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Jouve, l'Aiglon des Cailols

NICE-OM Octobre 1971 (2-0) et septembre 1973 (3-0) : le milieu de terrain international marseillais, buteur à chaque fois, se trouve à l'origine des succès du Gym au stade du Ray

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Des Marseillais qui échappent à l'OM et vont éclore ailleurs ? Cela est arrivé bien avant Zinedine Zidane, bien avant Éric Cantona ou Jean Tigana. Et pour l'un d'eux, l'analogie est forte, puisque Roger Jouve, comme ces deux derniers, avait fait les beaux des SO Caillols dans les catégories de jeunes.

"Jean Robin, qui s'occupait du recrutement pour l'OM, venait presque tous les jours à la maison pour voir mes parents, d'autant que nous habitions à Sainte-Marguerite, derrière le Vélodrome, raconte Roger Jouve, aujourd'hui âgé de 66 ans et retiré à Antibes où il fréquente bon nombre d'anciens "collègues" comme Georges Carnus, Marcel Aubour, Albert Emon ou Laurent Robuschi. Mais c'était la mauvaise période de l'OM qui se traînait en Deuxième division. J'avais pourtant envie j'en rêvais, mais Nice, qui montait, était plus attractif en 1965 et pour mes parents, qui n'avaient pas de voiture, c'était moins loin que Saint-Étienne 'y suis resté treize ans..."

Les héros étaient fatigués

À partir de 1966 et du retour de l'OM parmi l'élite, chaque confrontation entre les deux grands clubs du Sud aura été très particulière pour l'élégant milieu de terrain des Aiglons, qui, par deux fois, allait marquer et précipiter la défaite de l'OM au stade du Ray. "Je revois parfaitement mon but d'octobre 1971, explique le Marseillais du Gym après avoir fini (et gagné) sa partie de boules.

 

Georges Carnus s'était jeté sur le ballon et j'avais mis la semelle dessus, je lui avais fait jaillir des mains, j'avais basculé par-dessus son corps et récupéré le ballon derrière pour le pousser au fond. Les Olympiens avaient protesté mais le but avait été validé."

L'autre but niçois avait été l'oeuvre de Charly Loubet, qui avait quitté l'OM après le titre de champion en juin 1971, pour mésentente avec le président Leclerc. "Charly, c'était un monstre, un attaquant fabuleux, souligne Jouve, le meilleur ailier de sa génération, il nous afait gagner des matches. Mais pour être honnête, je dois rappeler que l'OM sortait d'un gros match européen et n'avait pas récupéré. Je me souviens du titre du Provençal :'Les héros étaient fatigués'."

Effectivement, le mercredi soir, à Chorzow devant 100 000 spectateurs, l'OM avait éliminé Gornik sous une pluie diluvienne, signant son premier exploit en coupe d'Europe. Sans Magnusson, le dimanche, ils manquaient de jus. En septembre 1973, en revanche, pas d'excuse, l'OM était au plus mal et le 3-0 du Gym, tout à fait logique. "Là, je ne vois plus comment j'avais marqué..." En l'occurrence, un contrôle de la poitrine, puis un lob. Superbe. Une semaine plus tard, il fêtait sa première sélection en équipe de France d'un autre but, face à la Grèce.

 

Un titre à Nice espéré en vain

"Nous avions toujours une belle équipe en ces années-là, Baratelli, Quittet, Adams, Guillou, Rostagni, Huck, Molitor, Van Dijk, Revelli, Eriksson, Loubet... Une fois, nous avons même compté 7points d'avance à la trêve. Mais après, sur des mauvaises pelouses, notre jeu se délitait..." De fait, comme certains de ses contemporains, Jouve allait être annoncé tous les ans comme une possible recrue de l'OM. En vain.

"J'ai souvent été sollicité par de nombreux clubs, mais je me disais toujours que nous allions finir par gagner quelque chose avec Nice. Après la finale de coupe perdue en 1978, je suis parti, comme sept ou huit autres joueurs, le Gym a peu à peu perdu pied. Et j'ai été champion pour ma première saison à Strasbourg."

Avec qui, d'ailleurs, il sera gravement blessé lors d'un match contre l'OM au Vélodrome, qui lui vaudra quelques jours d'hôpital en 1979.

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

 

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