_________________________________________________________

Bolo : le grand saut du clasico

PSG-OM Mars 2009 : Zenden ouvre le score et la voie d'un retentissant succès marseillais au Parc

Le PSG pouvait prendre la tête. Il fallait pour cela que Lyon ne batte pas Auxerre et que le club parisien batte l'OM pour le distancer. Lyon 53, PSG 52, Bordeaux 50, OM, Toulouse, Lille 49 : le classement était serré avant la 28e journée. "Soit on est out dans la course au titre et le PSG se donne de l'oxygène, soit on s'en rapproche", disait Eric Gerets. "Si on les met à six points, ça peut les atteindre psychologiquement, précisait Sylvain Armand.

Mais Paris vainqueur au Vélodrome à l'aller (2-4) n'allait pas gagner le retour, et ce clasico allait être le point de départ de sa glissade vers la sixième place, alors que l'OM allait disputer le titre aux Girondins jusqu'au bout.

"Malheureusement, nous avions perdu à domicile contre Lyon, et Bordeaux allait gagner 11 matches d'affilée avec toujours des buts de Gourcuff, rappelle Bolo Zenden. C'est dommage de ne pas avoir été champion cette année là, mais j'ai eu au moins le bonheur de vivre ce succès au Parc des Princes, le meilleur souvenir de les deux saisons à Marseille ; la vie est une succession de hauts et de bas et là, c'était les sommets pour moi."

PSG-OM, pour un joueur ayant vécu des Barca-Real ou des Liverpool-Manchester United, ce n'était pas une nouveauté. "Il y a eu aussi les Chelsea-Tottenham, Newcastle-Sunderland, mais je pense que la rivalité entre l'OM et le PSG a été la plus forte que j'ai connu sur le plan extra-sportif, ajoute Boudewijn Zenden. Pourtant, ce jour là, je m'attendais à pire, je savais que le car de l'OM avait été attaqué à coup de pierre, des vitres cassées au cours des saisons précédentes, mais là, je ne me suis jamais senti en danger."

Il y avait surtout des supporters de l'OM dans l'une des tribunes du Parc et le Néerlandais avait pu communier avec eux. "C'est le type de match qui permet de nouer une vraie relation entre joueurs et supporters et j'ai été très fier d'être partie prenante d'une équipe de l'OM victorieuse sur le terrain de PSG."

Un succès lancé par l'actuel entraîneur-adjoint du PSV Eindhoven à la 20e minute. Benoît Cheyrou venait d'ouvrir sur Brandao et Zenden suivait son avant centre. "Brandao m'a vu sprinter vers l'intérieur et il a talonné, je me suis emmené le ballon et, arrivé à l'entrée de la surface, j'ai frappé du gauche avant l'intervention de Mamadou Sakho ; un tir croisé que Landreau n'a pas pu aller chercher."

Il s'est alors produit le moment le plus cocasse de la soirée, lors d'une célébration inédite.

"J'ai vu le gros bloc publicitaire pour Orange derrière les buts et j'ai sauté sur ce cube pour saluer nos supporters qui étaient derrière. Brandao est arrivé à la suite et vu sa taille et son poids, il n'a pas pu grimper lui aussi, mais j'étais sur une petite planche fine et elle s'est effondrée sous moi. Heureusement, j'ai pu garder l'équilibre, je suis tombé droit et j'ai pu remonter sans problème pour partager ce moment de bonheur avec mes coéquipiers."

Issu d'une famille de judokas, lui-même ceinture noire, "Bolo" savait maîtriser ses chutes. La chute suivante allait d'ailleurs se révéler productive puisqu'en début de seconde période, alors que PSG avait égalisé, Zoumana Camara fauchait Zenden à la limite de la surface. Carton rouge pour le défenseur du PSG, coup franc pour Bolo dont la frappe puissante allait être repoussée par Mickael Landreau sur Baky Koné, qui signait ainsi le 2-1, de la cuisse. Encore un troisième but signé Lorik Cana et le tour était joué.

"Le meilleur match de notre saison ? Je ne crois pas, mais en touts cas un tout bon, estimait Eric Gerets. Pour le titre, ce sera très serré. Il y a aujourd'hui beaucoup d'équipes qui peuvent devenir championnes. Je suis content de ne pas rentrer tout de suite à Marseille car ça va être de l'euphorie totale."

"C'est vrai que nous n'avons malheureusement pas pu partager tout de suite notre succès avec nos supporters, qui, en temps normal, nous auraient attendu à l'aéroport, rappelle Zenden, qui avait avoué ce soir-là "être fier de se sentir important". Mais nous jouions notre huitième de finale retour de coupe de l'UEFA à Amsterdam et nous étions partis directement, le lendemain, de Paris"

C'était donc un OM ayant fait le plein de confiance après son succès au Parc (sans Bonnart, Zubar, Rodriguez, Niang ni Ben Arfa) qui allait défier l'Ajax après l'avoir battu 2-1 à Marseille.

"Nous aurions dû gagner plus largement chez nous, mais là-bas nous nous sommes qualifiés en faisant 2-2. Je me souviens surtout des insultes des supporters d'Ajax. Contre moi, cela peut se comprendre, mais contre ma mère, ma soeur, qui avait épousé Heitinga, le défenseur international de l'Ajax, là c'était dégueulasse." Et pourtant, la rivalité très forte entre Ajax et PSV, ne l'a jamais été autant que celle entre le PSG et l'OM...

Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Boudewijn Zenden >>>