mauvaise fortune bon coeur.

Cet arbitrage a-t-il dit est un scandale, mais enfin, il faut en prendre son partie. Notre équipe fera mieux dimanche prochain à l'Huveaune contre Limoges".

Précisant que M. Leclerc part en Argentine le 1er décembre et qu'il reviendra en France le 7 décembre avec, espère-t-il le frère de Rambert.

Au cas, ou cette affaire ne pourrait se faire, M. Leclerc à son retour en France se mettra la recherche d'un autre joueur. À ce point de vue, il nous a dit que l'achat ou le prêt de Combin n'était pas exclu.

Mais on reparlera de tout cela après le 7 décembre.

 

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.