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Jean Robin compte double

OM-LILLE 13 mars 1949 : match au sommet pour le titre. Dans un Vélodrome plein, l'Olympien de naissance marque les deux buts de la victoire marseillaise, mais c'est le Losc qui sera champion

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On a du mal à imaginer à quel point le Losc a été le meilleur club français de l'après-guerre, alors qu'il venait d'être créé, à la faveur de la fusion entre l'Olympique lillois et le Sporting Club de Fives, quartier est de la métropole nordiste. Le Losc d'alors, ces deux titres (1946 et 53), quatre deuxièmes places (1948, 49, 50,51), cinq Coupe de France (1946, 47, 48, 53, 55) et deux finales (1945,49).

Alors qu'en l'O.M., qui a fêté son deuxième titre en 1948 et s'apprête à firent troisième en 1949, reçoit Lille, c'est, avec les matches contre le Stade de Reims, l'un des grands classiques de l'époque, qui remplit le stade vélodrome.

À sept journées de la fin, l'équipe marseillaise espère encore conserver son titre, mais elle va payer son irrégularité, qui l'a vue perdre à Nancy et à Rennes, concéder le nul devant Nice et à Sète, puis perdre à Reims.

Jean Robin va être le grand bonhomme de ce match au sommet gagné par l'O.M. Victoire qualifiée "d'émouvante" par Victor Azaïs dans "Le Provençal". Une belle revanche pour Jeannot, le plus fidèle et surtout le plus ancien des Olympiens (son père Pierre, dirigeant du club l'avait inscrit au club avant même de déclarer sa naissance à la Mairie).

 

Deux buts de la tête en dix minutes

La saison précédente, il avait été longtemps tenu à l'écart, avant de s'imposer de nouveau dans le sprint final, participant brillamment à la conquête du deuxième titre de champion de l'O.M. Et cette année-là, il n'était pas toujours titulaire non plus, mais devait accomplir la saison la plus efficace avec 16 buts en 28 matches, lui qui, au départ, n'était pas vraiment un buteur mais plutôt un passeur, un stratège.

Événement encore plus rare, il allait signer son dernier doublé de l'O.M. et le faire de la tête. Premier but à la 5e minute, sur un centre du Hongrois Nagy, démarqué par une ouverture de René Bihel. Rebelote dix minutes plus tard, à la suite d'une action de Nagy encore, bousculer par Nuevo et d'un coup franc tiré par Bastien, effleuré par Prévost et repris encore par Jeannot.

"Nagy, étincelant en première mi-temps, aurait été impeccable s'il avait joué ainsi pendant 90 minutes, mais il opéra trop individuellement par la suite", écrivez encore Victor Azaïs. Alors que Jean Robin avait été "un des meilleurs pendant 45 minutes, et fut "fort dévoué par la suite". Comme le jeune Pujalte ou Rodriguez et surtout Liberati dans les buts.

 

Pas loin du triplé

Car la suite fut une longue et permanente tentative d'égalisation du Losc, qui ne devait que réduire l'écart par Walter, en fin de match, sur un tir de Baratte, repoussé du poing par Liberati, auteur d'une prestation de très haut niveau. Walter avait déjà tiré sur le poteau et Jeannot Robin avait aussi tiré sur la barre transversale, passant tout près d'un exceptionnel triplé.

La veille, "au centre d'un cercle assez sceptique, il disait franchement tous les ses espoirs de succès. Par un juste retour des choses, c'est ce Robin éblouissant en première mi-temps qui concrétisa la victoire de l'O.M.", écrivait Jacques de Rijswick dans "la Dernière Heure des sports".

Il est assez savoureux de relire les journaux d'époque pour constater que "Le Provençal" titre sur 45.000 spectateurs et "La Dernière Heure" sur 50.000. Mais la poussée des spectateurs devant les grilles du stade avait été telle que beaucoup de resquilleurs s'étaient glissés à l'intérieur la piste (le vélodrome en soi) se trouvant ainsi envahi avant le coup d'envoi. 

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Jean Robin >>>

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